
Le bruit peut-il nuire à la santé ?
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Trafic routier, concerts, sirènes, discothèques, sports moteurs, écouteurs… Que le son soit agréable ou désagréable, à un volume important et/ou d’une durée relativement longue, il aura des effets sur la santé, au niveau auditif et physiologique.
Effets sur l’audition
Des expositions ponctuelles à un niveau sonore élevé ou des expositions prolongées même à 55 dB peuvent entraîner des troubles d’audition. En voici les principaux :
- La fatigue auditive: elle correspond à une diminution de la sensibilité auditive pendant un temps limité. Il existe une relation proportionnelle entre la durée d’exposition et le temps de récupération.
- La perte d’audition: de 20 à 40 dB, elle est considérée comme faible. Par contre, une surdité sévère est avérée pour une perte d’audition supérieure à 60 dB.
- L’acouphène: c’est un trouble caractérisé par un sifflement permanent dans les oreilles.
- La luxation des osselets.
L’intensité et la durée des niveaux sonores subis sont 2 facteurs déterminants pour les risques auditifs :
Ainsi, il est donc recommandé de ne pas s’exposer à plus de :
- 12 secondes au bruit proche d’un avion qui décolle (120 décibels) ;
- 2 minutes à la sonorisation limitrophe d’un groupe de rock (110 décibels) ;
- 20 minutes au bruit entendu sur un chantier de construction (100 décibels) ;
- 3 heures à la sonorisation perçue lors d’une soirée dansante (90 décibels) ;
- 8 heures au bruit du trafic routier (85 décibels).
Afin de se faire une idée de la durée d'exposition tolérée quotidiennement, une règle simple consiste à diviser par 10 la durée maximum d'exposition journalière à chaque fois que le niveau acoustique augmente de 10 dB(A).
Effets physiologiques
Le bruit perturbe le sommeil et, de ce fait, interfère sur le bon fonctionnement physiologique et mental. La modification de la qualité du sommeil induit une variation de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque, une arythmie cardiaque et un changement respiratoire.
Pour dormir correctement, l’OMS recommande de se trouver dans un environnement sonore dont le niveau moyen ne dépasse pas 30 dB(A).
Le bruit accroît également le niveau de stress, l’anxiété, la fatigue nerveuse. Ce qui peut entraîner, entre autres, des atteintes aux fonctions immunitaires et endocriniennes.
Le stress enclenche la sécrétion d’hormones liées au stress : adrénaline et noradrénaline. Une élévation du taux de ces hormones entraîne une augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle. Chez les enfants, le maintien d’un niveau de stress élevé peut entraîner une détérioration des capacités cognitives de mémorisation et de réalisations de tâches complexes.
Effets sur les comportements et les performances
En milieu scolaire, les études démontrent que des niveaux de bruit élevés réduisent l’acquisition du langage et de la lecture chez les enfants.
Pour une bonne intelligibilité du message, deux paramètres sont à prendre en considération : le bruit de fond d’une classe ne devrait pas dépasser 35 dB(A) et la résonance du son dans le local - ou « temps de réverbération » - devrait être inférieur à 1 seconde.
Une gêne engendrée par le bruit génère souvent des changements de comportements sociaux, réduit le comportement solidaire, favorise le comportement agressif et contribue au sentiment d’abandon.
Le bruit réduit également le niveau de vigilance. Des études démontrent que dans les usines bruyantes, le taux d'accident de travail est multiplié par 4.
Le son amplifié : un risque pour la santé !
Depuis la généralisation du baladeur jusqu’aux installations de sonorisation professionnelles de plus en plus puissantes, les individus en général et le public en particulier sont aujourd’hui exposés à des doses de bruit trop importantes : du son amplifié, de plus en plus longtemps et de plus en plus fort ! Or nos oreilles sont des organes complexes et fragiles. Le son amplifié a des effets sur la santé.
Risques pour la santé
Acouphènes
Les acouphènes sont des bruits que l'on entend dans l'oreille sans avoir d'excitation sonore provenant du milieu extérieur. Ils peuvent être perçus dans l'une ou l'autre oreille ou dans les deux. Ces bruits peuvent se manifester sous forme : de sifflements, de bourdonnements ou de tintements.
L'hypoacousie
L'hypoacousie est un trouble de l'audition qui se caractérise par une diminution de l'audition sans cause apparente. Ce trouble se manifeste à différents niveaux de gravité jusqu'à la surdité.
les risques non auditifs
les risques non auditifs peuvent aussi être très invalidants. Ils se déclarent par des perturbations du sommeil, des insomnies, de la fatigue, du stress, des difficultés d’apprentissage et de concentration, voire des troubles cardio-vasculaires, de l’hypertension.
Facteurs de risque
Les risques sanitaires, qu’ils soient auditifs ou autres, dépendent du niveau sonore, de la durée d’écoute et de la sensibilité de la personne (personne fatiguée, malade, jeune ou encore femme enceinte).
L’hyperacousie
L’hyperacousie est un trouble auditif qui survient à la suite d’un traumatisme sonore (exposition à un son d’intensité et de durée trop fortes). Les personnes qui souffrent d’hyperacousie entendent les sons à un niveau assez faible alors qu’un son d’intensité moyenne va leur sembler trop fort, voire douloureux.
C’est une erreur de croire que l’on s’habitue au bruit et que notre corps s’adapte. Le constat, aujourd’hui, c’est que la majorité des jeunes croit pouvoir supporter le bruit et ne protège pas ses oreilles lors d’exposition à des niveaux sonores élevés.
Plus l’oreille est soumise jeune à des niveaux sonores importants, plus le risque de développer une surdité précoce est important.
Il est aussi prouvé que la fréquentation de lieux diffusant du son amplifié à haut niveau par les femmes enceintes n’est pas sans conséquence sur l'audition des enfants à naître. L’abdomen, l’utérus et le placenta atténuent l’énergie acoustique issue du milieu extérieur mais cette atténuation est faible, voire inexistante, pour les basses fréquences !
Il est encore à noter que la prise d’alcool, de drogue, de médicaments déforme la perception auditive et atténuent la sensation de douleur.
Et les basses fréquences ?
L’évolution technique et musicale a conduit à une élévation des niveaux sonores dans les basses fréquences.
L’oreille humaine n’est pas sensible de la même manière à toutes les fréquences de son. Ainsi, à un volume sonore équivalent, un son aigu est perçu plus fort qu’un son grave.
Cependant, au fur et à mesure que le niveau sonore augmente, la sensibilité de l’oreille humaine aux basses fréquences augmente. Ces basses fréquences présentent un risque pour l’audition pour des niveaux à partir de 85 dB(A) environ, et peuvent également perturber le fonctionnement de l’organisme (troubles de l’équilibre, pneumothorax).
Alors que le dB(A) est principalement utilisé dans les réglementations liées à l’environnement et à la santé, la Région bruxelloise fait figure de pionnière en prenant dorénavant aussi en compte les basses fréquences et en adoptant également des valeurs limites exprimées en décibel C ou dB(C)
Le décibel permet de mesurer les bruits entre le seuil d’audibilité et le seuil de douleur avec des valeurs comprises entre 0 dB(A) et 120 dB(A). Le décibel est l’unité qui rend compte de l’intensité sonore.
Afin de permettre d’exprimer un niveau de bruit avec une valeur unique et de manière à ce qu’il corresponde à la perception humaine, des filtres de pondération fréquentielle sont appliqués au décibel :
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le filtre de pondération A correspond à la perception humaine lors d’une conversation normale. Le niveau de bruit corrigé en utilisant ce filtre s’exprime en dB(A).
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le filtre de pondération C prend en compte la sensibilité de l’oreille humaine aux basses fréquences et est plus adapté pour caractériser des sons correspondant à des niveaux supérieurs à 85 dB. Le niveau d’un bruit corrigé en utilisant ce filtre s’exprime en dB(C).
La législation bruxelloise fixe deux limites à ne pas dépasser : une limite en dB(A) et une limite en dB(C) en fonction du fait que le niveau de pression acoustique ait été pondéré selon l’une ou l’autre des pondérations fréquentielles.
Et la législation ?
La législation bruxelloise a pour objectif de protéger le public des nuisances qu’un son amplifié important peut provoquer. Elle prévoit, dès le 21 février 2018, trois seuils exprimés en décibels et impose des conditions en fonction des volumes sonores liés à ces situations.
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