
Comment évaluer la santé de mon sol pour un potager sain ?
- Sol
- Biodiversité
- Alimentation
- Potager
- Good Soil
- Outils
Sommaire
Cette page appartient à un guide complet visant à guider les citoyens pour gérer un potager. Cet ensemble fournit de nombreuses informations et conseils :
Vous êtes néophytes du jardinage et vous souhaitez retrouver un rapport à la terre en faisant pousser des légumes sains chez vous ? Comment savoir si la qualité de votre sol est appropriée pour faire pousser de bons légumes ?
Voici quelques conseils pour veiller à la qualité de votre sol et vous lancer dans l’agriculture urbaine !
L’observation de votre sol vous apprendra déjà un grand nombre de choses sur sa santé ! En effet, elle dépend de plusieurs facteurs interdépendants :

Les différents aspects du sol : 1. Couleur ; 2. Texture ; 3. Structure ; 4. Compaction et infiltration ; 5. Le remblai ; 6. la vie du sol ; 7. Le niveau de la nappe phréatique et l’humidité ; 8. La matière organique; .9 La végétation
Tous ces facteurs sont étroitement liés. Ainsi, plus de matière organique dans le sol signifie plus de nutriments et d’espace de vie pour les petits animaux, et donc plus de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Et cette vie permet également d’avoir un sol plus sain, plus aéré, avec une bonne structure. Un sol vivant contribue donc à une culture réussie.
7. Le niveau de la nappe phréatique et l’humidité

Lire la suite : 7. Le niveau de la nappe phréatique et l’humidité
10. 3 façons d'avoir des information sur l'état de votre sol

Lire la suite : 10. 3 façons d'avoir des information sur l'état de votre sol
7. Le niveau de la nappe phréatique et l’humidité
10. 3 façons d'avoir des information sur l'état de votre sol
Pour tester chacun des facteurs dans votre sol, référez-vous à l’indice de qualité des sols à destination des citoyens. Il permet d’évaluer la qualité du sol de votre terrain (indice en %) et propose quelques pistes pour améliorer l’état de votre sol. C’est un outil simple et facile à mettre en œuvre qui vous permettra d’effectuer quelques tests pratiques dans votre jardin. Découvrez-le dans chacun des facteurs présentés ci-dessous.
La couleur
C’est un des premiers indicateurs visuels de la santé de votre sol. La couleur d’un sol est à la fois représentative de sa composition - argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm , sableParticules de sol dont la taille est supérieure à 0,05 mm - mais également de la présence de matière organiques et de minéraux dont certains sont nécessaires au bon développement des plantes.
Quelques exemples :
- Le noir signifie la présence de matières organiques dans le sol. Au plus on descend en profondeur, au moins on en trouve. C’est lié aux apports réalisés en surface (fumier, feuilles mortes, compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. , etc.). Plus les apports sont réguliers et de quantité adéquate, plus la couche noire fertile est épaisse.
- Une couche supérieure du sol foncée signifie donc un sol riche en matières organiques qui permettra de meilleures cultures.
- Attention vous pouvez également retrouver une couche noir de type charbon. Cette dernière correspond à des cendrées qui elles sont pollués.
- La présence de fer est représentée par des couleurs vives. On observe alors des couleurs contrastées et différentes en fonction de la forme sous laquelle le fer se trouve dans le sol :
- teintes gris-vert : le sol est gorgé d’eau et est impropre à la culture.
- taches de rouille : il s’agit d’une zone de battement de la nappe. C’est-à-dire une zone alternativement sèche ou sous eau.
- Les couleurs pâles indiquent un appauvrissement du sol en éléments colorants (fer, argiles, matière organique,…). Elles sont associées à un manque d’apport en matière organique et/ou à un sol ayant subi du lessivage (terre laissée à nu pendant une longue période).
- Un sol pâle devra être enrichi en matière organique afin d’en améliorer sa composition pour permettre une culture plus productive.
Découvrez le test pratique pour décrypter la couleur de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
La texture
Elle est déterminée par la matière minérale constituant le sol, et plus précisément par les proportions de argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm le composant. Ces derniers présentent chacun des particules de tailles différentes.
Le type de sol va être déterminant pour qu’une plante pousse bien ou pas. Le type de végétation possible sur un sol dépend donc partiellement de la combinaison du type de sol et de la teneur en matière organique.
Chaque texture de sol a des caractéristiques spécifiques conséquentes pour le potager :
- Sol argileux : une terre lourde et compacte qui retient bien les nutriments et l’eau. La croissance des racines est laborieuse. Ce sol est difficile à travailler, il se réchauffe lentement au printemps, de sorte que les semis ne peuvent commencer que tardivement. Un sol argileux peut être aéré en y ajoutant du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. .
- Sol limoneux : il est bien adapté pour un potager. Il retient également bien les nutriments et l’eau mais de façon moins importante que l’argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm. C’est le type de sol le plus fréquent à Bruxelles.
- Sol sablo-limoneux : il est adapté pour un potager. Il est relativement léger et se réchauffe rapidement mais retient moins bien les nutriments.
- Sol sablonneux : il est léger et sensible à l’ acidificationAugmentation de l'acidité d'un sol ou d'un cours d'eau en raison des activités humaines. Ce phénomène peut modifier les équilibres chimiques et biologiques et affecter gravement les écosystèmes. . Ce type de sol retient peu de nutriments et d’eau, c’est peu favorable pour les légumes. Il se réchauffe rapidement au printemps, il est donc possible de commencer tôt à planter. Mais même au printemps, ce type de sol est sensible aux gelées nocturnes, ce qui peut engendrer des dégâts pour les plantations. Un sol sablonneux peut être amélioré avec du compost pour retenir les nutriments.
Comment reconnaître la texture de son sol ? Au toucher !
- L’argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm colle aux doigts. Lorsqu’elle est humide, on peut en faire un boudin.
- Le limonParticules de sol dont la taille est comprise entre 0,05 et 0,002 mm est poussiéreux et salit les doigts quand il est sec.
- Le sableParticules de sol dont la taille est supérieure à 0,05 mm crisse entre les doigts et on peut voir les grains à l'œil nu.

Découvrez le test pratique pour décrypter la texture de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
La structure
Elle correspond à l’agencement dans l’espace des constituants du sol, des éléments invisibles entre les particules composant le sol (cfr Texture). Observer la structure du sol à l'œil nu est donc une tâche compliquée ! On peut le faire en observant la porosité du sol : le volume des “vides” du sol, les pores.
Au travers des pores circulent l’eau et les gaz dans le sol. Ils sont donc importants par leur quantité, mais également par la qualité de leur organisation : l’objectif est que l’ensemble de la porosité forme un réseau continu sans rupture. Si le sol qu’on manipule entre ses mains nous évoque du couscous (structure grumeleuse), alors c’est que la structure de notre sol est bonne.
Un sol peut avoir notamment une structure angulaire, avec formation de lamelles. Par contre, une structure grumeleuse (fréquente sous prairie) est plutôt liée à une bonne activité biologique (création de pores).
Découvrez le test pratique pour décrypter la structure de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
La compaction et l’infiltration
La compaction est directement liée à la structure du sol. Un sol compacté est un sol difficilement exploitable en l’état pour une production potagère. Ce type de sol a une densité qui augmente, réduisant ainsi sa porosité, avec diverses conséquences :
- un transport de l’eau réduit,
- une diminution de la vie du sol,
- une entrave au développement racinaire,
- une alimentation déficiente en matière organique
- une mauvaise structure du sol.
Pour identifier facilement un sol compacté on peut y observer l’absence d’une couverture végétale.
Découvrez le test pratique pour décrypter la compaction et la perméabilité de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
Le remblai
Le remblai est une couche de sol naturel ou artificiel apportée par l’homme pour surélever un terrain ou combler une fouille. Sa qualité peut influencer le développement du potager.
Il se peut que votre terrain ait été recouvert par des terres importées. Ces remblais ne sont pas forcément de bonne qualité car ils peuvent contenir des matériaux exogènes (étrangers au sol), comme des morceaux de briques ou de la ferraille. Ayez l’œil attentif aux cailloux, cendres, morceaux de brique, de ferraille, de plastique, de verre...
Découvrez le test pratique pour vérifier la présence de remblais de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
La vie du sol
Dans les 15 premiers centimètres du sol, des millions d’organismes travaillent nuit et jour pour faire pousser vos plantes ! Un sol sain est occupé par une diversité de vies : bactéries, moisissures, algues, insectes, cloportes, mites, escargots, vers de terre, etc.
Autant d’organismes qui contribuent à décomposer la matière organique présente en surface (feuilles blanches, organismes morts, etc.) et à la transformer en nutriments absorbés par les plantes.
Elle tend également à améliorer la structure et l’aération du sol afin qu’il retienne plus d’eau et ne se compacte pas. Un sol grouillant de différentes formes de vie endigue par ailleurs les maladies. C’est un atout pour vous et pour vos plantes.
Ces organismes ne sont pas directement visibles à l'œil nu et leur développement est lié aux conditions météorologiques, s’il fait trop sec ou trop chaud, ils se “cacheront” plus en profondeur.
Veillez à perturber le moins possible cette couche de vie, et une fois que votre potager est fait, évitez de bêcher ou retourner la terre.
Découvrez le test pratique pour décrypter la vie de votre sol grâce à l’indice de la qualité de sol bruxellois.
Le niveau de la nappe phréatique et l’humidité
Si la nappe phréatique est trop haute, l’eau ne laisse pas assez de place à l’oxygène dans le sol. Il est alors possible de cultiver des légumes dans des lits surélevés.
A certains endroits, la nappe phréatique est très haute en hiver mais elle retombe à un niveau acceptable au printemps et en été. De telles parcelles peuvent accueillir un potager au printemps. Attendez toutefois que le sol soit sec pour éviter les dégâts structurels.
Vous pouvez facilement contrôler vous-même le niveau de la nappe phréatique. Avec une bêche, creusez un trou d’une profondeur de deux pelletées dans votre jardin, soit environ 50 centimètres. Si vous tombez sur de l’eau, cet endroit n’est pas adapté à la culture de légumes en pleine terre.
Par ailleurs, la couleur du sol peut aussi vous donner une idée de la profondeur de la nappe phréatique.
La matière organique
Elle représente seulement 1 à 5 % du sol et est fabriquée par les êtres vivants (végétaux, animaux, champignons et autres décomposeurs). La matière organique est composée de :
- litières,
- résidus de culture,
- racines vivantes,
- débris de végétaux en cours de décomposition
- matières non identifiables à l'œil nu.
Ses fonctions sont diverses :
un réservoir d’éléments nutritifs pour les plantes au niveau de leurs racines,
Un bon équilibre entre les particules de sol, l’eau et l’air du sol est important. La plante prélève les substances utiles pour elle tant dans le sol, l’eau et l’air. Elles sont prélevées principalement par les extrémités des racines et des petits poils de celles-ci.

- elle contribue à la structuration du sol,
- elle possède une grande capacité à la rétention d’eau afin d’éviter que le sol ne s’assèche,
- elle colore le sol et devient plus sombre en présence de matière organique.
Si vous souhaitez mesurer la quantité de matières organiques contenues dans votre sol, contactez l’un de ces laboratoires, ils vous guideront dans la marche à suivre pour le prélèvement.
La végétation
C’est un des premiers indicateurs visuels de la santé de votre sol. En général, un sol stérile ou fortement compacté se reconnaît à l’absence d’une couverture végétale. Au contraire, un sol densément couvert démontre sa bonne vivacité et sa résilience. Il peut donc accueillir favorablement une culture potagère.
Un sol couvert par des espèces végétales, c’est :
- l’assurance d’une bonne infiltration des eaux de pluie,
- d’une protection contre l’érosion,
- la garantie d’un sol aéré, structuré et correctement alimenté en matières organiques.