
Un guide pratique pour garder les sols de votre jardin vivants
10 min. de lecture
Découvrez ici quelques conseils pour obtenir un sol vivant et de qualité dans votre jardin. Les conseils ont été regroupés selon 3 thèmes : découvrez le type de votre sol, maintenez l’humidité de votre sol et nourrissez votre sol
Faire connaissance avec son sol
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L’humidité du sol, une donnée essentielle
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Nourrir et améliorer son sol
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Faire connaissance avec son sol
Lire la suite : Faire connaissance avec son solL’humidité du sol, une donnée essentielle
Lire la suite : L’humidité du sol, une donnée essentielleNourrir et améliorer son sol
Lire la suite : Nourrir et améliorer son solFaites connaissance avec votre sol
En connaissant les différentes caractéristiques du sol, vous pourrez savoir quelles plantes y seront adaptées et lesquelles ne s’y plairont pas. Par ailleurs, en connaissant la composition du sol, les routines d’entretien seront facilitées comme la fréquence d’arrosage ou les apports nécessaires en amendement. Lancez-vous et faites connaissance avec votre sol en 3 étapes.
1. Quel est votre type de sol?
Pour découvrir la composition (types de grain) de votre sol, la première étape consiste à observer et à toucher son sol. Les trois grands types de sol sont les suivantes :
- Un sol argileux est lourd et fait une motte collante lorsqu’il est humide. Il est riche en nutriments, mais difficile à travailler tellement il peut être gorgé d’eau.
- Un sol sablonneux se désagrège dans votre main et ce même lorsqu'il est mouillé. On parle alors de sol léger. Les sols sablonneux sont très perméables, ils laissent passer l'eau y compris les éléments nutritifs c’est pourquoi ils nécessitent un entretien permanent (arrosage et apport de compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. ).
- Un sol limoneux forme un amas lâche quand il est humide, mais se brise facilement lorsqu’il sèche. Il ne faut pas trop le travailler afin de conserver sa fertilité.
Faites le test découvrez quel est votre type de sol grâce au test du boudin.
Le test du boudin est simple à réaliser et permet en quelques minutes de déterminer son type de sol. On vous explique tout, suivez le guide
Il existe un test simple pour identifier la texture de son sol. Pour ce faire, ramassez une poignée de terre avec une humidité homogène et ni trop sèche, ni trop humide.
- Essayez d’en faire un boudin en roulant la terre entre vos mains. Si vous n’arrivez pas à former un boudin grossier, c’est que votre terre est sableuse, elle ne contient pas assez de matière organique et d’ argileParticules de sol dont la taille est inférieure à 0,002 mm qui agrègent les particules.
- Essayez ensuite de courber le boudin jusqu’à ce que les deux extrémités se rejoignent. Si votre boudin se casse, alors votre terre est probablement limoneuse. C’est une excellente texture pour cultiver son sol.
- Finalement, si vous arrivez à obtenir un cercle, c’est que votre terre est argileuse.
2. Votre sol est-il acide ou calcaire ?
Un autre élément intéressant à connaître est le pH du sol, autrement dit son caractère acide ou calcaire. Ce paramètre va influencer l’épanouissement de la flore de votre jardin. En effet, chaque plante a ses préférences en termes de pH : les bruyères, les châtaigniers, les épinards ou les poireaux préfèrent les sols acides tandis que les cerisiers, les œillets, les navets ou le romarin conviennent mieux à des sols calcaires.
Faites les test et découvrez si votre sol est acide ou calcaire
Les tests du vinaigre et du bicarbonate sont simples à réaliser et permettent d'estimer le degré d'acidité de votre sol. On vous explique tout, suivez le guide.
Prélevez une petite portion de terre et placez-la dans une soucoupe. Ensuite arrosez généreusement la terre avec du vinaigre. Observez la réaction :
- Si vous observez l’apparition de bulles à la surface c’est que votre terre est plutôt calcaire. Plus l’effervescence va être importante, plus le sol sera calcaire.
- Si vous n’observez rien ou presque, c’est que votre terre est neutre ou plutôt acide. Pour le savoir, il faut réaliser le teste du bicarbonate
Pour ce faire, immergez une nouvelle portion de terre dans un récipient contenant de l’eau déminéralisée. Mélangez légèrement et ajouter du bicarbonate. A nouveau, observez la réaction :
- Si vous observez l’apparition de bulles à la surface c’est que votre terre est plutôt acide. Plus l’effervescence va être importante, plus le sol sera acide.
- Si vous n’observez rien ou presque, c’est que votre terre est neutre ou très proche de la neutralité
Il est possible de corriger un excès d’acidité ou de calcaire dans un sol en y apportant respectivement un engrais calcaire ou du fumier décomposé. Cependant, il est alors préférable de passer par un professionnel qui pourra doser cet apport de manière à ne pas endommager votre jardin et la vie qui l’habite.
Le saviez-vous ?
Les bruyères aiment les sols sableux et acides, les hydrangeas supportent mieux les sols riches et argileux tandis que les carottes nécessitent un sol léger et bien drainé.
3. Votre sol est-il vivant?
L’activité biologique de son sol est aussi une donnée importante à prendre en compte. Elle correspond aux actions combinées de tous les micro-organismes vivant dans le substratCouche de terre pour les plantes et qui permettent de :
- décomposer la matière organique déposée en surface (feuilles, branches, organismes morts…) afin de la transformer en éléments assimilables pour les plantes;
- structurer et aérer le sol afin d’améliorer sa rétention d’eau et limiter sa compaction.
Faites le test pour savoir s'il y a de la vie deans votre sol
Différents tests existent pour pouvoir estimer l’activité biologique de votre sol. On vous explique tout, suivez le guide
Il est difficile d’observer directement l’activité biologique d’un sol car il n’y a que certains organismes qui sont visibles à l’œil nu (vers de terre, fourmis, mille-pattes, mollusques). De plus, leur observation dépend fortement des conditions environnementales du moment. Il suffit, par exemple, que le sol soit un peu trop sec ou trop chaud pour que ces organismes s’enfouissent plus profondément et ne soient plus visibles. Ils ne sont que la face émergée de l’iceberg. Par ailleurs, ils ont un rôle d’aération du sol mais ils ne participent que peu à la dégradation de la matière organique qui est principalement opérée par les champignons et les bactéries du sol.
Il existe néanmoins des tests simples qui permettent d'observer indirectement l’activité du sol. Attention, il est préférable d’effectuer ces tests au printemps ou en automne ou tout du moins lorsque le sol est suffisamment humide. On peut par exemple citer :
- Le test de la bêche et du vers de terre consiste à:
- Extraire plusieurs mottes de terre à l’aide d’une bêche dans différents endroits de son terrain.
- Observer les mottes en les fragmentant délicatement pour y observer les traces d’activité biologique :
- vers de terre ou autres organismes ;
- galeries de lombrics ;
- racines ;
- …
L’abondance de ces observations vous renseignera sur l’intensité de l’activité biologique de votre sol.
- Un peu plus ludique, le test du slip consiste à enterrer (15-20 cm de profondeur maximum) un slip en coton (100%) durant 2 mois. La dégradation du slip reflètera alors l’intensité de l’activité biologique de votre sol.
Pour aller plus en profondeur
Afin d’aller plus loin, il est aussi possible de passer par des analyses de sols. Ces dernières peuvent être réalisées à l’aide d’un kit d’analyses (jardineries) ou dans un laboratoire agricole. Il sera alors possible de connaitre précisément :
- le pH (acidité) ;
- la caractérisation chimique (rapport carbone/azote...) ;
- ou l'activité biologique présente (taux de CO2)
Les entreprises qui proposent ces tests peuvent alors formuler des recommandations.
L’humidité de votre sol, une donnée essentielle
Les sols sont de vraies éponges où l’eau est un élément vital pour les micro-organismes qui y vivent et de ce fait pour la fertilité. Dès lors, il est important de mettre en place des méthodes pour limiter les pertes en eau (évaporation) et conserver une certaine humidité dans le temps.
Couvrez votre sol
Plutôt que d’arroser en continu le sol de votre potager ou celui de vos platebandes, le meilleur moyen pour conserver l’humidité est de le couvrir. Il faut savoir qu’un sol nu perd en moyenne 40 à 70% d’eau en plus via l’évaporation qu’un sol couvert. Dans les zones non engazonnées ou non ombragées, on peut installer de petites plantes couvrantes ou recouvrir le sol d’un paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température. végétal (feuilles mortes, écores, tontes de gazon, bois broyé).
En plus, de limiter l’assèchement du sol, cette couverture limitera aussi la croissance des herbes indésirables tout en protégeant le sol et les racines des gelées hivernale. Enfin, en couvrant le sol, vous l’enrichissez (azote et en carbone) et vous nourrissez la vie du sol en lui offrant des matières à décomposer.
Pelouse et humidité du sol
L’humidité du sol influence l’aspect et la santé de votre pelouse. Voici deux conseils pour entretenir son aspect tout en respectant l’environnement.
Tondre sa pelouse oui, mais pas trop court !
La hauteur de votre pelouse influence l’humidité de votre sol. Durant l’été et surtout lors des pics de chaleur, il est conseillé d’espacer le cycle de tonte afin d’augmenter la hauteur de votre pelouse de manière à atteindre 5 à 7 cm. Cette action limitera l’assèchement du sol due à l’évaporation et jaunissement de la pelouse.
Votre pelouse brunit, quand devez-vous l'arroser ?
Une pelouse qui manque d’eau devient brunâtre voire carrément jaune. Esthétiquement, c’est beaucoup moins joli qu’un tapis bien vert. Mais attendez avant de vous précipiter sur votre tuyau d’arrosage.
Bien qu’elle semble mal en point, il n’en est rien ! Sachez que dans des conditions de sécheresse, les pelouses entrent en dormance, les brins d’herbe sèchent mais les parties souterraines sont toujours bien vivantes. En moyenne, une pelouse peut survivre jusqu’à 6 semaines en dormance. Alors, utilisez l’eau avec parcimonie et intelligemment en arrosant tôt le matin ou en fin d’après-midi et par petites quantités.
Nourrissez et améliorez votre sol
Pour nourrir ses plantes, il faut avant tout nourrir sa terre… et tous les organismes qui y vivent. Car c’est l’activité biologique de ces organismes qui fait la richesse du sol et donc la bonne croissance et la productivité des végétaux. Dans un environnement comme votre jardin, il est bien souvent inutile d’utiliser des engrais à tout va car ils ont un rôle très limité et fugace.
Nourrissez votre sol
Pour nourrir et enrichir durablement le sol, vous pouvez utiliser des amendements comme des déchets verts, de l’humus (compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants.), des feuilles mortes ou du fumier (dans les potagers). Ces amendements peuvent être déposés en surface ou incorporé aux premiers centimètres du sol. En plus de nourrir les organismes vivant dans le sol, Les amendements vont améliorer l’état du sol en le rendant moins compact, en améliorant sa rétention d’eau et en le fertilisant. Attention, les amendements doivent toujours être amenés en petites quantités et de manière répétée afin de laisser à la nature le temps de les digérer et les transformer.
Améliorez la structure de votre sol
Voici quelques conseils, si vous souhaitez améliorer la composition et la structure de votre sol :
- Votre sol est plutôt argileux, allégez le en y ajoutant du sableParticules de sol dont la taille est supérieure à 0,05 mm afin de le rendre moins lourd;
- Votre sol est sablonneux, apportez lui de la matière organique afin de le structurer et d’améliorer sa rétention d’eau;
- Augmentez durablement la couche d’humus dans vos platebandes ou autour de vos arbres en y étalant, en surface, des copeaux issus du broyage de petites branches lors de l’hiver. Ce broyat sera progressivement dégradé et transformé en matière organique par les champignons du sol ;
- Evitez le travail trop invasif du sol (« labour »), vous risquez de mettre la matière organique de surface trop en profondeur et altérer les micro-organismes. Préférez des méthodes plus douces qui aéreront le sol telles que : les patins aérateurs ou les aérateurs motorisés pour les pelouses, la fourche à bêcher ou à dents creuses pour les platebandes et les potagers ;
- Sur les sols plutôt argileux, évitez qu’une croute imperméable (dite « de battance ») ne se forme à la surface, elle risquerait de bloquer l’infiltration de l’eau. Pour ce faire, cassez la croute à l’aide d’une griffe et prévenez sa formation couvrant (paillageLa technique du paillage, qui consiste à déposer les déchets organiques non décomposés comme les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les branchages broyés sur un sol nu, empêche le développement des mauvaises herbes, préserve l'humidité de la terre et protège les plantes des trop grands écarts de température., plantes couvrantes) votre sol.
Pour aller plus en profondeur
Vous souhaitez en savoir plus voici quelques sujets qui pourraient vous intéresser :
Le compostProcessus naturel de transformation de la matière organique sous l’action d’organismes vivants, dans des conditions contrôlées, en humus et nutriments pour le sol et ses habitants. votre meilleur allié
Dans un premier temps, le compost va vous permettre de diminuer vos déchets ménagers (épluchures en tout genre), mais aussi dans le jardin (tondes de pelouse, feuilles et branches mortes). Dans un second temps, l’humus produit servira d’amendement organique naturel qui allègera les terres argileuses et structurera les terres sableuses. En plus, tous les nutriments apportés serviront de nourriture à tous les micro-organismes du sol. Attention, le compost ne doit pas être enfouit à plus de 15 cm car la matière organique a besoin d’oxygène pour être décomposée et minéralisée. Il est donc préférable de le laissez en surface ou de le recouvrir d’une fine couche de terre de jardin.
Les pesticides et le sol
L’utilisation de pesticides n’est jamais anodine sur le sol et la vie qui l’habite. Le sol occupe une position centrale dans la régulation des pesticides puisque ceux-ci se déposent à sa surface et s’y infiltrent. Les sols jouent alors le rôle de filtre naturel en neutralisant ( biodégradationDécomposition, par des processus biologiques, de substances chimiques dans l'environnement. par les micro-organismes) et en stockant temporairement (immobilisation sur les particules de sol). Les décomposeurs du sol ne peuvent cependant pas dégrader l’ensemble des pesticides et une part importante de ceux-ci s’accumulent dans les sols ou aboutissent dans les eaux souterraines.
Alors évitez au maximum d’utiliser les pesticides dans votre jardin. Si vous êtes tout de même amené à utiliser des pesticides, faites le de manière ciblée et en respectant bien les doses indiquées