J’achète en ligne avec parcimonie
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Le commerce en ligne a le vent en poupe, mais cette pratique est-elle réellement compatible avec des habitudes zéro déchetL’expression « zéro déchet » recouvre une idée, un mode de vie et un mouvement sociétal. L’idée, mise en avant par quelques pionniers, est pour un citoyen, un ménage, une organisation ou encore un processus industriel de progresser vers un fonctionnement qui tende à ne plus produire aucun déchets, et en corollaire quasi automatique, de consommer moins de ressources. Bien que le « zéro déchet » absolu soit sans doute impossible à atteindre, la radicalité de l’expression dénote son ambition : il s’agit de réévaluer toutes les facettes d’un fonctionnement pour diminuer massivement la production de déchets. ? Alors que l’e-commerce grignote les parts du commerce en magasin, il reste pourtant vivement critiqué pour ses excès et ses conséquences désastreuses sur l’environnement : destruction des colis non réclamés, commandes multiples, impact au niveau du transport…
Alors comment faire pour concilier une démarche zéro déchet avec une consommation en ligne ?
Privilégiez les sites soucieux des emballages
Dans l’absolu, et ne fut-ce qu’en raison du transport qu’il exige, l’e-commerce a plutôt tendance à générer un plus grand volume de déchets que le commerce classique. Si vous vendez vous-même en ligne, vous pouvez toujours réutiliser les emballages qui vous sont envoyés, mais prenez toutefois garde à ce qu’ils ne s’amoncèlent pas en une montagne ingérable juste « au cas où ». ;-) À l’instar de certains sites comme Repack ou Hipli, vous pouvez aussi faire usage d'emballages réutilisables.
Pour les magasins alimentaires, privilégiez ceux qui proposent des contenants réutilisables comme Cookingo, ou ceux qui participent au réseau BOK, tous deux récemment lauréats de l’appel à projets de Bruxelles Environnement.
- Voir aussi la page « Restaurant »
Sélectionnez soigneusement vos achats
Il n'y a rien de pire que de renvoyer des produits commandés ! Pour éviter d’avoir à le faire, affinez votre recherche autant que possible et assurez-vous que votre commande soit fidèle à vos attentes. Pour des vêtements, par exemple, vérifiez bien le guide des tailles avant de commander. Chaque marque possède souvent son propre guide des tailles, basé sur des mesures bien précises (tour de hanches, longueur de bras, tour de tête…). Certaines photos sont parfois même accompagnées d’une légende explicative sur ce que porte le mannequin, comme « Kevin mesure 1m80 et porte une taille L ». Cette démarche est encore plus importante pour le choix de produits qui ne sont pas « standard ».
Lire les commentaires peut également s’avérer très intéressant, surtout s’ils sont négatifs. ;-) Vous pourriez apprendre qu’un vêtement taille trop grand ou trop petit, comment il « tombe », et ainsi de suite.
Ces précautions diminuent le risque d’avoir à renvoyer un article, car ce sont ces retours à l’expéditeur qui pèsent lourd dans la balance de l’impact environnemental néfaste de l’e-commerce (Enquête du Vlaamse Instituut voor de logistiek - nl). Selon Greenpeace, 25 % des achats effectués par les Allemands de moins de 30 ans seraient renvoyés… Voilà qui donne à réfléchir !
Préférez l’achat en magasin pour les produits courants
Lessive, dentifrice, produits alimentaires de base… Les biens de consommation courante sont souvent très faciles d’accès, à une proximité directe de notre domicile. Et étant donné leur usage quotidien, les rassembler au même endroit est plus optimal que de les envoyer par correspondance individuelle à chaque consommateur. De plus, manipuler ou toucher un produit avant de l’acheter constitue souvent une opportunité non négligeable…
Prenez le temps de vous décider
Le temps, c’est de l’argent ! C’est pourquoi il est essentiel de prendre le temps de bien choisir, afin de prendre des décisions aussi durables que possible. « Ne tardez pas à passer commande, ou votre panier sera remis à zéro », « Profitez de la toute dernière pièce de notre promotion limitée », « Attention, cette offre va bientôt expirer »… Evitons les pratiques commerciales douteuses des sites de vente passés maîtres dans l’art du « piège à la consommation » !
Laissez-vous le temps de remplir votre panier à votre rythme, et ne le validez pas tout de suite. Attendez le lendemain et prenez une photo du panier s’il risque de se vider automatiquement. Cela vous évitera probablement l’un ou l’autre achat qui n’était peut-être pas si indispensable que vous le pensiez. Fuyez aussi les journées de promotion comme le Black Friday, qui encouragent la surconsommation d’année en année (à lire sur Geoconsulting | en).
Optez pour des sites locaux
Les impacts négatifs de la vente en ligne sont exacerbés par les géants du secteur et leurs emballages trop grands, leurs techniques de vente agressives, et leurs livraisons en plusieurs colis. Mais la vente en ligne, c’est aussi l’occasion pour les petits commerces locaux de se lancer sans avoir de magasin « en dur », ou pour une petite entreprise de proposer ses produits à la vente.
Et d’ailleurs, rien n’empêche un commerce local de livrer une commande à vélo comme Urbike le propose pour Décathlon, Filigranes ou Delhaize à Bruxelles.
Lire aussi : « Cairgo Bike » : Des vélos-cargo à Bruxelles pour une meilleure qualité de l'air »
Le saviez-vous ?
La conscientisation de l’impact négatif de l’e-commerce sur l’environnement pousse à réfléchir à de nouvelles alternatives. Dans ce sens, la Région bruxelloise développe le Programme régional en économie circulaireL'économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu'ils conservent leur valeur. (PREC), qui vise 3 objectifs généraux – dont la relocalisation de l’économie à Bruxelles – afin de soutenir autant que possible la production locale. L’offre locale ne cesse de croître, une excellente nouvelle aussi pour nous, consommateurs et consommatrices !