
Découvrez comment cette famille bruxelloise vit confortablement dans une maison plus froide
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Depuis le début de la crise énergétique, nous réfléchissons davantage à notre consommation d'énergie et à son impact sur notre portefeuille. Le chauffage en représente souvent une partie importante. Un vent d'automne glacial, des températures hivernales ou encore les giboulées de mars et les caprices du mois d'avril... Autant de raisons de rallumer le chauffage régulièrement. Mais quelle température doit-il faire dans un logement pour y vivre confortablement ? Découvrez l'histoire de Nicolas, qui a décidé de participer au projet SlowHeat avec sa famille. Même avec quelques degrés de moins, il est possible de vivre et de travailler agréablement.
Bonjour Nicolas ! Nous allons commencer par une question essentielle. Quelle température fait-il chez vous ?
Voyons... Il fait actuellement 15,2 degrés dans mon bureau. J'habite à Auderghem avec mon épouse Christelle et ma fille de 6 ans, Louise-Marie. Notre maison est ancienne, mais elle a fait l'objet de plusieurs rénovations. Nous chauffons notre maison à environ 14 ou 15 degrés. Et nous n'avons pas froid !
Vous participez au projet SlowHeat, qui vise à explorer et à encourager un mode de vie à une température plus basse et avec une consommation d'énergie plus faible. Quand et pourquoi avez-vous décidé de participer à ce projet ?
Ma femme et moi avons fait ce choix juste avant que la crise énergétique n'éclate, nous en sommes donc à notre deuxième hiver. Nous étions préoccupés par l'épuisement et la désaffectation des ressources énergétiques. Nous avons donc cherché un moyen de diminuer notre consommation de gaz et d'électricité au cours de l'été 2021. Par hasard, l'Université catholique de Louvain nous a contactés au même moment. Ils nous ont proposé de participer à l'étude SlowHeat.
Après la visite d'un ambassadeur SlowHeat, nous étions convaincus de la pertinence et des méthodes de ce projet. Nous avons donc décidé de participer. À l'époque, notre décision reposait sur nos convictions idéologiques et écologiques. La crise énergétique a rendu notre projet encore plus pertinent. De plus en plus de personnes se tournent vers des alternatives. Il leur arrive même de participer au SlowHeat sans le savoir ou sans connaitre le projet.
Qu'avez-vous mis en place à l'époque ? Comment avez-vous effectué ce changement ?
SlowHeat fait avant tout diminuer la température de son logement. Nous avons décidé de baisser immédiatement notre thermostat de 4 degrés. Nous sommes passés de 20 à 16, puis à 15 degrés. Ce n'est pas pour autant que la température de notre maison a tout de suite chuté de 4 degrés. Nous avons commencé ce changement en été et avons progressivement évolué avec la baisse de la température extérieure vers une température intérieure d'environ 15 à 16 degrés.
C'était la meilleure solution pour nous. Vivre au rythme des saisons, comme avant : la maison est plus fraîche en hiver et plus chaude en été. Si vous souhaitez opérer ce changement en hiver, il vous faudra adapter votre approche. SlowHeat recommande généralement une baisse progressive de la température. Commencez par baisser le thermostat d'un degré en vous laissant un temps d'adaptation. Vous pouvez ensuite décider de diminuer la température d'un degré supplémentaire, ou d'augmenter la température si nécessaire.
L'objectif est de trouver votre température de confort. Le but de SlowHeat n'est pas d'avoir froid chez vous. Vous diminuez la température intérieure, mais elle doit rester confortable. Il n'existe pas de règle fixe concernant la température idéale, elle dépend de chaque personne et de chaque famille. Cet hiver, nous avons baissé notre thermostat d'un degré supplémentaire et désormais, nous vivons dans une maison dont la température est maintenue entre 14 et 15 degrés et cela nous convient. Notre température de confort se situe donc autour des 15 degrés. Mais elle sera peut-être différente pour vous.
Comment ce changement s'est-il déroulé pour vous et votre famille ? Quels ont été les principaux ajustements et enjeux ?
En fait, tout s'est très bien passé, même pour notre fille de 6 ans. Lorsque nous avons décidé de participer à l'étude, nous avons commencé par nous concerter avec ma femme afin de nous mettre d'accord sur la température intérieure et sur la manière de procéder. Ce dialogue avec les autres membres de la famille et les autres personnes avec qui on habite est nécessaire.
Nous avons également été très transparents avec notre fille au sujet de ce changement. Nous lui avons expliqué ce que nous allions faire et pourquoi, et nous lui avons clairement précisé qu'elle pouvait toujours nous le dire si elle avait froid. Elle ne s'en est jamais plainte, mais si elle avait eu froid, nous aurions immédiatement augmenté la température d'un degré. La température choisie doit être supportée par tous les habitants et être confortable pour tout le monde.
Bien sûr, il s'agit d'un changement et il faut toujours s'y habituer. Votre corps a besoin d'une ou deux semaines pour s'adapter. En réduisant progressivement la température de votre logement, l'acclimatation se déroule souvent plus facilement. Le corps est en fait capable de se chauffer en partie lui-même.

Il existe d'autres alternatives qui peuvent vous aider à offrir à votre corps un peu de chaleur supplémentaire sans avoir à chauffer toute la pièce. En tant que professeur d'informatique et consultant en IT, je travaille souvent à mon bureau. Nous avons donc investi dans un panneau chauffant à placer autour de la chaise de bureau en cas de besoin. Ce genre de panneau consomme 300 watts alors qu'un radiateur normal en consomme 2000 pour chauffer la pièce. Ce sont des outils utiles pour épargner davantage.
En fin de compte, nous ne l'avons pas beaucoup utilisé. Nous essayons vraiment de déterminer la température idéale pour vivre normalement et confortablement. Bien sûr, ces alternatives sont utiles pour les personnes qui en ont besoin dans leur vie quotidienne.
La nouvelle habitude la plus marquante adoptée par notre famille est de s'habiller un peu différemment à l'intérieur. Avant, je portais souvent un T-shirt et un short à 20 degrés dans la maison, maintenant je porte un jogging bien chaud. Mettre des couches supplémentaires fait déjà une différence. Mais là aussi, nous n'avons pas eu à exagérer : je n'ai pas besoin de porter deux pulls et des gants à l'intérieur.
Enfin, nous avons appris à paramétrer notre thermostat autrement. Alors que la température variait selon les heures de la journée, il est désormais programmé par défaut à 13 degrés. Chaque matin, il chauffe la maison à 15 degrés. Le chauffage est ensuite réglé manuellement lorsque nous sommes à la maison. Nous avons décidé d'utiliser notre corps – notre perception de la chaleur ou du froid – pour reprendre le contrôle et éviter ainsi de chauffer inutilement. La chaudière doit s'adapter à notre vie et non l'inverse.
D'après vous, quel est le plus grand avantage de vivre avec une température plus basse ? Avez-vous constaté des inconvénients ?
Le plus grand avantage se situe évidemment au niveau de notre consommation. L'année dernière, nous n'avons consommé que 30 à 40 % de ce que nous consommions auparavant. C'est une grande différence. D'un point de vue écologique, il s'agit d'une avancée positive. Compte tenu de la crise énergétique, c'est également intéressant au niveau financier.
La plupart des personnes ignorent que c'est aussi bon pour la santé. Vous ne tombez pas malade plus rapidement, bien au contraire : s'habituer à une température plus basse renforce votre corps. Il apprend à s'auto-réguler et se réchauffe plus facilement en cas de basse température.
Nous n'avons pas encore constaté d'inconvénient. Des avertissements signalent le risque de moisissures dans la maison, mais nous n'avons encore rien remarqué. Notre thermomètre et hygromètre indiquent que l'humidité est effectivement plus élevée que lorsque nous chauffions à 20 degrés, mais la moisissure n'apparait bien sûr pas immédiatement. L'essentiel est de bien aérer ce qui est conseillé dans tous les logements, peu importe la température intérieure.
Nous n'avons pas non plus rencontré d'inconvénient majeur sur le plan social. Il n'est pas nécessaire de le dire à nos invités. Beaucoup d'entre eux ne remarquent même pas tout de suite qu'il fait plus frais chez nous. Nous avons quelques personnes, principalement des parents âgés, qui préfèrent ne pas nous rendre visite parce qu'ils ont un peu trop froid. Mais ce n'est pas un problème, nous leur rendons visite, ce qui nous évite de devoir cuisiner et faire la vaisselle !
Bon à savoir
Vous souhaitez en apprendre davantage sur SlowHeat et leur vision ? En quoi consistent leurs études ? Quels sont leurs conseils ? Ne manquez pas de jeter un coup d'œil sur le site internet de SlowHeat !
Envie de savoir comment vous pourriez diminuer de quelques degrés la chaleur dans votre logement ?
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