PFAS et sols en Région de Bruxelles Capitale
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Sommaire
Depuis quelque temps, les PFAS préoccupent les scientifiques ainsi que les administrations de la santé et de l’environnement. Bruxelles Environnement travaille sur cette problématique en étroite collaboration avec les administrations des 2 autres régions de Belgique et au niveau européen. Diverses actions sont menées à l’échelle bruxelloise, sur la base de l’ordonnance « sols » qui définit le cadre légal pour la gestion des sols pollués. Par ailleurs, en 2019, Bruxelles Environnement a mis sur pied un groupe de travail « polluants émergents – PFAS » qui a pour mission :
- de suivre l’évolution des connaissances et des législations y relatives,
- de récolter des données nécessaires à l’établissement d’un état des lieux en Région de Bruxelles Capitale,
- de mener des réflexions sur la problématique de la pollution de sol et de l’eau souterraine et de proposer des approches de gestion.
Les PFAS si nombreux, si semblables et pourtant si différents !
Les substances per- et polyfluoroalkylées, mieux connues sous l’acronyme PFAS, constituent une grande famille de produits chimiques fluorés. Selon l’OCDE, ils rassemblent plus de 5000 substances. Les plus connus sont le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) et le PFOA (acide perfluorooctanoïque).
Les PFAS ne se décomposent pas ou très peu dans l’environnement. Comme ils sont très solubles dans l’eau, ils polluent les sols, les eaux souterraines et les eaux de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.). Via cette pollution des sols et de l’eau, les PFAS peuvent aboutir dans les cultures agricoles, l’alimentation du bétail, l’eau potable et ainsi contaminer l’être humain.
Les effets des PFAS sur la santé dépendent de la quantité présente dans l’organisme. Les PFAS sont reconnus comme des perturbateurs endocriniens. Des études montrent qu'une exposition chronique aux PFAS peut avoir des effets sur le foie, les poumons, les niveaux d'hormones, la reproduction et le développement. Une étude épidémiologique a trouvé des liens probables entre des taux élevés de PFOA et certaines maladies (hypercholestérolémie, thyroïde, certains cancers).
Actions de Bruxelles Environnement
Code de Bonnes Pratiques
Vu l’évolution de la problématique des PFAS en Flandre, Bruxelles Environnement a pris l’initiative de rédiger et de publier un Code de Bonnes Pratiques pour l’étude et le traitement des PFAS dans le sol et l’eau souterraine, destiné aux experts en pollution du sol. Il est en vigueur depuis le 24/01/2022 et établit les modalités pratiques d’investigation des PFAS lors des études de sol. Le contenu de ce code est en évolution continue et peut être adapté en fonction des nouvelles connaissances acquises. Ce code permet à Bruxelles Environnement de veiller, là où c’est pertinent, à ce que les PFAS soient intégrés dans les études de sols ainsi que dans la gestion des pollutions éventuellement rencontrées.
Etude relative à la détermination des activités productrices de PFAS
En parallèle à la rédaction du Code de Bonnes Pratiques, Bruxelles Environnement a aussi commandé une étude relative à la détermination des activités à risque et autres activités et/ou incidents susceptibles de produire des émissions de PFAS dans l’environnement (sol, eau souterraine, etc.). Cette étude a été finalisée fin avril 2022 et le code de bonnes pratiques a été adapté en conséquence.
Campagnes d’analyse des PFAS dans le sol et l’eau souterraine
Depuis 2021, Bruxelles Environnement réalise des campagnes d’analyse de PFAS sur certains sites, où des activités susceptibles de polluer le sol et l’eau souterraines aux PFAS, se sont déroulées. Des dépassements des normes en vigueur ont été constatés dans le sol et l’eau souterraine et les propriétaires des terrains concernés en ont été informés.
Dans certains cas, des études complémentaires sont menées pour évaluer précisément l’ampleur de la pollution et, le cas échéant, pour se prononcer sur la nécessité d’éventuelles mesures à prendre.
Cartographie des sites pollués et présumés pollués aux PFAS
Sur base de l’étude relative à la détermination des activités pouvant générer des pollutions aux PFAS de 2022, une carte reprenant les sites présumés pollués aux PFAS a été établie. Désormais, les PFAS seront analysés dans le cadre de l’ordonnance sol sur les terrains suspects chaque fois que des ventes, des démarrages, cessions et cessations des activités à risque s’y produisent.
La carte des PFAS reprend aussi les analyses de PFAS récoltées suite aux campagnes d’analyse de Bruxelles Environnement, ainsi que les analyses de PFAS effectuées dans le cadre des études de sol réalisées en application de l’Ordonnance Sol.
Cette carte est évolutive en fonction des études et travaux réalisés sur les sites présumés pollués.
La carte des PFAS est consultable ici.