Peut-on nourrir les animaux sauvages ?
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Sommaire
Rassembler les restes de pain et les porter "aux canards", un réflexe qui nous semble normal. Or, ces kilos de pains apportés tous les jours, été comme hiver, ont un impact sur les animaux et leur environnement (l'eau des étangs par exemple).
Développer certaines espèces au détriment d’autres
Un apport artificiel de nourriture profite d'abord aux espèces opportunistes les plus banales des villes: pigeons des villes, rats, corneille noire, chats errants, perruches, renards, oies d’Egypte, etc. Nourrir ces espèces aura pour effet d’augmenter leur population, avec un impact négatif sur l’environnement.
De plus, la nourriture offerte n'est pas nécessairement adaptée aux animaux. Le pain par exemple, souvent mouillé, n'est pas idéal pour les oiseaux : il gonfle dans leur estomac et peut provoquer des troubles digestifs. Dans certains cas, la malnutrition (le pain remplit bel et bien l’estomac mais ne contient pas les nutriments nécessaires aux oiseaux) provoque une déformation osseuse appelée « ailes d’anges » qui les empêche de voler. Le pain qui n’est pas consommé tout de suite peut moisir et entraîner une infection fongique chez les oiseaux.
Rompre l’équilibre écologique des étangs
Les kilos de nourriture qui se « perdent » dans l’eau peuvent perturber l’équilibre écologique d’un étang et déstabiliser son fonctionnement. En cas de grosses chaleurs, l’eau devenue trop riche en matières nutritives, peut même devenir toxique voire mortelle pour la plupart des animaux qui y vivent : l’eau peut être envahie par des algues (dont parfois des algues bleues) et certaines maladies comme le botulisme peuvent apparaître. Il faut ensuite des mois pour rétablir l’équilibre écologique au sein de l'étang.
Modifier les habitudes des animaux
Les oiseaux de nos jardins passent au printemps beaucoup de temps et d'énergie à délimiter puis défendre un territoire suffisant pour un couple et ses jeunes. Une source de nourriture artificielle fonctionnera pour eux, ainsi que pour d’autres animaux sauvages qui sont nourris, comme un piège écologique les faisant tomber dans la facilité et la dépendance vis-à-vis de cette source.
S’il s’agit d’animaux sauvages de plus grande taille, comme les sangliers, le changement de comportement (moins de crainte des hommes) peut entraîner une plus grande nuisance du fait que les animaux osent s’approcher davantage des gens. Même si un sanglier peut sembler docile, du fait de la nourriture qu’il reçoit des gens, cela reste un animal sauvage qui peut s’avérer dangereux s’il se sent menacé. Le risque d’accident de la route peut aussi s’accroître si les sangliers sauvages se déplacent davantage dans les zones urbaines de Bruxelles.
Le nourrissage des animaux et les maladies infectieuses
Comme déjà évoqué ci-dessus, le type de nourriture et un excès de nourriture peuvent être à l’origine de maladies chez les animaux sauvages.
La nourriture peut par ailleurs être elle-même contaminée par certains germes pathogènes. Plusieurs cas d’infection à la Salmonelle ou à la Trichomonase ont par exemple déjà été décrits chez des passereaux qui avaient reçu de la nourriture contaminée par des bactéries de Salmonelle ou des parasites de Trichomonase.
Le nourrissage d’animaux sauvages de plus grande taille comme les sangliers est lui aussi vivement déconseillé. Ces animaux peuvent être de plus en plus souvent observés en Forêt de Soignes et on aurait tendance à les nourrir. Outre l’interdiction légale de nourrir ces animaux, il existe plusieurs autres raisons de ne pas le faire :
- Les sangliers peuvent trouver suffisamment de nourriture plus adaptée dans les bois et ils peuvent aussi tomber malades après avoir ingurgité de la nourriture prévue par l’homme. Le virus de la peste porcine africaine est un exemple de germe pathogène pouvant contaminer et tuer les sangliers et les cochons domestiqués. L’un des vecteurs qui permet au virus de la peste porcine africaine de se propager en Europe est la nourriture. Le virus peut survivre au processus de traitement de la viande et rester infectieux sur une longue période. Les sangliers, de même que les cochons, peuvent être touchés par ce virus via les déchets alimentaires jetés. Etant donné l’impact considérable de l’introduction de ce genre de virus sur l’économie (essentiellement l’économie agricole) mais aussi sur le bien-être animal (des cochons domestiques et des sangliers), il est interdit de donner des restes de nourriture aux sangliers et aux cochons. Il est très important que les restes de nourriture soient jetés dans une poubelle fermée afin que les animaux sauvages ne puissent pas y accéder. N’hésitez pas à consulter les brochures d’information de l’AFSCA sur la peste porcine africaine
- Outre les germes pathogènes qui peuvent s’avérer dangereux pour les sangliers, les animaux peuvent aussi être porteurs de gènes pathogènes pouvant être dangereux pour l’homme (comme l’agent de la tuberculose, de l’hépatite E, de l’influenza A). Raison de plus pour admirer ces animaux à distance.
Alors nourrir ?
Selon la réglementation régionale, il est interdit de nourrir les animaux dans les réserves naturelles et forestières et dans les parcs régionaux gérés par Bruxelles Environnement.
Les règlements communaux prévoient l’interdiction de nourrir les animaux sauvages dans les espaces et lieux publics (y compris les parcs communaux). Il existe cependant certaines exceptions, notamment en temps de gel. Pour les connaître, renseignez-vous auprès de l’administration communale concernée.
Nos recommandations
Les animaux sont capables de trouver tout ce qui leur est nécessaire dans la nature. Le meilleur service que nous puissions rendre aux oiseaux est donc de laisser un maximum d’espaces accueillants pour eux. Si vous avez un jardin, aménagez-le en suivant les principes du jardin naturel (voir brochure ci-dessous).
Ne nourrissez jamais les animaux sauvages dans les espaces publics.
Là où le nourrissage ne peut pas être interdit (par exemple dans votre jardin), il est important de respecter les principes suivants :
- Ne donnez jamais de pain aux oiseaux.
- Ne nourrissez jamais les renards, les sangliers et les chats errants.
- Gardez la nourriture pour les animaux domestiques (chats, chiens…) à l'intérieur.
- Si vous voulez quand-même nourrir les oiseaux, faites-le uniquement pour les espèces d'oiseaux de petite taille et uniquement du 1/11 au 1/04.
- Donnez toujours de petites quantités de nourriture, en arrêtant progressivement à la fin de la période de nourrissage (1/04 au plus tard).
- Pour les graines, placez-les de préférence dans un silo de nourrissage auquel seuls les oiseaux de petite taille peuvent accéder.
- Nettoyez et désinfectez régulièrement les mangeoires et les abreuvoirs afin d’éviter la prolifération de germes pathogènes dans la nourriture et la boisson. Cela permettra de garder les oiseaux en bonne santé.
- Otez les filets dans lesquels les oiseaux peuvent s’empêtrer.
- Choisissez les bonnes graines pour les bons oiseaux.
- Un compost mal géré est aussi une source d’alimentation pour des espèces animales opportunistes. Pour éviter des nuisances, veillez à une bonne gestion de votre compost.
Que faire du vieux pain ?
Donner le pain sec ou rassis aux oiseaux n’est pas une solution au gaspillage alimentaire. Il existe de nombreuses recettes qui se font expressément avec le vieux pain comme le bodding, les bruschettas ou le pain perdu. Téléchargez ci-dessous notre info-fiches de recettes anti-gaspi pour le vieux pain.
À télécharger
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