
Vivre sans emballage à Bruxelles : les bons conseils d'un couple éco-responsable qui achète en vrac
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La consommation sans emballage a le vent en poupe. Les magasins proposant des produits en vrac sont de plus en plus courants. Barbara et Boon, un jeune couple bruxellois, fréquente souvent ces magasins novateurs. Bruxelles Environnement les a rencontrés pour en savoir plus. Ils ont partagé avec nous leur expérience et quelques bons conseils.
Bonjour Barbara et Boon ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Boon : Avec plaisir. J'ai 27 ans, je suis originaire de Flandre occidentale et je suis bénévole pour diverses organisations climatiques.
Barbara : J'ai 28 ans et, comme Boon, j'aime m'investir pour le climat et l'environnement. En juillet, j'ai commencé à travailler comme ingénieure chez Infrabel. Fin août, Boon et moi avons donc déménagé de Courtrai à Boondael, à Bruxelles.
Vous soutenez la consommation responsable et limitez vos déchets en privilégiant les achats en vrac. Comment avez-vous commencé ?
Barbara : C'est une habitude que j'ai prise à la maison et j'ai réellement commencé à éviter les emballages lors du déménagement. Les modes de consommation alternatifs m'ont toujours intriguée. La première fois que je suis entrée dans un magasin sans emballage avec tous mes bocaux, je me suis sentie un peu comme une enfant dans un magasin de bonbons. Depuis lors, je n'ai cessé de chercher comment aller plus loin, ce que j'aime et ce qui fonctionne pour moi.
Boon : Pour moi, cela s'est fait un peu plus progressivement. Je n'utilisais déjà jamais de sacs jetables pour emballer les fruits et les légumes, que je mettais simplement dans mon sac à dos. Cela me paraissait déjà couler de source à l'époque. Ce n'est qu'après avoir rencontré Barbara que je me suis vraiment mis à éliminer complètement les emballages et à privilégier le vrac. C'est grâce à elle que j'ai découvert la grande diversité des emballages réutilisables.
Ce qui m'a définitivement fait passer à une consommation alternative et sans emballage, c'est lorsque j'ai pris conscience que le tri sélectif était une solution qui ne portait pas suffisamment ses fruits. Surtout pour le plastique, car tous les types de plastique ne peuvent pas toujours être recyclés.
Barbara : Il ne faut pas arrêter de recycler, bien sûr, mais le recyclageToute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage. Ces opérations impliquent une modification structurelle (physique ou chimique) de la matière. Le recyclage peut impliquer différentes actions de prétraitement comme, par exemple, le démantèlement. est un processus lui-même énergivore. Même dans le cadre d'une économie parfaitement circulaire, réutiliser des matières premières consomme toujours de l'énergie. Il est donc également important de réduire nos déchets en évitant ce qui n'est pas vraiment nécessaire.
Comment s'est passée votre transition à une consommation sans emballage ? Quels ont été les obstacles à surmonter ?
Boon : Au début, c'était vraiment bizarre pour moi. Je n'osais pas trop farfouiller avec mes bocaux dans le magasin. Il faut un certain temps pour en faire une routine. Il s'agit de prendre une nouvelle habitude en laissant la curiosité surmonter la peur de l'inconnu.
Barbara : Le plus difficile, ce sont les efforts et le temps que cette habitude peut parfois exiger. Il faut souvent s'organiser à l'avance, bien réfléchir à ce qu'il faut acheter, et prévoir suffisamment de contenants. Un bref détour au magasin après le travail peut être un peu frustrant, car si on s'y retrouve sans bocaux ni sacs, on ne peut rien acheter. Et puis, ce réflexe de prévoyance s'installe, et on trouve toujours des solutions : je garde toujours quelques bocaux au bureau, par exemple, juste au cas où.
Nous essayons aussi de répartir nos courses. À Bruxelles, il faut parfois se rendre dans cinq ou six magasins pour trouver différents produits. Courtrai, qui est beaucoup plus petite que Bruxelles, demandait un peu moins d'organisation ; un unique magasin proposait tous les types de produits sans emballage, qu'il s'agisse d'aliments secs, frais, ou de produits ménagers.
Vous ne vivez à Bruxelles que depuis six mois, mais vous avez sans doute déjà quelques bonnes adresses. Quels magasins de vrac recommandez-vous ?
Barbara : Nous avons déjà quelques magasins favoris, en effet, mais je pense qu'il nous en reste encore de nombreux à découvrir. L'offre de Bruxelles est incroyablement vaste. Il n'y a peut-être pas un seul magasin à proximité qui rassemble vraiment tout, mais de nombreux magasins hybrides ou bio proposent un choix toujours plus grand de produits en vrac.
Nous faisons souvent nos courses chez Färm, un magasin coopératif de Bruxelles accessible et très varié. Nous avons également découvert Day by day, une chaîne française qui fonctionne presque entièrement sans emballage. Ils vendent principalement des aliments secs, des fruits et des légumes, et aucun aliment réfrigéré. Mais le choix est large !
L'une de mes adresses incontournales à Bruxelles, c'est Vegasme. On y vend principalement de la nourriture végétalienne, avec beaucoup de produits frais. Non seulement leurs produits sont totalement dénués d'emballages, mais ils peuvent aussi exister en vrac.
Boon : Nous allons aussi régulièrement chez Sequoia. C'est un vrai magasin hybride, du coup, l'offre de produits en vrac n'est peut-être pas la meilleure. Mais pour nous, ce magasin reste tout de même très pratique, car il se trouve sur le chemin du travail. Un aspect non négligeable du quotidien.
Quels sont vos bons conseils pour intégrer le vrac dans votre vie quotidienne ?
Barbara : Adaptez la nouvelle habitude à votre vie, et non l'inverse. Il est normal de fixer ses propres limites. Ne retenez que ce qui vous convient, ce que vous aimez ou ce qui fonctionne pour vous. Ne ressentez surtout pas de culpabilité si une certaine habitude ne prend pas. Nous achetons toujours notre yaourt de soja dans des pots en plastique, notre passata dans des bouteilles en verre, car nous n'avons pas encore trouvé de bonne alternative. Je pourrais bien sûr les préparer moi-même, mais je ne le fais pas. C'est une limite que je me pose car cela demande beaucoup de temps, que je n'ai pas toujours.
Boon : Si un produit n'est pas vendu en vrac, nous ne nous rendons pas malades. Il est inutile de se priver. Il nous arrive encore d'aller manger une pizza ou des frites de temps en temps, ce qui génère effectivement beaucoup d'emballage. Mais cela ne nous empêche pas d'en profiter !
Barbara : Laissez-vous aussi le temps de vous habituer à une consommation sans emballage. Pour tout ce que je jette à la poubelle, je me demande si j'aurais pu l'éviter. C'est ainsi que j'apprends à trouver des alternatives et à réduire ma production de déchets.
Boon : Avec le temps, on devient vraiment des pros. Nous sommes arrivés à Bruxelles fin août, et n'avons jeté notre premier sac poubelle que quatre mois plus tard, le soir du Nouvel An.
Barbara : Pour conclure, le meilleur conseil que je puisse donner est le suivant : achetez en toute conscience et uniquement ce dont vous avez réellement besoin.
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