
7 conseils pour réduire la consommation énergétique d’une entreprise
12 min. de lecture
La crise énergétique concerne aussi bien l’individu que les entreprises. Pour réduire son impact, certains bons réflexes suffisent parfois à changer la donne. Cette liste de conseils a pour vocation de vous inspirer des solutions, et de vous aider à réduire votre consommation énergétique par les petits gestes quotidiens, les réglages de vos installations, ou certains investissements simples.
Et si vous et votre entreprise êtes prêts à passer à l’étape suivante, n’hésitez pas à consulter notre page de conseils d’investissements pour passer au niveau supérieur de la protection de l’environnement.
1. Sensibilisez votre personnel
Les petits ruisseaux font de grandes rivières ; et ainsi, chaque geste compte. Avant toute chose, pensez donc à sensibiliser votre personnel et votre clientèle en leur suggérant des gestes simples qui, à terme, peuvent avoir une influence majeur sur la consommation énergétique. Le kit de sensibilisation de Bruxelles Environnement ou le référentiel du Label Eco-dynamique ont été spécialement développés pour vous accompagner dans cette démarche.
2. Pensez aux ouvertures
Il en faut peu pour qu’une pièce laisse s’échapper la chaleur ou pénétrer le froid, mais il en faut encore moins pour adopter certains petits gestes aux quotidiens pour y remédier. Et qu’il s’agisse de petits gestes ou de grands investissements, chacune de vos interventions comptent. Vous pouvez ainsi penser à :
- fermer les pièces non chauffées afin d’empêcher le froid d’atteindre vos locaux : les portes entre les bureaux chauffés et les couloirs, par exemple ;
- ne pas laisser les fenêtres trop longtemps ouvertes (2 x 15 min./jour pour aérer), afin de contenir la chaleur dans la pièce ;
- installer des rideaux, des stores ou des volets à fermer la nuit. Prenez garde à ce qu’ils ne pendent pas devant ou au-dessus du radiateur, cela empêche la chaleur de se diffuser dans la pièce ;
- fixer des matériaux isolants aux portes non hermétiques : bas de portes, boudins ou seuils suisses, les possibilités sont à la fois vastes et bon marché ;
- placer des rappels de porte automatiques ou installer un sas : vous n’aurez même plus à fermer la porte, ni à y penser.
3. Entretenez les installations de chauffage et d’eau chaude
Faire réaliser un contrôle périodique PEB
Entretenir régulièrement ses installations permet de maintenir une bonne efficacité énergétique et d’optimiser les paramètres des équipements. Le contrôle périodique PEB de toutes les chaudières ou les chauffe-eaux alimentés au gaz ou au mazout est d’ailleurs obligatoire ; il doit avoir lieu tous les ans pour une chaudière à mazout, et tous les deux ans pour une chaudière à gaz.
Demander un diagnostic chauffage PEB
L’entretien périodique PEB est aussi l’occasion de demander au chauffagiste de réaliser un diagnostic complet, afin de déterminer comment rendre l’installation plus efficace. Cet entretien est à réaliser par un technicien chaudière PEB agréé.
Suite à ce diagnostic, le conseiller chauffage PEB vous orientera pour optimiser le fonctionnement du système de chauffage, et vous conseillera sur les investissements les plus intéressants pour réduire votre consommation :
- Contrôler l’état du boiler électrique
Si votre boiler est ancien, il n’est probablement pas isolé et est peut-être entarté, ce qui altère son efficacité. La meilleure solution est alors de le remplacer par un boiler de classe énergétique A, ou par un ballon thermodynamique.
- Programmer les horaires de fonctionnement
Installer une minuterie externe ou programmer les horaires de fonctionnement des boilers électriques et des ballons d’eau chaude sanitaires permet de réduire la température lorsque l’eau chaude sanitaire n’est pas utilisée. Cela permet aussi d’augmenter régulièrement la température afin de réduire les risques sanitaires. Le redémarrage peut aussi être planifié à plus tard, aux moments où l’eau chaude sera nécessaire.
Le temps de chauffe du boiler en fonction de sa puissance se calcule par une formule simple, qui permet aussi de régler les programmateurs horaires :
Temps de chauffe du boiler (minutes) = Volume du boiler (litres) x 4185 x ΔT eau (=50∗) / 𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑏𝑜𝑖𝑙𝑒𝑟 (𝑊)𝑥 60
*ΔTeau est la différence de température entre l’eau froide qui entre dans le boiler (10 °C) et la température qu’elle doit atteindre (60 °C). Dans ce cas-ci, ΔTeau vaut 50 (soit ΔTeau = 60 - 10 = 50).

Couper les installations
En dehors des heures d’occupation (la nuit et les week-ends), vous pouvez couper la pompe de circulation d’eau chaude sanitaire ou le boiler. En été, configurez la chaudière en position « été » ou « eau chaude », et coupez les circulateurs si le chauffage n’est pas nécessaire.
En cas de période d’inutilisation prolongée des boilers, éteignez-les et vidangez-les.
Si un appareil au gaz est éteint, fermez la vanne d’arrivée du gaz.
Pour obtenir d’autres conseils sur le chauffage, n’hésitez pas à consulter notre article sur comment réduire vos consommations de chauffage par des gestes simples.
4. Optimisez la ventilation et l’humidification de l’air
Limiter la ventilation mécanique ou l’humidification de l’air peut vous aider à réduire votre consommation d’énergie. Si vous avez la bonne idée d’y prêter attention, veillez à respecter la réglementation sur le bien-être au travail et la protection des personnes dans le cadre des permis d’environnement.
Entretenir les installations techniques
Lorsque vous faites entretenir vos équipements techniques, vous pouvez demander à votre technicien :
- de vérifier les pertes de charge et l’encrassement des filtres des groupes de traitement, ainsi que de les nettoyer ou de les remplacer, tel que prévu par le programme minimum d’entretien des systèmes de climatisation ;
- de s’assurer que l’échangeur de récupération de la chaleur des installations qui en sont équipées fonctionne, et qu’il soit régulé en fonction des conditions climatiques hivernales et estivales.
Augmenter débit d’air neuf ou recyclé
Plusieurs options s’offrent à vous si vous avez le réflexe d’optimiser le débit d’air neuf ou recycléLe recyclage consiste à décomposer les déchets pour en faire de nouveaux matériaux. Par exemple : des déchets inertes sont broyés pour produire des agrégats qui seront utilisés dans des fondations de voiries. par vos installations :
- dans le cas où les installations recyclent l’air à 100%, vous pouvez diminuer le pourcentage de recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. d’air neuf, en veillant bien sûr au respect des éventuelles règles sanitaires et à la protection des utilisateurs ;
- si les locaux sont inoccupés, pensez à interrompre la ventilation, sauf pour pré-refroidir le bâtiment (free-cooling) ou pour préchauffer et pré-ventiler avant une période d’occupation ;
- en hiver, suspendez la ventilation d'air en-dehors des heures d'occupation (la nuit et le week-end).
Favoriser l’humidification de l’air pulsé
Enfin, vous pouvez optimiser l’humidification de l’air pulsé de plusieurs manières :
- couper l’humidification en été et en mi-saison, lorsque la température extérieure dépasse 8 °C ;
- suspendre l'humidification de l’air pulsé dans les locaux vides ou fortement occupés ;
- réguler l’humidificateur en fonction de l’humidité ambiante en limitant celle-ci à 40%.
5. Misez sur le refroidissement et la climatisation
Lutter contre la surchauffe
Lors des chaudes journées d’été ou des périodes de canicule, vous pouvez installer des protections solaires extérieures (volet, store) ou coller un film réfléchissant sur les vitrages des façades les plus exposées au soleil. Cela permettra de limiter la surchauffe des locaux.
Optimiser l’installation de climatisation
Faire réaliser un diagnostic climatisation PEB par un conseiller climatisation PEB est obligatoire pour tous les systèmes de plus de 12 kW, mais vous pouvez également l’envisager pour des systèmes moins puissants. Vous pourrez ainsi optimiser le fonctionnement de votre système de climatisation, et le conseiller saura aussi vous recommander d’autres investissements les plus intéressants pour réduire encore votre consommation.
Tenir compte de l’occupation réelle des locaux
Quelques gestes simples vous permettront d’adapter la climatisation aux horaires d’occupation réels du bâtiment et à l’usage des locaux, et ainsi de ne consommer que lorsque c’est réellement nécessaire. Vous pouvez par exemple :
- coupez la climatisation lorsque la durée d'inoccupation est égale ou supérieure à 12 h ;
- assurez-vous que les systèmes de chauffage et de refroidissement d'un même local ne fonctionnent pas en même temps (vérifier la régulation des consignes, les périodes de fonctionnement...) ;
- assouplissez le code vestimentaire, voire encouragez une tenue de travail adaptée aux fortes températures ;
- interrompez la production et la circulation d’eau glacée dans les canalisations en dehors des heures d’occupation si le refroidissement n’est pas nécessaire (l’hiver, la nuit et les week-ends).
Privilégier un ventilateur
En cas de fortes chaleurs, utilisez un ventilateur plutôt qu’un climatiseur. Il ne refroidit pas l’air, mais permet de mieux supporter la chaleur et consomme moins qu’un système de climatisation. Un ventilateur suspendu au plafond est plus efficace car il favorise une ventilation lente et régulière.
Régler la température de climatisation
Le nombre de degrés inscrits sur l’écran de votre climatiseur peut également faire pencher la balance. Pensez à réévaluer les degrés configurés sur votre appareil en fonction des fluctuations météorologiques :
- en été, fixez la température de consigne de climatisation des bureaux à minimum 27 °C en période d’occupation ; ainsi, le dispositif de refroidissement ne s’enclenchera pas en-deçà des 27 °C. Si les températures extérieures continuent d’augmenter, vous pouvez régler la consigne de refroidissement de 1 °C pour toute augmentation de 2 °C de la température extérieure ;
- si vous en avez la possibilité, envisagez un système de ventilation nocturne pour pré-refroidir le bâtiment : vous pouvez soit refroidir naturellement le bâtiment par ses ouvertures si elles sont sécurisées (grilles et fenêtres), soit faire fonctionner l'installation en fin de nuit pour pré-refroidir le bâtiment s’il possède une certaine inertie thermique (structure béton accessible).
Profiter des condenseurs à air et à eau
Afin de tirer le meilleur parti de vos condenseurs à air et à eau, vous pouvez adopter les bons réflexes suivants :
- abaisser la température de condensation ;
- favoriser la circulation d’air frais autour des condenseurs et des tours de refroidissement en dégageant l'environnement autour des équipements et en veillant à nettoyer les condenseurs à air au moins une fois par an ;
- veiller à ce que les condenseurs à air installés sur le toit soient placés à l’ombre et bordés d’une surface claire, par exemple à l’aide de graviers blancs à la place d’un roofing noir.
Avoir la main verte
Favorisez la végétation en façade et sur le toit. Les plantes grimpantes ou en jardinières régulent naturellement la température et l’humidité, été comme hiver. Pensez aux toitures vertes : elles présentent de nombreux avantages en matière de confort, isolation, de drainage des eaux, de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., de durée de vie des toits, sans compter qu’elles rajoutent une touche de frais, d’élégance et d’image écologique à votre bâtiment.
Vous trouverez plusieurs solutions possibles, ainsi que leurs avantages et inconvénients, dans le Guide Bâtiment Durable.
6. Adaptez l’éclairage intérieur
L’occupation réelle
Premièrement, pour adapter votre éclairage intérieur, pensez à tenir compte de l’occupation réelle du bâtiment et à l’utilisation des locaux. Ces petits gestes sont également très simples, mais ils changent la donne :
- n’utilisez l’éclairage qu’aux horaires où le bâtiment est réellement occupé, et systématisez l’extinction de l’éclairage intérieur et extérieur du bâtiment, sauf pour raison de service ;
- installez une gestion horaire centralisée des bureaux paysagers ;
- placez des détecteurs de présence dans les locaux à l’occupation irrégulière comme les salles de réunion, ou des minuteries dans les locaux comme les sanitaires, les couloirs, le parking... ;
- sensibilisez le public à allumer les lumières uniquement si nécessaire, et à les éteindre en quittant la pièce.
Les systèmes d’éclairage
La nature des systèmes d’éclairage représente un impact conséquent sur la consommation, et il suffit parfois de les repenser ou de les remplacer pour remarquer une différence tangible :
- retirez une partie des lampes si le niveau d'éclairement est suffisant et si cela ne diminue pas le confort d’utilisation des locaux (typiquement dans les couloirs et les sanitaires). Notez également que des couleurs claires pour le revêtement des murs et plafonds diminuent la quantité d’éclairage nécessaire au confort ;
- limitez l’usage des lampes décoratives à quelques heures par jour, ou débarrassez-vous-en si elles ne contribuent que peu au confort du lieu ;
- remplacez les lampes à incandescence et toutes les lampes halogènes par des lampes LED, et les tubes fluorescents T12 38 mm et T8 26 mm par des tubes T5 16 mm (ainsi que les ballasts électromagnétiques par des ballasts électroniques) ou par des tubes LED. Une étude de faisabilité de relamping peut être effectuée par un bureau spécialisé, et le relamping peut aussi faire l’objet de financement par un tiers-investisseur ;
- évitez les « dimmers ». Si vous avez une lampe à intensité variable, remplacez l’ampoule par une version moins puissante. La plupart des dimmers tamisent la pièce, mais la consommation n’est pas diminuée dans les mêmes proportions. De plus, le dimmer réduit aussi la durée de vie des halogènes. Même lorsque votre luminaire est éteint, il se peut que votre dimmer consomme encore. Débranchez donc votre lampe en retirant la prise ou en installant un interrupteur supplémentaire entre votre lampe et la prise.
Couper les installations
En dehors des heures d’occupation (la nuit et les week-ends), vous pouvez couper la pompe de circulation d’eau chaude sanitaire ou le boiler. En été, configurez la chaudière en position « été » ou « eau chaude », et coupez les circulateurs si le chauffage n’est pas nécessaire.
En cas de période d’inutilisation prolongée des boilers, éteignez-les et vidangez-les.
Si un appareil au gaz est éteint, fermez la vanne d’arrivée du gaz.
Pour obtenir d’autres conseils sur le chauffage, n’hésitez pas à consulter notre article sur comment réduire vos consommations de chauffage par des gestes simples.
7. Sélectionnez vos équipements
Lorsque vous choisissez vos équipements de bureautique (ordinateurs, imprimantes, photocopieuses,...), prenez le temps de bien en évaluer le critère énergétique : energystar, l’ecolabel européen, Ange bleu… Cela vous permettra à nouveau de limiter la consommation de plusieurs types d’appareils.
Les équipements de bureautique
Pour restreindre la consommation énergétique de vos ordinateurs et autres outils informatiques de travail, vous pouvez penser à :
- équiper de multiprises à interrupteur les circuits électriques sur lesquels sont branchés des appareils qui consomment aussi lorsqu’ils sont en veille afin de les éteindre complètement ;
- désactiver les écrans de veille des ordinateurs (à ne pas confondre avec la mise en veille) ;
- éteindre les imprimantes la nuit en sensibilisant les utilisateurs ou en installant une minuterie sur l'alimentation des imprimantes pour qu'elles s’éteignent automatiquement ;
- éteindre les ordinateurs pendant les périodes prolongées de non utilisation (la nuit et les week-ends) au lieu de les laisser simplement en veille.
L’électroménager
Lorsque vous remplacez votre équipement électroménager, tenez compte de la classe énergétique pour faire un choix le plus judicieux et écologique possible. Un appareil électroménager obsolète peut parfois consommer trois fois plus qu’un neuf. S’il arrive en bout de course et que sa consommation d’énergie est importante, il peut être intéressant de le remplacer par un appareil de classe A ; en effet, ceux-ci sont les plus économiques à l’usage et polluent moins.
Pour terminer, voici quelques conseils quant à l’usage de vos appareils électroménagers :
- Lave-vaisselle
- remplissez totalement le lave-vaisselle avant de le lancer. Si vous ne pouvez pas faire autrement, utilisez la touche demi-charge : elle réduit les consommations d’eau et d’électricité de 20% ;
- sélectionnez les programmes « ECO » ou basse température. Même si ces modes sont plus longs, leur consommation est bien moindre ;
- nettoyez régulièrement le filtre pour augmenter la durée de vie du lave-vaisselle et diminuer sa consommation d’énergie ;
- Réfrigérateur et congélateur
- dégivrez régulièrement votre congélateur, car il suffit de deux petits millimètres de givre pour voir sa consommation augmentée de 10% ;
- dépoussiérez régulièrement l’arrière du frigo et du congélateur, car un trop grand dépôt de poussière augmente la consommation de l’appareil et risque de le faire surchauffer ;
- configurez les réglages de température pour maintenir la température de votre réfrigérateur entre 4 °C et 6 °C et celle de votre congélateur à -18 °C ;
- remplacez les joints si nécessaire. En guise de test, glissez une feuille de papier dans la porte ; si elle reste en place et que vous sentez une résistance en la retirant, c’est que le joint est encore efficace et que la fermeture est bien hermétique. Sinon, remplacez le joint d’étanchéité pour réaliser 10% d’économie sur votre consommation.
