
Ouvrir une pension pour animaux : que faut-il savoir ?
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Vous aimez garder des animaux et vous souhaitez ouvrir votre propre pension à Bruxelles ? Nous avons interrogé une inspectrice vétérinaire au sein de notre département Bien-être animal. Celle-ci passe en revue les points d’attention et démarches nécessaires.
La pension pour animaux, c’est l’une des solutions, pour un ou une propriétaire, de faire garder son animal durant son absence. Moyennant rémunération, son toutou ou son chat est soigné et hébergé pendant un temps limité. Si cette activité professionnelle vous tente, ayez bien en tête les démarches à entreprendre avant toute ouverture et début d’activité.
Ouvrir une pension pour animaux en 10 questions pratiques
1. Dois-je avoir une formation pour ouvrir une pension pour animaux ?
Oui, tout à fait. La loi prévoit que tout personnel suive une formation concernant le bien-être animal, une fois par an.
2. Un agrément est-il obligatoire pour ouvrir une pension pour animaux et combien de temps cela prend-il ?
Oui, il y a une procédure à suivre car toute pension d’animaux doit être agréée par le ministre du Bien-être animal. Un dossier de demande doit être envoyé par courrier à Bruxelles Environnement. Après la remise du dossier complet, il faut compter 4 mois pour recevoir la décision finale d’accord ou de refus d’agrément. Cela peut même aller plus vite si tout est en ordre ! Toutes les infos se trouvent sur notre site web.
3. Un agrément a-t-il une durée illimitée ?
Malheureusement non, mais la durée est assez longue. Un agrément est valable maximum 10 ans. Pensez à l’afficher dans votre pension pour être visible du public.
4. Faut-il prévoir d’autres autorisations ?
Je vois deux autres démarches à entreprendre. Auprès de la commune : si la pension accueille plus de 5 animaux, il faut être en ordre en termes de permis d’environnement. Auprès du SPF Économie : gérer une pension est une activité rémunérée donc des renseignements sont à prendre en ce sens.
5. Quel espace est-il nécessaire pour ouvrir une pension pour animaux ?
Pour le savoir précisément, il faut consulter les conditions spécifiques propres à chaque espèce. Toutes les infos se trouvent dans l’arrêté royal et sur notre site web. Les surfaces varient aussi selon le nombre d’animaux par enclos.
6. Comment concevoir ma pension ?
C’est important d’avoir des matériaux faciles à laver et désinfecter. Il est bon d’adapter l’environnement avec des zones de couchage confortables, des jeux, des griffoirs pour les chats, des cachettes, etc. Le lieu doit également bénéficier de lumière naturelle et d’une bonne ventilation. Il est aussi essentiel d’avoir un système d’alarme incendie, une zone de stockage des aliments et des déchets, qui soit non accessible aux animaux. Enfin, il faut prévoir un espace d’isolement pour un animal qui tomberait malade pendant son séjour.
7. Gérer une pension demande-t-il beaucoup de travail administratif ?
On recommande effectivement que le ou la responsable de la pension fasse systématiquement un contrat avec le ou la propriétaire de l’animal. Le but est de mieux connaître le chien ou le chat, ses habitudes alimentaires, son traitement médical éventuel, le nom de son, sa vétérinaire. Certains animaux ne peuvent pas être ou ne sont pas à l’aise au contact d’autres pensionnaires. Il faut le savoir et agir en conséquence.
8. À part les soins et l’administratif, y a-t-il d’autres tâches ?
Évacuer les déchets animaliers prend du temps. Tout comme le nettoyage. L’hygiène est un point important pour une pension d’animaux. Être maniaque est donc un atout !
9. Les animaux non vaccinés peuvent-ils être admis ?
Non, l’animal doit être en ordre de vaccination. Pour le savoir, il faut vérifier son passeport. Les chiens doivent être protégés contre la maladie de carré, la parvovirose, l’hépatite contagieuse et la toux des chenils. Les chats, eux, doivent être vaccinés contre le typhus, le coryza et la leucose. C’est essentiel pour la santé de tous vos autres pensionnaires.
10. Quelles sont les erreurs « de débutant » à ne pas commettre ?
Il ne faut pas fumer, mettre de l’encens ou des désodorisants potentiellement irritants pour les animaux. Si vous constatez un problème, rendez-vous sans attendre chez un ou une vétérinaire. Il faut aussi veiller à garder les lieux correctement fermés ou clôturés, et de minimiser les accidents en mettant en contact des animaux asociaux, etc.
Focus sur l’inspection
Notre collègue prend sa casquette d’inspectrice vétérinaire pour répondre à quelques questions concernant les contrôles.
Le département Bien-être animal effectue-t-il beaucoup de contrôles ?
Un inspecteur ou une inspectrice visite les installations avant le début de l’activité. Cette inspection va jouer sur l’octroi ou non de l’agrément. Si la pension reçoit son agrément, des contrôles ponctuels sont effectués durant sa durée de validité (10 ans).
Comment se passe un contrôle ?
L’inspecteur ou l’inspectrice suit une checklist qui reprend, point par point, les exigences dictées par la loi. On commence toujours par regarder l’infrastructure, puis on aborde la checklist avec le ou la gestionnaire. Cela permet de faire des rappels, de donner des conseils ou de la documentation.
Comment le bien-être animal est-il garanti dans une pension ?
Le ou la gestionnaire et le personnel sont les premiers responsables du bien-être des animaux. Le ou la vétérinaire agréée, avec ses visites régulières, est aussi une personne de référence. Enfin, si les animaux ne sont pas bien traités, le ou la propriétaire concernée peut en avertir rapidement notre Département.
Ouvrir une pension pour animaux, en résumé
Ce qui est obligatoire :
- une formation ad hoc
- un agrément (valable pour une durée de 10 ans)
- un permis d’environnement dans certains cas
- une vaccination des animaux hébergés
À prévoir :
- un espace dédié et aménagé
- un suivi administratif
- une attention particulière au nettoyage et aux soins
Agrément
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