
Rencontre avec Sandrine Bladt, experte air intérieur
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Comment améliorer votre qualité de vie et la santé de votre famille dans une maison ou un appartement ? Aérer régulièrement est l’un des premiers conseils qui vient en tête pour améliorer la qualité de l’air intérieur chez soi. Sandrine Bladt, cheffe de service du Département Santé, Labo de chimie et pollution intérieure à Bruxelles Environnement, répond à nos questions et vous donne quelques conseils
Comment la qualité de l’air est-elle liée au bien-être et à la santé ?
Chaque personne a sa propre sensibilité. Certains ou certaines peuvent être dérangés à cause d’odeurs, de poussières, de moisissures. Il est aussi possible de développer des symptômes plus ou moins importants : problèmes respiratoires (rhinite, sinusite, encombrement ORL, bronchite, asthme, etc.), dermatologiques (irritations de la peau, eczéma, etc.), neuropsychiques ou encore généraux (maux de tête, vertiges, fatigue, etc.).
Quel est le premier réflexe à adopter pour une bonne qualité de l’air intérieur ?
Aérer au minimum 15 minutes le matin et 15 minutes le soir, avec toutes les fenêtres grandes ouvertes. Il est plus intéressant de renouveler l’air de cette manière que de laisser une ouverture oscillo-battante toute la journée. Celle-ci peut engendrer un refroidissement des murs qui favorise l’apparition de moisissures.
Quels autres réflexes sont-ils à appliquer au quotidien ?
En cas de moisissures, il faut tenter de trouver l’origine et nettoyer sans tarder. L’idéal est d’utiliser un premier traitement de choc avec de l’eau de Javel, diluée 5 fois dans de l’eau, puis d’effectuer un passage avec un détergent classique. À ce sujet, il est essentiel de choisir les produits de nettoyage les plus classiques et sains possibles, tout en respectant les doses et en ne mélangeant pas les produits. Il est recommandé de nettoyer son habitation à l’eau au minimum une fois par semaine et d’aspirer régulièrement, pour éviter l’accumulation de poussières.
Existe-t-il d’autres sources de pollution intérieure qui peuvent influer sur le bien-être ?
Tout meuble acheté, qu’il soit neuf ou ancien, doit être bien aéré et nettoyé pour que les composés organiques volatiles (COV) émanant des peintures, des colles (pour les bois agglomérés) ou des précédents produits stockés dans le meuble aient le temps de s’évaporer. Il ne faut évidemment pas fumer dans son logement, faire inspecter son installation de chauffage contre le risque d’émanation de monoxyde de carbone (CO), aspirer régulièrement son matelas pour éviter les acariens (au minimum, à chaque changement de saison), laver ses draps à 60°C et éviter d’accumuler des affaires. Enfin, si l’on habite dans une maison datant d’avant 1970, il faut être attentif aux potentielles peintures au plomb encore présentes sur les moulures, les rampes d’escalier, etc. En cas de dégradation de la surface, des particules de poussière contenant du plomb peuvent être dangereuses, si elles sont ingérées par de petits enfants. Si vous rénovez entièrement, il est préférable de décaper. Si vous vivez dans l’espace, mieux vaut couvrir les anciennes peintures avec une nouvelle peinture.
Enfin, peut-on compter sur des plantes dépolluantes pour améliorer la qualité de l’air ?
Certaines sont effectivement efficaces, notamment contre le formaldéhyde, le benzène (polluants dangereux pour la santé), mais il est compliqué de les recommander car aucune étude n’a été menée sur la quantité de plantes nécessaires pour un volume donné. La présence de nombreuses plantes peut, par ailleurs, engendrer des développements de moisissures via le terreau.
Et dans votre habitation ?
La qualité de l'air intérieur impacte-t-elle votre santé ? Parlez-en à votre médecin, il pourra éventuellement faire la demande d’une visite CRIPI.