
Le travail du sol au fil des saisons
32 min. de lecture
Un sol en bonne santé est un sol vivant. ! Trouvez ici les astuces pour accompagner votre sol au fil des saisons, l’enrichir, le nourrir et l’améliorer selon sa nature.
Bien entretenir le sol de son potager au printemps
Au printemps, le sol et la vie qu'il abrite doivent sortir de leur léthargie d’hiver. Prévoyons un réveil en douceur, sans trop les brusquer, et donnons-leur un petit coup de... « pousse » !
Prévoyez aussi un redémarrage en douceur pour vous-même : préparez le sol au fur et à mesure qu’il doit accueillir des semis et plantations, mais de préférence une ou deux semaines à l’avance. Nul besoin d’avoir un potager entièrement prêt pour les semis dès le début du mois de février si la moitié ne sera occupée qu’en avril ou en mai ! Surtout s’il n’y a pas de quoi couvrir les parcelles préparées et généralement mises à nu. Ceci dit, en s’y prenant à l’avance, vous pouvez pratiquer la technique du faux semis, si vous le souhaitez !
La préparation du sol au semis
S’occuper de la couverture du sol
Votre préparation dépendra des soins apportés en automne et en hiver :
- Vous avez semé un engrais vert à la fin de l’été ou au début de l’automne ? Si le gel n'a pas déjà détruit les plantes, coupez-les et laissez-les sécher en surface, pendant une ou deux semaines. Ensuite, incorporez-les à l’aide d’une griffe à la couche superficielle du sol. Le moment et la méthode de transformation du sol vont dépendre de la culture suivante.
- Votre sol est couvert d’un paillisLe paillage consiste à disperser sur un sol non recouvert de la matière organique non décomposée comme de l’herbe tondue, des feuilles mortes ou des branches broyées. Cette technique permet d’éviter le développement de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol et protège les plantes contre les trop grands écarts de températures. ? Il peut être intéressant de permettre au sol de se réchauffer afin de faciliter la germination des graines, surtout si votre sol est lourd et argileux. Écartez le paillis quelques jours avant les semis par beau temps afin que les rayons du soleil réchauffent la terre. Ne le faites cependant pas trop longtemps à l’avance, surtout si votre sol est léger et sableux ; cela l’assécherait inutilement, mettant en péril du même coup les organismes de la couche supérieure... n'oublions pas qu'un bon sol est un sol vivant ! Vous pouvez laisser votre paillis se décomposer dans le compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. ou sur les bords du potager (évitez toutefois ce dernier cas si votre terrain héberge beaucoup de limaces qui prendront vos tas comme QG pour faire des raids sur vos jeunes semis).
- Des cultures sont encore en place ? Laissez-les tranquillement où elles sont, en attendant que le moment de récolte soit venu. Si vous avez couvert le sol entre les plantes avec un paillis – quelle bonne idée - celui-ci peut également rester en place. Petite exception : s’il fait humide et sur sol plus lourd, vos oignons, échalotes et ails préfèrent l’absence de paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. parce qu’ils sont sensibles aux maladies fongiques, favorisées par l’humidité stagnante.
- Votre sol n’était pas couvert ? La terre s’est probablement compactée, une croûte à pu se former en surface et des « mauvaises herbes » s’être installées. Vous allez avoir du travail ! Il peut aussi être intéressant d’ajouter quelques pelletées de terre d’un autre potager ou de compost en cours de décomposition pour importer des organismes vivants dans votre sol. Par contre, sachez qu'un sac de terreau n’amènera pas de vie dans le sol…
Décompacter le sol
Cette étape sera plus ou moins lourde en fonction de votre sol et de la manière dont il a été couvert en automne. S’il est désormais fortement déconseillé de procéder au traditionnel bêchage et retournement, il sera néanmoins nécessaire de décompacter et d’ameublir votre sol.
Avant de commencer votre travail, assurez-vous que les conditions soient bonnes : ne travaillez pas un sol gelé, trop humide ou trop collant. Dans ce dernier cas, vous risquez même de le compacter davantage.
Si votre sol a été bien chouchouté ces dernières années (couverture des parcelles vides, apport de compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants., de BRF, d'engrais verts...), un travail à la griffe devrait suffire : vous cassez ainsi une éventuelle croûte en surface et préparez la couche superficielle d'une dizaine de centimètres qui accueillera les racines fragiles des jeunes plantules. Dans ce cas, prévoyez le point « Nourrir le sol » avant le passage à la griffe !
Toutefois, vous n'allez pas pouvoir éviter l'ameublissement du sol en profondeur si votre sol est lourd et compact ou si votre potager est récent et que le sol a été piétiné lors des années précédentes. Procédez néanmoins en douceur : travaillez à la grelinette ou à la fourche-bêche. Soulevez les mottes, cassez-les au besoin, mais ne les retournez pas (!) pour éviter de placer les organismes des couches profondes au contact de l’air et en pleine lumière et d’enfouir les organismes des couches superficielles en profondeur – les deux risquent de ne pas y survivre.
Les « mauvaises herbes »
Si votre sol a été bien couvert pendant l’hiver, les « mauvaises herbes » ne devraient pas vous poser problème. Si par contre le sol est resté à nu, il y a fort à parier que des « mauvaises herbes » sont apparues et c’est tant mieux vu qu’elles ont fourni une couverture à votre sol... Laissez-les en place jusqu'au moment de préparer le sol pour vos semis, elles continueront à agir comme couverture. Évitez tout de même de les laisser se ressemer sous peine de vous retrouver avec leur descendance nombreuse…
Notamment pour les parcelles où les semis/repiquages se font mi-mai, on peut ainsi vite se retrouver avec un développement important et beaucoup de travail de désherbage : nous vous conseillons dans ce cas de désherber et de couvrir le sol par la suite.
Si vous vous battez régulièrement avec les mauvaises herbes, pensez aussi à pratiquer la technique du « faux semis ».
Nourrir le sol
Le printemps est le moment où les cultures démarrent et où les plantes ont un grand besoin d’éléments minéraux. On choisira donc des amendements qui fournissent des éléments rapidement disponibles pour les plantes : compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. bien mûr, fumier composté, ...
Apportez votre amendement là où c'est nécessaire. Déposez-le en surface et incorporez-le à la griffe dans les premiers dix centimètres. La vie du sol prendra en charge la suite (décomposition et brassage dans le sol). La quantité d’amendement dépendra de votre sol ainsi que des cultures que vous souhaitez mettre en place par la suite.
Si vous regroupez les plantes par type de besoins (rotation de culture) ou par légume (bac entier de courgettes, de tomates, …), vous pouvez facilement tenir compte des besoins de chaque légume. En règle générale, les légumes-racine et -bulbe préfèrent un sol moins riche tandis que les légumes-feuille et -fruits, y compris les choux sont des gourmands qui ont besoin d'un sol plus riche. Il est donc intéressant d’apporter du compost, du fumier ou de l'engrais avant de cultiver ces groupes de légumes.
Gourmands | Moyennement gourmands | Peu gourmands |
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Courges : potiron, potimarron, ... | Aubergine | Ail |
Courgette | Poivron | Oignon et échalote |
Concombre et cornichon | Tomate | Radis |
Choux (sauf chou de Bruxelles) | Salade | Mâche |
Poireau | Bette et betterave | Haricot |
Maïs | Carotte | Pois |
Rhubarbe | Céleri | Fève |
Pommes de terre | Épinard |
La quantité à apporter dépend donc du légume mais aussi de votre sol : un bon sol fertile demandera surtout un apport d’entretien, un sol pauvre aura besoin de doses plus grandes pour reconstituer son stock d’éléments nutritifs.
Par m², comptez environ 10 à 15 litres (5 à 7 kg) de compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. mur pour les légumes gourmands, 4 à 10 litres (2 à 5 kg) pour les légumes moyennement gourmands. Augmentez les doses dans un sol pauvre.
Vous avez un bac rempli de terreau depuis l’année passée (ou plus) ? Veillez à le nourrir ! Le terreau vendu dans le commerce est enrichi en sels minéraux qui permettront de nourrir vos plantes pendant maximum une saison (± 3 à 6 mois). Après cette période, il ne nourrit plus vos plantes. Ajoutez-lui du compost et, si vous en avez l’occasion, de la terre. Ceci permettra de créer une plus grande réserve de sels minéraux.
Protéger le sol
Par la suite, il reste important de maintenir le sol couvert. Cela le protégera de la pluie : celle-ci a tendance à emporter les éléments nutritifs en profondeur (on parle de lessivage) et à créer – lorsque le sol sèche - une croûte dure en surface que vos petites pousses auront bien du mal à percer. Cela protégera aussi le sol des rayons du soleil et des pertes d’eau par évaporation, et donc du dessèchement néfaste à vos plantes et aux organismes du sol. Enfin, la couverture tempérera l’effet des coups de froid qui restent possible en début de printemps.
Prévoyez donc un paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température., qui sera de faible épaisseur lorsque les semis doivent lever (1 cm), sinon ils risquent de ne jamais voir le jour. Paillez de façon plus couvrante entre les plantes déjà sorties ou repiquées,
Pour couvrir le sol, vous pouvez utiliser de la tonte d’herbes (en très fines couches régulièrement renouvelées), des orties coupées, des mauvaises herbes arrachées (sans les graines et les racines), de la paille, …
Vous pouvez également semer des cultures couvrantes à croissance rapide (mesclun, pourpier, épinards, roquette, radis...) en combinaison avec des cultures plus lentes. Les premières protégeront le sol, le temps que les plus lentes ne se développent.
Le semis d’un engrais vert à croissance rapide est également possible, pour les parcelles dont l’occupation est prévue plus tardivement, par exemple pour y repiquer les plantes frileuses vers la mi-mai. Pensez aux épinards, moutarde, phacélie et féverole.
Préparation du sol | |||
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1. S'occuper de la couverture du sol | |||
Engrais verts ? |
PaillisLe paillage consiste à disperser sur un sol non recouvert de la matière organique non décomposée comme de l’herbe tondue, des feuilles mortes ou des branches broyées. Cette technique permet d’éviter le développement de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol et protège les plantes contre les trop grands écarts de températures. ? |
Cultures encore en place ? |
Sol nu ? |
Sol bien chouchouté ? | Potager récent / sol piétiné ? | ||
2. Nourrir le sol |
2. Décompacter le sol |
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3. Décompacter le sol |
3. Nourrir le sol |
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4. Protéger le sol |
Bien entretenir le sol de son potager en été
Votre potager est en pleine production en été, les récoltes des légumes printaniers sont terminées et de la place se libère. Avec l’été arrivent les fortes chaleurs et les pluies intenses. Vous devrez donc porter une attention particulière à vos cultures durant cette période.
Protéger le sol
Éviter le dessèchement
En été, et certainement durant les mois de juillet et août, un défi au potager est la gestion de l’eau, surtout durant les vacances (départ en vacances, absences prolongées,…). Il fait chaud, il fait (souvent) sec, vos plantes risquent de souffrir – mais pas qu’elles ! Les organismes du sol ont aussi besoin de leur dose du liquide vital.
Avant de penser « arrosage », limitez les besoins en eau !
Le paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. ou les cultures intercalaires (= entre les lignes) empêcheront l'évaporation excessive de l'eau. Utilisez de la paille, mais aussi la tonte d’herbe (toujours en très fine couche), les mauvaises herbes arrachées (sans les graines et les racines), les restes des légumes récoltés,… pour garder votre sol à l’abri des rayons de soleil.
Si un arrosage est réellement nécessaire, procédez plutôt à un bon arrosage une à deux fois par semaine qu’à de petites arrosages chaque jour : les plantes sont ainsi incitées à faire des racines en profondeur pour aller chercher l’eau. Sans compter que c’est l’eau que vous versez en surface qui s’évaporera en premier lieu.
Vous trouverez plus d'informations et d’astuces dans la thématique « l’eau au potager ».
Protéger le sol contre la pluie
Si les pluies sont plus rares en été, elles peuvent être intenses ; l'impact des gouttes n'est alors pas négligeable. Si le sol est resté à nu entre les cultures, la terre risque de se transformer en boue puis en croûte imperméable en séchant. Cela aura de fâcheuses conséquences : mauvaise infiltration de l'eau, difficulté pour les graines de lever, manque d’oxygène pour les racines et la vie du sol, etc.
Pour éviter cela, n'hésitez pas à pailler entre les cultures, à installer des cultures couvrantes et à croissance rapide (épinards, salade à couper, roquette...) ou encore à être clément avec les mauvaises herbes, sans les laisser prendre le dessus, bien entendu. Renseignez-vous, car certaines sont comestibles et parfois délicieuses (pissenlit, plantain, mouron des oiseaux,...).
Nourrir le sol
En été, vos plantes sont en pleine croissance et la formation des légumes-fruits commence. Elles ont donc de grands besoins en nutriments. Il peut être intéressant d’ajouter un peu de compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. bien mûr pour les plantes gourmandes (rhubarbe, courgette, potiron, tomate, choux, etc.).
Lorsque vous récoltez vos légumes, laissez les racines en place : elles nourriront le sol en profondeur en se décomposant. Évidemment, cela ne vaut pas pour les légumes-racines !
Bien sûr, une couverture végétale sur le sol nourrit également le sol par sa décomposition.
Bien entretenir le sol de son potager en automne
La fin de la bonne saison approche, le potager vivra bientôt au ralenti. C'est le moment de chouchouter le sol afin qu'il passe l'hiver dans les meilleures conditions.
Protéger le sol
Il est extrêmement important d'offrir une couverture au sol pour l’hiver à venir. En effet, c'est durant cette période que les pluies, nombreuses, vont l'agresser en lessivant les éléments intéressants et en le compactant s'il reste à nu. Le vent et le gel ne sont pas de reste. De plus, un sol laissé à nu ne fournit plus la nourriture nécessaire aux organismes du sol qui risquent alors de souffrir pendant cette longue période difficile. Dès le début de l’automne, il est donc important de veiller à protéger le sol.
Plusieurs options s’offrent à vous pour couvrir votre sol :
1. Avec une culture d’automne ou d’hiver :
- Au début septembre, vous pouvez encore démarrer pas mal de cultures : semez salade à couper, mâche, roquette, cerfeuil, pourpier, épinard, cresson de jardin, radis, navet tardif, chou cabus et chou-fleur d’hiver. Plantez chicorées, chou-fleur d’hiver, échalote.
- En octobre, le choix est moindre : semez blé d’hiver, et, jusque mi- octobre, mâche et épinard d’hiver. Plantez chou-fleur d’hiver, chou cabus, salade pommée d’hiver, échalote, oignon d’hiver, ail d’automne.
- En novembre, semez des fèves des marais. Plantez ail d’automne, échalote et oignon d’hiver.
N’hésitez pas à protéger le sol et vos plantes avec un léger paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. entre les plantes ou avec un voile d’hivernage. Les plantes semées à cette saison ne vont pas avoir un développement très fort et laisseront des bonnes parties de sol à nu. Évitez tout de même d’étouffer vos plantules tous juste germées sous un gros paillage.
2. Avec des engrais verts :
Il est encore temps, mais sans tarder, de semer l'épinard et la phacélie (jusque mi-septembre). La moutarde se sème jusque début octobre. Le seigle, la féverole et la vesce d’hiver peuvent même être semés jusque fin octobre. Certains engrais verts ne résistent pas au gel, d'autres devraient tenir l'hiver. Par contre, si vos engrais verts ne poussent pas assez rapidement ou n'offrent pas une couverture suffisante, n'hésitez pas à changer votre fusil d’épaule et à pailler abondamment.
3. Avec un paillis naturel :
Paillez le sol sur une dizaine de centimètres. Cela peut se faire avec de la paille, évidemment, mais vous pouvez aussi utiliser des feuilles d'arbres ou des tailles de haies. L'herbe de tonte est à utiliser parcimonieusement car elle risque de pourrir en plaques. Il vaut mieux l'intégrer à de la paille ou des feuilles par exemple. En plus de protéger le sol, cette couche de paillisLe paillage consiste à disperser sur un sol non recouvert de la matière organique non décomposée comme de l’herbe tondue, des feuilles mortes ou des branches broyées. Cette technique permet d’éviter le développement de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol et protège les plantes contre les trop grands écarts de températures. sera peu à peu décomposée par les organismes vivants et enrichira votre sol.
À défaut de disposer d’un élément naturel, pensez à un géotextile ou un carton recouvert de terre.
Si vous travaillez en bacs et sacs : les bacs sont plus sensibles au gel car l'inertie thermique est moindre. Cela est d’autant plus vrai pour les petits bacs, les sacs ou des bacs surélevés. Paillez donc plutôt deux fois qu'une ! Attention aux pots en terre cuite, qui peuvent se briser à cause du gel. Si vous ne pouvez pas les rentrer, enveloppez-les dans une vieille couverture en cas de gros froid.
Nourrir le sol
L’automne est le moment idéal pour nourrir en profondeur votre sol et les organismes qui y vivent. En effet, les cultures encore présentes au potager se terminent ou sont au repos pour le moment. Elles n’ont donc pas besoin d’être nourries de façon intensive. Prévoyez donc des amendements qui mettront du temps pour libérer leurs éléments minéraux – ceci avec l’aide des organismes du sol, bien entendu : compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. jeune, fumier (de bovin ou de cheval) ... Évitez tout engrais à action rapide, ses éléments nutritifs se retrouveront dans les eaux souterraines et seront perdus pour vos plantes…
Étalez votre compost jeune ou fumier sur vos parcelles juste avant l'hiver avant de pailler ou sous le paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. déjà présent. Il pourra s’y décomposer petit à petit, pour donner une bonne terre riche. Si la couche est suffisamment épaisse (± 10 cm), il peut remplacer le paillage. En revanche, si votre compost est déjà décomposé (compost mur), ajoutez-le au début du printemps.
Si vous travaillez dans des sacs/bacs et que vous n'avez pas l'espace d'ajouter du compost (ou si vous n'avez pas de quoi transporter beaucoup de compost/fumier), il est possible d'ajouter des amendements organiques ou minéraux bio en granulés ou en poudre (fumiers séchés, poudre de corne, poudres de roche, …).
Bien entretenir le sol de son potager en hiver
C’est l’hiver, la nature et votre potager sont au repos. Tout votre potager ? Non ! Un petit peuple d’irréductibles habitants du sol résiste encore et toujours à la léthargie. Avez-vous déjà remarqué que la neige fond plus vite sur un sol bien vivant ? En fait, c’est l’activité de nos petites bêtes qui fait office de chauffage. Certes, l’activité de tous ces petits êtres ralentit au fur et à mesure que le froid prend le dessus, mais ils sont bel et bien encore présents et ont besoin qu’on les chouchoute. N’oublions donc pas qu’ils sont là et rendons leur la vie plus facile.
Protéger le sol
Nous l’avons déjà dit en automne, il est extrêmement important d'offrir une couverture au sol pendant l’hiver. En effet, c'est durant cette période que les pluies, nombreuses, vont l'agresser en lessivant les éléments intéressants et le compacter s'il reste nu. Et puis, notre peuple d’irréductibles habitants du sol a besoin de nourriture et de protection contre le gel. Dès le début de l’automne et pendant tout l’hiver, il est donc important de veiller à protéger le sol.
Si vous n’avez pas encore pu mettre une couverture en place, ne tardez pas à le faire. À cette saison, vous n’avez plus beaucoup de choix quant à la couverture à appliquer : il est trop tard de mettre en place des engrais vert ou la plupart des cultures d’hiver.
Voilà donc les options du moment :
- Une culture d’hiver : si vous ne l’avez pas encore fait, profitez des premiers jours de novembre pour semer des fèves des marais et pour planter ail d’automne, échalote et oignon d’hiver. N’hésitez pas à protéger le sol et vos plantes avec un léger paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. entre les plantes ou avec un voile d’hivernage. Les plantes semées ou plantées à cette saison ne vont pas avoir un développement très fort et laisseront des bonnes parties de sol à nu. Évitez tout de même à étouffer vos plantules tout justes germées sous un gros paillage.
- Avec un paillisLe paillage consiste à disperser sur un sol non recouvert de la matière organique non décomposée comme de l’herbe tondue, des feuilles mortes ou des branches broyées. Cette technique permet d’éviter le développement de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol et protège les plantes contre les trop grands écarts de températures. naturel : paillez le sol sur une dizaine de centimètres. Cela peut se faire avec de la paille, évidemment, mais vous pouvez aussi utiliser des feuilles d'arbres ou des tailles de haies. En plus de protéger le sol, cette couche de paillisLe paillage consiste à disperser sur un sol non recouvert de la matière organique non décomposée comme de l’herbe tondue, des feuilles mortes ou des branches broyées. Cette technique permet d’éviter le développement de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol et protège les plantes contre les trop grands écarts de températures. sera peu à peu décomposée par les organismes vivants et enrichira votre sol. À défaut de disposer d’éléments naturels, pensez à un géotextile ou un carton recouvert de terre.
Si vous choisissez un paillage à base de feuilles mortes, il est possible que tout soit décomposé avant la fin de l’hiver, surtout si la saison est douce et les organismes du sol bien actifs. Dans ce cas, pensez à remettre une couche pour ne pas laisser le sol à la merci des intempéries !
Si vous travaillez en bacs et sacs : les bacs sont plus sensibles au gel car l'inertie thermique est moindre. Cela est d’autant plus vrai pour les petits bacs, les sacs ou des bacs surélevés que le gel peut atteindre de tout côté. Paillez donc plutôt deux fois qu'une ! Attention aux pots en terre cuite, qui peuvent se briser à cause du gel. Si vous ne pouvez pas les rentrer, enveloppez-les dans une vieille couverture en cas de grand froid.
Engrais et amendements
Le jardinier est responsable de la fertilité du lopin de terre qu’il cultive, et ce à toutes les saisons. Voici quelques clés pour ne pas se sentir trop seul face à cette responsabilité...
Notre première préoccupation au potager sera de constituer un sol vivant et fertile, en pleine forme pour nourrir à son tour nos plantes. Nous n’allons donc pas nous borner à apporter ‘bêtement’ des nutriments aux plantes, mais choisir intelligemment :
- Les amendements : ils ont pour vocation d'améliorer durablement la structure du SOL ;
- Les engrais : ils sont, avant tout, utiles pour nourrir les PLANTES en minéraux.
Au jardin biologique, priorité aux amendements ! Cependant, certains amendements remplissent également la fonction d'engrais puisqu'ils améliorent durablement l'équilibre du sol tout en contenant des minéraux directement assimilables par les plantes. C'est notamment le cas de notre fameux compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. (maison)...
Bon à savoir
La fertilité est l’aptitude d’un sol à produire toute la chaîne alimentaire allant des micro-organismes à l’homme, en passant par la plante et l’animal, et ceci pendant des générations… tout un programme, et quel beau programme ! Mais aussi une grande responsabilité pour le jardinier.
Les amendements
Afin de jardiner durablement, nous penserons avant tout à amender le sol car, avant que les légumes ne soient dans l'assiette, il y a une terre bien vivante à nourrir !
Il existe deux types d'amendements : les uns sont dits organiques (origine végétale ou animale), les autres sont dits minéraux.
Les amendements organiques
Les amendements organiques participent à améliorer la structure du sol : elles augmentent la teneur en humus du sol et améliorent le complexe argilo-humique.
- Le compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. est votre premier allié au potager. Il apporte de l’humus, améliore la structure du sol et augmente sa capacité de rétention d’eau. Il neutralise les sols acides sans nuire à la qualité des sols neutres. Il apporte macro- et oligo-éléments. Il améliore l’activité de la vie du sol. Il fixe métaux lourdsNom générique d'un groupe de métaux de densité relativement élevée, tels que le plomb, le mercure, le zinc et le cadmium. Ces métaux sont présents naturellement dans l'environnement et sont même nécessaires à certains processus naturels. Ils sont toutefois nocifs en concentrations élevées. Les principales sources de métaux lourds sont l'industrie non ferreuse, la combustion de combustibles fossiles, l'incinération de déchets et le trafic. et pesticides qui ne sont dès lors plus absorbés par les plantes. Apportez-le en automne s’il n’est pas encore mûr (= pas entièrement décomposé) ou en début de printemps s’il est mûr. La quantité dépend des cultures qui occuperont ou ont occupé la parcelle par la suite.
Si possible, fabriquez votre compost sur place. Un compost bien équilibré comporte environ 50% de déchets « verts, mous et humides » et 50% de déchets « bruns, durs et secs ». Pour plus d'infos sur la bonne pratique du compost, consultez les ressources de l'asbl Worms. - Le compostageProcédé biologique de conversion et de valorisation des substrats organiques (déchets organiques, etc.) en un produit stabilisé, semblable à un terreau, riche en composés humiques. en surface, appelé aussi mulching, consiste à déposer sur vos parcelles tout déchet végétal au merci des décomposeurs présents dans le sol. Cette méthode enrichit le sol en matières organiques et a un effet bénéfique sur la vie du sol. Mauvaises herbes, restes de légumes, feuilles mortes, tonte de pelouse (en fine couche au risque de la voir pourrir - on doit encore pouvoir deviner la terre en-dessous),… sont des matières de choix, facilement disponibles dans (presque) tout jardin. Dans le même ordre d’idées : laisser les racines se décomposer dans le sol (sauf celles qu’on veut manger) permet d’augmenter rapidement le taux de matière organique, de bénéficier de la rhizosphère créée et d’aérer le sol.
- La méthode du Bois Raméal Fragmenté (BRF) permet d'approcher les caractéristiques d'un sol forestier : un sol bien structuré et très fertile, grouillant de vie. Le sol est recouvert d’une couche de quelques centimètres de broyat de branches vertes qui se décompose ensuite sur place en plusieurs années. Cependant, renseignez-vous bien avant de vous lancer : il s’agit d’un procédé d’application assez précis pour être réellement efficace et pour éviter notamment une faim d'azote importante. Bien utilisé, on estime qu'en 2 ou 3 ans, le BRF améliore le sol de manière équivalente à 10 années d'apport de compost. Cette méthode permet la régénérationEn sylviculture, opération consistant à remplacer un peuplement mûr soit par voie naturelle, soit par voie artificielle. de sols fortement dégradés.
- Les fumiers enrichissent votre sol en matière organique grâce à la paille qu’ils contiennent, mais ils sont aussi très riches en nutriments. Utilisez les fumiers sur les parcelles qui accueilleront des légumes gourmands. Compostez-les avant utilisation ou posez-les en surface, très légèrement enfouis, en automne. Évitez le contact du fumier frais avec des racines, il peut les « brûler » car trop riche. Sachez qu’il existe du fumier séché en sac, plus facile à amener.
- Les engrais verts comptent aussi dans les amendements. Ce sont des cultures qui servent à couvrir et améliorer le sol : apport de matière organique, d’azote, amélioration de la structure du sol sont quelques-uns de leurs bienfaits.
Le saviez-vous ?
On parle de faim d'azote lorsque l'azote contenu dans le sol n'est plus disponible pour les plantes. Cela arrive lorsqu'il est entièrement mobilisé pour la décomposition d'un apport massif de matière organique morte. En effet, cet apport massif va entraîner une prolifération ponctuelle très importante des décomposeurs tels que les bactéries ou les champignons. Ces êtres vivants en croissance vont nécessiter une grande quantité d'azote et ainsi accaparer temporairement toutes les réserves contenues dans le sol : les plantes s'en voient privées et souffrent alors de carences et de rachitisme. La situation est cependant temporaire puisque dès que cette matière organique est décomposée, le surplus de décomposeurs meurt et leur population retourne donc à leur équilibre initial. Ce faisant, l'azote est redistribué dans le sol et est à nouveau libre d'être assimilé par les plantes. Typiquement, le BRF peut créer des faims d'azote car il demande une grande mobilisation des décomposeurs pour être... décomposé.
Les amendements minéraux
S'ils peuvent améliorer la structure, les amendements minéraux améliorent surtout la composition minérale, donc la texture du sol ainsi que ses caractéristiques chimiques. En effet, ils permettent de renforcer une terre trop légère/sableuse (incorporation d'argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm par exemple). Ils peuvent également réguler le pH du sol ; soit de rendre un sol acide plus basique, soit l'inverse ! De façon générale, toutefois, évitez de trop essayer de modifier la texture d’un sol, car cela demande un apport important de matière. Préférez, si possible, d’adapter le choix des légumes et d’augmenter le taux de matière organique, qui atténue les propriétés de textures moins optimales.
- La bentonite permet d’augmenter le taux d’argiles dans les sols trop sableux qui retiennent mal l’eau et les éléments minéraux. Elle permet, avec du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants., de former un beau complexe argilo-humique qui améliore la structure et la capacité de rétention d’eau et d’éléments minéraux.
- Les poudres de roche allègent les sols lourds et donnent corps aux sols légers. Ils apportent beaucoup d’oligo-éléments et de la silice qui renforce les plantes contre les maladies. Selon le type de roche utilisé, la poudre de roche peut avoir une action acidifiant ou alcalinisant, le contenu en minéraux dépend également de l’origine. Veillez donc à bien vérifier lors de l’achat si la poudre choisie convient à vos besoins.
- Les cendres de bois amènent calcaire, potassium et, en moindre mesure, magnésium et phosphore. Elles seront donc utiles à équilibrer un sol acide. Elles peuvent également être vues comme engrais car ses éléments sont rapidement assimilables par les plantes. À utiliser parcimonieusement car trop de calcium peut perturber l’absorption d’autres minéraux. Prévoyez 50 à 100 g par m² (une à deux bonnes poignées), à enfouir légèrement, vers le mois de février/mars. Veillez à utiliser uniquement des cendres de bois brut, non traité et de combustion complète (poudreux) !
Évitez l’utilisation de lithothamne ou maerl, petites algues calcaires, menacées à cause de leur surexploitation.
Les engrais
Les engrais ont quant à eux pour objectif de nourrir directement et efficacement la plante. Même si on privilégiera l’utilisation d’amendements, dans une bonne pratique, il est important de considérer aussi les engrais, en cas de carences ou pour des plantes particulièrement gourmandes. Elles vous aideront également au début de votre carrière de potagiste, avant que les amendements aient pu déployer tous leurs atouts.
Il existe, fort heureusement, des engrais organiques et minéraux qui nous permettent de nous passer des engrais chimiques. Mais si les solutions naturelles n’ont pas tous les inconvénients de ces derniers, leur application doit néanmoins se faire dans les règles de l’art. Une mauvaise utilisation peut déséquilibrer le sol ou résulter dans une surcharge de vos plantes ou des eaux souterraines en certains éléments. Idéalement, précédez à une analyse du sol pour vérifier les besoins réels de votre sol.
Chaque engrais à des propriétés différentes et vise à amener un ou plusieurs éléments essentiels à la croissance des plantes : l'azote, le potassium, le phosphore, le calcium, le magnésium, le soufre et les oligoéléments. Nous présentons brièvement quelques engrais naturels ci-dessous.
- La poudre de corne apporte surtout de l’azote, mais aussi phosphore et soufre. C’est un engrais lent qui fait son action durant plusieurs années. On l’utilisera en automne, légèrement enfoui dans le sol avec une griffe. Il est obtenu à partir de déchets d’abattoir.
- Le sang séché apporte également de l’azote mais son action est très rapide, en « coup de fouet ». On l’apporte aux plantes gourmandes en pleine croissance ou en cas de carence.
- Les fientes de poule contiennent azote et phosphore. D’action rapide, mais qui se prolonge légèrement pendant les années suivantes, vous les apporterez de préférence en début de saison.
- Le guano est obtenu à partir de fientes d’oiseaux marins et de chauve-souris. Il apporte azote, calcium, et beaucoup de phosphore. À remplacer de préférence par d’autres engrais parce que son exploitation se fait dans le milieu naturel, perturbant les colonies des oiseaux producteurs, sans compter les transports à longue distance.
- La poudre d’os est un engrais apportant phosphore et calcium, à éviter donc en sol basique. La plupart des sols contiennent suffisamment de phosphore, les carences étant plutôt dues à la disponibilité de l’élément pour les plantes.
- Les cendres de bois (voir « amendements ») apportent calcaire, potassium et, en moindre mesure, magnésium et phosphore.
- La vinasse de betterave, sous-produit de l’industrie sucrière, est riche en potassium. Comme pour le phosphore, il est rare que le sol manque de potassium. Une forte teneur en calcium, par exemple en raison d’arrosages répétés avec de l’eau de ville, peut bloquer l’absorption de potassium par les plantes.
- Les poudres de roches (voir « amendements ») apportent différents minéraux en fonction de leur origine, et surtout du silicium et autres oligo-éléments.
- Différents purins de plantes ont également une action fertilisante. Le purin d’ortie apporte de l’azote et stimule la croissance, le purin de prêle renforce les plantes par son apport de silice, le purin de consoude amène potasse, phosphore et calcium.
Le terreau, qu’est-ce que c’est ?
Le terreau contient un substratCouche de terre pour les plantes à décomposition lente (tourbe, fibres de coco) qui fournit peu de substances nourrissantes pour les plantes. Pour qu'il soit utilisable par les plantes, le terreau est enrichi en... engrais ! Ainsi, le terreau = support neutre + engrais. Cela signifie donc qu'il s'épuise très vite puisque l'engrais est destiné à nourrir rapidement et efficacement les plantes. C'est la raison pour laquelle vous vous retrouvez avec des cultures qui périclitent au fil des ans, voire dès la deuxième année, lorsque vous utilisez le terreau comme seul substrat.
Pourquoi éviter d’acheter du terreau ?
Lorsque cela est possible, il est déconseillé d'acheter du terreau que ce soit pour l’équilibre de votre potager ou pour des raisons écologiques. En effet, l'obtention du substratCouche de terre pour les plantes à des conséquences délétères pour l'environnement.
Les terreaux à base de tourbe puisent leur matière première (la tourbe !) dans les tourbières du nord et de l'est de l'Europe. Les tourbières constituent des milieux humides très particuliers avec une flore et une faune spécifiques qui n’apparaissent dans aucun autre type de milieu naturel. Ce sont des milieux riches en biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et qui rendent de nombreux services aux autres écosystèmes, faisant d'eux un maillon essentiel des systèmes naturels. De plus, ils forment ce que l'on appelle des puits de carbone : ce sont des stocks de carbone énormes ; carbone qui ne se retrouve dès lors pas dans l'atmosphère sous forme de gaz carbonique. La destruction des tourbières participe directement au changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. global.
Les terreaux à base de fibre de coco ont été inventés afin de palier à la destruction des tourbières. Malheureusement, ça n'a fait que déplacer le problème. Si on ne détruit plus les tourbières d'Europe, en revanche, la demande en augmentation de la coco mène à une déforestation croissante dans les tropiques. Sans compter la misère dans laquelle vivent les travailleurs et les travailleuses. Cerise sur le gâteau, ces fameux terreaux parcourent souvent plus de 20.000 km avant d'arriver chez nous !
Il est vrai cependant, que dans certaines situations, l'usage de terreau est difficilement évitable : les cultures en pots sur un balcon, par exemple, nécessitent un poids le plus faible possible (le terreau étant beaucoup moins lourd que la terre). Des terreaux à base de feuilles et branchages commencent à être fabriqués en Belgique. Pour des semis, pensez utiliser du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. !
Améliorer le sol de mon potager
Afin d'améliorer le sol de son potager, il s'agit d'abord de savoir quelles en sont les caractéristiques ! Est-il plutôt lourd et compact (argileux) ou léger et sans structure (sableux) ? De couleur claire, ou de couleur sombre ? Si vous transformez un bout de cour de récré en potager, il a peut-être été piétiné pendant des années ?
N’hésitez pas à consulter la section sur les amendements et les engrais pour plus d’informations sur ces derniers.
1. Un sol compact et lourd
Lorsque le sol est trop lourd, la croissance des racines est difficile. Il risque même d'asphyxier les racines de certaines cultures jusqu'au pourrissement. Cela arrive lorsque le sol est riche en constituants collants et lourds (argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm et limonParticules de sol dont la taille est comprise entre 0,05 et 0,002 mm) et/ou lorsqu’il manque de vie qui permet de créer une structure grumeleuse favorable. Et s’il manque de vie, c’est qu’il a probablement été maltraité : piétiné, affamé (pas d’apport de matière organique), dans le pire des cas pulvérisé,...
Une première précaution à prendre est de l'aérer. Cela peut se faire à la grelinette ou à la fourche-bêche. Plantez l'outil en profondeur et faites levier sur le manche, sans retourner la terre, mais en cassant les mottes à l’aide de votre outil. Toutefois, dans le cas d’un sol très piétiné, un premier passage à la bêche peut s’avérer la seule solution. De toute façon, si le sol est mort et sans structure, il n'y a pas grand-chose à casser...
Ensuite, un apport annuel de matière organique (compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants., fumier, BRF,…) participera à structurer le sol et à le rendre moins compact. Veillez à garder une bonne couverture pendant toute l’année pour favoriser la vie du sol. Exception : si le sol est fort humide, enlevez la couverture quelques jours avant les premiers semis par beau temps, pour qu’il puisse sécher et se réchauffer.
2. Un sol sablonneux
Le problème des sols sablonneux est, avant tout, qu'ils ne retiennent pas l'eau. Les plantes peuvent dès lors rapidement souffrir de sécheresse. Ces sols perdent également rapidement leurs éléments minéraux par lessivage et se retrouvent trop pauvres pour nourrir vos salades. Ils sont fréquemment acides.
Vous pouvez travailler sur deux aspects : la protection du sol à court terme et l’amélioration de la texture et de la structure à long terme.
Une couverture du sol pendant toute l’année permet de limiter l'évaporation et le lessivage des éléments minéraux. Apportez de l’argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm (bentonite, poudre de roche) ET du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. (plusieurs petites doses réparties sur l’année), afin de permettre la formation d’un complexe argilo-humique. Vous améliorez ainsi avec le temps la structure du sol et sa capacité de retenir eau et nutriments.
Dans ce type de sol, évitez particulièrement d’apporter des engrais ou amendements riches en nitrates en automne : le sol n’ayant pas la capacité de les retenir, ils seront rapidement lessivés, perdus pour vos plantes et polluant la nappe phréatique.
3. Un sol clair
Lorsque les tons du sol tirent sur des jaunes, ocres, blanc crème, généralement cela signifie qu'il y a peu de matière organique. On se retrouve donc avec un sol avec une faible capacité de stocker les éléments nutritifs ! Ce n'est pas pour autant une fatalité, il est possible de l'améliorer avec les années en apportant régulièrement du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. et/ou du fumier. À nouveau, veillez à une bonne couverture pour favoriser la vie du sol qui sera votre allié dans la reconstitution de l’humus du sol.
Lorsqu'il n'est pas cultivé, il peut être très intéressant de semer de l'engrais vert. Lors des premières cultures, recourir à des engrais tels que des purins d'ortie ou de consoude peut également être une solution.
4. Un sol foncé
Si le sol est de couleur brune à noire, alors il y a des chances qu'il soit très organique : bingo ! C'est un sol riche ! Toutefois, continuez à entretenir sa richesse en l'amendant de temps en temps, en fonction des légumes que vous y cultivez... les cultures, ça épuise.
5. Un sol acide
Pour avoir une première idée si le sol est acide, il existe un test simple. Prenez un peu de terre et dissolvez-la dans de l'eau distillée. Ajoutez-y ensuite un peu de bicarbonate de soude. Si une légère effervescence a lieu, votre sol est acide. Un autre truc : le jus de chou rouge devient rose en présence de sol acide. Toutefois, ces tests ‘maison’ ne donnent pas des indications très précises. Vous pouvez avoir une idée plus précise de l’acidité en faisant un test de pH que l'on trouve facilement dans le commerce.
Si votre pH se situe en-dessous de 6, il est temps de l’amender : le compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants., toujours le compost, aidera à réguler le sol avec le temps. Aussi, un peu de cendre de bois de temps en temps alcalinisera le sol. Comptez une à deux poignées/m².
6. Un sol calcaire
Un sol calcaire est basique... pour faire le test, versez donc du vinaigre ; s'il mousse (même très légèrement), c'est calcaire ! Si le jus de chou rouge devient bleu, il est même bien basique (pH>8). Mais comme pour le sol acide, mieux vaut mesurer avec un test pH du commerce pour avoir une indication précise.
Lorsque vous mesurez une valeur supérieure à 7,5, votre sol est basique.
Il n’est pas si évident de rendre un sol plus acide. Le compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. l’équilibrera avec le temps en « piégeant » le calcium généralement responsable de l’alcalinité. Évitez d’utiliser engrais et amendements qui contiennent du calcium. Le fumier de poule est plutôt acide et peut convenir pour ce type de sol. Arrosez tant que possible avec de l’eau de pluie, l’eau de ville étant calcaire à Bruxelles.
7. Un sol neutre
Ni acide, ni calcaire, avec une valeur de pH entre 6,5 et 7,5 ? Re-bingo ! Il est neutre et vos plantes s’en réjouissent !
8. Un sol humide
Si votre sol est vite engorgé, que l’eau y stagne, les racines risquent de s’asphyxier et de pourrir. Plusieurs raisons peuvent causer ce souci :
- le sol contient beaucoup d’argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm et retient l’eau. Les conseils pour un sol compact et lourd sont alors d’application ; idem si l’engorgement résulte d’un compactage par piétinement ou d’un manque de structure.
- votre potager se trouve au-dessus d’une couche imperméable naturelle (argile) ou artificielle (béton, terre fortement tassée) et l’eau ne s’évacue pas suffisamment. Dans ce cas, il faudra créer un drainage : percer la dalle, drainer latéralement. Si cela n’est pas possible, vous pouvez surélever les parterres (buttes, bacs).
- l’arrivée d’eau est excessif (sous une gouttière, p.ex.), celle-ci est donc à modifier.
9. Un sol sec
À priori, ce sont des sols sableux. Néanmoins, vous risquez de rencontrer en ville d’autres types de sol très secs :
- des anciens terreaux : voir point « Amélioration du substratCouche de terre pour les plantes de bacs potagers » ci-dessous ;
- des zones ayant été très appauvries en matière organique avec une faible capacité de retenir l’eau : ajoutez du compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants., du fumier, une couverture du sol organique pour ajouter de la matière organique et pour reconstituer la vie du sol ;
- un sol fort compacté en surface peut également être sec parce que l’eau s’écoule sans savoir y pénétrer : un décompactage est à prévoir (voir sol compact et lourd), et bien évidemment, l’arrêt de piétinement, …
- l’abri d’un bâtiment peut empêcher la pluie d’arroser suffisamment un terrain – dans ce cas, difficile d’y maintenir un potager sans système d’arrosage.
10. Amélioration du substrat de bacs potagers
Il arrive souvent de reprendre des potagers en bacs laissés à l'abandon depuis plusieurs années. Souvent ces bacs ont été remplis de terreau dont les engrais sont épuisés au bout d'un an. Si une vie du sol a été présente, elle est morte depuis longtemps, faute de nourriture et d’eau.
Ne jetez pas forcément le terreau ; vous pouvez y ajouter de la terre en mélangeant bien les deux substrats. Comptez environ 50% de terre, 50% de terreau. Aussi, mettez une généreuse couche de compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. la première année. Vous pouvez l'incorporer sur les 15-20 premiers centimètres de substratCouche de terre pour les plantes. Continuez par la suite à amender votre bac potager avec du compost chaque année.
Avec les années, le terreau finira par se décomposer ; vous assisterez à une diminution de la hauteur du substrat. C'est tout à fait normal. Il sera alors temps de rajouter un peu de terre).
Si votre bac contient de la « vraie » terre, les conseils précédemment développés s’appliquent. Attention que dans des bacs, encore plus qu’en pleine terre, il est essentiel (d’apporter et) d’entretenir la vie dans le sol ! Du compost vivant, une poignée de terre de jardin, … pour démarrer la vie.
Pour aller plus loin
Cette page appartient à un guide complet visant à guider les citoyens, citoyennes pour gérer un potager. Cet ensemble fournit de nombreuses informations et conseils :