
Économies d’énergie : info ou intox ?
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« Je veux consommer moins d’énergie, mais sur Internet, on trouve tout et son contraire ! » Ça vous parle ? Cet article rétablit enfin la vérité, pour soulager sa santé, son portefeuille et la planète.
Les nombreux débats autour de la consommation énergétique et la manière de la réduire génèrent une grande désinformation. Qui n’a pas déjà entendu une nouvelle théorie fumeuse, étayée de sources aussi sombres qu’inconnues, pour limiter sa consommation ? Mais comment démêler le vrai du faux ? Les spécialistes de Bruxelles Environnement jettent la lumière sur ces conseils parfois farfelus. Connaissez-vous ces mythes ?
Vrai ou faux ?
1. Laisser le chauffage allumé consomme moins
FAUX. Pour économiser de l’énergie, mieux vaut éteindre le chauffage la nuit ou en sortant de chez soi, et le rallumer le matin ou en rentrant. La raison est toute simple : plus la différence de température avec l’extérieur est importante, plus la déperdition est grande. S’il fait 5°C à l’extérieur, la déperdition sera plus importante à 19°C de température intérieure qu’à 15°C. Il est donc déconseillé de chauffer une pièce vide. La nuit, préférez une bonne couverture et des chaussettes bien épaisses. Les systèmes de chauffage générant de plus faibles quantités de chaleur, par exemple dans le cas d’un chauffage par le sol, devront peut-être être allumés plus tôt ou même ne pas être éteints afin de garantir que le logement soit suffisamment chauffé au moment voulu.
2. Diminuer la température provoque l’apparition de moisissure
FAUX. Si le logement est sain et bien aéré, diminuer la température de quelques degrés ne posera pas problème. En revanche, si l’aération n’est pas suffisante, des taches d’humidité peuvent s’étendre sur les surfaces. Elles apparaîtront d’abord aux endroits les plus froids et les moins ventilés : les coins des murs, derrière les meubles, les parois peu isolées, etc. Nous vous conseillons donc d’observer la manière dont votre logement réagit lors d’une baisse de température, et surtout, de le ventiler en suffisance.
3. Ouvrir les fenêtres gaspille le chauffage
FAUX. La plus simple activité quotidienne – prendre une douche, faire la cuisine, et même respirer – est cause d’augmentation du taux d’humidité en intérieur. Cette humidité ambiante peut provoquer l’apparition de moisissure sur les murs. Il est donc non seulement essentiel d’aérer son logement pour préserver sa santé, mais évacuer ce surplus d’humidité aura une influence sur votre consommation d’énergie car l’air humide est plus difficile à chauffer que l’air sec.
Quant à la fréquence d’aération, elle dépendra de l’utilisation qui est faite de la pièce. Une pièce hautement fréquentée devra être aérée plus régulièrement, à raison de 5 minutes toutes les heures. Cela permettra d’évacuer l’humidité de l’air, le nouvel air sec sera rapidement réchauffé.
4. Chauffer au bois est plus économique
FAUX. Un feu ouvert restitue seulement 10% de sa chaleur, il n’est donc pas judicieux de le substituer au chauffage central. En plus, le conduit de cheminée laisse pénétrer l’air froid dans votre habitation s’il ne dispose pas d’un système de fermeture.
Ne vous laissez pas non plus berner par les autres alternatives au chauffage central qui circulent sur le Web. Si le système D d’un pot de fleurs placé sur une bougie chauffe-plat est non seulement inefficace, il peut même s’avérer dangereux : les gouttes de condensation s’écoulant du pot dans la cire liquide peuvent produire une flamme comparable à un feu de friteuse.
Tout appareil de chauffage destiné à un usage extérieur est strictement à proscrire à l’intérieur : chauffage de terrasse, radiateur à gaz, ou même barbecue… Ces bruleurs consomment l’oxygène et produisent du monoxyde de carbone, gaz incolore, inodore et hautement toxique ! Les mêmes consignes de prévention s’appliquent aux chauffages d’appoint au pétrole ou au gaz, même s’ils sont prévus pour l’intérieur. Ces appareils doivent être utilisés avec prudence, uniquement dans une pièce bien ventilée, de préférence équipée d’un détecteur de monoxyde de carbone.
Pour réduire l’utilisation de sa chaudière, la solution la plus efficace et la moins dangereuse est de privilégier le réchauffement du corps plutôt que de l’espace, à l’aide de capes chauffantes à l’électricité ou de radiateurs radiants, par exemple. Si vous optez pour cette option écologique, veillez à bien vous y préparer, notamment en garantissant la bonne ventilation de votre espace de vie et en vous procurant des produits certifiés.
5. Un congélateur dégivré consomme plus
FAUX. Inutile de cultiver une banquise miniature dans son congélateur pour conserver le froid. En effet, un minuscule demi centimètre de givre peut augmenter la consommation de votre appareil de 30%. Le bon écogeste est donc de dégivrer régulièrement son congélateur, aussitôt que l’épaisseur du givre dépasse 2 à 3 mm, soit environ tous les 3 mois. En outre, un congélateur trop rempli est plus énergivore, à l’inverse d’un frigo qui consomme plus s’il est vide. Il existe également des congélateurs performants équipés d’un système dit « Low Frost » ou « No Frost », qui n’exigent pas d’être dégivrés ; un autre investissement intéressant.
La bonne température pour le réfrigérateur est de 4 à 6°C, pour le congélateur -18°C. Si possible, vous gagnerez encore plus en plaçant les appareils dans une pièce fraîche.
