
Le sol, ses bienfaits et les menaces auquel il fait face
- Sol
- Pollution
- Biodiversité
- Imperméabilisation
- Érosion
- Good Soil
Sommaire
Le sol, c’est quoi exactement ? A première vue, le sol est simplement la surface sur laquelle nous marchons, nous bâtissons, nous cultivons… Le sol c’est l’écorce de notre planète, sa couche superficielle, d’une épaisseur allant de quelques centimètres à quelques mètres.
Pourtant, le sol c’est bien plus que ça. En vérité, c’est une matrice complexe formée par des morceaux de roches, des grains de différentes tailles (sables, limons, argiles), des restes de plantes et d’animaux morts. Les interstices entre ces éléments (pores) sont occupés par de l’eau et de l’air mais aussi par une multitude de micro-organismes qui y vivent. Les sols abritent une vie foisonnante qui participe activement à la bonne santé de ceux-ci. Découvrez-en plus sur la vie du sol.

Il n’y a pas un sol, mais plutôt une multitude de sols. Selon la composition de la roche à sa base, le type de climat, la couverture végétale de surface, son âge, la topographie environnante… ses propriétés sont différentes. La variété de couleurs de sol en est un bon exemple, les sols brun foncé contiennent beaucoup de matière organique apportée par la dégradation de la végétation de surface, ceux rougeâtre contiennent beaucoup d’oxydes de fer et d’aluminium qui résultent du lessivage de la couche de sol due à l’eau de pluie.
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le sous-sol est principalement composé de roches sableuses qui, au cours du temps, ont été recouvertes par des limons et des argiles (fines particules de sol) déposés par les mers ou apportés par le vent et les rivières. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car l’homme et l’étalement urbain ont nettement impacté le développement des sols.

Aujourd’hui, une partie importante du territoire de la Région bruxelloise est recouverte par des remblais (voir photo). Ces derniers sont une couche plus ou moins épaisse de terre mélangée à des matériaux anthropiques, issus de la destruction de bâtiments ou de routes, comme des briques, du verre, du béton ou plus récemment du plastique. Il est important de connaître et d’étudier les sols de notre région car, dans certains cas, ces matériaux contiennent des polluants qui peuvent petit à petit se diffuer dans le sol.
Les services rendus par les sols
Le sol est indispensable à la vie sur terre car il est l’interface entre l’air, l’eau, la roche et les végétaux. A ce titre, il assure toute une série de services à notre société et à l’environnement. Sans être exhaustif, voici les grands groupes de services offert par les sols :
Les services d’approvisionnement
Cet ensemble regroupe tous les services du sol qui sont producteurs de biens primaires comme l’eau potable, la production agricole et sylvicole ou la production de médicaments via les plantes médicinales.
Parmi ceux-ci, on peut par exemple pointer la production d’eau douce. L’eau c’est la vie et c’est d’autant plus vrai qu’elle doit être saine et de qualité. Les sols jouent un grand rôle dans la purification de l’eau de pluie en la filtrant lors de l’infiltration jusqu’à la nappe phréatique. La qualité du sol est donc primordiale pour obtenir une eau potable de qualité. Dans les zones de captages comme le bois de la Cambre et la forêt de Soignes les activités y sont particulièrement réglementées et certains travaux y sont même interdits afin de préserver la qualité des eaux souterraines.

Les services de régulation
Ces services regroupent toutes les actions des sols en faveur de la régulation de notre environnement comme l’absorption du carbone atmosphérique, le traitement des eaux uséesEaux qui ont été affectées à un usage domestique ou industriel et qui sont généralement chargées de différentes substances., la décomposition de la matière organique ou le rôle de tampon des sols lors des inondations.
Tous ces services sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre société d’aujourd’hui mais aussi à l’équilibre environnemental. Par exemple, sans les micro-organismes vivant sous nos pieds, la matière organique ne pourrait pas être dégradée et transformée afin d’être à nouveau disponible pour le développement des plantes.

Les services culturels
Les services culturels comprennent tous les bénéfices immatériels que notre société tire du sol. Tout d’abord, on retrouve les loisirs pratiqués dans les espaces verts et le tourisme axé sur la découverte et la rencontre de la nature. Le sol impacte ainsi positivement la santé physique comme mentale des citoyens. Ensuite, le sol a aussi un rôle de conservation des biens culturels et archéologiques en les enfouissant en en les conservant au cours du temps. Les sols peuvent être considérés comme les archives du passé. L’ancien palais du Coudenberg sous la place des palais ou les défenses de mammouths retrouvés à Schaerbeek en sont de parfaits exemples.

Les services de soutien
Par services de soutien, on entend la fourniture d'un espace de vie à la faune et la flore afin de former un écosystèmeC'est l'ensemble des êtres vivants (faune et flore) et des éléments non vivants (eau, air, matières solides), aux nombreuses interactions, d'un milieu naturel (forêt, champ, etc.). L'écosystème se caractérise essentiellement par des relations d'ordre bio-physico-chimique.. En ce qui concerne les sols, ils fournissent le gîte et le couvert à des millions de champignons, de bactéries, d’acariens, de vers de terre, de mollusques… Dans 1 gramme de sol, on a pu identifier 50.000 espèces de bactéries et 200 mètres de filaments de mycélium (champignon). Grâce à la diversité génétique présente dans les sols, les chercheurs ont découvert de nombreux principes actifs et les utilisent aujourd’hui en médecine moderne. De plus, chaque type de sol (argileux, sableux, acide, tourbeux…) représente une niche écologique à part entière avec des micro-organismes spécifiques. Il est donc essentiel de protéger la diversité des sols qui nous entoure afin de protéger ces espèces.

Des sols sous pression
A échelle de temps d’un homme, les sols doivent être considérés comme une ressource non renouvelable. Malgré cela, les sols sont soumis à toute une série de processus de dégradation qui sont souvent accentués par les activités humaines. Sur le continent européen par exemple, un sol sur trois est endommagé par l’un de ces processus. Ces menaces touchent l’ensemble des régions de la planète et Bruxelles-Capitale ne fait pas exception à la règle.
Voici les principales dégradations que rencontrent les sols du territoire de la Région bruxelloise.
Imperméabilisation
L’imperméabilisation, encore appelé artificialisation, des sols est principalement due à l’étalement urbain avec le recouvrement du sol par des surfaces bâties comme des routes, des habitations ou des parkings. En 2010, 46% du territoire de la région était occupé par des surfaces artificialisées. Dans ces surfaces artificialisés la vie du sol disparait, celui-ci ne fournit plus qu’un seul service à la société , le support. Dans les zones vertes avec des sols vivants, les sols fournissent plusieurs services comme l’atténuation des inondations, la production d’aliments ou le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. de la matière organique.

La compaction
Le tassement des sols résulte de la compression en surface due au piétinement répété des hommes et des animaux, au passage de machines agricoles ou forestières mais aussi aux précipitations sur les sols nus.

Dans un sol en bonne santé, l’air et l’eau constitue près de 50% de sa masse. La compaction des sols entraine une diminution de la porosité des sols et de ce fait une diminution de la quantité d’air et d’eau présents entre les agrégats minéraux. L’asphyxie des sols impacte directement l’activité biologique en réduisant nettement la quantité d’organismes vivants dans les sols. La compaction affecte aussi le système racinaire des végétaux puisque l’eau est moins accessible et la respiration y est plus difficile.
Dans notre Région, on rencontre ce phénomène dans certains parcs fortement fréquentés et théâtre de nombreux évènements (ex. parc du Cinquantenaire), sur les terrains en fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée. , les sentiers forestiers ou les chemins pédestres,…etc. Il y a donc un réel intérêt à limiter l’accessibilité de certaines zones comme par exemple dans les zones Natura 2000.
L’érosion
L’érosion est un phénomène naturel qui décape les couches superficielles du sol suite à l’action combinée du vent et de l’eau. Dans certains cas, l’action de l’homme peut accélérer le phénomène comme par exemple lorsque les sols ont été dégradés par compaction ou lorsqu’ils ont été laissés à nu. Dans ces situations, la force érosive de l’eau de ruissèlement de l’eau s’accroit car elle gagne en vitesse mais aussi en densité.

Pour la société, les conséquences peuvent importantes avec notamment des inondations ou des coulées boueuses pouvant entrainer des dégradations de biens matériels (voitures emportées, caves inondées). Pour les sols aussi les dommages sont importants. Il faut savoir que c’est dans les premiers centimètres du sol que l’activité biologique est la plus importante, c’est donc là que le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. de la matière organique s’opère le plus activement. Perdre ces premiers centimètres perturbe donc forment le rôle joué par les sols dans le cycle du carbone.
En Région bruxelloise, le relief est assez peu marqué ce qui limite ce phénomène. Néanmoins, on retrouve des zones actives d’érosion dans certains espaces verts où les racines des arbres commencent à être à l’air libre tellement l’épaisseur de sol s’est amoindrie. Ceci n’est évidemment pas sans conséquences sur la stabilité des grands arbres et sur la santé des sols, c’est pourquoi il y a lieu d’agir rapidement.
Et bien d’autres encore
Bien évidemment, il existe d’autres menaces affectant les sols bruxellois.
Sur base du passé industriel de la Région, la contamination du sol occupe une place de choix dans le spectre des menaces. Cette menace insidieuse impacte directement la qualité des sols mais aussi la santé des citoyens bruxellois via la pollution des sols, des nappes et le dégazage affectant dans l’air ambiant. Heureusement, depuis 2005 et la première Ordonnance sol, Bruxelles Environnement lutte activement pour améliorer l’état des sols. En 2020, près de la moitié des parcelles suspectées de pollutions à Bruxelles ont été investiguées et à ce jour 760 ha ont déjà été traités et réaffectés à de nouvelles activités résidentielles, économiques ou récréatives.
D’autres menaces restent néanmoins moins connues comme la baisse de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). du sol ou la baisse de la matière organique des sols. Ces menaces impactent directement la qualité des sols et leurs capacités à fournir des services à notre société ou à l’environnement.
A l’avenir, la stratégie Good Soil vise justement à élargir le spectre des menaces prises en compte pour mettre en place un plan global de gestion du sol.
La vie du sol
Le sol est un milieu vivant qui recèle une incroyable diversité et densité d’organismes. Plus précisément, 25% de la diversité actuellement décrite sur terre serait hébergée dans le sol. Cependant, celle-ci est encore largement méconnue du grand public.
La vie présente dans le sol peut être divisée en 3 groupes fonctionnels :
- Les « ingénieurs chimiques » réalisent la décomposition chimique de la matière organique. Ils sont responsables du recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. des nutriments (azote et soufre par exemple) afin de les rendre à nouveau disponibles pour les plantes.
- Cette fonction est assurée par les bactéries et les champignons.
- Les « régulateurs biologiques » assurent la régulation des populations d’organismes du sol ainsi que leur activité via la prédation ou encore le parasitisme.
- On retrouve dans ce groupe notamment les acariens et les collemboles.
- Les « ingénieurs de l’écosystèmeC'est l'ensemble des êtres vivants (faune et flore) et des éléments non vivants (eau, air, matières solides), aux nombreuses interactions, d'un milieu naturel (forêt, champ, etc.). L'écosystème se caractérise essentiellement par des relations d'ordre bio-physico-chimique. » opèrent la structuration du sol. Ces organismes créent des espaces dans le sol qui contribuent à créer une terre plus aérée et mieux drainée. Par ailleurs, leurs actions créent un environnement favorable à tous les organismes du sol et favorisent les processus de transformation de la matière dans le sol.
- Sont inclus dans ce groupe les vers de terre, les fourmis, les termites.
Bon à savoir
Les champignons et la symbiose mycorhizienne :
Dans le sol, les filaments des champignons sont en contact étroit avec les racines des végétaux. Cette association symbiotique, appelée mycorhizeAssociation entre une racine et un champignon, favorable aux deux partenaires : le champignon transfère à l'arbre plus d'eau et d'éléments nutritifs tandis que l'arbre transmet au champignon des sucres qu'il est incapable de synthétiser., permet des échanges mutuels de nutriments (de l’eau, des acides aminés et des minéraux pour le champignon ; des glucides pour la plante). La grande majorité des végétaux forment des mycorhizes, ce qui favorise leur développement.
L’ensemble des fonctions et des services mis en œuvre par les organismes du sol justifie leur position centrale dans le fonctionnement des écosystèmes. C’est pourquoi leur présence dans le sol est gage d’une terre en bonne santé et a un impact direct sur l’environnement qui l’entoure.

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