
L’économie circulaire dans la construction et la rénovation
- Économie circulaire
- Bâtiment
- Construction
- Rénovation
- Réutilisation
L’économie circulaire dans le secteur du bâtiment vise à mettre en place des pratiques de construction et de rénovation durables. Elle est instaurée dès la conception du bâtiment jusqu’à sa construction, son utilisation et sa fin de vie. Elle concerne aussi bien la rénovation des bâtiments que les constructions neuves.
Sommaire
Aussi bien dans les nouvelles constructions que dans un contexte de rénovation, l’économie circulaireL'économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu'ils conservent leur valeur. privilégie l’utilisation des matériaux de réemploi. L’objectif est de diminuer les impacts environnementaux tout au long du cycle de vie du bâtiment, y compris la production de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). indirects. En effet, prolonger la durée de vie des matériaux et des bâtiments permet de réduire les déchets de construction et la consommation de matières premières.
Qu'est-ce que la construction circulaire ?
La construction circulaire a pour objectif de minimiser l'impact environnemental de la construction tout en optimisant le confort et la fonctionnalité.
Cette approche se base sur trois étapes clés :
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Un plan adapté au bâtiment existant : dans le cadre d'une rénovation, tenez compte des caractéristiques du bâtiment. En respectant la structure existante, vous évitez des incompatibilités qui aboutiraient à une démolition partielle ou complète du bâtiment.
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La conception, construction et rénovation circulaires : utilisez des matériaux à faible impact environnemental, et veillez à ce que la construction minimise la consommation des ressources, la production de déchets et l'empreinte carbone du bâtiment. Cette approche vaut aussi bien pour les constructions neuves que pour les rénovations. Elle comprend plusieurs principes, qui seront décrits en détail sur cette page :
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Le maintien du bâti existant
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La déconstruction et le réemploi
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Le choix des matériaux entrants à faible impact environnemental
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La réversibilité spatiale et technique
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- La bonne utilisation et l'entretien du bâtiment : garantissez la longévité du bâtiment avec une utilisation et un entretien appropriés. Cela peut inclure l'ajustement des stores pour prévenir la surchauffe en été, la régulation des systèmes de chauffe en hiver, ainsi que des efforts constants pour entretenir et réparer le bâtiment.
1. Maintien du bâti existant
Identifiez le potentiel du bâti existant à l'aide d'un diagnostic préliminaire. L'objectif est de définir un plan qui tient compte du potentiel du bâti en anticipant différents scénarios. Cela vous permettra d'établir une conception entrainant le moins possible de déconstruction, voire d'entreprendre une démolition sélective uniquement si nécessaire.
Liens utiles
Privilégiez la rénovation et le maintien d'un bâtiment. En effet, il vaut mieux d’abord tenter de conserver et d'optimiser les éléments existants : cela évite la production inutile de déchets et l’utilisation de nouvelles ressources. Cela peut impliquer de réhabiliter des espaces intérieurs, de rénover les systèmes électriques et mécaniques pour les rendre plus efficaces, et d'intégrer des technologies de pointe pour améliorer la performance énergétique tout en respectant l'aspect d'origine.
2. Déconstruction et réemploi
Tout comme pour la phase de maintien du bâti existant, un inventaire précis des matériaux est établi avant la phase de déconstruction et de réemploi. Cet inventaire consiste en une liste de produits ou de matériaux récupérables en tenant compte du potentiel de réemploi.
Déconstruction
La déconstruction consiste à « dé-construire », c'est-à-dire à retirer les éléments pour les réutiliser dans d'autres travaux de construction. Anticipez le démontage dès la conception, afin d’éviter le gaspillage futur de matériaux. La déconstruction concerne par exemple le carrelage, les pavé, les lavabos, les briques et les fenêtres.
La déconstruction se compose de plusieurs étapes :
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identifier ce qui peut être démonté pour réemploi (in situ et ex situ) ;
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privilégier la déconstruction sélective : démonter soigneusement les éléments (tests préalables recommandés) et les stocker pour les récupérer plus tard ;
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établir un plan de gestion des déchets de démolition pour identifier les filières de valorisationToute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. adéquates. Un exemple de valorisation est le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement..
Bon à savoir
Le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. comprend plusieurs notions :
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valorisationToute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. : récupération et transformation des déchets en matériaux ou en énergie. Cela minimise le gaspillage et apporte une utilité économique ou environnementale.
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recyclable : ce qui a la capacité théorique d'être recycléLe recyclage consiste à décomposer les déchets pour en faire de nouveaux matériaux. Par exemple : des déchets inertes sont broyés pour produire des agrégats qui seront utilisés dans des fondations de voiries. mais dont le recyclage effectif n'est pas garanti.
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recyclage effectif : déchets effectivement recyclés.
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contenus recyclés : la part de matières premières secondaires (issues du processus de recyclage) contenues dans le matériau neuf.
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down-cycling : perte de « valeur » lors du processus de recyclage, par exemple lorsque des granulats recyclés de béton sont utilisés en remblai.
Afin de favoriser les fractions les plus « pures » possibles, les déchets sont triés à la source, c'est-à-dire sur le chantier. C'est l'entrepreneur qui s'en occupe.
Réemploi des matériaux
Dans le contexte de la construction circulaire, le réemploi est une solution viable pour la réduction des déchets et la valorisationToute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. des matériaux. La première étape consiste à identifier le potentiel de réemploi. Cela implique des tests préliminaires pour déterminer la qualité des matériaux à récupérer et d’en dresser un inventaire. Ensuite, une déconstruction et/ou un désassemblage soigneux est réalisé, suivi d'un tri méticuleux, du stockage et du conditionnement des matériaux. Ces étapes garantissent leur remise en état et leur réemploi futur.
Le réemploi dans la construction circulaire contribue également à créer des opportunités d'emploi dans le domaine de l'économie circulaireL'économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu'ils conservent leur valeur., renforçant ainsi le volet social de cette approche.
In situ ou ex situ ?
Il existe deux options de réemploi : le réemploi in situ et le réemploi ex situ.
Le réemploi in situ consiste à démonter les éléments de construction sur place, les nettoyer et les stocker avant leur réemploi direct sur le chantier. Cette approche est préférable car elle évite les coûts et l'impact environnemental liés au transport des matériaux. De plus, il peut s’agir d’une solution meilleur marché.
Le réemploi ex situ implique de passer par des revendeurs professionnels qui achètent et vendent des matériaux réemployables. Cependant, cette option peut être plus complexe en raison des exigences de grande quantité imposées par certains revendeurs. Il est alors plus difficile de leur revendre des matériaux.
Ces revendeurs disposent d'un stock et de filières d'approvisionnement permettant de proposer des matériaux dont les dimensions et la qualité sont connues. Ils peuvent également offrir des conseils sur la remise en œuvre de ces produits, gérer les livraisons et répondre aux questions techniques. Ils se substituent ainsi dans une certaine mesure aux fournisseurs de matériaux neufs.
Le réemploi ex situ peut également avoir lieu entre différents chantiers. Le transport de matériaux réemployés d’un chantier à l’autre offre ainsi une solution aux problèmes logistiques de stockage. Cela évite également la perte de qualité du matériau lors de son entreposage, et de devoir passer par le rachat et la revente d’éléments de construction.
En résumé, le réemploi dans le cadre de la construction circulaire est une solution durable pour réduire les déchets de chantier et valoriser les matériaux, tout en contribuant à l'économie circulaireL'économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu'ils conservent leur valeur. et créant des opportunités d'emploi. La gestion optimale des flux entrants et sortants de matériaux sur le chantier est essentielle pour maximiser les avantages environnementaux et économiques du réemploi.
Bon à savoir
Consultez la section du protocole de déconstruction du Guide bâtiment durable pour en savoir plus sur les objectifs poursuivis.
3. Matériaux entrants à faible impact environnemental
Choisissez des matériaux entrants à faible impact environnemental aussi bien pour une nouvelle construction que pour une rénovation. Privilégiez certains critères, comme l’impact environnemental qu’ils auront tout au long de leur cycle de vie ou leur réversibilité technique. Opter pour des matériaux de réemploi comme matériaux entrants permet de réduire de manière conséquente l’impact environnemental d’un projet.
Bon à savoir
Un matériau peut être qualifié d’entrant lorsqu’il intègre le cycle de vie du bâtiment au stade de la construction des nouveaux aménagements. Ces aménagements peuvent être neufs ou ou non.
Choisissez un matériau à échelle du bâtiment.
Un bâtiment est le résultat de l’association d’un ensemble d’éléments de construction (planchers, murs, toit...), eux-mêmes constitués de différents composants (maçonnerie, isolation, peinture...). Ces composants sont à leur tour constitués de différents matériaux (briques, mortier, colle, matériau d'isolation, fixations...).
Pour assurer un impact environnemental le plus réduit possible, optimisez idéalement le projet à l’échelle du bâtiment complet. Adaptez chaque élément pour assurer la meilleure cohérence possible du résultat. Par exemple, des éléments porteurs plus lourds exigeront des fondations plus solides.
Cette optimisation compare l’impact environnemental de différentes solutions architecturales en veillant à confronter des projets aux performances équivalentes (performance énergétique, stabilité, acoustique…).
Liens utiles
L’outil TOTEM a été conçu pour réduire l’impact environnemental d’un projet de construction ou de rénovation tout au long de son cycle de vie en comparant et en optimisant les solutions architecturales liées aux choix des matériaux.
Matériaux de réemploi
Les matériaux de réemploi sont considérés comme étant à faible impact environnemental car ils ne sont ni extraits, ni produits (voire transportés si le réemploi a lieu in situ). En effet, l’extraction et la production d’un matériau constituent une grande part de l’impact environnemental. Privilégier les matériaux de réemploi permet ainsi d’éviter cette étape et de reporter la production de déchets et leur gestion.
Matériaux recyclés ou recyclables
Tout comme les matériaux de réemploi, le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. est encouragé par la construction circulaire en raison de son plus faible impact environnemental. Les matériaux à contenu recycléLe recyclage consiste à décomposer les déchets pour en faire de nouveaux matériaux. Par exemple : des déchets inertes sont broyés pour produire des agrégats qui seront utilisés dans des fondations de voiries. permettent également de réduire l’extraction de matières premières. Quant aux matériaux recyclables démontables, ils ont le potentiel de devenir des contenus recyclés si, une fois en fin de vie, ils sont proprement démontés et envoyés vers les filière de recyclage.
En effet, pour faciliter le réemploi ou le recyclage ultérieur des matériaux de construction, la construction circulaire privilégie des méthodes de fixation mécanique plutôt que l’utilisation de colle. Cette approche favorise la séparation et le tri des matériaux lors de la déconstruction.
La démolition sélective, également appelée démantèlement ou arrachage sélectif, sépare chaque fraction des déchets de construction. Ce tri à la source permet de préparer les matériaux pour le recyclage, optimisant ainsi le potentiel de réemploi des ressources.
Attention
Pour faire ce choix, il est toujours préférable de se baser sur une analyse de cycle de vie à l’échelle d’un élément ou d’un bâtiment. C'est la méthode la plus correcte pour définir l'impact environnemental de l’utilisation d'un matériau. Sans cette analyse, ou pour effectuer une première approche, suivez les principes de base suivants :
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choisissez les matériaux en tenant compte des possibilités de réemploi direct, ou de réemploi après remise à neuf, ou de revalorisation (nature et origine des matériaux) ;
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étudiez le marché des déchets et du recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. pour apprendre à connaître les matériaux recyclables ainsi que la manière de choisir et d'associer ces matériaux selon leur classe de recyclage (matériaux issus du marché du réemploi) ;
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privilégiez l'utilisation de matériaux recyclés ou recyclables sur notre marché (travail de préparation préalable) ;
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vérifiez la composition des matériaux, l'origine des matières premières et la conformité avec les normes applicables (écolabels...) ;
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évitez les matériaux composites ;
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assurez-vous de la justesse des informations relatives à la valorisationToute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. des matériaux en fin de vie (variable selon le marché du déchet).
4. Réversibilité
La conception réversible permet de concevoir des bâtiments adaptables, transformables et démontables. La réversibilité consiste ainsi à repenser les espaces avec une approche tournée vers l'avenir, à envisager le potentiel évolutif de son logement ou de n’importe quelle autre construction.
La conception réversible comprend une dimension spatiale. Le bâtiment est transformé, adapté et entetenu pour prolonger sa durée de vie. La conception réversible facilite les changements d’utilisations et de fonctions futures. Grace à une conception judicieuse de la structure, de la taille des espaces, de la position des noyaux de distribution et de circulation ainsi que de la position des gaines et espaces techniques, l’utilisation d’un bâtiment ou une partie de bâtiment peut être facilement adaptée. Ainsi, une partie d’un logement unifamilial peut par exemple être transformée en logement kangourou (plusieurs générations d'une famille vivant sous un même toit dans des unités d'habitation autonomes, ce qui permet la proximité et le partage des frais tout en maintenant une certaine intimité).
La conception réversible comprend également une dimension technique. Elle permet aux composants du bâtiment (murs, plafonds, sols…) d’être démontés et réemployés ou recyclés. Par exemple, elle fera en sorte que les cloisons soient facilement montables et démontables afin de pouvoir être déplacées pour adapter l’organisation d’un espace. Un autre exemple serait de rendre les arrivées d’eau suffisamment accessibles pour pouvoir être modifiées sans avoir à démolir des parois ou finitions.
Dans le cadre d'une rénovation, tentez au maximum de maintenir le bâti existant. Privilégiez la réversibilité spatiale en exploitant le plein potentiel du bâtiment lorsque cela est possible, afin de permettre des transformations futures générant le moins de déchets possible.
Pour les constructions neuves, vous pouvez intégrer des éléments de réversibilité à la fois spatiale et technique.
Liens utiles
Vous voulez mettre en œuvre cette stratégie ? Consultez le Guide « Conception Réversible » et sa Check-list développée par Bruxelles Environnement, en collaboration avec Urban, le BMA et Perspectives.
Nous vous invitons également à consulter les outils suivants :
Bon à savoir
Si le sujet vous intéresse, découvrez 4 études de cas relatives à la conception réversible dans le Guide Bâtiment Durable :
De plus, Bruxelles Environnement organise régulièrement des formations sur le sujet.