
Un expert des marchés publics témoigne : comment réaliser un marché public durable ?
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Vous souhaitez réduire l’impact environnemental de vos achats publics ? Loïc, responsable des marchés publics à Uccle, vous explique comment intégrer des critères de durabilité dans les processus d’achat.
Bonjour Loïc, vous avez déjà réalisé un marché public durable, pourriez-vous nous expliquer quelles fournitures étaient concernées ?
Dans la mesure du possible, j’intègre des critères de durabilité pour toutes sortes d’achats. Par exemple, pour l’achat de mobilier, nous demandons que le bois soit labellisé et que les autres matériaux soient au maximum recyclés. Dernièrement, nous avons aussi attribué un marché public pour la collecte des déchets des crèches communales. On a imposé que les déchets organiques soient traités.
Comment avez-vous procédé ? Quelles sont les étapes pour réussir son marché public durable ?
D’abord, j’écoute les besoins des services bénéficiaires. Je conceptualise le marché public en collaboration avec eux.
Ensuite, je consulte les autres communes pour apprendre des expériences passées ou pour éventuellement réaliser un marché conjoint. Je consulte aussi notre service Environnement pour voir quels critères de durabilité je peux intégrer au marché.
Ensuite, c’est important de faire de la prospection pour vérifier ce qui est faisable. Concernant la collecte de déchets dans les crèches, on voulait au départ que les langes soient collectés et traités séparément, vu la part qu’ils représentent dans les poubelles des crèches. Mais ce service n’est plus proposé sur le marché, je ne l’ai donc pas intégré dans l’appel d’offres.
L’étape suivante, c’est la rédaction du cahier des charges. Il faut avoir des exigences réalistes et vérifiables. C’est aussi important de rédiger de manière générique pour susciter l’intérêt d’un maximum de soumissionnaires et permettre une concurrence réelle.
S’ensuivent toutes les étapes administratives (passage au collège, etc.).
Et enfin, les phases d’attribution et d’exécution. En parallèle, il est important de mettre en place un système de contrôle et de vérification.
Y a-t-il des choses à éviter ?
Ne pas demander la lune et rester réaliste. Et faire attention aux critères d’accès qualitatifs : par exemple, pour un marché, j’avais exigé que le prestataire soit titulaire d’un EMAS, le système européen d’audit et de management environnemental. C’était une fausse bonne idée car cette demande élimine beaucoup d’acteurs potentiels de qualité. Simple is beautiful !
Pensez-vous que les administrations publiques doivent montrer l’exemple en termes de consommation responsable ?
Le devoir d’exemplarité, cela va de soi. Et les marchés publics sont un outil. Mais avant tout, c’est la décision d’acheter ou non qui est importante. On a le réflexe d’acquérir quand on identifie un besoin, mais il faut aussi penser mutualisation, ou pourquoi pas réemploi. Il faut aussi se préparer au prix à investir pour une consommation durableUtilisation de services et de produits qui répondent à des besoins essentiels et contribuent à améliorer la qualité de la vie, tout en réduisant au minimum les quantités de ressources naturelles et de matières toxiques utilisées, ainsi que les quantités de déchets de polluants tout au long du cycle de vie du service ou du produit, de sorte que les besoins des générations futures puissent être satisfaits.. En avoir conscience et se donner les moyens de montrer l’exemple.
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