Espaces verts et biodiversité : état des lieux
- Espaces verts
- Biodiversité
- État des lieux de l'environnement
- Étude
Sommaire
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Les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement
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Espaces verts : accessibilité au public
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Sites semi-naturels et espaces verts protégés
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La carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise
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La couverture végétale en Région bruxelloise
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Fragmentation des habitats naturels
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Le maillage vert
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Surveillance des espèces
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Evolution de l'avifaune
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Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux"
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Le lucane cerf-volant, une espèce européenne protégée
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Les Mammifères en Région bruxelloise
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Evolution des populations de chauves-souris en Région bruxelloise
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Les Amphibiens et Reptiles en Région bruxelloise
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Les abeilles en Région bruxelloise
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Libellules et demoiselles en Région bruxelloise
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Biodiversité : les papillons de jour
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Le chevreuil en Région bruxelloise
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Champignons et lichens
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Espèces exotiques envahissantes
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Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise
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Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois
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Etat sanitaire des hêtres et chênes en forêt de Soignes
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Patrimoine forestier de la forêt de Soignes bruxelloise
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Prélèvements de bois en forêt de Soignes bruxelloise
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Changement climatique et croissance du hêtre en forêt de Soignes
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Forêt de soignes et risques associés au changement climatique
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Miellées, origine botanique et qualité du miel
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Poursuivre la lecture
La nature en ville remplit de nombreuses fonctions écologiques : support à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., régulation du cycle hydrologique et du microclimat (infiltration des eaux pluviales, évaporation et évapo-transpiration), captage du dioxyde de carbone, filtration de certains polluants, … A l’échelle de la ville, ces fonctions contribuent notamment à la recharge des nappes phréatiques, à la limitation des inondations et de la pollution des cours d’eau (moindre surverse des déversoirs) ou encore, au rafraîchissement de l’air. Les espaces verts urbains remplissent également d’autres fonctions importantes notamment récréatives, sociales, paysagères, patrimoniales ou encore, urbanistiques. Une fonction de production peut également être plus ou moins développée (potagers, maraîchage, bois).
La préservation et le développement d’espaces verts en milieu urbain participent dès lors, dans une large mesure, à la qualité de vie et à la santé des citadins ainsi qu’à la résilience des villes notamment vis-à-vis des changements climatiques attendus.
Ces espaces sont cependant soumis à de nombreuses pressions et ne bénéficient pas toujours de protection ni de gestion adéquates.
Depuis une vingtaine d’années, les actions développées au niveau de l’aménagement ou de la rénovation des espaces verts régionaux s’inscrivent dans le cadre général du programme de maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce., concept intégrateur combinant des objectifs socio-récréatifs, environnementaux et paysagers.
Face à la forte croissance démographique, l’un des enjeux majeurs de la Région est de préserver l’offre en espaces verts accessibles par habitant et d’améliorer leur répartition en aménageant prioritairement de nouveaux parcs dans les quartiers denses et peu verdurisés du pentagone et de la première couronne. La constitution de corridors verts reliant entre eux les espaces verts permet aussi d’accroître la présence de nature dans la ville et de renforcer la résilience des écosystèmes.
Outre l’extension, sous diverses formes, des espaces verts et leur protection, notamment via des outils juridiques, il importe également d’assurer une gestion de qualité permettant d’optimaliser la diversité des fonctions des espaces verts et de répondre tant que possible aux besoins des citadins. La flore, la faune et les habitats naturels font l’objet de programmes de surveillance et de suivi permettant de disposer de données indispensables à l’élaboration des politiques et mesures de gestion en matière de biodiversité.
Les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement
Indicateur - Actualisation mars 2023
La division Espaces verts de Bruxelles Environnement est chargée de la gestion de 108 espaces verts couvrant une superficie de 502 ha (mars 2023). 1801 ha, constitués essentiellement de forêt, bois et réserves naturelles, sont par ailleurs gérés par la sous-division Forêt et Nature. Ces sites font chacun l’objet d’une gestion spécifique adaptée visant à maximiser leurs différentes fonctions. La Région s’attache également à améliorer l’offre quantitative en espaces verts, en particulier au niveau des quartiers denses, ainsi que leur connectivité.
Depuis janvier 2020, 8 espaces verts totalisant une superficie d’environ 17 ha (soit l’équivalent d’environ 24 terrains de football) ont été créés ou repris en gestion par la division Espaces verts.
Bruxelles Environnement, principal gestionnaire d’espaces verts publics
De l’ordre de 52% du territoire bruxellois est couvert par de la végétation (voir focus La couverture végétale en Région bruxelloise). Celle-ci est de nature très diverse : jardins et domaines privés, bois et forêt, parcs et jardins publics, terrains de sports et loisirs avec couverture végétale, espaces semi-naturels, friches, terrains agricoles, sites potagers, cimetières ou encore, espaces verts associés aux voiries (« dépendances vertes ») et lignes ferroviaires (arbres d’alignement, bermes et rond points engazonnés, accotements, talus, etc.).
Une part importante des espaces verts bruxellois est constituée d’espaces privés ou inaccessibles au public. Ils sont gérés par une grande variété d’acteurs (particuliers, propriétaires immobiliers, Infrabel, STIB, Donation royale, Régie des bâtiments, écoles et universités, maisons de retraite, hôpitaux, armée belge, fabriques d’église, …). A côté de ces espaces, les espaces verts accessibles au public jouent un rôle social fondamental en tant qu’espaces de détente, de jeux et de rencontre, participant de manière positive à la qualité de vie des Bruxellois.e.s.
Les espaces verts accessibles au public sont essentiellement gérés par des administrations et organismes d’intérêt public régionaux (Bruxelles Environnement, Bruxelles Mobilité pour les espaces verts associées aux voiries régionales) ou par les communes (parc de Bruxelles, parc Josaphat, Bois de la Cambre par exemple, pour ne citer que les plus grands d’entre eux). Il existe toutefois des espaces verts, accessibles en tout ou en partie au public, gérés par des acteurs privés (par ex. espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. associé à l’ancien bâtiment d’Axa, à Watermael-Boitsfort). Certains sites sont gérés par des associations environnementales avec le soutien ponctuel de Bruxelles Environnement (Hof ter Musschen, site du Scheutbos, réserve naturelleZone constituée par un organisme public ou privé en vue de préserver un spécimen représentatif d'une communauté végétale et animale (biocénose) donnée, principalement dans un but d'ordre scientifique et éducatif. du Vogelzangbeek, domaine des Silex, etc.).
Le développement et la gestion d’espaces verts figurent parmi les missions de Bruxelles Environnement, principal gestionnaire public d’espaces verts au sein du territoire régional. Cette compétence est répartie entre la division Espaces verts (DEV) et la sous-division Forêt et Nature.
La sous-division Forêt et Nature gère la forêt de Soignes, les bois de Dieleghem et du Laerbeek (jusqu’il y a peu gérés par la DEV) et les bois périphériques associés situés à Uccle (bois de Verrewinkel, bois de la chapelle Hauwaert, bois du Buysdelle, bois de Percke, domaine de Latour de Frein) ainsi que les réserves naturelles et forestières (voir focus Sites semi-naturels et espaces verts protégés). Elle gère également quelques autres espaces importants en termes de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., parfois en collaboration étroite avec des associations naturalistes ou des sociétés de logement. Les espaces verts gérés par la sous-division Forêt et Nature couvrent une superficie totale d’environ 1801 ha (en ne comptabilisant pas, dans la plupart des cas, les surfaces non gérées par la sous-division tels que les routes et bermes latérales des voiries traversant ou jouxtant ces surfaces ou les bâtiments).
La gestion (aménagement et entretien) de la promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé. et d’espaces verts tels que parcs et jardins, squares, potagers collectifs régionaux, bois et autres espaces semi-naturels sont assurés par la division Espaces verts. Il s’agit d’espaces verts appartenant à la Région ou dont la gestion a été confiée à Bruxelles Environnement (via des conventions), notamment par des instances fédérales ou communales.
Le présent focus est consacré exclusivement aux espaces verts gérés par la division espaces verts. La gestion de la forêt de Soignes et des réserves naturelles et forestières est abordée dans d’autres focus (voir Sites semi-naturels et espaces verts protégés et Patrimoine forestier de la forêt de Soignes bruxelloise).
502 ha répartis au niveau d’une centaine d’espaces verts, de tailles et caractéristiques très variées, sont gérés par la division espaces verts
En mars 2023, la division Espaces verts gérait 108 espaces verts ou végétalisés de taille et de nature très variables. Ces espaces couvrent au total une superficie de 502 ha.
Exemples d’espaces verts gérés par Bruxelles Environnement (division Espaces verts)

Les plus grands espaces gérés par cette division sont : le parc de Woluwe (68 ha), le Kauwberg (36 ha), le parc Roi Baudouin (33 ha), le parc de Laeken (32 ha), le parc du Cinquantenaire (27 ha), le parc Duden (23 ha), le parc Bon Pasteur (15 ha) ainsi qu’une partie du site du Rouge-cloître (prairies, sites potagers, plaine de jeux…) (15 ha). Ces 8 parcs et bois, qui totalisent de l’ordre de 249 ha, représentent près de la moitié de la superficie des espaces gérés par la division Espaces verts. A l’inverse de ces grands parcs, Bruxelles Environnement gère également des petits espaces résiduels, davantage en lien avec des voiries, comme le Square Jean de Bologne (0,21 ha) et le Monument des Anglais (0,03 ha), ou avec des bâtiments, comme le Jardin du Conservatoire royal (0,05 ha).
Le tableau ci-dessous liste, par commune, les parcs et espaces verts gérés par la division Espaces verts et reprend leur superficie.

Lire le texte de transcription
Les superficies d’espaces verts gérées par la division Espaces verts de Bruxelles Environnement sont, par commune et pour l’ensemble de la Région :
Anderlecht ..............................23,01 ha
Auderghem ............................42,27 ha
Berchem Sainte-Agathe......... 9,84 ha
Bruxelles-ville .........................98,18 ha
Etterbeek .................................5,00 ha
Evere.......................................4,35 ha
Forest .....................................25,04 ha
Ganshoren .............................. 5,71 ha
Ixelle s......................................5,08 ha
Jette ........................................33,45 ha
Koekelberg.............................13,70 ha
Molenbeek Saint-Jean ...........24,69 ha
Saint-Gilles...............................0,18 ha
Saint-Josse-ten-Noode............5,20 ha
Schaerbeek..............................7,08 ha
Uccle........................................69,53 ha
Watermael-Boitsfort .................... 29,39 ha
Woluwe Saint-Lambert ................14,70 ha
Woluwe Saint-Pierre ....................75,16 ha
Région de Bruxelles-Capitale ... 501,56 ha
L’ensemble des espaces verts gérés par Bruxelles Environnement sont représentés dans la carte ci-jointe :
Carte des espaces verts gérés par Bruxelles Environnement
Source : Bruxelles Environnement, 2023

Ces données sont disponibles en ligne public via le portail cartographique Geodata de Bruxelles Environnement (carte Espaces verts en gestion par Bruxelles Environnement).
Bon à savoir
Depuis janvier 2020, 8 espaces verts supplémentaires, totalisant une superficie de près de 17 ha, sont gérés par la division Espaces verts. Ceux-ci correspondent soit à des espaces verts préexistants repris en gestion par Bruxelles Environnement (dont principalement l’anneau de l’hippodrome de Boitsfort, une petite partie du marais Wiels et l’espace attenant ainsi que le parc Walckiers), soit à des espaces verts nouvellement créés ou en cours de création (Pannenhuis, Westparc, Zuun). Deux de ces espaces ne sont pas encore ouverts au public.
L’estimation précise de l’évolution des superficies d’espaces verts gérées par la division Espaces verts au cours des décennies précédentes est sujette à caution compte tenu :
- de l’évolution technologique des outils de cartographie qui permettent actuellement des mesures de surface plus précises et une amélioration de la précision dans la délimitation des parcelles gérées ;
- des interprétations : par exemple, les superficies sont aujourd’hui calculées en excluant les superficies des bâtiments et certaines voiries présentes sur le site, ce qui n’a pas toujours été le cas.
La délimitation très précise des espaces verts gérés par Bruxelles Environnement est un processus encore en cours ce qui explique que les superficies de certains espaces verts ont été légèrement modifiées entre la première version du calcul de l’indicateur (janvier 2020) et les données actuellement présentées (mars 2023) sans que cela ne corresponde toujours à une réelle modification de superficie sur le terrain. A titre d’exemple, la révision (sur carte) de la délimitation de la surface du Rouge-Cloître gérée par la division Espaces verts s’est traduite par une réduction de superficie de près de 7 ha. Cette réduction correspond au fait que les étangs, qui sont gérés par la sous-division Forêt et Nature, ne sont maintenant plus comptabilisés dans les espaces verts gérés par la division Espaces verts.
Selon le Rapport sur l’état de l’environnement bruxellois 2003-2006, Bruxelles Environnement gérait environ 2177 ha d’espaces verts en 2003 (bois et forêt compris). En mars 2023, cette superficie s’élève à 2303 ha (espaces verts gérés par la division Espaces verts et espaces verts gérés par la sous-division Forêt et nature). Même si, rappelons-le, ces chiffres ne sont pas comparables entre eux, cette différence met néanmoins en évidence le fait que la superficie totale d’espaces verts gérés par Bruxelles Environnement a significativement augmenté au cours de ces 2 dernières décennies.
Une gestion écologique différenciée des espaces verts qui vise à optimaliser leurs fonctions sociales, écologiques, paysagères et urbanistiques
Les espaces verts urbains remplissent de multiples fonctions : détente et récréation, support à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., infiltration des eaux pluviales, embellissement du paysage, espaces de rencontre, connexion urbanistique (mobilité douceMobilité faisant appel aux modes de déplacement non motorisés, principalement le vélo et la marche.), culture et tourisme, éducation à la nature, etc. Les différentes fonctions sont plus ou moins développées au sein de ces espaces, selon leur taille, leur typologie (parc paysagerSouvent de grande superficie, ce parc remplit diverses fonctions récréatives et paysagères., parc historique ou horticole, espace récréatif, etc.), leur valeur biologique ou encore leur emplacement dans le tissu urbain (caractéristiques sociodémographiques du quartier, présence d’autres espaces verts à proximité, etc.).
Selon les contraintes des espaces verts gérés et aménagés, Bruxelles Environnement s’attache à répondre tant que possible aux besoins des citadins en maximisant et en faisant cohabiter au mieux les fonctions sociales, écologiques et urbanistiques de ces sites.
La gestion différenciée est une manière de relever ce défi. Celle-ci est de plus en plus pratiquée au niveau des espaces verts : il s’agit, par une appréciation fine des sites, de l’usage qui en est fait et des contraintes qui s’y rattachent, d’appliquer des modes de gestion spécifiquement adaptés aux différentes zones. A titre d’exemple, une pelouse peut être divisée en deux parties, la plus robuste dévolue à la récréation (jeux de ballon, ...) et la plus fragile, à la protection du biotopeAire géographique de dimensions variables, souvent très petites, offrant des conditions constantes ou cycliques aux espèces constituant la biocénose.. Cette technique permet d’accroître la gamme des fonctions d’un site et donc sa richesse. Bruxelles Environnement privilégie également souvent la participation des habitants et des utilisateurs de parcs et jardins tant lors de leur conception, de leur rénovation que tout au long de leur entretien.
Selon les caractéristiques des espaces verts et les modes de gestion qui y sont appliqués, l’entretien est réalisé soit en régie, par les jardiniers de Bruxelles Environnement (par exemple, pour des tâches requérant une expertise et un savoir-faire particulier au sein d’un parc historique), soit confié à des entreprises prestataires externes. Dans ce dernier cas, la qualité d’exécution est assurée via l’imposition de clauses techniques très précises au niveau des cahiers des charges et par un contrôle journalier des activités réalisées.
Les gardiens de parcs assurent un rôle d’accueil et de prévention
Des gardiens de parcs assurent une présence ou un passage dans les différents espaces verts. Au-delà d’une fonction d’accueil et de surveillance, leur rôle s’est enrichi progressivement de missions d’animation, voire de médiation, d’information et de sensibilisation du public aux valeurs portées par Bruxelles Environnement. Lorsque le contexte s’y prête, que des attentes particulières s’expriment, des gardiens peuvent assurer un rôle d’animateurs, en développant une approche spécifique davantage orientée sur le déploiement d’activités et d’interactions contribuant à favoriser la cohésion sociale entre usagers. En travaillant en étroite collaboration avec les associations de proximité, les gardiens animateurs répertorient les besoins et les souhaits des usagers et leur proposent des animations en adéquation avec ceux-ci.
Les arbres des parcs régionaux font l’objet d’un suivi phytosanitaire
Une équipe de la division Espaces verts est chargée du suivi sanitaire des arbres localisés dans les parcs gérés par Bruxelles Environnement. Ce suivi se traduit entre autres par une évaluation visuelle périodique (tous les 3 à 5 ans) de l’état de santé de près de 45.000 arbres répartis dans 55 parcs et sites semi-naturels. Chaque arbre dont la circonférence est supérieure à 40 cm à 1,5 m de hauteur est décrit en termes de localisation, d’espèce, de dimensions, d’environnement et d’état sanitaire (p.ex. blessures, présence d’insectes ou de maladies). Ces relevés permettent d’évaluer périodiquement les risques pour le public et les infrastructures et de programmer les interventions nécessaires (soins aux arbres, élagage, abattage, …) à court et moyen termes. Diverses expertises complémentaires peuvent être entreprises afin d’affiner le diagnostic.
Pour en savoir plus concernant les expertises complémentaires
Les expertises complémentaires réalisées sont notamment
- le test de traction : une simulation d’une charge de vent est exercée sur un arbre à l’aide d’un câble ce qui permet d’évaluer la résistance à la rupture et la résistance d’ancrage ;
- la tomographie : des ondes sonores sont induites dans une ou plusieurs sections du tronc et la vitesse de leur transmission, mesurée par des capteurs, permet d’évaluer l’état sanitaire du bois (dont la présence de cavités ou de pourritures) ;
- le résistographe : une fine mèche introduite dans un tronc permet de mesurer la résistance que celle-ci rencontre lors du percement du bois.
Extrait de la carte interactive des arbres localisés dans les parcs régionaux (essence, hauteur, circonférence du tronc et diamètre de la couronne)
Source : Bruxelles Environnement 2023 (portail Géodata)
Les données « Arbres » recueillies sont centralisées dans une base de données. Les données de localisation, d’espèces et de dimension des arbres sont accessibles au public via le portail cartographique Geodata de Bruxelles Environnement (carte Arbres dans les parcs régionaux).
De nouveaux espaces verts sont créés par Bruxelles Environnement
Si plus de la moitié de la superficie régionale correspond à des espaces végétalisés, il n’en reste pas moins que de nombreux quartiers connaissent un déficit en espaces verts publics. C’est particulièrement le cas dans des quartiers densément bâtis, notamment dans le pentagone et en première couronne ainsi que le long du canal (pour de plus amples informations sur les disparités en espaces verts, voir les focus sur l’accessibilité des espaces verts au public et sur la couverture végétale). Par ailleurs, on estime qu’environ deux tiers des Bruxellois n’ont pas accès à un jardin privatif (Dedicated 2020).
Lors de la crise sanitaire de la COVID19, la sur fréquentation de certains parcs a mis en évidence de façon criante le manque d’offre en espaces verts de certains quartiers et la nécessité pour les Bruxellois de disposer de zones de quiétude permettant la pratique d’activités sportives et de détente (voir Rapport d’activité 2020, Bruxelles Environnement). Cette forte augmentation de l’affluence dans les parcs reste toujours importante lors de la belle saison et nécessite un renforcement saisonnier des équipes de gardiens et une attention accrue de la part des jardiniers pour assurer l’entretien des espaces les plus fréquentés.
L’amélioration de l’offre en espaces verts de proximité, en particulier dans le pentagone et dans la première couronne, constitue l’un des principaux objectifs du plan régional Nature et a été confirmé dans le plan régional de développement durableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine.. La constitution de corridors verts reliant entre eux les espaces verts permet aussi d’accroître la présence de nature dans la ville et de renforcer la résilience des écosystèmes (voir focus Maillage vert).
La partie nord du parc Ligne 28, réalisée grâce à une étroite collaboration entre Bruxelles Environnement et la Ville de Bruxelles et ouverte en avril 2021, figure parmi les réalisations majeures les plus récentes dans les quartiers centraux. Cette portion de parc linéaire était le chaînon manquant permettant de relier la place Bockstael (Laeken) à l’avenue du Port en passant par le site et parc de Tour et Taxis et d’autres espaces verts adjacents récemment créés. Cette jonction a permis la création d’un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. continu d’environ 13 ha. Ce parc est un bel exemple de multifonctionnalité puisqu’il combine support à la mobilité douceMobilité faisant appel aux modes de déplacement non motorisés, principalement le vélo et la marche., mise en valeur du patrimoine naturel (zone humide entre autres) et historique (ancienne voie ferroviaire désaffectée), préservation de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). (maintien d’espaces en fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée.) ou encore, aires de jeux, de sport et de pique-nique.
Toujours en ville dense, sur la commune de Molenbeek, un parc temporaire et évolutif de près de 2 ha s’est également ouvert au public fin 2022 sur une partie de l’ancienne friche de la gare de l’ouest. L’aménagement définitif de ce parc est prévu pour 2026.
En périphérie, l’espace vert du Kattebroek (Berchem-Sainte-Agathe), attenant à la promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé. et géré par la sous-division Forêt et Nature, a été réouvert au public en octobre 2022 après plusieurs dizaines d’années de fermeture.
Au cours de ces dernières années, on peut également citer la création des différentes phases du parc de la Senne et du parc de la Porte de Ninove dans des quartiers fortement urbanisés ou encore, l’aménagement de tronçons de la promenade verte et d’espaces verts liés (plateau Engeland, Zavelenberg, Marconi, prairie Dolez, Vogelzang…).
Outre la création d’espaces verts, de nombreux projets de restaurations - parfois très conséquents - sont mis en œuvre (plaines de jeux telles que récemment au Scheutbos, au Jardin Botanique ou encore au Rouge-Cloître, chemins, équipements, …) pour assurer la pérennité des espaces verts existants ou en améliorer la qualité.
La reprise en gestion d’espaces verts communaux par la division Espaces verts
Les communes ne disposant pas toujours des moyens humains et budgétaires nécessaires, une politique de reprise en gestion de parcs communaux par Bruxelles Environnement a été initiée depuis quelques années.
La Région s’est ainsi vu confier en 2017 la gestion de 4 parcs communaux (parcs de la Ligne 28, Marie-José, Albert et Forestier) et 4 autres parcs ont été repris en gestion en 2018 (Val d’Or, parcs Tercoigne, Sauvagère et Bon Pasteur). Deux tronçons de la promenade verte ont également fait l’objet d’une acquisition en 2018 (Canal et Nestor Martin). Plus récemment, la gestion de la totalité ou d’une partie des sites du Kauwberg, du Walckiers, de l’hippodrome de Boitsfort et du Wiels a aussi été confiée à Bruxelles Environnement.
Cette reprise en gestion de parcs par la Région permettra à terme d’améliorer la cohérence de leurs aménagements et de réaliser des économies d’échelle (achat de plants, matériel, paysagistes et personnel de terrain). Elle facilite par ailleurs la réalisation de projets d’envergure régionale tels que la promenade verte, les maillages vert et bleu, le maillage jeu ou le développement des activités sportives dans les parcs. Pour les espaces verts situés en zones sensibles, elle permet d’y développer un gardiennage adapté aux réalités sociales locales.
Une gestion qualitative et écologique pour l’ensemble des espaces verts bruxellois
Cette approche doit progressivement s’étendre à l’ensemble des espaces verts gérés par les communes et autres aménageurs et gestionnaires d’espaces verts.
Pour ce faire, divers outils sont mis en place : séminaires de formation, guides de bonne pratiques en gestion écologique et paysagère, production de fiches thématiques, possibilité de faire appel à un « facilitateur nature », appels à projets et subsides, mise à disposition d’un outil d’évaluation du potentiel de développement de la biodiversité d’un site pour les architectes et urbanistes, etc.
Des conventions de partenariats portant sur une gestion favorable à la biodiversité et à l’agriculture urbaine ont également été signées ou sont en cours de signature entre Bruxelles Environnement et des partenaires publics disposant d’espaces verts au sens large (Bruxelles Mobilité, SLRB, Citydev, Infrabel, Port de Bruxelles).
Depuis 2017, la division Espaces verts participe, en partenariat avec d’autres institutions, aux réflexions sur les grands enjeux urbanistiques de la Région. Au-delà de ces réflexions, ce partenariat débouche sur une prise en charge active des réalisations (aménagements de nouveaux espaces verts, établissement de liaisons et connexions vertes) ainsi qu’à terme, sur la reprise en gestion des nouveaux espaces verts en projet ou encore à créer.
La division Espace verts est également indirectement impliquée dans la gestion de moyens considérables affectés à l’aménagement ou à la requalification d’espaces verts bruxellois dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de coopération Beliris qui, pour rappel, vise à promouvoir le rôle international et la fonction de capitale de Bruxelles.
Développer une production alimentaire qualitative et respectueuse des ressources
La Région bruxelloise place l’alimentation comme pilier de sa politique de développement, pour sa fonction nourricière autant que culturelle, sociale et d’intérêt pour la santé. Comme la stratégie originale, la seconde stratégie Good Food adoptée en 2022 fixe des objectifs et des mesures pour que chaque Bruxellois ait accès à une alimentation saine et durable, produite localement.
La déclaration de politique régionale 2019-2024 a confirmé cette ambition et l’a étendue à l’élaboration d’une politique agroécologique à part entière (voir focus Good food sur les potagers collectifs et familiaux et sur l’agriculture urbaine professionnelle). Un service « Agriculture urbaine » a été récemment créé au sein de la division Espaces verts. Il a pour mission de faciliter la réalisation de projets d’agriculture urbaine, tant citoyens que professionnels, qui poursuivent des fonctions nourricières, environnementales, paysagères et sociales (notamment inclusion et pédagogie).
À télécharger
Fiche méthodologique
Tableaux reprenant les données
Fiches documentées
Thème « L’occupation des sols et les paysages bruxellois »
- n°14. Espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection (.pdf)
- n°6. Le Maillage Vert (.pdf)
- n°4. Aménagement et gestion d’espaces verts publics par l’IBGE de 1993 à 2001 (.pdf)
Thème « Alimentation durable et agriculture urbaine »
- n°1. Les potagers urbains (.pdf)
- n°2. Good food : Agriculture professionnelle en Région bruxelloise (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Sites semi-naturels et espaces verts protégés (2021)
- Focus : Good food : Agriculture professionnelle en Région bruxelloise (2020)
- Focus : Sport et espaces verts en Région bruxelloise (2021)
- Focus : Le maillage vert (édition 2015-2016)
- Focus : Le maillage jeux (édition 2015-2016)
- Focus : Espaces verts : accessibilité au public (mai 2022)
- Focus : Quels ont été les effets du premier confinement COVID-19 sur l'environnement ?
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Carte « Végétation 2021 – Répartition de la végétation haute et basse en septembre 2021 »
- Carte « Espaces verts accessibles au public »
- Carte « Appréciation de l’offre en espaces verts (2001) »
- Carte « Promenade verte »
- Carte « Potagers de Bruxelles environnement »
- Carte « Zones de carence en espaces verts ouverts au public »
- Carte « Fragmentation des espaces verts » (2008)
Etudes et rapports
- Etude pour un redéploiement des aires ludiques et sportives en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
- Développement d'une stratégie globale de redéploiement du sport dans les espaces verts en Région de Bruxelles Capitale
Phase 1 (.pdf) - Phase 2 (.pdf) - Phase 3 (.pdf) - Développement d’une stratégie globale de redéploiement du sport dans les espaces verts bruxellois - Synthèse des recommandations de l’étude (.pdf)
- Dedicated 2020. “Etude sur les opinions et les comportements des Bruxellois pour la résilience de leur ville dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19” (.pdf)
Plans et programmes
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
- Stratégie Good Food « « Vers un système alimentaire plus durable en Région de Bruxelles-Capitale »
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre I - Etat des connaissances, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre II - Objectifs et mesures de gestion, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre III - Plans de gestion des réserves archéologiques, naturelles et forestières, 2019 (.pdf)
Espaces verts : accessibilité au public
Focus - Actualisation : mai 2022
Entre 2009 et 2020, environ 26 ha d’espaces verts ou d’espaces publics végétalisés accessibles ont été créés tandis que près de 8 ha ont disparu. La cartographie des espaces verts accessibles au public récemment mise à jour permet d’estimer que de l’ordre de 74% des Bruxellois disposent d’un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. à proximité de chez eux. Ces espaces verts sont cependant de nature et qualité très variables. Parmi les Bruxellois vivant dans des zones carencées en espaces verts, près de 183.000 habitent dans des quartiers peu végétalisés (moins de 30% de couverture végétale).
Pourquoi cartographier les espaces verts accessibles ?
Un peu plus de la moitié de la surface du territoire régional est couverte par de la végétation. Celle-ci est de nature diverse : parcs, bois, forêts, friches, éléments végétalisés associés aux espaces publics et à la voirie (pelouses, arbres, parterres), champs, prairies, toitures végétalisées, jardins privatifs ou encore, grands domaines privés.
S'ils ont tous une importance capitale pour la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et la résilience régionale, seuls les espaces verts accessibles pour le public jouent un rôle social important en termes de qualité de vie et de santé publique, notamment en tant qu'espaces de détente, de jeux et de rencontre. Ce rôle s’avère particulièrement important à l’échelle d’une ville telle que Bruxelles où environ 2/3 des habitants n’ont pas accès à un jardin privé (Dedicated 2020).
L’objectif du Gouvernement, affirmé tant dans le premier plan Nature que dans le Plan Régional de Développement DurableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine., est que chaque Bruxellois dispose d’un espace vert accessible et accueillant de plus de 1 hectare à moins de 400 m de son habitation ou de moins de 1 hectare à moins de 200 m.
Plus généralement, la politique régionale en matière d’espaces verts vise à augmenter la végétalisation de la ville, en particulier dans ses zones les plus denses en termes de bâti et de population.
Extrait de la carte des espaces verts publics sur fond de photographie aérienne (mai 2022)
Source : Geodata, Bruxelles Environnement (2022) accessible en ligne

La cartographie des espaces verts accessibles au public permet d’identifier les zones de la Région bruxelloise où l’on observe une offre insuffisante de ces espaces. Les zones de carences mettent en lumière les espaces où les aménagements d’espaces verts et les dynamiques de végétalisation sont prioritaires. L’information relative aux espaces verts accessibles au public est vouée à toucher des publics et utilisateurs très larges : instances régionales pour la gestion et le développement de stratégies territoriales à large échelle, communes pour la mise en œuvre de stratégies plus locales et variées, citoyens pour la connaissance de leurs territoires et leur qualité de vie, voire pour développer des projets locaux.
Depuis la création de Bruxelles Environnement, plusieurs cartes des espaces verts accessibles ont été réalisées
Un premier inventaire géoréférencé (cartographie informatisée) des espaces verts bruxellois a été réalisé en 1997 en soutien à l’élaboration du programme de Maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. (IGEAT-ULB, Llaboratoire de botanique systémique et de phytosociologie de l’ULB & COOPARCH 1997). La typologie utilisée ne permettait cependant pas de distinguer da façon exhaustive les espaces verts accessibles au public.
En 2009, une nouvelle étude étude visant à élaborer un inventaire géoréférencé des espaces verts et récréatifs accessibles au public a été menée (BRAT 2009). Jusqu’en 2020, cet inventaire n’a été mis à jour que partiellement, essentiellement pour les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement.
En 2020, le BRAT, en association avec Nordend, a été chargé de mettre à jour, compléter et réorganiser l’inventaire et la base de données géoréférencées des espaces verts accessibles afin que celle-ci réponde aux besoins des différents utilisateurs. La mission inclut également l’élaboration d’une méthode reproductible permettant une mise à jour régulière de la base de données via les informations transmises par les gestionnaires des espaces verts.
Quels espaces verts sont cartographiés ?
La notion d’espaces verts accessibles au public ne fait pas l’objet d’une définition univoque et varie selon les objectifs poursuivis et le contexte des politiques urbaines. C’est pourquoi, la première phase du projet lancé en 2020 a été consacrée à définir les espaces verts à prendre en compte dans le cadre de cet inventaire, les différentes catégories ainsi que les critères à appliquer. L’élaboration de ce cadre s’est appuyée sur ce qui a été fait ailleurs ainsi que sur les résultats d’ateliers de réflexion et d’échanges réunissant divers acteurs communaux et régionaux appelés à utiliser la base de données.
L’approche s’est voulue la plus large possible afin de retenir l’ensemble des espaces accessibles au public et participant à la qualité de vie et au caractère vert de la Région, quelle que soit leur taille ou leur nature.
Au terme de ce processus, les critères suivants ont été retenus pour définir les espaces verts accessibles pris en compte:
- Végétalisation : > 10% de couverture végétale
< 30% de pleine terre ou autre revêtement naturel → espaces publics végétalisés
Il s’agit des places, placettes, élargissement de trottoirs… Ces espaces sont majoritairement minéralisés mais comportent des plantations assurant leur caractère « vert ». Ils offrent des fonctions d’accueil du public et, en tant qu’espace de respiration, assurent une fonction sociale et écologique importante à l’échelle des quartiers.
> 30% de pleine terre ou autre revêtement naturel → espaces verts

- Accessibilité :
- De fait (pas nécessairement de droit)
- À tous
- Gratuité
- Même si l’accessibilité est limitée dans le temps (par ex. ouverture 1 jour/mois)
- Prise en compte des espaces aménagés temporairement

Fonctions de séjour et/ou loisir : l’espace doit être aménagé pour le séjour et l’accueil du public (bancs, jeux, chemin, etc.)

- Taille : pas de taille minimale
Hormis les espaces « surfaciques », les cheminements non intégrés dans un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. public ont été également repris dans l’inventaire moyennant le respect de certaines conditions : accès public et gratuit, fonction de promenade, cadre verdoyant (public ou privé), interdit aux véhicules (excepté services techniques) et hors circulation routière.

Source des illustrations : BRAT & Nordend 2021
En bref, les critères pris en compte pour inclure un espace dans l’inventaire des espaces verts et espaces végétalisés publics sont :
- Accessibilité de fait et gratuite (même si espace temporaire ou horaires d’ouverture)
- > 10% de couverture végétale
- Espace aménagé pour le séjour et l’accueil du public (bancs, jeux, chemins etc.)
Les catégories et sous-catégories retenues pour définir les différents espaces sont :
- Espaces publics végétalisés (< 30% de pleine terre ou autre revêtement à caractère naturel)
- Espaces verts (> 30% de pleine terre ou autre revêtement type à caractère naturel)
- Parcs et squares (au sens large)
- Bois
- Cimetières
- Espaces verts associés à la voirie (bermes, ronds-points, etc.)
- Etangs et berges en milieu urbain (hors parcs et bois)
- Espaces verts non aménagés (friches, pelouses non aménagées)
- Espaces verts potentiels
- Projets d’espaces verts (donnée non exhaustive)
- Cheminements dans un cadre verdoyant
Cette délimitation de la notion d’espaces verts permet la prise en compte de nombreux petits espaces jouant un rôle important à l'échelle des quartiers (squares, placettes, « pocket parcs », etc.) comme lieux de socialisation, de rencontre ou de jeux. Elle exclut les espaces trop « minéraux » (les espaces repris comme espaces verts doivent avoir plus de 30% de pleine terre ou autre revêtement naturel).
Faute de disposer d’autres sources, la ou les natures du revêtement au sol (présence de pleine terre ou autre revêtement à caractère naturel versus revêtement à caractère artificiel) est estimée sur base de photographies aériennes ou de streetview en prenant en compte leur superficie respective par rapport à la surface totale de l’espace.
Différents champs de la base de données apportent de nombreuses informations complémentaires (dont superficie, % végétalisation, catégorie, modalités d’ouverture, propriétaire, gestionnaire, etc.). A des fins d’aide à la planification, un champs « Potentiel » a été inclus pour intégrer dans l’inventaire des espaces non repris sur base de la définition mais qui présentent un potentiel pour créer un nouvel espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. ou des espaces qui y sont repris mais qui ont un potentiel important d'amélioration au niveau de l'aménagement.

Source des illustrations : BRAT & Nordend 2021
Chaque espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. ou espace public végétalisé a été délimité précisément sur base des cartes reprenant les voiries, le bâti, les parcelles cadastrales et sur base des photographies aériennes. Les voiries locales se trouvant au sein des espaces retenus y ont été intégrées. S’agissant d’une base de données géoréférencées, ces informations peuvent être croisées avec d’autres couches de données (par ex. réseau hydrographique, aire de jeux, affectation au plan régional d’affectation du sol ou PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte., etc.)
La définition des espaces verts retenue pour la carte 2021 s’est construite en s’appuyant sur celle de 2008 pour éviter une trop grosse rupture. Dans un objectif d’acceptation plus large de la notion, au regard notamment des évolutions des pratiques et des besoins (développement des « pocket park, » des espaces temporaires…), des différences avec 2008 existent néanmoins. La construction de la base de données rend cependant possibles certaines comparaisons des données entre les 2 inventaires.
Comment l’information a-t-elle été collectée ?
Dans un premier temps, les espaces verts cartographiés lors de l’inventaire réalisé en 1998 ont été examinés à la lumière des définitions retenues en 2021. Cette analyse a été complétée par différentes sources d’information : photos aériennes (2019), exploitation d’autres bases de données régionales (arbres en voirie, PRAS, carte STAPAS des chemins destinés au trafic non motorisé, etc.), données fournies par les communes et Bruxelles environnement, prise en compte de projets urbanistiques, etc. Les cas complexes ont été discutés lors de réunions techniques.
La seconde phase de l’étude, démarrée en 2022, prévoit notamment la validation de la base de données avec les gestionnaires ainsi que le développement d’une méthode permettant une mise à jour régulière, par Bruxelles Environnement, sur base de données communiquées par les gestionnaires via une interface numérique (voir formulaire interactif accompagnant la carte géodata). Les données présentées ci-dessous sont de ce fait susceptibles d’évoluer.
Les espaces verts et espaces végétalisés accessibles au public couvrent 3.204 ha soit 19,7% du territoire régional
D’après les données collectées lors de la première phase de l’étude précitée (et qui, pour rappel, doivent être consolidées), les espaces verts et d’espaces publics végétalisés accessibles au public pris en compte dans l’inventaire couvrent 3.204 ha soit 19,7% du territoire régional.
Cette superficie correspond à grosso modo 38% de la couverture végétale (canopée comprise). En d’autres termes, un peu moins de deux tiers de la couverture végétale correspond à des espaces verts non accessibles au public (jardins ou domaines privés, certains espaces associés aux voiries, talus de chemin de fer, complexes de logements, campus, etc.).
Près de 58% des superficies d’espaces verts et d’espaces végétalisés accessibles sont constitués par des bois et la forêt de Soignes. Les parcs et squares représentent 34%. Les espaces restants sont les cimetières (4,8%), les espaces non aménagés (1,5%), les espaces associés à la voirie (1,3%), les espaces publics végétalisés (0,6%) et les étangs et berges hors parcs et bois (0,5%).
Superficies d’espaces verts et d’espaces publics végétalisés accessibles au public par catégorie (en hectares, 2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

La carte des zones de carence en espaces verts accessibles
Cette carte répertorie les espaces verts accessibles de la Région bruxelloise et délimite les zones de la Région bruxelloise où l’on observe une carence de ces espaces.
Les espaces verts pris en compte pour l’établissement de cette carte et l’analyse des données sont les espaces accessibles de droit avec plus de 50% de couverture végétale et aménagés pour l’accueil du public. Les zones de carence ont été identifiées en se basant sur les objectifs d’accessibilité aux espaces verts définis dans le Plan nature et le PRDD : il s’agit de toutes les zones situées à plus de 200 m d’un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. d’une taille inférieure à 1 hectare ou à plus de 400 m d’un espace vert d’une taille supérieure à 1 hectare. Les distances prises en compte correspondent à des cheminements réels (pas à vol d’oiseau) jusqu’aux entrées (ponctuelles ou diffuses) des espaces verts.
Le choix des espaces verts pris en compte répond au souci de pouvoir comparer les données de l’inventaire de 2009 avec celles du présent inventaire. Pour l’analyse, il a été considéré que les entrées des espaces verts correspondaient aux intersections entre les voiries et les limites des espaces verts.
Espaces verts accessibles au public, zones de carence et population en carence par quartiers
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Ces zones de carences mettent en lumière les espaces où les aménagements d’espaces verts et les dynamiques de végétalisation doivent être prioritairement envisagées. D’autres critères interviennent également, notamment l’importance quantitative de la population et le taux de couverture végétale dans les périmètres concernés.
En fonction des projets et de leurs objectifs, d’autres cartes peuvent être aisément produites sur base d’autres critères (par ex. taille des espaces verts, distances à parcourir, degré de végétalisation, etc.) et croisement de couches de données (par ex. % de jeunes de moins de 18 ans par quartier, revenus moyens, etc.).
26% des Bruxellois ne disposent pas d’un espace vert de proximité
En 2020, 74% des Bruxellois disposent d’un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. à proximité de chez eux (calculé selon la méthodologie exposée ci-dessus, les données sur les espaces verts sont de 2020, les données de population sont de 2021). Ces espaces verts peuvent être de nature et qualité variables et ne remplissent pas tous les mêmes fonctions (par exemple, un cimetière très végétalisé, s’il peut se prêter à la promenade, ne se prête pas aux jeux d’enfants).
En moyenne, en 2020, 24,7 m² d’espaces verts accessibles sont disponibles par Bruxellois, avec à nouveau de fortes différences entre les quartiers et communes.
Nombre d’habitants vivant dans une zone de carence en espace verts par commune (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Schaerbeek, Bruxelles-Ville, Molenbeek, Ixelles et Uccle sont les communes où le nombre absolu de citoyens habitant en zone de carence est le plus élevé. En termes de pourcentage de population, les communes les plus carencées sont, par ordre, Uccle, Ixelles, Auderghem, Saint-Gilles, Schaerbeek et Molenbeek.
8 communes disposent de moins de 10 m2 d’espaces verts publics par habitant
L’offre en espaces verts s’apprécie également selon les superficies disponibles par habitant. Cet indicateur reflète la pression récréative qui s’exerce sur un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. et qui peut entraîner des dégradations (par ex. piétinement excessif des pelouses) ou des conflits d’usage. Le ressourcement qu’offre le contact avec la nature est également moindre dans un espace vert extrêmement fréquenté.
Superficie d’espaces verts accessibles et de couverture végétale par habitant et par commune (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Les normes en matière de disponibilité en espaces verts accessibles par habitant disponibles dans la littérature sont extrêmement variables. La ville de Paris (département de Paris et 3 départements contigus) a fixé la quantité d’espaces verts à 10 m²/habitant en zone centrale et à 25 m²/habitant en zone périurbaine via une circulaire ministérielle datant de 1973 (Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France 2009). 8 communes bruxelloises disposent de moins de 10 m2 d’espaces verts publics par habitant à savoir, Saint-Gilles (1,6 habitant par m2 d’espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. disponible), Etterbeek, Saint-Josse, Schaerbeek, Ixelles, Molenbeek, Koekelberg et Forest. Avec respectivement 11 et 12 m2/habitant, les communes de Woluwe-Saint-Lambert et Anderlecht sont également proches du seuil de 10 m2.
Les communes périphériques de Watermael-Boitsfort, Auderghem, Uccle et Woluwe-Saint-Pierre, du fait notamment de la présence de la forêt de Soignes, disposent quant à elles de plus de 25 m2 d’espaces verts publics par habitant. Néanmoins, une part importante des habitants d’Uccle et d’Auderghem vivent dans des quartiers insuffisamment pourvus en espaces verts publics (voir carte et tableau).
L’indicateur ci-dessous compare les superficies d’espaces verts accessibles au territoire concerné.
Espaces verts accessibles et couverture végétale : part des superficies communales (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Pour en savoir plus : tableau reprenant les données quantitatives sur les espaces verts accessibles et la couverture végétale par commune
Nombre d’habitants vivant dans des zones de carence et espaces verts accessibles/habitant par commune (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022
15% des Bruxellois ne disposent pas d’un espace vert de proximité et vivent dans un quartier peu végétalisé (< 30%)
D’un point de vue urbanistique, l’analyse de l’offre quantitative en espaces verts est plus pertinente à l’échelle des quartiers. Les données de taux de végétalisation, espaces verts accessibles et population sont disponibles pour les 145 quartiers bruxellois (cf. définition IBSA-Monitoring des quartiers).
L’analyse des données à une échelle spatiale fine montre que 16.101 Bruxellois vivent dans des zones de carence en espaces verts publics dans un quartier où la couverture végétale est inférieure ou égale à 10%. Ce chiffre est de 182.804 habitants pour les quartiers où le taux de végétalisation est de moins de 30%.
Nombre d’habitants vivant dans des zones de carence selon la couverture végétale de leur quartier d’habitation (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Ces données permettent aussi, par exemple, d’identifier les 10 quartiers bruxellois où le nombre d’habitants qui n’ont pas un accès satisfaisant à un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. de proximité (selon les critères expliqués ci-dessus) est le plus grand. Il s’agit de Molenbeek historique, quartier Brabant, chaussée de Wavre-Saint-Julien, Cureghem Bara, chaussée de Haecht, Woeste, Dailly, Châtelain, Bas Forest et Globe. Certains de ces quartiers sont en outre très faiblement végétalisés (Molenbeek historique, quartier Brabant, Cureghem Bara…).
Au-delà de cette approche purement quantitative, l’examen de l’offre à des fins de diagnostic doit également prendre en compte les aspects qualitatifs des espaces verts.
Que peut-on dire de l’évolution de l’offre en espaces verts accessibles depuis 2009 ?
La comparaison des deux inventaires présente des difficultés liées à l’évolution de la définition des espaces verts pris en compte et à une révision des contours cartographiques des espaces verts (plus précis en 2020 ce qui a conduit à une perte de superficie de 23 ha). Les moyens mis en œuvre ont également permis de réaliser un inventaire plus approfondi en 2020. Si les chiffres globaux fournis par ces 2 inventaires ne peuvent dès lors pas être comparés, une analyse plus fine des résultats repris dans la base de données permet néanmoins certaines estimations.
Les données présentées ci-dessous se rapportent aux espaces verts accessibles de fait (donc pas nécessairement de droit).
Depuis 2009, 90 espaces verts (> 30% de perméabilité) ou espaces publics végétalisés (entre 10 et 30% de perméabilité) ont été créés. Ce chiffre englobe de « vraies créations », c’est-à-dire l’aménagement d’espaces verts ou d’espaces publics végétalisés créés de toute pièce à un emplacement où il n'en existait pas auparavant, mais aussi des aménagements légers qui ont permis d’inclure les espaces bénéficiaires dans l’inventaire mis à jour (par ex. berme ou oreille de trottoir où un banc a été ajouté depuis 2008).
Les « vraies créations », au nombre de 49, couvrent une superficie de 26 ha. Les aménagements légers, au nombre de 41, représentent 3 ha.
Répartition, par type, des espaces verts ou espaces publics végétalisés crées entre 2009 et 2020 (en superficie)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022

Entre 2009 et 2020, 38 parcs et squares ont été créés (y compris aménagements légers). En termes de superficie, près de la moitié des « vraies créations » d’espaces verts ou d’espaces publics végétalisés concernent le territoire de Bruxelles-Ville (12,5 ha dont 11 ha correspondent à la Coulée Verte et au parc Pannenhuis). Près de 5 ha et 3 ha d’espaces verts ou d’espaces publics végétalisés ont également été aménagés sur les communes de Molenbeek (dont parc de la ligne 28 et porte de Ninove) et Anderlecht (dont Boulevard Paepsem - Boulevard Industriel).
Durant cette période, des espaces verts ont également disparu suite à des projets de constructions. Ceci concerne 22 espaces verts ou espaces publics végétalisés totalisant une superficie de 7,9 ha.
L’«accroissement net» de l’offre en espaces verts ou espaces publics végétalisés accessibles (correspondant à des «vraies créations») a donc été de l’ordre de 18 ha (soit environ 36 terrains de football).
Compte tenu du fait que la population bruxelloise s’est accrue de 149.723 habitants entre 2009 et 2020 (Statbel 2022), cet accroissement net correspond à 1,2 m2 par nouvel habitant.
En conclusion, si les superficies d’espaces verts et d’espaces publics végétalisés se sont accrues entre les 2 inventaires, cette offre rapportée au nombre d’habitants a diminué à l’échelle régionale sur cette même période en raison de la forte croissance démographique.
À télécharger
Fiches documentées
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement (2021)
- Focus : Sport et espaces verts en Région bruxelloise (2021)
- Focus : Couverture végétale en Région bruxelloise 2020 (2022)
- Focus: La carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise (2022)
- Focus : Le maillage vert (édition 2015-2016)
- Focus : Le maillage jeux (édition 2015-2016)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Carte «Végétation 2020 - Répartition de la végétation en septembre 2020»
- Carte «Espaces verts accessibles au public (2022)»
- Carte «Appréciation de l’offre en espaces verts (2001)»
- Carte «Promenade verte»
- Carte «Espaces verts et récréatifs accessibles au public (2009)»
- Carte «Zones de carence en espaces verts ouverts au public (2022)»
Etudes et rapports
- BRAT & NORDEND 2021. « Mise à jour et réorganisation de la base de données Postgis des espaces verts accessibles au public», rapport final, étude effectuée à la demande de Bruxelles environnement ,58 p.
- BRAT 2009. « Inventaire des espaces verts et espaces récréatifs accessibles au public en Région de Bruxelles-Capitale », rapport effectué à la demande de Bruxelles environnement, 72 p.
- BRAT & RUIMTECEL 2009. « Etude pour un redéploiement des aires ludiques et sportives en Région de Bruxelles-Capitale », rapport effectué à la demande de Bruxelles environnement, 51 p.
- BRAT & PEPS 2017. « Développement d'une stratégie globale de redéploiement du sport dans les espaces verts en Région de Bruxelles Capitale », rapport effectué à la demande de Bruxelles environnement
- BRAT & PEPS 2017. « Développement d’une stratégie globale de redéploiement du sport dans les espaces verts bruxellois - Synthèse des recommandations de l’étude », rapport effectué à la demande de Bruxelles environnement
- INSTITUT D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME D’ILE DE FRANCE 2009. « La desserte en espaces verts »
Plans et programmes
Sites semi-naturels et espaces verts protégés
Indicateur - Actualisation : février 2021
La Région bruxelloise compte 16 réserves naturelles et 2 réserves forestières couvrant un total de près de 291 ha soit 1,8% de la superficie régionale. Les zones spéciales de conservation établies dans le cadre du réseau européen Natura 2000 totalisent quant à elles 2329 ha soit 14,3% du territoire ; elles intègrent la plupart des réserves. 14,5% du territoire bénéficie de ce fait d’un statut de protection actif c’est-à-dire que des objectifs de conservation doivent y être définis et mis en œuvre via une gestion active s’appuyant sur des plans de gestion.
Face aux multiples pressions humaines s’exerçant sur l’environnement - et, notamment, sur la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). - les autorités publiques ont mis en place divers outils de protection s’appliquant à certains sites.
En Région bruxelloise, différents statuts de protection plus ou moins contraignants en terme de conservation de la nature coexistent et s’appliquent parfois à un même site. A cet égard, le plan régional nature 2016-2020 distingue les notions de protection active et passive de la nature.
Les réserves naturelles et forestières et les sites Natura 2000, espaces verts bénéficiant d’un statut de protection active, couvrent 14,5% du territoire régional
Les sites bénéficiant d’une protection active sont ceux pour lesquels une gestion active, généralement via des plans de gestion, doit être mise en oeuvre pour garantir l’atteinte d’objectifs de conservation préalablement définis. Elle s’applique à des sites de haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. nécessitant une protection stricte.
Deux nouvelles réserves naturelles créées en 2019
Les réserves naturelles et les réserves forestières sont des aires protégées pour leur valeur biologique exceptionnelle ou particulière et qui bénéficient des régimes de protection les plus stricts.
Elles peuvent être soit intégrales soit dirigées, selon que l’on y laisse les phénomènes naturels évoluer selon leur dynamique propre ou que l’on y applique une gestion afin d’y maintenir ou rétablir dans un état de conservation favorable les espèces et habitats naturels pour lesquels le site a été désigné comme réserve naturelleZone constituée par un organisme public ou privé en vue de préserver un spécimen représentatif d'une communauté végétale et animale (biocénose) donnée, principalement dans un but d'ordre scientifique et éducatif. ou, dans le cas d’une réserve forestièreLa réserve forestière est une forêt ou une partie de celle-ci, protégée dans le but de sauvegarder des faciès caractéristiques ou remarquables, ou des peuplements d'essence indigène, et d'y assurer l'intégrité du sol et du milieu., afin d’y sauvegarder des peuplements d’essences indigènes ou des faciès caractéristiques ou remarquables.
Les figures ci-dessous illustrent l’évolution du nombre de réserves et de leur superficie totale depuis la création de la Région bruxelloise.
Evolution du nombre de réserves naturelles et forestières en Région de Bruxelles-Capitale
Source : Département Biodiversité, Bruxelles Environnement 2021

Evolution de la superficie de réserves naturelles et forestières en Région de Bruxelles-Capitale
Source : Département BiodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., Bruxelles Environnement 2021

En 2019, deux nouvelles petites réserves, localisées sur la commune d’Anderlecht, ont été désignées : le Koevijverdal et la Roselière de Neerpede.
La Région de Bruxelles-Capitale compte actuellement 16 réserves naturelles et 2 réserves forestières s’étendant respectivement sur près de 132 ha et 159 ha. Au total ces réserves couvrent 1,8% du territoire bruxellois.
En juillet 2017, la réserve forestièreLa réserve forestière est une forêt ou une partie de celle-ci, protégée dans le but de sauvegarder des faciès caractéristiques ou remarquables, ou des peuplements d'essence indigène, et d'y assurer l'intégrité du sol et du milieu. intégrale du Grippensdelle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et ce, conjointement avec 3 autres réserves forestières intégrales de la forêt de Soignes localisées en Régions flamande et wallonne. Ces parties de la forêt de Soignes, couvrant au total une superficie de 270 ha, ont ainsi été reconnues comme composantes d’une série de 78 hêtraies remarquables situées dans 12 pays européens et qui font toutes l’objet d’une protection stricte.
De plus amples informations concernant ces réserves sont disponibles dans la fiche documentée consacrée aux espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection.
Le réseau Natura 2000 bruxellois s’est agrandi de 13 ha en 2019
Le réseau Natura 2000 est un réseau européen de sites naturels ou semi-naturels qui font l’objet d’un statut spécial de protection en raison des habitats ou des espèces qui s’y trouvent. Il se compose de sites désignés par les Etats membres en application de 2 directives européennes concernant respectivement la préservation des oiseaux sauvages dite « directive Oiseaux » (directive 2009/147/CE) et la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages dite « directive Habitats » (directive 92/43/CEE). Cette dernière vise à la fois la conservation des habitats naturels et des habitats d’espèces et la conservation des espèces sauvages, animales et végétales qui y sont liées. Elle reprend, en annexe I, une liste des habitats naturels ou semi-naturels considérés comme d'intérêt communautaire (c’est-à-dire, en résumé, des habitats rares et/ou typiques ou remarquables à l’échelle de l’Union européenne) et, en annexe II, une liste des espèces de faune et de flore d'intérêt communautaire.
Bien que certains sites soient intéressants pour de nombreuses espèces d’oiseaux, la Région ne comporte pas de « zones de protection spéciales » désignées dans le cadre de la « directive Oiseaux ». Par contre, malgré son caractère urbain, le territoire régional compte 10 types d’habitats figurant dans l’annexe I de la directive « Habitats » (en particulier des habitats forestiers dont, principalement, la hêtraie acidophile) et 10 espèces de faune de l’Annexe II (6 espèces de chauves-souris, un insecte, un poisson, un amphibien ainsi qu’un petit mollusque).
La présence de ces habitats naturels et de ces espèces a permis d’établir une liste de sites abritant ces derniers et de proposer ceux-ci comme « zones spéciales de conservation » (ZSC) à la Commission européenne laquelle les a approuvés en décembre 2004. Etant donné le haut degré d’urbanisation de la Région, il ne s’agit pas d’un seul grand site homogène mais de trois sites comprenant une mosaïque de 48 stations.
La désignation des sites Natura 2000 a fait l’objet de trois arrêtés du Gouvernement bruxellois (adoptés en 2015 et 2016) comportant notamment les objectifs de conservation des sites, les moyens de gestion proposés pour les atteindre ainsi que les interdictions particulières applicables dans ou en dehors des sites pour assurer leur préservation. En 2019, la ZSC II a été étendue pour intégrer 13 hectares supplémentaires (site de l’ancien Institut Pasteur) au niveau du plateau Engeland.
Bruxelles Environnement travaille actuellement à l’élaboration des projets de plan de gestion pour l’ensemble des stations Natura 2000 de la Région bruxelloise et ce, en concertation avec les éventuels propriétaires et occupants concernés autres que la Région. Ceux-ci devront ensuite être soumis à enquête publique. Seul le plan de gestion de la station Natura 2000 correspondant à la forêt de Soignes a jusqu’à présent été adopté (via l’adoption du plan de gestion de la forêt de Soignes en 2019). En termes de superficie, ceci correspond à plus de 70% de la superficie des sites Natura 2000 de la Région bruxelloise.
Les 3 ZSC couvrent une superficie totale de 2329 hectares (soit 14,3% du territoire bruxellois):
- ZSC I : Forêt de Soignes avec lisières et domaines boisés avoisinants et la vallée de la Woluwe (2066 ha dont 1690 ha d’habitats d’intérêt communautaire);
- ZSC II : Zones boisées et ouvertes au sud de la Région de Bruxelles-Capitale - complexe Verrewinkel – Kinsendael (147 ha dont 81 ha d’habitats d’intérêt communautaire) ;
- ZSC III : Zones boisées et zones humides de la Vallée du Molenbeek dans le nord-ouest de la Région de Bruxelles-Capitale (116 ha dont 81 ha d’habitats d’intérêt communautaire).
Avec une superficie de 1659 ha, la partie bruxelloise de la forêt de Soignes représente une majeure partie du réseau Natura 2000. Bruxelles Environnement gère un peu moins de 90% de la superficie de l’ensemble des sites Natura 2000 régionaux.
Des prairies et roselières protégées en raison de leur importance pour le patrimoine naturel régional
L’ordonnance nature introduit le concept d’ « habitats naturels d'intérêt régional » (HIR) définis comme des « habitats naturels présents sur le territoire régional, pour la conservation desquels la Région a une responsabilité particulière en raison de leur importance pour le patrimoine naturel régional et/ou de leur état de conservation défavorable ». Ces HIR peuvent être localisés au sein des sites Natura 2000 mais également en dehors où ils se rapportent en grande partie à des habitats ouverts. Les HIR inclus en zone Natura 2000 ou dans des réserves naturelles font l’objet d’objectifs de conservation et de mesures de gestion qui s’y rapportent.
6 types d’HIR, couvrant une superficie d’environ 93 ha, ont été délimités au niveau des 3 sites Natura 2000. Il s’agit principalement de prairies comportant certaines plantes déterminées (graminées particulières, populage des marais, potentille des oies, …) et de roselières.
En moyenne 18% de la superficie terrestre de l’Europe des 27 sont sous statut de protection Natura 2000
La stratégie de l’UE en faveur de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). à l’horizon 2030, adoptée en 2020, fixe comme objectif qu’au moins 30% de la superficie terrestre et 30% de la superficie marine soient des sites Natura 2000 (directives Habitats et Oiseaux). En 2019, au niveau européen, cette proportion s’élevait à près de 18% pour les écosystèmes terrestres et 10% pour les écosystèmes marins. A l’échelle belge, 13% du territoire bénéficie du statut Natura 2000. Dans les pays voisins ce pourcentage s’élève également à 13% en France, 15% aux Pays-Bas et en Allemagne et à 27% au Grand Duché de Luxembourg.
D’autres espaces verts bénéficient d’un statut de protection passive visant à préserver des espaces verts et agricoles dans le tissu urbain, à protéger le patrimoine bruxellois ou les ressources en eau
Le statut de protection passive n’implique aucune obligation de gestion active visant à un maintien de la valeur biologique du site. Il concerne des espaces verts qui sont protégés via des législations relatives à l’aménagement du territoire, à la protection du patrimoine ou à la protection des ressources en eau.
Le plan régional d’affectation du sol délimite près de 4000 ha de zones d’espaces verts et zones agricoles soit 24,5% du territoire régional
Les outils de planification jouent un rôle essentiel dans la conservation de zones vertes en ville. Le plan régional d’affectation du sol (PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte.) et la carte d’affectation du sol qui l’accompagne organisent le territoire en zones de différentes affectations dont 8 se rapportent à des espaces verts ou agricoles.

Le PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte. instaure également des zones de servitude au pourtour des bois et forêts (excepté lorsqu’un plan particulier d’affectation du sol préexiste au PRAS adopté en 2001). Celles-ci correspondent à une zone non aedificandizone d'emprise d'une largeur de quatre mètres à compter des crêtes de berge s'étendant sur une profondeur de 60 mètres (30 mètres à certaines conditions) à partir de la limite des zones forestières.
Les prescriptions du PRAS s’appliquant aux espaces verts ne confèrent qu’un statut de protection relatif aux sites présentant un intérêt écologique : certains actes et travaux y sont interdits mais rien n’est exigé en terme de maintien de la valeur biologique du site. Pour les affectations « zones vertes », « zones vertes de haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. », « zones forestières » et « zones de parcs », il est cependant tenu compte, à des degrés divers, des aspects écologiques de la zone. Les conditions les plus strictes en ce qui concerne la nature s’appliquent aux « zones vertes de haute valeur biologique » destinées à la conservation et à la régénérationEn sylviculture, opération consistant à remplacer un peuplement mûr soit par voie naturelle, soit par voie artificielle. d’habitats naturels abritant des espèces animales et végétales rares ou présentant une diversité biologique importante. Dans ces zones, seuls sont autorisés les actes et travaux nécessaires à la protection des milieux naturels ou des espèces qu’ils abritent ainsi qu’à la réalisation du maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce.. Sur le plan légal, ce statut ne garantit cependant en aucun cas la bonne gestion du site.
Sites semi-naturels, parcs historiques, jardins, bois ou encore, arbres remarquables : 298 sites couvrant une superficie de 2765 ha sont protégés en raison de leur valeur de « patrimoine vert »
La notion de patrimoine s’applique au patrimoine architectural et aux sites archéologiques mais aussi au « patrimoine vivant » incluant des sites et arbres remarquables.
En janvier 2020, 140 sites d’une superficie totale de 2672 ha bénéficiaient du statut de site classé ce qui implique notamment qu’ils ne peuvent pas être démolis. Ces sites englobent des parcs (parc de Bruxelles, bois de la Cambre, ...), des jardins et abords de bâtiments, des arbres remarquables (5) ainsi que des sites semi-naturels non construits ou partiellement construits (Forêt de Soignes, bois du Wilder, Vogelzang…). Ce statut assure une protection très efficace de la valeur patrimoniale du site mais son caractère assez rigide empêche parfois une gestion adaptée au maintien ou à l’accroissement de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. 158 sites (dont 119 arbres remarquables), couvrant 93 ha, étaient en outre repris sur la liste de sauvegarde (statut dont les contraintes sont un peu inférieures à celles du classement, voir fiche documentée « Espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection»). La forêt de Soignes compte également deux sites archéologiques classés en 2002 (camp fortifié néolithique et tertres). Trois cité-jardins – parmi lesquelles Le Logis et Le Floréal, très verdurisées et dont la qualité biologique est intéressante - sont également classées comme ensembles.
Une zone de protection de 770 ha pour protéger les captages d’eau de distribution du Bois de la Cambre et de la forêt de Soignes
Certaines zones, incluant des espaces verts mais aussi des espaces urbanisés, bénéficient d’un statut de protection visant avant tout à protéger les eaux de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.), les eaux souterraines ou les habitats et espèces directement dépendants de l’eau. En règlementant les activités autorisées sur ces zones, cette protection contribue également indirectement à une certaine protection des milieux naturels qui y sont localisés.
La Région bruxelloise compte 4 types de zones liées à la protection des ressources en eau dont notamment une zone de protection des captages d'eau souterraine destinés à alimenter le réseau public de distribution d’eau potable. Cette zone de protection, d’une superficie d’environ 770 ha, est localisée au niveau du bois de la Cambre et de la forêt de Soignes (drève de Lorraine). Les autres zones se rapportent aux obligations et modalités d’épuration des eaux uséesL'épuration des eaux usées est l'élimination des déchets organiques et chimiques de l'eau jusqu'à un point permettant à la vie biologique dans les rivières, les lacs et les mers de ne pas subir les conséquences du déversement des ces eaux usées purifiées. (zone couvrant l’entièreté de la Région), à la protection des eaux contre les pollutions par les nitrates d’origine agricole (zone assez semblable à la zone de protection des captages) et enfin, à des zones où l’utilisation de pesticides est interdite tant pour les gestionnaires publics que privés (lieux et établissements fréquentés par des groupes vulnérables, zone de protection des captages, sites Natura 2000 et réserves naturelles ou forestières).
Quatre zones de protection couvrant près de 543 ha visent notamment à limiter l’impact de la surfréquentation de certaines parties de la forêt de Soignes
Signalons également l’existence de zones de protection spéciale (ZPS), statut défini dans l’ordonnance du 30 mars 1995 relative à la fréquentation des bois et forêts dans la Région de Bruxelles-Capitale. Ce statut, sans implication sur la gestion écologique, vise à créer des zones tampons autour de zones protégées ou à limiter l’impact de la surfréquentation de certaines zones fragilisées (parcelles de recolonisation, de plantation…) ou refuges pour la faune par des restrictions d’usage (chiens tenus en laisse et accessibilité du public limitée aux chemins et sentiers). Quatre ZPS occupant une superficie de 587 ha ont ainsi été désignées par arrêté en 2007. En 2016, cette superficie a été réduite à un total de 543 ha pour tenir compte de l’élargissement de la réserve forestièreLa réserve forestière est une forêt ou une partie de celle-ci, protégée dans le but de sauvegarder des faciès caractéristiques ou remarquables, ou des peuplements d'essence indigène, et d'y assurer l'intégrité du sol et du milieu. intégrale du Grippensdelle qui chevauchait en partie la ZPS 4.
À télécharger
Fiche méthodologique
Tableaux reprenant les données
- Nombre de réserves naturelles et forestières en Région de Bruxelles-Capitale (.xls)
- Superficie totale de réserves naturelles et forestières en Région de Bruxelles-Capitale (.xls)
Fiches documentées
- 10. Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (.pdf)
- 18. Etat local de conservation des espèces des directives habitats et oiseaux en Région bruxelloise (.pdf)
- 20. Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise (.pdf)
Thème « Occupation des sols et paysages bruxellois » - 13. Analyse des surfaces non bâties en Région de Bruxelles-Capitale par interprétation d’images satellitaires (.pdf)
- 14. Espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise (édition 2019-2020)
- Focus : Planification : plans environnementaux adoptés et en cours d'adoption
- Focus : Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux" (édition 2015-2016)
- Focus : Habitat naturels dans les espaces verts bruxellois (édition 2007-2010)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
- Registre des zones protégées de la Région de Bruxelles-Capitale en application de l’ordonnance cadre eau - annexe 3 au plan de gestion de l’eau 2016-2021, 2014 (.pdf)
- Carte « Sites Nature »
- Carte « Habitats Natura 2000 »
- Carte « Réseau écologique bruxellois »
- Carte « Zone de protection en forêt de Soignes »
- Carte « Espèces ‘objectif’ Natura 2000 »
- Carte « Fragmentation des espaces verts »
- Carte « Fragmentation des milieux ouverts et des milieux fermés »
- IPBES 2018. "The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Europe and Central Asia", 892 pages (en anglais uniquement) (.pdf).
- PRIGNON J.-C. 2015. « Des plans de gestion pour les sites archéologiques du camp fortifié néolithique de « Boitsfort-Etangs » et des Tumuli à Watermael-Boitsfort (BE) », in Notae Praehistoricae, 35/20154 : 77-93.
Plans et programmes
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale, 2016 (.pdf)
- Biodiversité 2020 - Actualisation de la Stratégie nationale de la Belgique, 2013 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre I - Etat des connaissances, 2019(.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre II - Objectifs et mesures de gestion, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre III - Plans de gestion des réserves archéologiques, naturelles et forestières, 2019 (.pdf)
La carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise
Focus - Actualisation : juin 2022
La carte d’évaluation biologique (CEB) est un outil qui permet de suivre et d’objectiver la valeur biologique des zones composant le territoire régional. Il en ressort que les zones de haute et très haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. couvrent 19% de la Région et se trouvent majoritairement au-delà de la première couronne (données 2018-2019). Elles incluent des sites semi-naturels (forêt et bois, prairies, zones humides, etc.) mais aussi des friches urbaines et certains grands parcs.
Depuis 2012, le droit bruxellois prévoit la réalisation d’une carte d’évaluation biologique
L’ordonnance du 1er mars 2012 relative à la conservation de la nature prévoit que Bruxelles Environnement « dresse et actualise une carte d'évaluation biologique du territoire de la Région, incluant un inventaire des sites de haute valeur biologique et dignes de protection ». Elle stipule également que le Gouvernement peut désigner comme réserve naturelleZone constituée par un organisme public ou privé en vue de préserver un spécimen représentatif d'une communauté végétale et animale (biocénose) donnée, principalement dans un but d'ordre scientifique et éducatif. ou comme réserve forestièreLa réserve forestière est une forêt ou une partie de celle-ci, protégée dans le but de sauvegarder des faciès caractéristiques ou remarquables, ou des peuplements d'essence indigène, et d'y assurer l'intégrité du sol et du milieu. les sites identifiés comme « dignes de protection ». Bien que l’ordonnance ne le précise pas explicitement, rien n’empêche par ailleurs que la CEB puisse contribuer à justifier l’octroi d’une protection active au titre de la protection du patrimoine naturel, ou d’une protection passive par un statut de zone verte ou zone verte de haute valeur biologique au Plan régional d’affectation du sol (PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte.).
La carte d’évaluation biologique (CEB) elle-même n’a cependant qu’un caractère descriptif et indicatif et ne confère aucune protection légale aux sites évalués. La notion de “haute valeur biologique” figurant dans la CEB ne doit donc pas être confondue avec celle, règlementaire quant à elle, de “zone verte de haute valeur biologique” reprise dans le PRAS (voir fiche documentée « Espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection »).
Plusieurs cartes d’évaluation biologique du territoire bruxellois depuis 1978
Avant l’instauration de ce cadre légal, plusieurs inventaires de la valeur biologique des espaces constitutifs du territoire bruxellois avaient déjà été réalisés :
- 1978 : CEB réalisée pour l’ensemble de la Belgique (version 1, échelle 1/25.000) ;
- 1996-1998 : CEB réalisée pour la Région bruxelloise et ses alentours sur base d’une collaboration entre l’Instituut voor Natuurbehoud (Région flamande) et Bruxelles Environnement (actualisation de la version 1 pour le périmètre étudié à une échelle 1/10.000) ;
- 2010 : publication de la version 2 de la CEB de la Région bruxelloise (travail de terrain 1998-2000, échelle 1/10.000).
Ces cartes délimitent les milieux naturels et semi-naturels, en caractérisent la typologie écologique de la couverture du sol et leur valeur biologique. Les critères utilisés pour déterminer la valeur biologique des sites sont surtout basés sur les aspects botaniques, lesquels sont en lien étroit avec le potentiel faunistique. Sur base de ces critères, une valeur a été attribuée à chaque unité cartographique (très haute valeur biologique, haute valeur biologique, valeur biologique moindre, complexes d’éléments de valeur différente, etc.).
Les données de la seconde version de la carte ont alimenté la délimitation de zones protégées en Région bruxelloise, comme les sites Natura 2000. Une actualisation de cette seconde version a été réalisée à la demande de Bruxelles Environnement sur base de photographies aériennes de 2018 et a abouti à une 3ème version publiée fin 2021. Elle comporte deux volets, à savoir une actualisation de la carte originelle (limitée aux sites biologiquement les plus intéressants connus lors des premières éditions) et une analyse des infrastructures vertes à l’échelle de chaque îlot composant le territoire de la Région.
Une actualisation de la CEB qui permet d’évaluer l’évolution de la valeur biologique des biotopes les plus intéressants
Seuls les sites qui avaient été identifiés comme biologiquement intéressants (à des degrés divers) lors de l’inventaire précédent ont fait l’objet d’une actualisation. Ceci concerne environ 25 % du territoire bruxellois et correspond à 1807 « polygones » (surfaces délimitées par une ligne fermée, homogènes en termes de valeur biologique et constituant donc une unité cartographique). Les changements d’habitats éventuels relatifs à ces 1807 polygones ont été évalués par comparaison de photos aériennes (orthophotoplans) prises en 1996 et 2018. Des visites de terrain ont été effectuées lorsque la photo-interprétation ne permettait pas de juger de manière fiable l’évolution des habitats. Un découpage de certains polygones définis en 1996 a été réalisé lorsqu’une portion importante de ceux-ci avait évolué.
Exemple d'un polygone à habitat naturel et/ou usage inchangé entre 1996 et 2018
Source : BiotopeAire géographique de dimensions variables, souvent très petites, offrant des conditions constantes ou cycliques aux espèces constituant la biocénose. Environnement sa et Stratec 2020

Les changements d’habitats (naturels) et/ou usages au niveau de chaque polygone étudié ont été caractérisés comme suit:
- urbanisation totale du polygone ;
- habitat et/ou usage inchangé ;
- succession écologique (par ex. peupleraie en voie de régénérationEn sylviculture, opération consistant à remplacer un peuplement mûr soit par voie naturelle, soit par voie artificielle. après mise à blanc) ;
- succession écologique avec risque de perte de la qualité biologique : cette catégorie n’est pas présentée dans la couche finale car, dans ces cas, une visite de terrain a systématiquement été effectuée pour évaluer l’évolution de la qualité ;
- changement partiel des habitats ou de l’usage ;
- changement important des habitats ou de l’usage.
Une valeur correspondant à l’évaluation biologique a été attribuée à chaque polygone de la CEB 1996 et de la CEB 2018.
Les valeurs possibles sont issues de la classification néerlandophone historiquement employée et sont réparties comme suit :
- z : biologiquement très précieux (biologisch zeer waardevol)
- w : biologiquement précieux (biologisch waardevol)
- m : biologiquement moins précieux (biologisch minder waardevol)
- wz : mélange des catégories précédentes
- mz : mélange des catégories précédentes
- mw : mélange des catégories précédentes
- mwz : mélange des catégories précédentes
La comparaison des valeurs attribuées à chaque polygone (données 1996 versus données 2018) permet d’estimer l’évolution de la qualité biologique de l’ensemble des sites « historiques » étudiés. Par exemple, si la valeur attribuée à un polygone est passée de w à m, la dégradation a été considérée comme très importante. Si cette valeur est passée de z à w, la dégradation a été considérée comme faible.
L’analyse effectuée sur cette base a montré que :
- 0,2% des superficies étudiées (soit 9 ha) ont vu leur qualité biologique s’améliorer ;
- 94% des superficies étudiées (soit 3904 ha) ont vu leur qualité biologique se maintenir ;
- 0,1% des superficies étudiées (soit 6 ha) ont vu leur qualité biologique se dégrader faiblement ;
- 2,5% des superficies étudiées (soit 103 ha) ont vu leur qualité biologique se dégrader fortement ;
- 3,2% des superficies étudiées (soit 132 ha) ont vu leur qualité biologique se dégrader très fortement.
94% des superficies identifiées comme sites de grand intérêt en 1996 ont donc vu leur valeur biologique se maintenir entre 1996 et 2018.
Pour 5,6% d’entre elles, cette valeur s’est par contre dégradée, notamment suite à leur urbanisation partielle ou totale. Une amélioration a été observée pour 0,2% de la surface étudiée.
Une méthodologie permettant d’évaluer la valeur biologique de chaque îlot urbain sur base de données géolocalisées
Pour la première fois, l’évaluation de la qualité biologique de tout le territoire régional a par ailleurs été réalisée. L’unité de base sur laquelle l’évaluation a été réalisée est l’îlot urbain, fort employé en aménagement du territoire. Celui-ci correspond à un ensemble de parcelles, bâties ou non, entièrement séparé des autres par des voiries (sur l’ensemble de son périmètre). Les critères utilisés pour l’évaluation biologique des îlots doivent pouvoir être évalués sur base de données géolocalisées disponibles (pas de travail de terrain).
Deux catégories de critères ont été utilisées pour l’évaluation de la valeur biologique des îlots : des critères dits « internes », associés à la capacité d’accueil des îlots, et des critères dits « externes », associés à l’environnement immédiat des îlots. Il s’agit de critères favorables à la préservation et au développement de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., parmi lesquels le degré de végétalisation, la taille de l’îlot, son degré d’ouverture et ses connexions avec d’autres îlots de valeur (propices à la circulation des espèces), l’observation sur le terrain de biotopes particuliers, etc.
Les critères internes et externes d'évaluation
- Critères dits « internes », associés à la capacité d’accueil des îlots :
- surface végétalisée et degré de végétalisation de l’îlot (carte de végétation, données 2016) ;
- présence de biotopes de valeur biologique (CEB 1996 actualisée – données 2018, carte des stations Natura 2000, carte des réserves naturelles) ;
- perméabilité aux déplacements de la faune (sur base du bâti, données urbanistiques).
Les critères « surface végétalisée » (valeur absolue) et « degré de végétalisation » (valeur relative) sont tous les deux considérés afin d’améliorer la discrimination entre les îlots sur base de la végétation en créant un continuum allant de « petite surface végétalisée avec faible proportion de végétation » à « grande surface végétalisée avec forte proportion de végétation ».
Le critère « perméabilité aux déplacements » mesure le degré d’ouverture de l’îlot par rapport aux îlots environnants. Il a été évalué, pour chaque îlot, selon une double règle consistant, d’une part, à évaluer la perméabilité d’un anneau fictif localisé entre 5 et 15 mètres à l’intérieur de l’îlot sur base de la proportion de bâtiments l’occupant et, d’autre part, à évaluer la perméabilité globale de l’îlot sur base de la proportion de bâtiments occupant l’îlot. Le score attribué est ensuite défini sur base du niveau de perméabilité le plus bas.
Perméabilité des îlots
Source : BiotopeAire géographique de dimensions variables, souvent très petites, offrant des conditions constantes ou cycliques aux espèces constituant la biocénose. Environnement sa et Stratec 2020
Légende : Rouge = fermé, orange = semi-ouvert, vert = ouvert
- Critères dits « externes », associés à l’environnement des îlots :
- score des îlots adjacents en ce qui concerne leurs critères internes ;
- présence d’éléments favorables aux mouvements d’individus (connectivité) dans un rayon de 100 m de l’îlot (rivières, talus et accotements végétalisés des voiries et voies ferrées) ;
- présence d’éléments d’intérêt biologique en Flandre (sur base de la CEB de la Région flamande).
L’évaluation globale pour les critères internes et externes correspond à la somme des scores obtenus pour chaque critère. Les scores totaux s’échelonnent potentiellement entre 0 et 9 pour les critères internes, et entre 0 et 6 pour les critères externes, soit un total par îlot pouvant aller de 0 à 15. La carte ainsi obtenue constitue un outil qui permet de suivre et d’objectiver la valeur biologique des zones composant le territoire régional, sur base d’une unité pertinente en termes d’urbanisme et d’aménagement du territoire.
Les voiries n’étant pas des îlots bâtis, elles n’ont pas été intégrées dans le croisement des données. Cependant, la carte des biotopes a pu mettre en lumière les éléments de voiries qui sont jugés importants pour le développement de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Dès lors, ces voiries ont été intégrées dans la carte finale comme éléments linéaires, soit des « voiries avec une connectivité écologique importante ».
Les rapports finaux de cette étude apportent plus de précisions quant à la méthodologie utilisée (voir liens ci-dessous).
Les zones de haute et très haute valeur biologique couvrent 19% de la Région
La carte d’évaluation biologique dans sa nouvelle mouture 2021 résulte du résultat compilé des deux phases d’élaboration, à savoir l’actualisation de la CEB 1996 et l’analyse régionale des îlots. Dans la production finale, les deux évaluations ont été pondérées de manière équivalente (50% chacune pour l’établissement du score final).
La CEB 2021 offre ainsi une cartographie claire de la valeur biologique de tous les îlots au niveau régional, permettant toujours de distinguer les éléments de plus grande importance, qui avaient été évalués historiquement, qui tendent à se détacher de leur « matrice » environnante. L’intérêt de la démarche permet également de ne pas présupposer l’absence de valeur biologique des sites qui n’avaient pas été étudiés dans les dernières décennies.
Carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise (données 2018)
Source : Bruxelles Environnement – Division Espaces verts 2022

Lien vers la carte interactive
La valeur biologique est à présent exprimée en 5 catégories allant de A à E (A représentant les sites les plus intéressants en termes biologiques et E les plus pauvres). Les sites de haute à très haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. (soit A et B) sont des sites qui contribuent de manière importante à la protection de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). régionale (faune, flore et habitats naturels) et qui étaient pour l’essentiel déjà mis en évidence dans les CEB antérieures.
Description des 5 catégories d'évaluation biologique
Photos illustrant les 5 catégories de valeur biologique
Source : BiotopeAire géographique de dimensions variables, souvent très petites, offrant des conditions constantes ou cycliques aux espèces constituant la biocénose. Environnement sa et Stratec 2020
A : Très haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc.
La catégorie A regroupe les sites d’une très haute valeur biologique. Ces sites forment les espaces majeurs en termes de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). sur la Région bruxelloise. Dans de nombreux cas, elles font partie de zones protégées ou caractérisées par un haut degré de naturalité. Se retrouvent dans cette catégorie des sites comme la forêt de Soignes, le Kinsendael-Kriekenput, ainsi que des étangs comme à Neerpede et au parc de Woluwe. Ces sites sont généralement définis avec un degré de détail plus précis que l’échelle des îlots.
B : Haute valeur biologique
Dans la catégorie B se retrouvent des sites de haute valeur biologique. Ces sites forment également les espaces centraux en termes de biodiversité sur la Région bruxelloise. La différence avec la catégorie A est peu marquée et la distinction se fait principalement au regard du biotope et de la naturalité. Dans beaucoup de cas, l’association de ces deux catégories forme un ensemble continu. On retrouve dans la catégorie B des sites comme le parc de Woluwe, le bois de la Cambre et une série de friches comme sur le site de Schaerbeek formation. Ces sites sont généralement définis avec un degré de détail plus précis que l’échelle des îlots.
C : Valeur biologique importante
La catégorie C regroupe les zones d’une valeur biologique importante. Ces espaces verts sont souvent importants au regard de leur surface continue et apportent donc une grande contribution aux infrastructures vertes de la Région. On retrouve dans cette catégorie des sites comme le parc Josaphat, le parc du Cinquantenaire et le cimetière de Bruxelles. De vastes parties de quartiers résidentiels en marge de la forêt de Soignes peuvent être reprises dans cette catégorie.
D : Valeur biologique significative
La catégorie D regroupe les zones d’une valeur biologique significative. On y retrouve des ensembles verts de taille moyenne (Porte de Hal), de grands espaces continus peu végétalisés (zones industrielles le long du canal) ou une association de petits espaces bien connectés entre eux (quartiers résidentiels avec habitats ouverts). Ces espaces apportent une contribution importante à la biodiversité et aux infrastructures vertes en milieu urbain.
E : Valeur biologique limitée
La catégorie E rassemble les zones avec une valeur biologique limitée. Elles se composent principalement d’espaces fermés en milieu urbain dense, où se retrouvent des éléments verts ponctuels, parfois connectés entre eux. Les infrastructures vertes inscrites dans la catégorie E sont, entre autres, des jardins en intérieur d’îlot, des squares ou des petits espaces ouverts. Ces zones sont importantes pour le développement de la faune liée au bâti comme le martinet noir ou le moineau domestique.

Notons que le total des superficies associées aux différentes catégories n’équivaut pas à la superficie régionale car certains éléments n’ont pas été évalués (par ex. voiries sans intérêt biologique).
Les sites de valeur biologique importante à très haute (A, B, C) couvrent près de 40% du territoire régional. Ces sites participent le plus à la conservation et au développement de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). en ville. Ils se trouvent très majoritairement dans la seconde couronne bruxelloise, avec une surreprésentation dans sa partie sud-est (Uccle, Watermael-Boitsfort, Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre et Woluwe-Saint-Lambert). Ces terrains témoignent du passé forestier et rural de la périphérie bruxelloise et sont, dans certains cas, relativement bien connectés entre eux.
La plupart des sites de catégories A et B (19% du territoire) sont protégés par différents outils règlementaires, soit via une protection active (sites Natura 2000, réserves naturelles et forestières), soit par une protection passive (zones vertes du PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte., excepté les zones de sport ou de loisir de plein air) (voir indicateur «Sites semi-naturels et espaces verts protégés »). En effet, 96% de la surface des sites de catégorie A font l’objet d’au moins un statut de protection. Pour les sites de catégorie B, la surface protégée par ces mêmes statuts atteint 67,8%, alors que l’on tombe à 25,2% pour la catégorie C.
Pour les îlots de catégories D et E, on observe des contextes urbains très variables en fonction de leur type d’affectation. On peut par exemple se trouver dans un tissu urbain résidentiel, industriel, commercial ou administratif. Pour ces îlots, les stratégies de développement de la nature dépendront dans une large mesure du type d’affectation.
Au sein de la première couronne, population et bâti se densifient (voir focus sur la couverture végétale de la Région bruxelloise). Les sites de catégories A et B y sont quasi absents et ce sont les grands espaces verts publics – en général des parcs historiques – qui contribuent majoritairement à la qualité biologique. On prendra pour exemples le parc du Cinquantenaire, le parc Léopold, le parc de Forest et le parc Josaphat qui sont repris en catégorie C. Dans cette partie de la ville, les espaces végétalisés sont bien plus morcelés. Les jardins privés et les axes de communication comme les avenues plantées et les talus de chemin de fer assurent parfois la connexion entre les espaces verts sous forme de « pas japonais » ou « stepping stones » (espace d’habitat naturel de petite taille jouant le rôle de relais discontinu), ou même de corridor écologiquePetite bande de végétation utilisée par la faune et la flore et qui permet l'échange potentiel d éléments biotiques entre deux zones., les continuités terrestres étant les plus efficaces en termes de déplacement des espèces.
Lorsque l’on pénètre dans le Pentagone, la très grande majorité des îlots bâtis sont en catégorie E, soit la catégorie la plus basse. Quelques zones éparpillées sont reprises en catégorie D, comme le parc d’Egmont, le square de la Putterie et la zone des anciens quais. Les uniques îlots du Pentagone qui atteignent la catégorie C sont le parc de Bruxelles et le Palais royal.
La CEB, un outil d’analyse et d’aide à la planification territoriale
La CEB fournit des informations sur la valeur biologique des différentes zones composant le territoire régional. Elle constitue un outil d’analyse et d’aide à la planification territoriale, et peut être croisée avec d’autres cartes thématiques (sols, eau, plans d’affectation, etc.). Elle permet notamment d’identifier les sites importants pour la préservation de la biodiversité, qui mériteraient un statut de protection ou un renforcement de celui-ci.
Cette carte concourt aussi à l’actualisation d’autres documents stratégiques, tels que la représentation cartographique du réseau écologique bruxellois défini par l’ordonnance du 1er mars 2012 relative à la conservation de la nature, ou la révision du Plan régional d’affectation du sol.
La carte ci-dessous illustre les sites de valeur biologique A ou B qui ne bénéficient actuellement de protection ni au PRAS comme zones d’espaces verts ou agricoles (hormis les zones de sport ou de loisir de plein air), ni en tant que réserves naturelles ou forestières, ni en tant que zones spéciales de conservation Natura 2000, ni comme sites classés au titre du patrimoine naturel.
Carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise : zones A et B qui ne font pas l’objet d’une protection active ou passive (données 2018)
Source : Bruxelles Environnement – Division Espaces verts 2022

La CEB, un outil parmi d’autres
A la suite (ou en anticipation) de sa publication fin 2021, la carte d’évaluation biologique a été avancée comme l’un des outils phares de la politique de conservation de la nature en Région bruxelloise. Il faut néanmoins contextualiser l’outil – qui reste strictement indicatif – et faire part de ses limites méthodologiques et interprétatives. La carte d’évaluation biologique ne prétend pas être la carte totalisant la somme des connaissances sur l’écosystèmeC'est l'ensemble des êtres vivants (faune et flore) et des éléments non vivants (eau, air, matières solides), aux nombreuses interactions, d'un milieu naturel (forêt, champ, etc.). L'écosystème se caractérise essentiellement par des relations d'ordre bio-physico-chimique. urbain bruxellois.
Il convient d’abord de garder à l’esprit que cette carte ne prend en compte que des paramètres liés aux habitats naturels et à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Des éléments tels que la contribution paysagère, l’importance socio-récréative, la valeur patrimoniale, ou encore l’importance au niveau local comme zone d’infiltration ou comme îlot de fraîcheur, ne sont pas intégrés dans l’analyse. Le score obtenu n’est donc pas représentatif de la “valeur environnementale” ou “écosystémique” au sens large de chaque élément évalué. Les espaces verts du centre-ville et des zones de carence en espaces verts accessibles au public, malgré une valeur biologique moindre (espaces peu connectés au réseau écologique, parcs très fréquentés par le public, végétation plus pauvre, etc.), peuvent avoir une « valeur environnementale » plus élevée que ce que traduit leur score sur la CEB.
La CEB, telle que communiquée, ne rend par ailleurs pas compte des évolutions temporelles des habitats, tant par la positive (amélioration qualitative, création d’espaces verts…) que par la négative (dégradation des espaces, minéralisation, urbanisation…) pour tout le territoire régional. Elle doit être considérée comme une photographie à un “instant t”, et les interprétations et analyses tendancielles sont présentées par ailleurs, notamment dans le rapport sur l’état de l’environnement ou le rapport sur l’état de la nature.
Étant en partie établie sur la carte d’évaluation biologique antérieure, qui ne portait que sur certaines entités historiquement déterminées comme d’intérêt biologique, l’évaluation peut rendre imparfaitement compte de la valeur biologique de certains terrains privés (peu ou pas accessibles) ou de petits éléments écologiques non répertoriés à l’époque des premières CEB. De la même manière, si la faune a bien été intégrée aux analyses des sites historiques, les données disponibles pour la répartition des espèces restent pour l’essentiel non systématiques et plus « opportunistes » dans les sites privés. Pour l’évaluation biologique des îlots à l’échelle de l’ensemble du territoire, la prise en compte des données liées à la végétalisation et à la fragmentation – et donc d’une certaine capacité d’accueil de la faune – s’est donc révélée plus pertinente.
L’analyse par îlot urbain, si elle présente l’avantage d’adopter une unité bien connue des urbanistes et planificateurs, peut engendrer quelques biais à petite échelle, notamment sur des sites en cours de développement urbain. C’est le cas pour les très grands îlots qui peuvent être partiellement traversés par des voiries, entièrement traversés par des voies ferrées, et faire l’objet d’une urbanisation plus ou moins forte, mais dont la surface totale, notamment, tire le score vers le haut. Néanmoins, les variables relatives (taux de végétalisation, perméabilité interne/externe) permettent de conserver un résultat pertinent.
Sur ces sites en évolution, la situation peut par ailleurs évoluer très fortement en quelques mois, soit plus vite que le temps nécessaire à l’acquisition des données, à leur traitement, à la constitution de la carte et sa validation (plus de 3 ans pour l’ensemble du processus). Localement, les résultats peuvent donc être moins fiables. La confrontation des données issues de la CEB avec celles des autres cartes d’analyse territoriale (orthophotoplans disponibles sur une base annuelle, cartes historiques, carte du réseau écologique, carte de la végétation, observations de la faune, etc.) permet d’affiner les interprétations en tenant notamment compte de données plus récentes, au fur et à mesure de leur disponibilité.
Les données de la CEB sont donc présentées à titre indicatif et ne justifient pas l’économie d’une analyse au cas par cas, y compris sur site. Cette analyse doit constituer un préalable à tout plan ou projet (notamment, dans le cadre des rapports et études d’incidences environnementales).
À télécharger
Fiches documentées
Fiches de l’Etat de l’environnement
- Focus : Sites semi-naturels et espaces verts protégés (2021)
- Focus : Couverture végétale en Région bruxelloise (2022)
- Focus : Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise (2020)
- Focus : Patrimoine forestier de la forêt de Soignes bruxelloise (2020)
- Focus : Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (2011)
Etudes et rapports
- DUBOIS Q., 2020. Actualisation de la carte d’évaluation biologique de la Région de Bruxelles-Capitale. Note explicative de la phase 1 – carte des biotopes, Biotope environnement sa et Stratec, Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 9 p. (.pdf)
- DUBOIS Q., 2020. Actualisation de la carte d’évaluation biologique de la Région de Bruxelles-capitale. Note explicative de la phase 2 - Evaluation de la qualité biologique des îlots urbains à l’échelle de la Région de Bruxelles-Capitale (.PDF), Biotope environnement sa et Stratec, Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 12 p. (.pdf)
Plans et programmes
Liens utiles
La couverture végétale en Région bruxelloise
Focus – Actualisation : juin 2022
Environ 52% du territoire bruxellois est couvert par de la végétation. Ce pourcentage moyen, relativement élevé, cache cependant de fortes disparités spatiales :
- dans le pentagone, le taux de végétalisation moyen est de 15%. Il est de 28% en première couronne. De nombreux îlots urbains y sont couverts par moins de 10% de végétation ;
- la seconde couronne est nettement plus végétalisée : si l’on ne tient pas compte de la forêt de Soignes, le taux de végétalisation moyen en seconde couronne est de 56%. Par ailleurs, un tiers de la superficie régionale est couverte par de la végétation haute, avec ici aussi de très fortes différences entre communes et quartiers.
Pourquoi cartographier la couverture végétale ?
En milieu urbain, les espaces verts et, plus largement, la végétation, remplissent de nombreuses fonctions : espaces de détente, de loisirs, de calme ou encore de rencontres, embellissement de la ville, ombrage et rafraîchissement de l’air, habitats pour la faune et la flore, infiltration des eaux pluviales, filtration de polluants, captage du dioxyde de carbone, protection contre l’érosion des sols, production de légumes, fruits et bois... La végétation urbaine contribue à la qualité de vie et à la santé des citadins et constitue un support à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Elle améliore aussi la capacité des villes à résister aux effets des changements climatiques (inondations, vagues de chaleur, sécheresses…).
Extrait de la carte de la couverture végétale (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2021 (Géodata)

Le suivi spatialisé de la végétation (couverture végétale, espaces verts accessibles, habitats naturels, espaces non bâtis, etc.), qualitatif et quantitatif, fournit de précieuses informations pour une planification durable de la ville. En particulier, le taux de couverture végétale, combiné avec d’autres paramètres, apporte des indications relatives à la progression de l’urbanisation et au grignotage et à la fragmentation des espaces verts, au caractère plus ou moins vert d’un quartier, à la perméabilité des sols, à la présence d’îlots de fraîcheur ou encore, à la captation de dioxyde de carbone via la photosynthèse. En contribuant à établir des diagnostics, à dégager des tendances ou à évaluer des scénarios, ces données sont nécessaires aux processus décisionnels de planification territoriale. Elles interviennent dans certaines modélisations établies par Bruxelles Environnement dont celles des îlots de fraîcheur ou du réseau écologique bruxellois.
Depuis la création de Bruxelles Environnement, plusieurs cartes de la couverture végétale ont été réalisées, mais ne sont pas totalement comparables entre elles
Différentes sources peuvent être utilisées pour assurer le suivi de la végétation : télédétection (photos aériennes et images satellitaires), validations ou identifications de terrain, bases de données administratives (cadastre, espaces verts, aménagement du territoire, voiries), etc. Celles-ci apportent des informations de natures différentes et complémentaires. La télédétection présente des atouts, notamment en termes de vision globale, de reproductibilité des données ou encore, de combinaison des données obtenues avec d’autres types de données au sein de systèmes d’information géographiques.
En 1997, une cartographie des espaces verts bruxellois a été réalisée à partir de plusieurs types de données : données topographiques, administratives et cadastrales, photos aériennes infrarouge, enquêtes de terrain complétées par des documents divers. Selon cette étude (IGEAT-ULB, Laboratoire de botanique systémique et de phytosociologie de l’ULB & COOPARCH 1997), les espaces verts pris au sens large occupaient dans les années ‘90 une superficie de 53% du territoire (voir fiche « Degré de verdurisation et espaces verts »).
La progression des surfaces imperméabilisées a été évaluée à partir de l’analyse détaillée de données cartographiques et de télédétection. Il en ressort que le taux d’imperméabilisation au niveau régional est passé d’environ 40% à 47% entre 1993 et 2006 (Vanhuysse et al. 2006, voir REE 2003-2006 « Prévention et gestion des inondations dues aux pluies d’orage estivales »).
Une dizaine d’années plus tard, une nouvelle cartographie a été établie sur base d’images satellitaires haute résolution (pixel de 2,4 x 2,4 mètres) prises par le satellite Quickbird au printemps 2008. L’exploitation de ces images a permis d’estimer que la végétation couvrait 54% du territoire régional (Van de Voorde et al. 2010, voir fiche « Analyse des surfaces non bâties en RBC par interprétation d'images satellitaire» ). La mission Quickbird s’est achevée en 2015, ce type d’images satellitaires n’est donc plus disponible.
En 2016, les données de végétalisation ont été actualisées sur base d’images Worldview II de résolution 0,5 m prises en juillet, période plus propice à l’évaluation de la végétation. La couverture végétale a été estimée à 54,4%. Néanmoins, les différences de paramètres entre les images de 2008 et de 2016 (couloirs et dates de survol différents, résolution variable des images, …) rendent la comparaison peu précise.
La couverture végétale régionale cartographiée sur base d’une méthodologie constante à partir de 2020
Un partenariat a été établi entre Bruxelles Environnement et le Centre d'informatique de la Région bruxelloise (CIRB) afin de permettre d’effectuer une cartographie de la couverture végétale sur une base régulière et selon une méthodologie reproductible. Ceci facilitera à l’avenir l’interprétation des données permettant d’estimer les évolutions de la végétation.
Extrait d’une photographie aérienne de la Région bruxelloise
Source : Orthophoto 2020 PIR, CIRB-Urbis

La première carte établie sur cette base a été réalisée à partir de photographies aériennes infrarouges prises en septembre 2020 (commandées par le CIRB). Le processus ne nécessitant pas de travailler avec le haut niveau de détail de l’image (pixel de 5 cm x 5 cm), un prétraitement des images a réduit la résolution à 2 m.
En résumé, l’analyse consiste à réaliser une distinction entre zones vertes et non vertes en se basant sur un indice de végétation. L’indice utilisé est le « Normalized Difference Vegetation Index » (ou NDVI) qui analyse le rapport entre la lumière dont les longueurs d’onde se trouvent dans le proche infrarouge et celles se trouvant dans le rouge (pic d’absorption de la chlorophylle). La construction de cet indice, couramment utilisé, permet de distinguer de manière assez fine les zones ombragées, quantitativement importantes en milieu urbain. La végétation basse a été différenciée de la végétation haute (plus de 2 mètres) sur base d’une interprétation stéréoscopique (c’est-à-dire d’une technique, ici automatisée, permettant une perception du relief à partir de deux photographies aériennes légèrement décalées et combinées comme le ferait notre cerveau avec les images reçues par nos yeux).
Il convient de garder à l’esprit que, même avec cette méthodologie, la comparaison de la couverture végétale au cours du temps comportera toujours une petite marge d’imprécision liée à différents facteurs : prises de vue à des périodes de végétation différentes (même si les dates sont identiques vu les variations naturelles des cycles de végétation), croissance de la végétation au cours du temps (canopée plus couvrante), parcelles agricoles dont le sol peut être nu au moment des prises de vue, etc.
De plus amples informations sur la méthodologie d’évaluation du taux de végétalisation sont disponibles sur le site Internet de Bruxelles Environnement.
Une couverture végétale fortement liée à la morphologie de la ville
La carte de la couverture végétale, obtenue selon la méthode explicitée ci-dessus, indique la présence et la répartition de la végétation en Région bruxelloise. Elle représente le taux de couverture végétale (arbres, arbustes, végétation basse, toitures vertes, friches enherbées, etc.) - ou taux de végétalisation - à l’échelle de chaque îlot urbain (ensemble de parcelles, bâties ou non, séparées des autres par des voiries).
Notons que la couverture végétale ainsi estimée diffère quelque peu de la superficie de végétation se trouvant au niveau du sol du fait de la prise en compte de la couronne (plus large que le tronc) des arbres implantés en voiries et des toitures vertes. Par ailleurs, les éventuels champs ou chantiers non couverts par de la végétation durant la période de la prise des photos aériennes analysées ne sont pas pris en compte. Un traitement automatique permet de ne pas comptabiliser comme de la végétation haute les champs couverts par des cultures de plus de 2 mètres (maïs en particulier).
Le taux de végétalisation, mis en regard du nombre d’habitants concernés, a été calculé par grands « secteurs urbains » (terminologie propre) : pentagone, première couronne au nord-ouest du canal, première couronne au sud-est du canal, seconde couronne au nord-ouest du canal, seconde couronne au sud-est du canal (de part et d’autre de la forêt de Soignes), forêt de Soignes et Neerpede.
Taux de couverture végétale par secteur et îlot urbain (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2021

A l’échelle globale, la Région bruxelloise apparaît relativement verte : 52% de son territoire est couvert par de la végétation (2020).
Mais ce pourcentage moyen cache de très fortes disparités spatiales :
- dans le pentagone (54 000 habitants), le taux de végétalisation moyen est de 15%. Il est de 28% en première couronne (592 000 habitants). De nombreux îlots urbains y sont couverts par moins de 10% de végétation ;
- la seconde couronne (320 000 habitants) est nettement plus végétalisée, en particulier dans le sud-est et les zones surtout périphériques à l’ouest du canal. Si l’on ne tient pas compte de la forêt de Soignes, le taux de végétalisation moyen en seconde couronne est de 56% soit le double de celui de la première couronne.
Logiquement, le taux de végétalisation est assez lié à la morphologie de la ville. Il est plus faible dans les quartiers où le bâti est dense et les îlots souvent fermés par un bâti continu. Il est aussi peu élevé dans le tissu (post) industriel situé le long du canal. Il est au contraire plus élevé dans les quartiers d’habitats moins denses avec des îlots ouverts ou semi-ouverts. Les zones vertes se concentrent en particulier dans le sud-est et les zones surtout périphériques à l’ouest du canal, notamment autour de la forêt de Soignes, dans la vallée de la Woluwe, à Neerpede, Ganshoren, Jette, Laeken et Neder-Over-Heembeek. La forêt de Soignes, à elle seule, couvre 10% du territoire régional. Du fait de sa localisation, elle profite avant tout aux habitants du sud-est de la Région.
Une distinction a été faite entre la végétation haute (plus de 2 mètres) et basse.
Taux de végétation haute (> 2 mètres) par îlot urbain (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2021

Environ 33% du territoire bruxellois est couvert par de la végétation haute, avec ici aussi de très fortes différences entre communes et quartiers. La couverture de végétation haute s’étage ainsi entre 13% (Saint-Gilles) et 70% (Watermael-Boitsfort).
Une donnée similaire est également collectée, à partir d’images satellites, pour un millier de villes européennes dans le cadre du projet européen Copernicus (volet surveillance terrestre). D’après cette source, la couverture moyenne de la canopée pour l’ensemble des villes européennes est de 28%, soit sensiblement moins que les 37% estimés pour la Région bruxelloise (2018). Avec des taux de canopée très proches, la Région bruxelloise ainsi que Namur et Leuven sont les villes belges les plus arborées. La présence de la forêt de Soignes sur 10% du territoire bruxellois explique ce score particulièrement élevé.
Remarquons que cette carte est fortement liée à celle des îlots de fraicheur (voir focus Cartographie des îlots de fraicheur à Bruxelles). Le phénomène d’îlot de chaleur urbain est en effet d’autant plus prononcé que l’urbanisation est importante et que la végétation est peu présente. A cet égard, les couronnes des arbres s’avèrent particulièrement efficaces pour améliorer localement le confort thermique ressenti (voir focus Végétaliser pour refroidir les espaces urbains : des solutions fondées sur la nature).
1/5ème des territoires des communes de Saint-Josse et Saint-Gilles couvert par de la végétation
Sans surprise, le taux de couverture végétale diffère sensiblement entre communes. Une différence marquée s’observe entre les communes périphériques du sud-est dont le taux de végétalisation s’étage entre 67% et 86% (Woluwe-Saint-Pierre, Auderghem, Uccle, Watermael-Boitsfort) et le reste de la Région (de 19% à 55% de végétalisation). Les taux les plus faibles s’observent dans les communes de Saint-Josse et Saint-Gilles dont seulement 1/5ème du territoire est recouvert par de la végétation (couronne des arbres comprise). Ceci s’explique principalement par le fait que ces deux communes, tout comme le pentagone (dont le taux de végétalisation est de 15%), concentrent des quartiers très denses. Ces disparités en termes de couverture végétale sont encore plus criantes si on les rapporte au nombre d’habitants par commune (voir tableau ci-dessous).
Couverture végétale et espaces verts accessibles par commune et par habitant (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2021 (données de population Statbel)

Pour en savoir plus : tableau reprenant les données quantitatives sur la couverture végétale haute et basse (en % du territoire et m2/hab.) et les espaces verts accessibles (en % du territoire et m2/hab.)
Couverture végétale haute et basse (en % du territoire et m2/hab.) et espaces verts accessibles (en % du territoire et m2/hab.) par commune (2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2022
Notons que si l’importance de la couverture végétale à Watermael-Boitsfort, Uccle, Auderghem et Woluwe-Saint-Pierre s’explique en partie par une présence importante de parcs et/ou de rues arborées et/ou de grands jardins dans certains quartiers, elle est aussi liée à l’implantation de la forêt de Soignes sur une part plus ou moins grande de ces communes. Ceci doit amener à nuancer les conclusions que l’on peut tirer de ces taux de végétalisation établis à l’échelle d’une commune. Dans une commune dotée d’un important taux de végétalisation moyen, certains quartiers peuvent être néanmoins pauvres en espaces verts.
Pour apprécier l’offre en espace verts d’un quartier ou d’une commune, ces données doivent être également accompagnées de données sur la taille et la répartition spatiale des espaces verts publics (voir Focus consacré à l’accessibilité des espaces verts au public). Par exemple, le tableau ci-dessus montre que si les communes de Saint-Gilles et Saint-Josse ont un taux de couverture végétale ainsi qu’une superficie de couverture végétale par habitant équivalente, les habitants de Saint-Josse disposent d’environ 5 fois plus de m2 d’espaces verts publics par habitant (notamment du fait de la présence du Jardin botanique). Par ailleurs, comme expliqué dans le focus sur les espaces verts publics, des communes globalement bien végétalisées peuvent néanmoins avoir une part importante de leur population pour qui l’accès aux espaces verts publics est insuffisant. C’est par exemple le cas de la commune d’Uccle où certains quartiers denses sont peu équipés en espaces verts. D’autres quartiers situés dans des communes globalement assez vertes, voire très vertes, sont également dans cette situation. A contrario, certains grands espaces verts sont bien accessibles pour les habitants d’une commune bien que ces espaces se situent en dehors du territoire communal (voir aussi Focus consacré à l’accessibilité des espaces verts au public). C’est le cas notamment du parc de Forest ou du parc de la porte de Hal au regard de la commune de Saint-Gilles. Mentionnons également le cas particulier de la ville de Bruxelles qui englobe à la fois le pentagone mais aussi des quartiers périphériques plus végétalisés (bois de la Cambre, Hembeek, Laeken, …). D’un point de vue urbanistique, l’analyse de l’offre en espaces verts est de ce fait surtout pertinente à l’échelle des quartiers.
Que peut-on dire de l’évolution de la couverture végétale ?
Comme expliqué précédemment, il n’est pas possible de comparer en détail la carte de 2020 avec des cartes plus anciennes réalisées avec d'autres techniques et méthodologies (différences de résolution, de mesure de la lumière infrarouge, de classification de la végétation ou encore, de dates de prise des photos aériennes ou images satellites).
Les taux de couverture végétale évalués par les différentes méthodes s’étagent entre 52% (2020), 53% (1997) et 54% (2008, 2016). Ces chiffres ne permettent pas de tirer de réelles conclusions concernant les tendances en raison du manque de comparabilité des données mais aussi des marges d’erreur qui leur sont associées et qui sont susceptibles de masquer les évolutions globales réelles de la couverture végétale (par ex. champ non couvert de végétation au moment de la prise de vue aérienne, fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée. qui se végétalise, petit terrain bâti masqué par la couronne des arbres environnants…). Or une évolution de « seulement » 1% du couvert végétal correspond à une variation de 161 ha soit grosso modo 322 terrains de football ce qui est une superficie considérable pour la Région bruxelloise. Les comparaisons visuelles d’images aériennes sont aussi rendues difficiles par la croissance de la végétation et, en particulier, des arbres.
Une comparaison visuelle a cependant été effectuée avec la cartographie de la végétation réalisée en 2016 (pour rappel, cette carte était aussi basée sur l’analyse de photos aériennes prises dans l’infrarouge). Celle-ci a permis d’identifier 9 zones où la perte de surface végétalisée est supérieure à 1 ha et 2 zones où le gain en surface est supérieur à 1 ha (voir tableau ci-dessous « Pour en savoir plus »). La plupart des zones où un tel espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. continu de plus d'un hectare a disparu sont situées dans le nord de la région, à Haeren et Neder-Over-Heembeek. La zone la plus importante est le site de Keelbeek où la prison de Haeren est en cours de construction, avec une perte de près de 12 hectares de végétation. Des travaux sont également en cours sur d'autres sites où la végétation a disparu. Dans certains cas, une végétation peut réapparaître sur une partie des sites une fois les chantiers terminés (par ex. site de l’OTAN).
Pour en savoir plus : tableau détaillant les zones où la perte/gain de couverture végétale est > à 1 ha
Identification de zones où la perte/gain de couverture végétale est > à 1 ha (comparaison visuelle de photographies aériennes, 2016-2020)
Source : Division espaces verts - Bruxelles Environnement 2021
Des chercheurs de l’Université d'Amsterdam ont procédé à la comparaison de deux photographies aériennes infrarouges de la couverture végétale de la Région bruxelloise, datant de 2003 et 2016. Sur la base de ces recherches, les scientifiques ont conclu que 14,4 % de la végétation bruxelloise avait disparu au cours de cette période (Balikçy et al. 2021). Ces résultats doivent être considérés avec prudence compte tenu des marges d’erreurs inhérentes à la méthode (voir ci-dessus) mais aussi du fait qu’une partie de la Région n’a pas été analysée dans cette étude (ouest de Neerpede, sud de la forêt de Soignes) ce qui amène un biais sur le pourcentage de perte. Les grandes zones de perte de végétation identifiées par les chercheurs s’inscrivent néanmoins dans la même tendance géographique que les analyses de Bruxelles Environnement, à savoir une forte pression de l’urbanisation dans le nord-est et le sud-ouest de la Région. Il convient par ailleurs de remarquer que la zone la plus étendue de perte de végétation détectée par les chercheurs entre 2003 et 2016 - et qui correspond à l’ancien site de l’OTAN - est également celle au niveau de laquelle on observe la plus forte progression de la couverture végétale entre 2016 et 2020 (voir tableau ci-dessus). Cette observation correspond à une revégétalisation du site après travaux et témoigne des difficultés qui peuvent se présenter pour tirer des conclusions sur les tendances d’évolution de la végétation à l’échelle régionale.
L’évolution de la couverture végétale est liée à plusieurs facteurs, à savoir essentiellement :
- le développement naturel de la végétation, et plus particulièrement des couronnes arborées, dans les espaces végétalisés (voiries, parcs, jardins privés…), ce qui conduit à une augmentation de la couverture végétale observée depuis le ciel. Ce phénomène est particulièrement visible dans les zones de friches (Gare de l’Ouest, Schaerbeek formation…) et sur certains axes routiers (avenue Louise, certains tronçons de la petite ceinture, etc.) ;
- l’urbanisation, qui a lieu principalement dans des espaces majoritairement végétalisés. Il concerne des surfaces plus ou moins étendues : jardins (construction de terrasses, annexes, etc.), dents creuses (par ex. construction de logements unifamiliaux), friches ou grandes parcelles (par ex. construction de villas, de complexes de logements publics ou privés, d’équipements collectifs), terrains de sport (remplacement d’un terrain enherbé par du gazon artificiel). Cette urbanisation est considérablement plus active en seconde couronne qu’en première couronne ;
- la végétalisation ponctuelle d’espaces bâtis via la plantation d’arbres, la création de toitures végétalisées voire parfois une désimperméabilisation des sols. Ces aménagements, trop peu nombreux pour influencer significativement la couverture végétale régionale, sont par ailleurs bien plus perceptibles au niveau des quartiers fortement minéralisés.
Face à l’accroissement démographique très important qu’a connu la Région bruxelloise (+ 27% entre 2000 et 2020, avec de fortes différences selon les communes (+ 38% à Bruxelles-Ville contre + 2% à Watermael-Boitsfort), de nombreux bâtiments - et, en particulier, des logements - ont été construits depuis une quinzaine d’années. Ces constructions se font essentiellement dans des zones non bâties végétalisées, souvent intéressantes en termes de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et fréquemment localisées en seconde couronne. Par ailleurs, cet accroissement démographique n’a pas été compensé par une augmentation équivalente des espaces végétalisés accessibles ce qui se traduit par une pression accrue sur les espaces verts existants et une augmentation de la population vivant dans des quartiers peu pourvus en espaces verts de proximité (voir focus Espaces verts accessibles au public).
L’appréciation du caractère plus ou moins vert d’une ville doit aussi tenir compte de la qualité de la végétation. Cet aspect est développé dans le focus consacré à la carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise.
À télécharger
Fiches documentées
- 6. Le Maillage Vert (.pdf)
- 13. Analyse des surfaces non bâties en Région de Bruxelles-Capitale par interprétation d’images satellitaires (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Espaces verts accessibles au public (2022)
- Focus: La carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise (2022)
- Focus : Le maillage vert (édition 2015-2016)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Carte «Végétation 2020 - Répartition de la végétation en septembre 2020»
- Carte «Espaces verts accessibles au public (2022)»
Etudes et rapports
- BALIKÇI S., GIEZEN M. & ARUNDEL R. 2021. "The paradox of planning the compact and green city: analyzing land-use change in Amsterdam and Brussels", Journal of Environmental Planning and Management, DOI: 10.1080/09640568.2021.1971069
- VAN DE VOORDE T., CANTERS F. ET CHEUNG-WAI CHAN J. 2010. « Mapping update and analysis of the evolution of non-built (green) spaces in the Brussels Capital Region - Part I & II», cartography and GIS Research Group, department of geography, VUB, étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement
- IGEAT, LABORATOIRE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE ET DE PHYTOSOCIOLOGIE,
- COOPARCH 1997 « Rapport final Maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. - Etablissement de la situation de fait et de droit des espaces verts du territoire de la RBC en vue de l’élaboration du maillage vert », étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement (document interne).
- VANHUYSSE S., DEPIREUX J., WOLFF E. 2006. «Etude de l’imperméabilisation du sol en Région de Bruxelles-Capitale», étude réalisée par l’ULB-IGEAT pour le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, AED - Direction de l’eau, octobre 2006
Fragmentation des habitats naturels
Focus - Actualisation : novembre 2022
L’amélioration de la connectivité entre les habitats naturels constitue un enjeu majeur pour la préservation de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). en Région bruxelloise. Si le problème de la fragmentation des habitats apparaît particulièrement aigu dans les quartiers densément bâtis, il se pose également en périphérie, notamment en forêt de Soignes. Plusieurs constructions ou aménagements ont été réalisés par les Régions bruxelloise et flamande pour atténuer les effets de la fragmentation sur ce massif transrégional. Ces efforts, qui montrent leur efficacité, doivent se poursuivre. La conservation et la consolidation des espaces verts ouverts à Bruxelles constitue aussi un enjeu régional important, abordé notamment dans le cadre d’une collaboration interrégionale.
La fragmentation des habitats naturels, une menace pour la biodiversité
Tant à l’échelle mondiale que locale, la fragmentation des habitats naturels liée à l’extension des surfaces bâties constitue une cause majeure de perte de biodiversité.
En effet, la présence et le maintien de certaines espèces animales et végétales dépend à la fois de la disponibilité en habitats naturels de taille et qualité suffisantes mais aussi de la possibilité pour ces espèces de se déplacer d’une zone à l’autre pour assurer la recherche de nourriture ou de nouveaux territoires, la reproduction ou encore, la migration. La disparition des connexions entre des milieux naturels et leur séparation par des obstacles dangereux à franchir - voire infranchissables - peuvent avoir des conséquences génétiques et démographiques négatives sur la survie à long terme de certaines espèces, notamment du fait d’une diminution de la capacité de réponse et d’adaptation. Les effets « barrières » peuvent être dus à des infrastructures de transport (routes, parkings mais aussi voies ferrées, canal, etc.) ou à des bâtiments mais aussi, par exemple, à des éclairages artificiels qui perturbent les espèces nocturnes.
La densité du réseau routier et du bâti bruxellois limite fortement la liberté de mouvement de nombreuses espèces
Le maintien de la connectivité et la réduction de la fragmentation des habitats naturels constituent un enjeu important pour la biodiversité bruxelloise.
Une carte de fragmentation des habitats naturels a été établie pour la Région bruxelloise. Elle se base sur 2 types de données :
- la « perméabilité » aux déplacements de chaque îlot urbain: elle mesure le degré d’ouverture (fonction de l’importance du bâti au niveau du périmètre et en intérieur d’îlot) de l’îlot par rapport aux îlots environnants (donnée prise en compte pour l’élaboration de la carte d’évaluation biologique 2020; pour de plus amples informations, voir focus sur la CEB);
- l’importance du trafic routier sur chaque tronçon de voiries (données 2016).
Ceci constitue néanmoins une première approche qui ne prend par exemple pas en compte les dispositifs de passage de la faune existants ou encore, la surélévation de certaines voiries via des viaducs (par exemple, au niveau du ring à l’ouest de la Région).
Notons par ailleurs que si les axes routiers et ferroviaires de même que le canal constituent des obstacles à la progression de la faune et de la flore, ils peuvent également participer au maillage écologique en constituant des « corridors écologiques » qui permettent le déplacement de certaines espèces dans leur longueur (bermes, talus et berges végétalisés, arbres de voiries, réseau d’eau de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.) avec présence éventuelle d’îles artificielles végétalisées, etc.).
Fragmentation des habitats naturels bruxellois par les voiries et le bâti
Source : Division Espaces verts 2022

La carte montre que la connectivité spatiale entre les espaces verts est moindre dans les zones du pentagone et de la première couronne où la plupart des espaces végétalisés sont constitués de jardins de taille souvent réduite en intérieur d’îlots fermés. Elle permet aussi de mettre en évidence les grands axes constituant des obstacles à la circulation des espèces.
La fragmentation est aussi problématique en seconde couronne, en particulier en forêt de Soignes morcelée par de nombreuses infrastructures de transport (autoroutes, routes régionales, ligne de chemin de fer...).
Outre les voies de communication et le bâti, barrières tangibles, la pollution lumineuse peut également constituer un obstacle au déplacement des espèces qui fuient la lumière (lucifuges) (voir focus sur la pollution lumineuse).
Les grenouilles, crapauds, tritons ou hérissons sont les premières victimes du trafic
La traversée de routes, et plus rarement de voies ferroviaires, entraîne des risques de mortalité par collision ou écrasement. Le réseau routier belge est extrêmement dense et, pour de nombreuses espèces animales, les accidents de circulation représentent une cause importante de mortalité non naturelle. Le projet « Dieren onder de wielen », mené par la Région flamande en collaboration avec l’asbl Natuurpunt, vise à répertorier et cartographier les animaux victimes de la route. Cette initiative repose sur un projet de sciences participatives incitant les citoyens à encoder leurs observations en ligne, idéalement en enregistrant systématiquement leurs trajets (www.dierenonderdewielen.be ou www.waarnemingen.be). Ces données permettent d’identifier les points noirs et d’y apporter des solutions.
En l’espace de 5 ans, dans le cadre de ce projet, 1.750 amphibiens, reptiles, mammifères ou oiseaux victimes de la route ont été répertoriés en Région bruxelloise. A l’échelle nationale, ce chiffre s’élève à plus de 63.000 individus. Ces données sont par ailleurs largement sous-estimées : selon Natuurpunt, des recherches ont montré que les victimes signalées ne représentent que « la partie émergée de l’iceberg ». De plus, durant la période de confinement en 2020, les enregistrements ont fortement diminué.
Animaux victimes de la route répertoriés en Région bruxelloise durant 5 ans (08/07/2017 – 08/07/2022)
Source : waarnemingen.be (Natuurpunt)
Même si ce recensement est loin d’être exhaustif, il met en évidence le fait que les premières victimes du trafic sont des espèces à déplacement lent comme les grenouilles, crapauds, tritons ou hérissons. Les pigeons, avec leurs mœurs très urbaines et leur tendance à se nourrir de déchets alimentaires au sol, sont également victimes d’écrasement fréquent, jusque dans le centre-ville.
A l’exception du pigeon domestique, toutes ces espèces bénéficient d’une protection stricte sur le territoire bruxellois en vertu de l’Ordonnance Nature. La fouine figure quant à elle dans la liste des espèces d’intérêt régional.
Durant la période considérée, près de 1500 amphibiens morts et, plus rarement, des reptiles, ont été comptabilisés sur les routes bruxelloises. Le mois de mars, période de la migration des amphibiens pour la reproduction, est de loin celui où la mortalité est la plus élevée. Ce chiffre est par ailleurs très largement inférieur à la réalité compte tenu du caractère non systématique de la comptabilisation des victimes, de l’ampleur du phénomène des migrations printanières ainsi que de la petite taille de ces espèces.
Bruxelles Environnement a accordé une subvention annuelle à Natagora dans le but de soutenir et coordonner les actions de sauvetages d’amphibiens en Région bruxelloise.
Ces actions et les données collectées dans le cadre de la réalisation de l’atlas des Amphibiens et reptiles ont permis de réaliser une cartographie des points noirs relatifs aux migrations printanières d’amphibiens (voir fiche documentée sur les Amphibiens et Reptiles ).
Par ailleurs, au cours de ces 5 années, environ 200 mammifères victimes de la route ont été enregistrés. Il s’agit majoritairement de renards mais aussi notamment de hérissons, de fouines ou encore d’écureuils.
Outre cet impact sur la mortalité, la densité du réseau routier bruxellois limite la liberté de mouvement des mammifères terrestres, mais aussi des chauves-souris qui évitent les grands espaces ouverts et ont besoin de structures pour s'orienter (écholocation). Le morcellement par des infrastructures éclairées et les phares des automobilistes constitue également une menace pour les chauves-souris (impact sur les populations d’insectes, perturbation des couloirs de vols…). Plus généralement, la pollution lumineuse peut créer des barrières infranchissables pour les animaux nocturnes.
Les mesures prises pour améliorer la connectivité entre espaces verts
L’ordonnance relative à la conservation de la nature adoptée en 2012 compte parmi ses principaux objectifs la définition conceptuelle d'un réseau écologique bruxellois (REB). Ce REB a été cartographié dans le Plan Nature (2016), qui prévoit une série de mesures pour son renforcement.
Bon à savoir
Le réseau écologique bruxellois correspond à un ensemble cohérent de zones représentant les éléments naturels, semi-naturels et artificiels du territoire qu’il convient de gérer et/ou restaurer pour contribuer à assurer les conditions nécessaires au maintien des habitats naturels et des espèces dans un état de conservation favorable. Il comprend 3 types de zones :
- Les zones centrales, qui sont les zones de (très) haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc., qui contribuent de manière importante à la conservation des espèces, essentiellement sous statut de protection active (réserves naturelles ou forestières, sites Natura 2000) ;
- Les zones de développement, qui sont souvent des zones d’extension des zones centrales, qui sont de haute valeur biologique ou susceptibles de l’être, ou qui peuvent le devenir par un entretien et des aménagements appropriés;
Les zones de liaison, existantes ou à (re)créer, qui sont constituées notamment de structures devant permettre aux espèces de circuler et migrer au sein du réseau, entre les complexes de zones centrales et de développement, à travers la matrice urbaine (c’est-à-dire les zones qui sont construites et/ou qui ne sont pas reprises dans le maillage).
Cette politique de maintien ou de restauration de la connectivité entre habitats naturels est toutefois mise en œuvre depuis de nombreuses années dans le cadre du programme de maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. (voir focus ) initié par Bruxelles Environnement dès 1996, introduit ensuite dans le plan régional de développement (PRD 2002) et repris dans sa dernière mouture en date, le plan régional de développement durableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine. (PRDD, 2018). Le maillage vert est également intégré dans les définitions et prescriptions littérales du plan régional d’affectation du sol (PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte.), en réintégrant la définition du REB, mais sans y être cartographié.
La stratégie de reconnexion repose sur un ensemble de mesures telles que la prise en compte de la connectivité des habitats naturels dans la politique d'octroi de permis d’urbanisme, la protection d’espaces verts de haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. (voir focus sur les sites semi-naturels et espaces verts protégés), la reconnexion de certains cours d’eau au réseau hydrographique et la remise à ciel ouvert de plusieurs tronçons (programme de maillage bleuLe Maillage bleu est un programme mis en œuvre depuis 1999, qui vise plusieurs objectifs : séparer les eaux usées des eaux propres afin de limiter l'apport d'eau aux stations d'épuration, restaurer certains éléments du réseau hydrographique de la Région, réaménager des tronçons de rivières, des étangs et des zones humides pour leur rendre toute leur valeur biologique, et leur faire éventuellement bénéficier de mesures spéciales de protection, et assurer la fonction paysagère et récréative de ces sites., voir fiche documentée), le développement de la promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé., la gestion écologique des espaces associés aux infrastructures de transport, la réalisation de dispositifs tels qu’écoponts ou encore, la gestion de la pollution lumineuse (voir fiche pollution lumineuse).
Outre l’analyse de la connectivité spatiale des espaces de nature, il est nécessaire d’intégrer une réflexion sur les besoins et niches écologiques variables des espèces et la constitution de sous-réseaux écologiques permettant d’y répondre.
Bon à savoir
Une recherche a porté sur l’examen du rôle potentiel du maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. comme corridor biologique pour des espèces végétales en Région bruxelloise. Celle-ci a notamment mis en évidence des mouvements effectifs des espèces pollinisatrices et une dispersion du pollen le long des éléments paysagers linéaires (bandes boisées, Woluwe), au sein et entre des populations pour les 5 espèces de plantes étudiées.
Source : VAN ROSSUM F. 2007“ For a sustainable conservation of biodiversity in Brussels urban environment : role of the Green Network as fonctionnal corridors between fragmented plant populations”, étude menée par l’unité de recherche du Professeur L.Triest (Algemene Plantkunde en Natuurbeheer, VUB) dans le cadre d’un programme financé par INNOVIRIS
Une forêt à reconnecter
Fragmentation de la forêt de Soignes par les infrastructures de transport
Source : Bruxelles Environnement – département Forêt, 2022
Les infrastructures routières et ferroviaires qui traversent le massif sont particulièrement nombreuses en forêt de Soignes. Elles ont entraîné un morcellement important du site et rendent difficile la circulation du public ainsi que de la faune entre différentes parties de la forêt.
Selon le plan de gestion de la forêt de Soignes, en raison de leur trafic intense et de la vitesse de la circulation, la chaussée de La Hulpe et les autres grands axes routiers et autoroutiers traversant la forêt de Soignes doivent être considérés en journée comme imperméables pour la plupart des espèces de mammifères. De plus, certaines voies secondaires sont fréquemment utilisées comme voies de déviation pour éviter les embouteillages.
La faune paie un lourd tribu à cet état de fait et ce, d’autant plus que l’effarouchement lié à la fréquentation de la forêt - et, en particulier, à la présence de chiens non tenus en laisse -, contraint parfois les animaux à traverser.
Durant l’enquête « Dood doet leven » menée durant la période 2008-2012 (4 ans), un peu plus de 200 grands mammifères ont été répertoriés comme victimes d’accidents routiers dans le massif sonien (qui, pour rappel, s’étend sur les 3 Régions). Il s’agissait essentiellement de chevreuils (environ 60% des victimes signalées) et de renards (environ 30%). 2 sangliers morts ont également été recensés. Notons que depuis cette enquête, de nouveaux dispositifs de reconnexion ainsi que des clôtures à faune ont été aménagés (voir ci-dessous).
Ce morcellement du massif nuit également à terme au brassage génétique de certaines populations animales qui se fractionnent en sous-populations dont la survie peut être mise ne péril.
L’adoption de mesures d’atténuation des impacts des infrastructures de transport s’avère indispensable pour permettre le passage des promeneurs ainsi que les échanges faunistiques. Cet axe de travail a dès lors été défini comme prioritaire dans le cadre du schéma de structure de la forêt de Soignes.
Plusieurs constructions ou aménagements, appuyés par des études antérieures, ont été réalisés depuis une dizaine d’années pour atténuer les effets de cette fragmentation écologique du milieu forestier :
- un écopont au-dessus de la ligne 161 (Région bruxelloise) ;
- un écopont à Groenendael au-dessus du Ring 0 (Région flamande) ;
- des passages pour la faune dans des tunnels existants ;
- de nouveaux tunnels à faune (écopertuis ou écotunnels) ;
- l’aménagement d’une travée du viaduc des Trois-Fontaines (Auderghem)
- des clôtures à faune le long de la E411, du R0 et de la ligne de chemin de fer L161 destinées à guider les animaux vers les passages sûrs (les lisières de ces infrastructures ont été également aménagées pour assurer une diversité d’espèces et de structures) ;
- un pont aérien pour les petits mammifères arboricoles (Région flamande) ;
- des gîtes d’hibernation pour les chauves-souris (Région bruxelloise).
À eux seuls, les deux écoponts reconnectent plus de 2000 ha de forêt. Une partie de ces réalisations constituent des mesures de compensation exigées par la Région bruxelloise pour la perte de surfaces forestières consécutive à la mise à 4 voies de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Namur (L161) ou, plus récemment, pour l’installation d’une conduite de gaz traversant la forêt de Soignes. D’autres aménagements ont été réalisés dans le cadre du projet européen Life+ OZON (2013-2018) visant à réduire l’impact du morcellement engendré par les nombreux axes routiers très fréquentés qui traversent la forêt de Soignes. En mai 2021, la construction d’un 3ème écopont, situé au-dessus de la chaussée de la Hulpe à Watermael-Boitsfort, a été inscrite au programme de l’Accord Beliris et est actuellement à l’étude. Il reliera à terme les deux parties bruxelloises de la forêt classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
D’autres initiatives devront encore être développées afin de compléter le dispositif de reconnexion écologique des différentes parties du massif sonien et d’assurer aussi des connexions avec les massifs forestiers voisins (forêt de Meerdael et bois de Halle).
Forêt de Soignes et espaces verts environnants
Source : Bruxelles environnement, département Forêt, 2022

Des dispositifs de reconnexion qui font preuve d’efficacité
L’efficacité des écoponts et écotunnels a été démontrée dans différents suivis. Plus spécifiquement, les réalisations effectuées dans le cadre du projet Life+ OZON ont fait l’objet d’un monitoring afin d’évaluer l’impact de ces installations sur la faune et la flore. Celui-ci a montré que les passages à faune (écoponts, écotunnels, écopertuis, etc.) aménagés au niveau de certaines infrastructures routières ou ferroviaires sont utilisés notamment par des petits et grands mammifères. Il s’avère également que la pose de clôtures en bordure du ring a permis de réduire très fortement le nombre d’animaux victimes d’accidents de la circulation.
Au niveau de l’écopont de Groenendael, le suivi a permis d’identifier 11 espèces de chauves-souris à proximité et 17 autres espèces de mammifères ayant emprunté l’infrastructure. L’écopont est également utilisé par des amphibiens et reptiles et des insectes rares y ont été détectés.
Quant au pont aérien, aussi suivi par caméras, il n’a montré aucun passage entre 2014 et 2017. La construction d’autres ponts aériens a dès lors été abandonnée.
Le renforcement des espaces ouverts dans et autour de Bruxelles
Les milieux ouverts présents en Région bruxelloise (prairies, pelouses, cultures agricoles et maraîchères, friches) sont rares et fragmentés (cf. fiche documentée l’analyse des surfaces non bâties).
Le maintien de milieux ouverts et semi-ouverts représente cependant un enjeu régional non négligeable. Des prairies fleuries entourées de petits éléments paysagers constituent l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales remarquables, en forte régression au cours des dernières années. A côté de leur intérêt biologique élevé, les zones ouvertes et les reliques agricoles présentent également un important potentiel pour le développement de l’agriculture urbaine ainsi qu’un intérêt patrimonial, paysager et récréatif élevé qu’il convient de préserver (Plan Nature 2016). Des études menées en Région bruxelloise ont également mis en évidence l’intérêt des potagers urbains bien gérés, complémentairement à d’autres types d’espaces verts, pour le maintien des abeilles sauvages (voir fiche documentée sur les invertébrés).
Les grandes zones de milieux ouverts se concentrent surtout dans l'ouest et le nord de la région. La zone rurale de Neerpede (Anderlecht) constitue la porte bruxelloise du Pajottenland, partie agricole très fertile et vallonée de la ceinture verte autour de Bruxelles. Du côté du Scheutbos (Molenbeek), du Hoogveld et du Kattebroek (Berchem-Saint-Agathe) et, dans une moindre mesure, des vallées du Geleytsbeek et du ruisseau de Verrewinkel (Uccle), on trouve aussi d'importantes continuités de milieux ouverts avec la Région flamande limitrophe.
C’est dans ce contexte, et conformément à l’un des objectifs du plan Nature 2016, que les Régions bruxelloise et flamande travaillent ensemble à la conservation et à la consolidation des espaces ouverts (au sens urbanistique du terme soit des espaces non occupés par des constructions : espaces affectés à la nature et à l’agriculture, abords de bâtiments, bermes le long d’infrastructures linéaires de transport, terrains de sport et de jeux, sites ou friches industrielles, etc.) à Bruxelles et dans la périphérie flamande (voir l’étude interrégionale « Open Brussels, un réseau d’espaces ouverts dans et autour de Bruxelles »).
À télécharger
Fiches documentées
- Analyse des surfaces non bâties en Région de Bruxelles-Capitale par interprétation d’images satellitaires - 2013 (.pdf)
- Le maillage vert - 2017 (.pdf)
- Le maillage bleu – 2017 (.pdf)
- Les Amphibiens et Reptiles en Région bruxelloise – 2022 (.pdf)
- La pollution lumineuse en Région de Bruxelles-Capitale (à paraître)
Fiches de l’état de l’environnement
- La carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise - 2022
- La couverture végétale en Région bruxelloise – 2022
- Le maillage vert - 2015
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale – 2012 (.pdf)
- Carte « Fragmentation des espaces verts »
- Carte « Fragmentation des milieux ouverts et des milieux fermés»
- Carte « Réseau écologique bruxellois »
Etudes et rapports
- AGENTSCHAP VOOR NATUUR EN BOS, AGENTSCHAP WEGEN EN VERKEER, BRUXELLES ENVIRONNEMENT 2019 (?). « Restauration d’habitats naturels pour les espèces en danger critique d’extinction par la défragmentation de la forêt de Soignes », 16 pp.
- AGORA & IRSNB 1998. « Etude de conception du maillage vert - Le maillage vert écologique en Région de Bruxelles-Capitale », étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 40 pp.(.pdf)
- RAES D. 2013. « 4 jaar Dood doet Leven, ook in het Zoniënwoud - Eindverslag “, 17 pp. (.pdf) (seulement en néerlandais)
- VAN DE VOORDE ET AL. 2010. “Mapping update and analysis of the evolution of non-built (green) spaces in the Brussels Capital Region – Part I & II”, étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 35 pp. (.pdf)
- VANWIJNSBERGHE S., VAN DER WIJDEN B., SCHOONBROODT O. 2021. “Impact du développement des infrastructures de transport sur la forêt. L’exemple de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Namur en forêt de Soignes », in Forêt Nature n°60, p.18-30 (.pdf)
Plans et programmes
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale, 2016 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre I - Etat des connaissances, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre II - Objectifs et mesures de gestion, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre III - Plans de gestion des réserves archéologiques, naturelles et forestières, 2019 (.pdf)
Le maillage vert
Focus - Actualisation : décembre 2015
Depuis une vingtaine d’années, les actions développées au niveau de l’aménagement ou de la rénovation des espaces verts régionaux s’inscrivent dans le cadre général du programme de maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce., concept intégrateur combinant des objectifs socio-récréatifs, environnementaux et paysagers. A l’occasion de l’élaboration du projet de plan régional de développement durableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine. (PRDD), Bruxelles Environnement a réalisé une étude visant notamment à actualiser ce programme ainsi que la carte du maillage vert qui l’accompagne. Le nouveau réseau prioritaire de maillage vert totalise environ 161 km de continuités vertes reliant entre eux des espaces verts essentiellement publics mais également privés. Outre l’aménagement ou le réaménagement de nombreux espaces verts, le programme de maillage vert s’est également concrétisé par la réalisation de la promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé., parcours circulaire de 62 km en seconde couronne entièrement balisé depuis 2009.
Le maillage vert : un concept intégrateur
Les actions développées au niveau des espaces verts bruxellois s’inscrivent dans le cadre général des programmes de maillage vert et bleu. Ceux-ci visent à améliorer, via une stratégie intégrée, l’offre et la qualité des espaces verts et bleus ainsi que l’environnement et la qualité de vie en Région bruxelloise. La structure du maillage vert s’appuie sur un réseau de « continuités vertes » reliant les différents espaces verts entre eux. Le maillage bleuLe Maillage bleu est un programme mis en œuvre depuis 1999, qui vise plusieurs objectifs : séparer les eaux usées des eaux propres afin de limiter l'apport d'eau aux stations d'épuration, restaurer certains éléments du réseau hydrographique de la Région, réaménager des tronçons de rivières, des étangs et des zones humides pour leur rendre toute leur valeur biologique, et leur faire éventuellement bénéficier de mesures spéciales de protection, et assurer la fonction paysagère et récréative de ces sites., indissociable du maillage vert auquel il participe, vise quant à lui à rétablir autant que possible la continuité du réseau hydrographique de surface et à y faire écouler des eaux propres. Développés au milieu des années ’90 par Bruxelles Environnement, ces programmes ont été ensuite intégrés dans la planification régionale.
Au fur et à mesure de sa mise en pratique, le concept de maillage vert s’est progressivement affiné et enrichi, notamment du fait que sa portée, initialement focalisée sur l’espace public (rues, parcs), s’est étendue au patrimoine bâti (toitures et façades vertes) et privé (jardins et domaines privés) et que sa fonction écologique a vu son importance de plus en plus reconnue. Le projet de plan régional de développement durable (PRDD), adopté par le Gouvernement bruxellois fin 2013, met aussi en avant la participation du maillage vert « à la préservation de la capacité du système urbain à répondre aux phénomènes de réchauffement climatique ».
Les multiples fonctions du maillage vert y sont énumérées, à savoir :
- socio-récréative (détente, promenade et mobilité active, pratique du sport de plein air, liens sociaux, contact avec la nature, etc.);
- écologique et environnementale (support à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., établissement de liens entre espaces verts et bleus permettant une meilleure circulation de la faune et de la flore et des échanges génétiques entre populations, fourniture de services écosystémiquesEnsemble des services rendus par les sols à l’environnement et de facto à notre société : fourniture d’eau potable, limitation des inondations, stockage du Carbone atmosphérique, support pour la faune et la flore...) tels que la réduction des effets d’îlots de chaleur, la régulation du cycle de l’eau, etc.);
- paysagère, culturelle et patrimoniale (valeur paysagère, patrimoniale ou historique des espaces verts, mise en valeur du patrimoine bâti, embellissement de la ville, etc.).
La multiplicité de ces objectifs implique une déclinaison du maillage vert au travers de différents « maillages stratégiques » décrits dans le PRDD:
- Le maillage socio-récréatif et le maillage jeux
Ce maillage vise en particulier à satisfaire une large gamme de fonctions socio-récréatives dans un environnement agréable et sain (promenade calme ou sportive, rencontre sociale, détente, quiétude, ressourcement...). Il s’agit d’élargir l’offre en espaces verts et d’améliorer la qualité des espaces verts existants afin que chaque habitant dispose d’un espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. de qualité près de son lieu de vie. Le concept de maillage implique aussi qu’un maximum d’espaces verts soient reliés entre eux par des chemins, voiries, places (…) verdurisés. La préservation et le développement de sites potagers et d’autres formes d’agriculture urbaine font également partie de la stratégie de maillage vert.
La fonction ludique fait l’objet, vu son importance et ses spécificités, d’une stratégie particulière élaborée par Bruxelles Environnement. Dans un contexte général de croissance démographique et de rajeunissement de la population, le maillage jeux vise à accroître et améliorer l’offre en espaces ludiques et sportifs, particulièrement en milieu dense, en vue de répondre plus adéquatement à la demande.
Pour plus d’informations, le lecteur intéressé peut se reporter au focus du rapport sur l’état de l’environnement consacré spécifiquement au maillage jeux ainsi qu’au focus et à la fiche documentée consacrés aux potagers collectifs et familiaux.
- Le maillage écologique
Ce maillage, constitué d’éléments naturels et semi-naturels, vise à préserver le milieu naturel et à renforcer la diversité et le fonctionnement dynamique des écosystèmes existants. De nombreuses études ont en effet montré que le potentiel d’accueil de la biodiversité offert par les habitats naturels est, à superficies égales, beaucoup plus grand quand ces derniers sont reliés entre eux par des corridors écologiques que lorsqu’ils sont isolés les uns des autres. Les écosystèmes présents sont ainsi plus équilibrés, plus stables et résilients, c'est-à-dire capables de surmonter d’éventuelles perturbations telles que, par exemple, celles liées au changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. ou à des invasions biologiques (projet de plan nature, 2014). Le maillage écologique vise également à assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, d’espèces et d’habitats protégés par la législation européenne (Natura 2000) ou régionale (ordonnance nature) (voir focus consacré aux sites semi-naturels et espaces verts protégés). La mise en place d'un réseau écologique constitue l’un des principaux objectifs de l’ordonnance nature.
- Le maillage bleu
Le maillage bleu vise à rétablir autant que possible la continuité du réseau hydrographique de surface, largement morcelé par l’urbanisation, et à y faire écouler des eaux propres avec comme objectifs :
- d’assurer la qualité de l’eau et mettre en valeur les rivières, les étangs et les zones humides sur le plan paysager et récréatif tout en développant la richesse écologique de ces milieux;
- de remettre les eaux propres (eaux de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.), eaux de drainage, eaux pluviales) dans les cours d’eau et les zones humides afin de les revitaliser, de réduire les problèmes d’inondations et de détourner ces eaux propres des stations d’épuration.
Ce maillage poursuit donc à la fois des objectifs hydrologiques, écologiques, paysagers, patrimoniaux (l’histoire de Bruxelles étant fortement liée à la présence d’eau) et récréatifs. Pour le lecteur intéressé, une fiche documentaire spécifique est consacrée au programme de maillage bleu.
Ces différents maillages stratégiques peuvent coexister au niveau d’un même espace en développant des synergies. Des situations de concurrence peuvent cependant aussi apparaître et exiger la recherche d’équilibres adéquats.
Enjeux associés aux espaces verts et bleus constitutifs du maillage vert
Le maillage vert repose avant tout sur les espaces verts, tant les petits parcs de quartiers que les grands parcs et bois ainsi que les liaisons vertes bordant les voiries, voies ferroviaires, canaux et cours d’eau. Il inclut également les espaces privés autour des bâtiments et logements ainsi que les intérieurs d’îlots, façades et toitures verdurisés.
En résumé, les principaux enjeux associés aux différents éléments constitutifs du maillage sont :
- la création de nouveaux espaces verts et récréatifs dans les quartiers déficitaires - le plus souvent centraux - ainsi que la verdurisationActe volontaire visant à réintroduire de la végétation dans des zones qui en sont dépourvues. des voiries et places publiques;
- le maintien, la rénovation et la gestion durable des espaces verts publics existants en y intégrant de manière optimale leurs différentes fonctions (cf. ci-dessus) compte tenu du contexte local;
- la préservation maximale - malgré la pression démographique - et la gestion écologique des espaces verts semi-naturels subsistants;
- l’intégration de la politique de maillage vert dans les projets urbanistiques régionaux (zones d’intérêt régional, plan canal, etc.);
- la verdurisation des espaces verts interstitiels attenants par exemple aux écoles, entreprises ou bureaux, immeubles à appartements ainsi que des jardins, cours, façades, toitures…;
- l’intégration de la problématique de l’eau dans les projets urbanistiques publics ou privés (remise à ciel ouvert de cours d’eau, réseaux séparatifs pour les égouts et eaux pluviales, zones d’infiltration, toitures vertes, plans d’eau, limitation de l’emprise du bâti, etc.);
- la poursuite et le renforcement de la gestion écologique des talus de chemins de fer (corridors écologiques performants);
- le maintien et l’exploitation durable des terres agricoles encore présentes (objectif s’inscrivant également dans la stratégie « Vers un système alimentaire durable en Région de Bruxelles-Capitale » ou stratégie « Good food » adoptée fin 2015);
- le maintien des potagers existants et la promotion de leur accessibilité au public;
- l’aménagement de cheminements verdurisés séparés de la circulation automobile (y compris le long du canal et des voies ferrées) afin d’encourager les modes de transport actifs (piétons, cyclistes, etc.).
Réalisations du programme de maillage vert
Dans le cadre de l’élaboration du projet de PRDD, une étude, commanditée par Bruxelles Environnement, a été effectuée entre 2011 et 2013 afin d’actualiser le programme de maillage vert. Elle portait, d’une part, sur l’analyse de la situation existante et, d’autre part, sur l’adaptation de la carte du maillage vert. Pour certains sites prioritaires, des projets visant à concrétiser sur le terrain les principes du maillage vert ont été élaborés.
La carte ci-dessous illustre schématiquement le degré de réalisation des différents tronçons (ou « continuités vertes ») du programme de maillage vert tel que défini en 1998 (Annexe à l’AGRBC du 9 juillet 1998 arrêtant le projet de PRD modifiant les dispositions indicatives du PRD de 1995).
Aménagements réalisés sur les tronçons du réseau prioritaire du maillage vert (1998-2011)
Source : Bruxelles Environnement & Agora 2014

Il en ressort qu’approximativement, sans tenir compte de la promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé. :
- en 1998, des propositions de travaux d’aménagements visant à l’amélioration de la situation existante ont été formulées pour 70% des fiches techniques relatives aux divers tronçons du réseau prioritaire du maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. (« colonne vertébrale » du maillage vert) ;
- ces propositions ont été mises en œuvre en tout ou en partie dans respectivement 23% et 35% des cas.
L’étude a également montré que, globalement, le potentiel d’amélioration des qualités paysagères, récréatives et écologiques du réseau prioritaire de maillage vert s’avère plus important à l’ouest de la Région.
Depuis son lancement en 1999, la promenade verte régionale - itinéraire circulaire localisé en seconde couronne et destiné aux modes de mobilité active - s’est développée via différents aménagements visant à créer de nouveaux passages (passerelles, nouveaux tronçons…) ou à améliorer des sections existantes en ce qui concerne leur praticabilité pour les usagers ou leurs qualités paysagères et écologiques. A ce jour, 55 projets - d’ampleur très variable - ont été concrétisés sur le parcours de la promenade verte dont 17 pour améliorer l’accessibilité du tronçon correspondant à la « promenade de l’ancien chemin de fer Bruxelles - Tervueren » (entre Auderghem et Woluwé Saint-Lambert). Certaines connections ont été créées avec des promenades communales ainsi qu’avec le réseau cyclable récréatif du Brabant flamand. L’intégralité du parcours de la promenade verte est balisé depuis 2009 et des antennes ont été aménagées à plusieurs endroits. D’autres projets sont en cours de réalisation ou planifiés. La promenade verte correspond actuellement à un parcours de 62 km dont 41% localisés dans des espaces verts, 47% en voiries et 12% dans des voiries à circulation limitée ou interdite (hors espaces verts) ou le long de chemins de halage. Les aménagements spécifiques conçus pour accueillir la promenade verte représentent 26% de la totalité du parcours. Le reste correspond à des infrastructures existantes dépendant d’autres acteurs régionaux (communes et Bruxelles-Mobilité essentiellement).
De très nombreux parcs ont par ailleurs été aménagés ou rénovés. A cet égard, on peut citer en particulier 2 nouveaux parcs multifonctionnels créés sur des friches industrielles dans des quartiers centraux et ouverts au public en 2014, à savoir le parc de la ligne 28, localisé à la frontière de Molenbeek, Jette et Bruxelles (maître d’ouvrage : Beliris, gestionnaire : Bruxelles Environnement) et Parckfarm, localisé sur l’ancienne ligne ferroviaire de Tour & Taxis (maître d’ouvrage et gestionnaire: Bruxelles environnement avec l’appui des habitants). La réalisation de ce parc s’est inscrite dans le cadre d’un projet expérimental visant à inventer de nouveaux usages aux espaces publics, en s’appuyant notamment sur une implication très importante des habitants. Ces parcs sont reliés avec un petit parc communal réalisé dans le cadre d’un contrat de quartier et avec le nouveau parc privé de Tour & Taxis. Dans les années à venir cette suite de parcs sera encore complétée par une connexion verte vers la Place Bockstael (Laeken) ainsi que vers le canal et le projet du pôle régional récréatif « Allée du Kaai ».
La nouvelle carte du maillage vert
Sur base de l’étude précitée, la carte reprenant les continuités vertes à développer prioritairement a été adaptée et a servi de base à la réalisation de la carte « Cadre de vie » du projet de PRDD incluant notamment le maillage vert (voir ci-dessous).
Ces adaptations visaient prioritairement à :
- adapter le tracé aux évolutions de la situation sur le terrain (par ex. nouvelles constructions, changements de propriétaires, etc.);
- améliorer l’efficience et la connectivité du réseau;
- intégrer certaines voies ferroviaires comme axes forts du maillage vert;
- créer davantage de continuités vertes au sein du pentagone;
- créer ou renforcer des liaisons avec les espaces et continuités verts de la périphérie flamande.
Il ressort de ce travail que, si une part importante des tronçons du maillage vert planifié en 1998 a été conservée, la nouvelle carte du maillage vert intègre aussi de nombreux changements (intégration de nouveaux tronçons, abandon ou adaptation d’anciens tronçons).
Le nouveau réseau prioritaire de maillage proposé dans l’étude totalise environ 161 km de continuités vertes, hors promenade verte. Ce nouveau projet présente une connectivité entre espaces verts légèrement supérieure à sa version précédente c’est-à-dire que, globalement, plus d’espaces verts du réseau se trouvent à moins de 200 mètres d’un autre espace vertLes espaces verts englobent les jardins et domaines privés, les parcs et forêts publics, les espaces verts liés à l infrastructure ferroviaire et aux routes, les friches, les zones agricoles, les zones récréatives et les cimetières. ou élément linéaire du réseau.
Leviers de mise en œuvre du maillage vert
Le plan régional de développement constitue un plan d’orientation qui traduit la vision politique du développement de la ville. Il n’a cependant qu’une valeur indicative contrairement au plan régional d’affectation du sol (PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte.), à valeur règlementaire, qui fixe les affectations possibles sur le territoire et les prescriptions s’appliquant à chaque zone.
Au niveau du PRAS, le maillage vert se traduit uniquement par l’affectation de certaines parties du territoire en zones vertes de différents types (voir focus consacré aux sites semi-naturels et espaces verts protégés) et, pour les autres affectations, par des prescriptions relatives à la verdurisationActe volontaire visant à réintroduire de la végétation dans des zones qui en sont dépourvues.. La réalisation d’espaces verts est ainsi autorisée sans restriction dans toutes les zones même si, en pratique, cela s’observe rarement. Par ailleurs, les projets de construction portant sur une superficie au sol de plus de 5.000 m² doivent inclure au moins 10% d’espaces verts (…). Dans certaines zones stratégiques (zones d’intérêt régional), le PRAS impose également la réalisation d’une superficie donnée d’espaces verts. Si, de manière générale, les zones vertes du PRAS sont relativement bien protégées, des exceptions sont néanmoins possibles dans le cas de projets d’utilité publique. Par ailleurs, certaines zones affectées en zone verte sont, dans les faits, parfois peu verdurisées (cf. certains cimetières et zones de sport).
Des cartes relatives à la réalisation du maillage vert ou du maillage écologique figurent dans les plans régionaux de développement (cartes « cadre de vie ») ainsi que dans le projet de plan nature.
Cartes « Cadre de vie » du projet de PRDD : priorités du maillage vert
Source : Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, 2013 (voir https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/181105_cdc.pdf)

La carte des “zones de verdoiement” découpe le territoire bruxellois en 3 zones concentriques, à savoir, en partant du centre :
- A : Zone de verdoiement prioritaire
- B : Renforcement du caractère vert des intérieurs d’îlots
- C : Protection de la ville verte de seconde couronne
En fonction de la zone dans laquelle ils s’implantent, les projets urbanistiques doivent donner la priorité à l’une ou l’autre fonction du maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce.. En zone A, dans la partie centrale et dense de Bruxelles, il existe un déficit important d’espaces verts publics et privés alors que la densité d’habitants est forte. L’objectif est d’y créer, autant que possible, de nouveaux espaces verts mais également, plus généralement, d’améliorer la qualité de l’espace urbain par la plantation d’arbres en voiries ou la mise en valeur des espaces résidentiels, des intérieurs d’îlots, des toitures plates ou des façades. Au niveau de la seconde couronne, en zone C, la volonté est de maintenir le caractère vert et la qualité de l’environnement du tissu bâti et ce, malgré les processus de densification. Pour la zone B, en première couronne, l’objectif est de préserver et renforcer le caractère vert des intérieurs d’îlots.
La carte « Cadre de vie » propose une planification du maillage vert et localise les différents éléments constitutifs du maillage vert, à savoir :
- espaces structurants ouverts à renforcer (ces milieux ouverts, concentrés dans les zones rurales relictuelles de la périphérie ont un intérêt biologique, patrimonial, paysager et récréatif élevé);
- continuités vertes, promenade verteParcours paysager, destiné à la mobilité douce, reliant les espaces verts naturels et semi-naturels de seconde couronne. Elle permet de faire le tour complet de la Région sans quitter un itinéraire sécurisé et balisé. et espaces verts du PRASLe Plan régional d'Affectation des Sols est l'un des outils majeurs de la politique d'aménagement du territoire régional. Il comprend des prescriptions générales pour l'affectation des sols, des cartes délimitant des zones d'affectation et des prescriptions particulières par zone (notamment pour la protection des espaces verts). Il constitue en outre la référence légale pour l'octroi des permis d'urbanisme, de primes à la rénovation, etc. Il transcrit par ailleurs les objectifs opérationnels du PRD en carte. existants, à préserver;
- nouveaux espaces verts, connexions piétonnes et cyclables, à créer ou à étudier;
- voiries régionales dont le caractère vert doit être renforcé;
- parcs à rénover;
- pôles récréatifs régionaux, existants ou à créer;
- zones de protection et de revalorisation des sites semi-naturels (sites présentant une grande valeur patrimoniale, sociale et écologique qu’il convient de protéger et revaloriser dans un contexte de densification du logement);
- zones de renforcement de la connectivité du réseau écologique (essentiellement localisées entre les zones Natura 2000);
- axes transrégionaux de coopération paysagère.
Notons également qu’une carte relative au réseau écologique bruxellois est incluse dans le projet de plan nature.
En pratique, la mise en œuvre du maillage vert s’appuie sur différents leviers, en particulier:
- planification, aménagement, rénovation et gestion d’espaces verts (parcs mais aussi places et voiries verdurisées) et bleus par les instances publiques suivant les orientations du PRD et du projet de PRDD (notamment dans le cadre des « contrats de quartiers durables », de l’élaboration de schémas directeurs, de permis de lotir, etc. ) ;
- procédure de délivrance de permis d’urbanisme (pour la construction d’un nouveau quartier, le réaménagement de voiries ou de places, la construction ou l’extension d’un bâtiment, etc.) :
- obligation des maîtres d’ouvrage de respecter le cadre règlementaire imposé par le PRAS (ou, le cas échéant, le plan particulier d’affectation du sol) et le règlement régional d’urbanisme (règles en matière de toitures vertes et d’imperméabilisation des sols) ;
- intervention de Bruxelles environnement comme instance d’avis (sur base des orientations du PRD et du projet de PRDD)
- possibilité (prévue par le Code bruxellois d’aménagement du territoire ou COBAT) d’imposer des charges d’urbanisme qui peuvent notamment porter sur la réalisation, la transformation ou la rénovation d'espaces verts.
- apport d’expertise de Bruxelles Environnement sur les aspects liés par ex. à l’aménagement d’espaces verts ou à la gestion de l’eau dans le cadre de projets urbanistiques ou immobiliers développés par des pouvoirs publics ou des promoteurs (sur base d’une sollicitation comme instance d’avis ou de manière proactive par prise de contact) ;
- acquisitions foncières de nouveaux terrains par la Région ou conclusion de baux emphytéotiques pour la création de nouveaux espaces verts concourant à la réalisation du maillage vert ;
- possibilité de recourir à l’article 66 de l’ordonnance nature qui permet au Gouvernement d’adopter des arrêtés particuliers de protection et des mesures d'encouragement pour le maintien, la gestion et le développement de biotopes urbains ainsi que des éléments du paysage qui (…) sont essentiels à la migration d'espèces sauvages et améliorent la cohérence écologique du réseau Natura 2000 et du réseau écologique bruxellois ;
- apport d’expertise ou établissement de contrats et conventions pour la reprise en gestion d’espaces verts par Bruxelles Environnement visant à assurer une gestion plus écologique de certains espaces verts gérés par ex. par des communes, sociétés de logement (stations Natura 2000), Infrabel (e.a. talus de chemins de fer), Bruxelles mobilité (bermes centrales et bordures de voiries), propriétaires privés (terrains localisés en zones Natura 2000), Ministère de la défense (terrains militaires), etc. ;
- octroi de primes communales ou régionales (par ex. pour la réalisation de toitures vertes, la verdurisationActe volontaire visant à réintroduire de la végétation dans des zones qui en sont dépourvues. de façades ou l’amélioration des intérieurs d’îlots par démolition d’annexes ou perméabilisation du sol) ;
- appels à projets encourageant des initiatives citoyennes en lien avec la verdurisation des quartiers ou le développement de potagers collectifs (soutien financier et technique) ;
- sensibilisation et communication (publication d’un « vade mecum » sur le maillage jeux par ex.) ;
- mise en place de processus participatifs lors de la conception ou de la rénovation de certains espaces verts.
À télécharger
Fiches documentées
Thème « Occupation des sols et paysages bruxellois »
- n°6. Le maillage vert
- n°13. Analyse des surfaces non bâties en Région de Bruxelles-Capitale par interprétation d’images satellitaires (.pdf)
- n°14. Espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection (.pdf)
Thème « L’eau à Bruxelles »
Thème « Contexte bruxellois »
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Le maillage jeu
- Focus : Les potagers urbains
- Focus : Plans pluriannuels
- Focus : Fragmentation et isolement des espaces verts
- Focus : Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise
- Focus : Espaces verts : accessibilité au public
- Indicateur : Les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement
- Indicateur : Sites semi-naturels et espaces verts protégés
- Focus : La carte d'évaluation biologique
- Focus : Couverture végétale
- Focus : Sport et espaces verts
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
- BRUXELLES ENVIRONNEMENT, BRAT et L’ESCAUT 2015. « Le jeu dans la ville - Pour un maillage jeux à Bruxelles », étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 122 pp. (.pdf)
Etudes et rapports
- AGORA 2011. « Etude sur le maillage vertProgramme fondé sur la protection et la création des espaces verts et l'établissement de liens physiques entre eux, qui vise, outre la préservation du patrimoine naturel et l'accroissement de la biodiversité, à rééquilibrer les disparités régionales au niveau de la verdurisation et de la répartition des espaces verts publics, à améliorer les qualités paysagères et à promouvoir la mobilité douce. dans le cadre du plan régional de développement durableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine. (PRDD) », rapport intermédiaire - étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 1 : approche générale », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 96 pp. (.pdf)
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 2 : Etude de conception - Continuité Cureghem (L28), connexion station Jacques Brel - Cureghem », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 18 pp. (.pdf)
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 2 : Etude de conception - Continuité Fleuriste, connexion Bockstael - parc de la Senne - Jardins du Fleuriste », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 23 pp. (.pdf)
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 2 : Etude de conception - Continuité Foyer Jettois, connexion Parc de la Jeunesse - Tour&Taxis », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 16 pp. (.pdf)
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 2 : Etude de conception - Continuité Van Praet, connexion Flandre (Strombeek-Bever) -Canal-Schaerbeek », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 18 pp. (.pdf)
- AGORA 2014. « Maillage vert - PRDD, Région de Bruxelles-Capitale, phase 2 : volet opérationnel - partie 2 : Etude de conception - Continuité senne (sud), connexion Promenade verte - Gare du midi », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 30 pp. (.pdf)
- BRAT 2009. « Inventaire des espaces verts et espaces récréatifs accessibles au public en Région de Bruxelles-Capitale », étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 40 pp. + annexes (.pdf)
- BRAT et RUIMTECEL 2009. « Etude pour un redéploiement des aires ludiques et sportives en Région de Bruxelles-Capitale », étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 49 pp. (.pdf)
- BRUXELLES ENVIRONNEMENT, BRAT et L’ESCAUT 2015. « Le jeu dans la ville - Pour un maillage jeux à Bruxelles », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 122 pp. (.pdf)
- MICHEL DESVIGNE PAYSAGISTE 2011. « Développement des sites d’espaces publics dans la zone Tour&Taxis - Note de synthèse d’un marché d’études urbanistiques et paysagères », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 22 pp. (.pdf)
- MICHEL DESVIGNE PAYSAGISTE 2011. « Développement des sites d’espaces publics dans la zone Tour&Taxis - Rapport bilingue », Étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 161 pp. (.pdf)
- SUM RESEARCH 2015. « Plan directeur interrégional pour Neerpede - Vlezenbeek - Saint Anna-Pede », Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement et de la Vlaamse Landmaatschappij, 110 pp. (.pdf)
- SUM RESEARCH 2015. « Plan directeur interrégional pour Neerpede - Vlezenbeek - Sint Anna-Pede n°2 : Rapport phase 2 - VISION », Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement et de la Vlaamse Landmaatschappij, 38 pp. (.pdf)
- SUM RESEARCH 2015. « Plan directeur interrégional pour Neerpede - Vlezenbeek - Sint Anna-Pede n°3 : Rapport phase 3 - PLANS D'ACTION», Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement et de la Vlaamse Landmaatschappij, 138 pp. (.pdf)
- VAN DE VOORDE T., CANTERS F. ET CHEUNG-WAI CHAN J. 2010. « Mapping update and analysis of the evolution of non-built (green) spaces in the Brussels Capital Region - Part I & II», cartography and GIS Research Group - department of geography (VUB), Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 35 pp. (.pdf) (en anglais uniquement)
Plans et programmes
Liens utiles
Surveillance des espèces
Indicateur - Actualisation : janvier 2023
Quelles espèces d’animaux, de plantes, de champignons et de lichens sont présentes en Région bruxelloise? Où sont-elles localisées? Sont-elles rares ou fréquentes? Des espèces disparaissent-elles et, a contrario, d’autres apparaissent-elles ? Lesquelles sont exotiques? Pour répondre notamment à ces questions, la faune et la flore bruxelloises font l’objet d’une surveillance et d’un suivi scientifiques. Les données collectées contribuent à l’élaboration des politiques et mesures de gestion de la nature. Malgré son contexte urbain et sa taille limitée, la Région bruxelloise abrite une biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). relativement importante pour certains groupes.
Une surveillance et un suivi scientifique en support à la gestion de la biodiversité
La surveillance et le suivi de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). font partie des missions de Bruxelles Environnement.
Dès 1992 le ‘Réseau d’information et de surveillance de l’évolution de l’état de l’environnement par des bioindicateurs’ a été lancé par Bruxelles Environnement. Depuis, la répartition et les exigences écologiques de dizaines de groupes d’espèces ont été étudiées.
Cette mission repose essentiellement sur des inventaires et des études dont la réalisation est confiée, via des marchés publics, à des universités et instituts de recherche ou, via des subsides, à des associations de protection et de conservation de la nature.

Les données collectées dans ce cadre répondent à divers objectifs :
- répondre aux obligations internationales et bruxelloises liées à la surveillance de la nature et aux rapportages qui s’y rapportent (notamment dans le cadre des directives Natura 2000 et Oiseaux, de l’ordonnance relative à la conservation de la nature, etc.) ;
- contribuer à mettre en évidence les changements intervenant dans l’environnement ;
- élaborer et évaluer les politiques et mesures de gestion en matière de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). ;
- informer et sensibiliser le public par rapport aux enjeux liés à la biodiversité.
Afin de rationaliser ses divers besoins en informations et ses initiatives de suivi relatifs à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., Bruxelles Environnement a développé en 2009 une stratégie de monitoring pour le suivi de la biodiversité en Région de Bruxelles-Capitale. Cette stratégie a été actualisée en 2020 pour tenir compte des évolutions récentes en matière de besoins, techniques et méthodes de recherche ainsi que de données disponibles.
Par ailleurs, en application de l’ordonnance Nature (art.15 §1er), un arrêté établissant un schéma de surveillance de l'état de conservation des espèces et habitats naturels présents en Région de Bruxelles-Capitale a été adopté en 2018.

Depuis 2009, Bruxelles Environnement centralise au niveau d’une seule base de données les données dont elle dispose sur les espèces observées en Région bruxelloise. Cette base de données constitue un important point d’appui pour la politique bruxelloise en matière de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)..
De nombreux inventaires et atlas de la flore et de la faune bruxelloises
Cette fiche se rapporte spécifiquement aux inventaires et suivis de groupes d’espèces effectués à l’échelle de la Région bruxelloise.
D’autres dispositifs de surveillance en lien avec la biodiversité sont présentés par ailleurs dans divers documents constitutifs des rapports sur l’état de l’environnement bruxellois, en particulier ceux relatifs:
- à la qualité biologique des cours d’eau et étangs ;
- à l’état sanitaire des hêtres et chênes en forêt de Soignes ;
- à l’évolution de l’avifaune ;
- à l’état de conservation de certaines espèces visées par les directives Habitats et Oiseaux (voir focus sur l’état de conservation des espèces et focus sur le Lucane cerf-volant) ;
- aux espèces exotiques envahissantes ;
- à la surveillance des habitats naturels ;
- au patrimoine forestier de la forêt de Soignes ;
- au suivi qualitatif et quantitatif des espaces verts (voir focus sur la couverture végétale en Région bruxelloise et focus sur la carte d’évaluation biologique de la Région bruxelloise) ;
- à la plateforme belge de partage et gestion de données d’observations naturalistes (voir focus collecte de données sur la biodiversité bruxelloise par les citoyens).
En complément, des paramètres abiotiques, tels que l’état de la nappe phréatique, sont également mesurés.
La surveillance des espèces a notamment abouti à la réalisation de plusieurs inventaires ou atlas couvrant l’ensemble de la Région bruxelloise.
Les tableaux ci-dessous présentent de manière extrêmement synthétique, pour les différents groupes taxonomiques inventoriés, les principales données quantitatives ressortant de ces études à savoir : le nombre d’espèces recensées pendant la période d’investigation sur le terrain (en distinguant les espèces indigènes des espèces introduites de façon volontaire ou accidentelle) ainsi que, lorsque les données sont disponibles, le nombre d’espèces éteintes au niveau bruxellois.
L’inventaire des espèces localement éteintes repose sur des données historiques (anciens relevés floristiques ou faunistiques, archives, anciens herbiers ou boîtes à insectes, etc.).
La période prise en compte, variable selon les études, est indiquée dans les tableaux ci-dessous. Pour les poissons, les données sont issues de 5 campagnes de mesures effectuées dans le cadre de l’évaluation de la qualité biologique des cours d’eau et étangs bruxellois (voir fiche documentée « Poissons »).



Au-delà des quelques chiffres présentés dans les tableaux ci-dessus, ces inventaires sont surtout intéressants du fait des analyses auxquelles ils aboutissent et qui permettent par exemple :
- d’établir des tendances par rapport à l’abondance et à la répartition spatiale des différentes espèces et de mettre en évidence les espèces les plus vulnérables ;
- d’identifier les sites les plus intéressants d’un point de vue biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). ;
- de recenser l’implantation de nouvelles espèces, que celle-ci soit le fait de l’intervention humaine ou résultant d’un processus naturel (suite par ex. aux changements climatiques) ;
- d’identifier (ou de contribuer à identifier) les facteurs à la base des évolutions constatées.
Ces études, généralement très riches en informations et nuancées quant au constat, peuvent difficilement être résumées en quelques lignes. Pour de plus amples informations, les lecteurs intéressés peuvent se reporter aux divers documents disponibles on-line (publications dans leur intégralité ou synthèses, voir liens ci-dessous vers les différents documents).
Certains groupes taxonomiques sont bien représentés sur le territoire bruxellois
Une comparaison des données présentées ci-dessus avec un inventaire des espèces établi par la DG statistique en 2017 (SPF Economie) montre qu’environ deux tiers des espèces de mammifères et d’odonates (libellules et demoiselles) présentes en Belgique sont également présentes en Région bruxelloise. Pour les groupes des oiseaux, amphibiens, orthoptères (criquets et sauterelles) et plantes vasculaires, cette proportion est de l’ordre de 40 à 50%.
En ce qui concerne les abeilles, 381 espèces ont été dénombrées en Belgique dont 45 sont aujourd’hui éteintes à l’échelle du pays (Liste rouge des abeilles de Belgique, 2019). La Région bruxelloise compte de l’ordre de 60% de l’ensemble des espèces contemporaines présentes en Belgique.
Ces pourcentages sont particulièrement élevés compte tenu de la petite taille du territoire bruxellois et de son caractère extrêmement urbanisé. Ce constat positif doit néanmoins être nuancé dans la mesure où un certain nombre d’espèces sont rares, voire très rares.
En revanche, avec moins d’un tiers d’espèces présentes, les reptiles, papillons diurnes et poissons sont nettement moins représentés en Région bruxelloise.
206 espèces d’abeilles sauvages présentes en Région bruxelloise
Le premier atlas des abeilles sauvages de la Région bruxelloise (2020) établit une liste de 248 espèces d’abeilles sauvages observées entre 1841 et 2020 sur le territoire régional.
Parmi celles-ci, 42 espèces (17%) sont considérées éteintes à l’échelle régionale (37 non observées depuis 1990, 5 depuis 2004). Parmi les 206 espèces encore présentes, près de 60% sont estimées dans une situation favorable (non menacé ou en expansion) et près de 40% dans une situation défavorable (vulnérable ou en danger). Les espèces en expansion sont dans la plupart des cas des observations isolées d’espèces qui n’avaient jamais été observées dans les données historiques. Animal d’élevage considéré éteint à l’état sauvage, l’abeille mellifère ou domestique, est la 249ème espèce d’abeille bruxelloise et n’est pas menacée sur le territoire.

Identifiée comme l’un des sites naturels les plus riches de Belgique, la fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée. Josaphat compte 127 espèces, dont 4 trouvées exclusivement dans ce site.
Depuis 2001, 2 espèces de mammifères terrestres absentes depuis des décennies ont à nouveau été observées et 3 nouvelles espèces de chauves-souris se sont implantées
En ce qui concerne les mammifères, une comparaison entre les 2 atlas ainsi que l’analyse des données collectées dans le cadre du suivi des populations bruxelloises de chauve-souris montrent que 2 espèces observées durant la période 1909-2000 n’ont plus été observées depuis la fin des années ‘80, à savoir : la Barbastelle (Barbastella barbastellus, espèce de chauve-souris) et la Loutre d’Europe (Lutra lutra).
Depuis 2001, 7 espèces qui n’avaient pas été observées auparavant ont été inventoriées :
- 5 espèces indigènes dont 3 espèces de chauve-souris: le Castor européen (Castor fiber), le Sanglier (Sus scrofa), le Verspertilion bicolore (Verspertilio murinus), le Pipistrelle de Kulh (Pipistrellus kuhlii) et l’Oreillard gris (Plecotus austriacus) ;
- 2 espèces non indigènes (reprises dans la liste européenne des espèces invasives, voir indicateur sur les espèces exotiques envahissantes) : le Muntjac de Chine (Muntiacus reevesi, quelques observations, un individu a été capturé en 2016) et le Raton laveur (Procyon lotor) dont la présence actuelle en forêt de Soignes n’est pas établie avec certitude.
La comparaison des 2 atlas montre que pour respectivement 65% et 7% des espèces de mammifères présentes en Région bruxelloise, l’étendue du territoire sur lequel des observations ont été réalisées a augmenté ou est resté stable. Cette information doit néanmoins être considérée avec prudence compte tenu du fait que pour de nombreuses espèces la connaissance de leur écologie et des zones où elles sont présentes ainsi que les méthodes de détections se sont améliorées.
La richesse spécifique de chauves-souris de la Région bruxelloise est remarquable puisque 20 espèces de chauves-souris (dont une n’a plus été observée depuis une trentaine d’années), sur les 24 espèces de chauves-souris recensées à ce jour en Belgique, ont jusqu’ici été trouvées dans la Région.
Pour en savoir plus :
Le nombre d’espèces d’oiseaux nichant en Région bruxelloise reste stable mais la composition de l’avifaune évolue rapidement
L’évolution de la composition de l’avifaunePartie de la faune d un lieu constituée par les oiseaux. est rapide, tant du point de vue des espèces indigènes que des exotiques. Depuis la réalisation du dernier atlas de l’avifaune (2000-2004), des espèces se sont éteintes en tant que nicheuses certaines, le statut d’autres espèces a été revu à la baisse en « nicheur probable ». A l’inverse, de nouvelles espèces ont fait leur apparition. Des espèces qui dans l’Atlas 2000-2004 avaient été considérées comme récemment éteintes localement sont réapparues. Parmi les espèces nicheuses disparues, 2 sont exotiques (Cygne noir et Ouette de Magellan).
Les amphibiens et reptiles ont particulièrement souffert de la détérioration, destruction et fragmentation de leurs habitats
Le premier atlas de l’herpétofaunePartie de la faune constituée par les amphibiens et reptiles. de Bruxelles faisait le constat d’un déclin généralisé des espèces indigènes suite à la destruction, la détérioration et la fragmentation des milieux favorables. Six espèces indigènes sur les quatorze historiquement signalées dans la capitale étaient considérées comme éteintes. L’atlas 2004-2019, réalisé une dizaine d’années plus tard, confirme ce constat, puisque, à une exception près (la Grenouille verte), aucune des espèces considérées comme éteintes n’a pu être retrouvée, et ce, malgré une augmentation importante des connaissances.
Le phénomène de l’installation récente d’espèces étrangères à la faune bruxelloise, mis en évidence lors du premier atlas, s’est amplifié au cours des dernières années. Il concerne à la fois des espèces exotiques (au moins deux espèces de grenouilles naturalisées et diverses espèces de tortues aquatiques non naturalisées) et deux espèces néo-indigènes (espèces introduites, délibérément ou non, en Région bruxelloise mais qui sont présentes naturellement dans un territoire voisin de celui de l’aire d’introduction).
Les poissons, de retour dans la Senne depuis 2016, ont souffert en 2019
Les campagnes d’échantillonnages menées dans le cadre de l’évaluation de la qualité biologique des cours d’eau (trisannuelles) ont mis en évidence une nette amélioration de l’état de la faune piscicole au niveau de la Senne. En effet, lors des campagnes effectuées en 2007 et 2013, seul un poisson avait été capturé dans la Senne bruxelloise en 2013. Par ailleurs, aucun échantillonnage n’y avait été effectué lors de la campagne 2004 dans la mesure où la qualité de l’eau ne permettait pas d’accueillir une vie piscicole.
Ces résultats contrastent fortement avec ceux obtenus lors de la campagne de 2016 durant laquelle de l’ordre de 300 individus appartenant à 15 espèces différentes ont été recensés dans la Senne. Si l’on se réfère à la liste de référence des espèces historiquement présentes dans ce cours d’eau lorsque celui-ci n’était pas ou peu perturbé par les activités humaines, on constate que 11 espèces sur les 17 figurant dans cette liste ont été observées (parfois à une seule reprise). Parmi les espèces inventoriées en 2016 figurent des espèces écologiquement exigeantes dont, notamment, la Bouvière, espèce bénéficiant d’un statut de protection particulier dans le cadre de la législation européenne Natura 2000 (voir focus sur l’état de conservation des espèces).
Cette progression est avant tout à mettre en relation avec les efforts réalisés en matière d’épuration des eaux uséesL'épuration des eaux usées est l'élimination des déchets organiques et chimiques de l'eau jusqu'à un point permettant à la vie biologique dans les rivières, les lacs et les mers de ne pas subir les conséquences du déversement des ces eaux usées purifiées. et ce, tant en amont de Bruxelles qu’au niveau régional (voir thématique Eau et milieux aquatiques de l’état de l’environnement bruxellois).
Cette tendance positive ne s’est cependant pas confirmée lors de la dernière campagne (2019) laquelle a permis d’inventorier dans la Senne seulement une dizaine d’espèces et un nombre de spécimens largement inférieur à celui obtenu en 2013. Parmi les explications avancées figure notamment la sécheresse observée en 2019 durant laquelle le faible débit de la Senne combiné à des rejets pollués en charge organique a entrainé une chute des teneurs en oxygène dissous. La présence croissante d’une espèce invasive, à savoir le Crabe chinois, est également une explication avancée (voir indicateur sur la qualité biologique des eaux de surface) .
Les libellules et demoiselles, bioindicateurs de l’état des écosystèmes d’eaux douces
L’atlas des libellules et demoiselles (Odonates) réalisé de 2015 à 2019 pour le territoire bruxellois, a permis de répertorier 51 espèces contemporaines sur les 69 espèces observées en Belgique sur la même période. 8 espèces sont considérées comme régionalement éteintes.
A la fin du 20ème siècle, suite à la disparition ou régression de nombreuses zones humides, à la canalisation des cours d’eau et à l’aménagement des berges, à l’exploitation piscicole intensive des plans d’eau ou encore, à la pollution et eutrophisationApport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème. des cours d’eau, la Région bruxelloise n’abritait plus que 27 espèces de libellules et demoiselles. En moins de 2 décennies, l’état des populations d’odonates s’est fortement amélioré tant au niveau du nombre d’espèces observées que de leur statut de conservation. Selon les chercheurs, cette évolution est notamment liée à une amélioration générale de la qualité des eaux et de la gestion des berges, à l’augmentation des surfaces d’eau libre (cf. programme de maillage bleuLe Maillage bleu est un programme mis en œuvre depuis 1999, qui vise plusieurs objectifs : séparer les eaux usées des eaux propres afin de limiter l'apport d'eau aux stations d'épuration, restaurer certains éléments du réseau hydrographique de la Région, réaménager des tronçons de rivières, des étangs et des zones humides pour leur rendre toute leur valeur biologique, et leur faire éventuellement bénéficier de mesures spéciales de protection, et assurer la fonction paysagère et récréative de ces sites. avec remise à ciel ouvert de certains tronçons de cours d’eau) ainsi qu’à une diminution des populations excédentaires de poissons fouisseurs et herbivores. Elle démontre qu’une gestion adaptée peut très rapidement se traduire par des répercussions bénéfiques en termes de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)..
À télécharger
Fiches méthodologiques
Fiches documentées
- n°1. Les Mammifères en Région bruxelloise, 2021 (.pdf)
- n°2. Oiseaux, 2018 (.pdf)
- n°5. Les Amphibiens et Reptiles en Région bruxelloise, 2022 (.pdf)
- n°6. Plantes supérieures, 2003 (.pdf)
- n°7. Bryophytes, champignons et lichens, 2003 (.pdf)
- n°8. Poissons, 2017 (.pdf) (2023 in prep)
- n°9. Invertébrés, 2017 (.pdf)
- n°11. Lichens épiphytes, 2012 (.pdf)
- n°12. Champignons, 2013 (.pdf)
- n°23. Avifaune liée au bâti et mobilisation pour sa sauvegarde, 2022
- n° 25. Les abeilles en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
- n°26. Les chauves-souris en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Evolution de l’avifaune (2022)
- Les amphibiens et reptiles en Région bruxelloise (2022)
- Libellules et demoiselles en Région bruxelloise (2022)
- Qualité biologique des principaux cours d’eau et étangs (2022)
- Les mammifères en Région bruxelloise (2021)
- Collecte de données sur la biodiversité bruxelloise par les citoyens (« crowdsourcing ») (2021)
- Champignons et lichens (édition 2011-2012)
- Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (édition 2007-2010)
- Biodiversité : les papillons de jour (édition 2007-2008) (.pdf)
- Environnement semi-naturel et espaces verts publics bruxellois : Etat de la flore et de la faune (édition 2003-2006) (.pdf)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Les abeilles sauvages en Région de Bruxelles-Capitale, 2018 (.pdf)
- Amphibiens et reptiles en Région de Bruxelles-Capitale, 2017 (.pdf)
- Les papillons de jour en Région de Bruxelles-Capitale, 2017 (.pdf)
- Les mammifères en Région de Bruxelles-Capitale, 2017 (.pdf)
- Les champignons en Région de Bruxelles-Capitale, 2017 (.pdf)
- Oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale, 2018 (.pdf)
- Les chauves-souris – Connaître et protéger, 2019 (.pdf)
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
- Carte « Evolution de la population de papillons »
Etudes et rapports
- ADRIAENS P. 2020. “ Actualisatie van de monitoringstrategie voor de evaluatie van de natuur in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest.” Corridor cvba, étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, Nazareth, 38 p. (néerlandais uniquement)
- ALLERMEERSCH L. 2006. "Opmaak van volledige floristische inventaris van het BHG en een florakartering", étude réalisée par le Jardin Botanique National de Belgique pour le compte de Bruxelles Environnement, 322 p. (.pdf) (néerlandais uniquement)
- BECKERS, K., OTTART, N., FICHEFET, V., BECK, O., GRYSEELS, M., MAES, D. 2009. "Papillons de jour en Région de Bruxelles-Capitale (1830 - 2008): distribution et conservation", Bruxelles Environnement & Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek, Bruxelles, 157 p. (En vente auprès du Service Info-environnement de Bruxelles Environnement)
- BRABANT C., NYSSEN P., WEISERBS A. & SAN MARTIN G., 2019. “Analyse des données de monitoring et développement de critères pour l’état de conservation local des ChiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. en Région de Bruxelles-Capitale”, étude effectuée par Natagora à la demande de Bruxelles environnement
- Website Rode Lijsten in Vlaanderen (néerlandais uniquement)
- DEVILLERS P., DEVILLERS-TERSCHUREN J. 1998. “Mammifères de Bruxelles, facteurs de risque et mesures de gestion” in IBGE "Qualité de l'environnement et biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). en RBC", document de travail de l'I.R.Sc.N.B. nr. 93: 147-164.
- GRAITSON E., PAQUET A., VERBELEN D. 2022. “Atlas des Amphibiens et Reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale”, étude effectuée par Natagora, Natuurpunt & BE/LB à la demande de Bruxelles Environnement, 106 p.
- IPBES 2018. “The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Europe and Central Asia”, 892 p. (.pdf) (en anglais uniquement).
- JEUNES ET NATURE & JEUGDBOND VOOR NATUUR EN MILIEU "Atlas des orthoptères (criquets et sauterelles) de Bruxelles", étude réalisée par le groupe de travail Saltabel dans le cadre du projet SaltaBru avec le soutien de Bruxelles Environnement, publiée dans la feuille de contact n°3 (été 2006) de J&N et JNM, 11 p. (.pdf)
- JOORIS R. 2007. “Inventarisatie amfibieën en reptielen in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest”, rapport de Natuurpunt (studie 2007/3, werkgroep Hyla), réalisé pour le compte du Ministerie voor Leefmilieu, Energie en Waterbeleid et Bruxelles Environnement – département biodiversité, Mechelen, 19 p. (.pdf) (néerlandais uniquement)
- LAFONTAINE, R-M., CARPENTIER, C., GOFFETTE, J., OGER, M., MAREE S., PASAU, B., DAEMS, V., DE BOECK, B., BOECKX, A., BOON, L. & DEVILLERS, P. 2019. “Atlas des libellules de la Région de Bruxelles Capitale”. Rapport final lié à la subvention SUB/2018/IRSNB – Bruxelles Environnement (.pdf)
- LAFONTAINE R.-M., DELSINNE T., DEVILLERS P. (IRSNB) "Evolution des populations de libellules de la RBC - leurs récentes augmentations - importance de la gestion des étangs" in Les Naturalistes belges 2013, 94, 2-3-4: 33-70. (html)
- MAES D., BAERT K., CASAER J., CRIEL D., CREVECOEUR L., DEKEUKELEIRE D., GOUWY J., GYSELINGS R., HAELTERS J., HERMAN D., HERREMANS M., HUYSENTRUYT F., LEFEBVRE A., OKELINX T., STUYCK J., THOMAES A., VAN DEN BERGE K., VANDENDRIESSCHE B., VERBEYLEN G., VERCAYIE D. 2014. « De IUCN Rode Lijst van de zoogdieren in Vlaanderen », rapport de l’ Instituut voor Natuur-en Bosonderzoek (INBO.R.2014.182811), Brussel. (html) (néerlandais uniquement)
- MAES D.,VANREUSEL W., JACOBS I., BERWAERTS K., VAN DYCK H., « De IUCN Rode Lijst van de dagvlinders in Vlaanderen », rapport de l’Instituut voor Natuur-en Bosonderzoek (21), Brussel. (html) (néerlandais uniquement)
- PAQUET A. 2022. « Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale - rapport 2021 », rapport annuel effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 97 p. (.pdf) (autres années disponibles)
- STEEMAN R., ASPERGES M., BUELENS G., DE CEUSTER R., DECLERCQ B., KISZKA A., LEYSEN R., MEUWIS T., MONNENS J., ROBIJNS J., VAN DEN WIJNGAERT M., VAN ROY J., VERAGHTERT W. & VERSTRAETEN P. 2011. “Paddenstoelen in Vlaams-Brabant en het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. 1980-2009. Verspreiding en ecologie”, étude de Natuurpunt réalisée avec le soutien de Bruxelles Environnement, 725 p. (néerlandais uniquement) (En vente auprès de Natuurpunt)STIERS I., AYMERE AWOKE A., VAN WICHELEN J., BREINE J., TRIEST L., 2021. « De biologische kwaliteit van waterlopen, kanaal en vijvers in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest in 2019. Fytoplankton, fytobenthos, macrofyten, macro-invertebraten en vissen », étude VUB & INBO réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 111 pp. (seulement en néerlandais) VAN CALSTER H., BAUWENS D. 2010. “Naar een monitoringstrategie voor de evaluatie van de toestand van de natuur in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest”, étude effectuée par Instituut voor Natuur-en Bosonderzoek (INBO.R.2010.37) pour le compte de Bruxelles Environnement, Brussel, 183 p. (.pdf) (néerlandais uniquement)
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- VANDERPOORTEN A. 1997. “A bryological survey of the Brussels Capital Region”, in Scripta Botanica Belgica, vol 14, pp 1-51. (html) (anglais uniquement)
- VAN LANDUYT W., HOSTE I., VANHECKE L., VAN DEN BREMPT P., VERCRUYSSE W. en DE BEER D. 2006. “Atlas van de Flora van Vlaanderen en het Brussels Gewest”, Instituut voor natuur- en bosonderzoek, Nationale Plantentuin van België & Flo.Wer., 99 p. (.pdf) (néerlandais uniquement)
- Van Onsem S., BREINE J., TRIEST (VUB & INBO), 2017. “De biologische kwaliteit van waterlopen, kanaal en vijvers in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest in 2016”, étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 92 p. + annexes. (.pdf) (néerlandais uniquement)
- Vercayie D., Paquet A., Feys S., Willems W. & PaquET J-Y. 2020. « Zoogdierenatlas van het Brussels Gewest. 2001-2017 », rapport Natuurpunt Studie 2017/39 réalisé pour le compte de Bruxelles Environnement, Mechelen.
- VEREECKEN NJ., DE GREEF S., VERTOMMEN W., PAULY A., MOLENBERG J-M. & D’HAESELEER J., 2022. « WildBnB : Atlas des abeilles sauvages de la Région de Bruxelles-Capitale », rapport final, étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 202 p. (.pdf)
https://document.environnement.brussels/opac_css/doc_num.php?explnum_id=10747 - WEISERBS A., JACOB J.-P. 2007. « Oiseaux nicheurs de Bruxelles 2000-2004: répartition, effectifs, évolution », étude effectuée par Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, Liège, 292 p. (En vente auprès de Natagora)
- WEISERBS A., JACOB J.-P. 2005. «Amphibiens et reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale", étude effectuée par AVES et Bruxelles Environnement - IBGE, Bruxelles, 107 p. (.pdf)
Plans et programmes
Liens utiles
Evolution de l'avifaune
Focus - Actualisation : janvier 2022
Le suivi annuel des oiseaux communs permet de dégager une tendance pour la période 1992-2020 pour 41 espèces : un déclin des populations s’observe pour près de 40% d’entre elles. Pour le groupe des espèces indigènes, l’analyse des données suggère un déclin modéré sur le long terme et une tendance stable depuis 10 ans. Les oiseaux communs dont le déclin sur le long terme est le plus marqué sont des espèces nichant dans le bâti ainsi que des espèces migratrices. Une évolution globalement favorable est par contre observée pour les espèces exotiques et les corvidés.
Les oiseaux, de bons indicateurs de l’état de la biodiversité
Les oiseaux constituent de bons indicateurs de l’état de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Leur capacité de dispersion particulièrement élevée leur permet en effet de réagir rapidement aux changements qui interviennent dans l’environnement. En outre, les oiseaux sont présents dans la plupart des habitats naturels et milieux (semi)-urbanisés et sont représentés pratiquement à tous les niveaux de la chaîne alimentaire y compris aux niveaux les plus élevés (insectivores, prédateurs). Ils peuvent aussi être facilement observés.
Le suivi de l’avifaunePartie de la faune d un lieu constituée par les oiseaux. bruxelloise repose sur différents dispositifs : réalisation d’atlas inventoriant la répartition et l’abondance des oiseaux nicheurs (tous les 10-20 ans), suivis annuels de l’avifaune commune ou de groupes d’espèces ciblées (oiseaux d’eau entre autres), études scientifiques spécifiques, monitoring d’espèces d’intérêt communautaire et régional, etc. Ce travail a été jusqu’à présent essentiellement assuré par Aves, le pôle ornithologique de Natagora asbl, à la demande de Bruxelles Environnement.
Pour la période 1992-2020, un déclin est confirmé pour 40% des espèces pour lesquelles une tendance peut être mise en évidence
Le suivi annuel des oiseaux communs est organisé depuis 1992. Il se fait via la méthode des « points d’écoute » qui consiste à inventorier, au printemps, l’ensemble des oiseaux vus ou entendus pendant 15 minutes lors de deux passages en un site d’observation fixe, identique d’années en années. Cette méthode, convenant surtout aux espèces dont la manifestation territoriale se fait par le chant, permet de suivre un peu moins de la moitié de l’avifaune nicheuse bruxelloise. Les espèces non concernées sont des migrateurs qui peuvent effectuer une halte à Bruxelles pendant le printemps mais n’y nichent jamais, des espèces pour lesquelles la technique des points d’écoute est inadéquate (oiseaux d’eau, hirondelles, rapaces nocturnes…) ainsi que des nicheurs rares pour lesquels le nombre de contacts est insuffisant.
Le réseau de points d’écoute compte actuellement 114 stations représentatives de la diversité des espaces verts bruxellois mais aussi de milieux densément bâtis.
Pour la période 1992-2020, une tendance peut être mise en évidence pour 41 espèces (espèces vues ou entendues avec une fréquence suffisante soit la plupart des espèces répandues en Région bruxelloise) soit un peu moins de la moitié des espèces d’oiseaux nichant avec certitude en Région bruxelloise. Parmi celles-ci :
- 2 espèces (soit 5%) sont en fort déclin
- 14 espèces (soit 34%) sont en déclin
- 15 espèces (soit 37%) sont stables
- 8 espèces (soit 20%) sont en augmentation dont 2 exotiques (la Perruche à collier et le Pigeon biset semi domestique)
- 2 espèces (soit 5%) sont en forte augmentation dont 1 exotique (l’Ouette d’Egypte)
Rappelons que ce bilan ne concerne qu’une partie de l’avifaune essentiellement composée des espèces nicheuses les plus répandues. Un grand nombre d’espèces non suivies par la méthode des points d’écoute sont en déclin à l’échelle régionale; il s’agit le plus souvent d’espèces ayant davantage d’exigences écologiques lors de la nidification.
Le graphique ci-dessous permet d’identifier les espèces en progression, stables ou en déclin.
Tendances évolutives à long terme des espèces communes d’oiseaux (41 espèces, 3 espèces exotiques comprises) en Région bruxelloise : taux de croissance annuel moyen en % (1992-2020)
Source : Paquet A., Weiserbs A. 2021 (Natagora-Aves)

La définition des cinq catégories de tendance des populations est définie en fonction du taux de croissance annuel moyen et de la fiabilité de l’estimation (pour plus de détails, voir Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale, Rapport 2020, p. 16).
Pour en savoir plus sur le pourcentage d’évolution de l’avifaune commune depuis 1992
Les cinq espèces qui connaissent le déclin le plus important sont le Moineau domestique (perte de 96% des effectifs en 28 ans), la Tourterelle turque (perte de 86%), la Fauvette des jardins (perte de 85%), l’Etourneau sansonnet (perte de 81%) et la Fauvette grisette (perte de 80%). Parmi ces oiseaux, le Moineau domestique, l’Etourneau sansonnet et la Tourterelle turque étaient considérés comme des oiseaux très communs à Bruxelles et dans les villes en général.
Divers facteurs peuvent contribuer à expliquer le déclin de nombreuses espèces, notamment la diminution et le morcellement des espaces verts et des friches, la raréfaction des sources de nourriture (cf. forte régression des populations d’insectes, des graminées, des plantes sauvages à baies, des poulaillers, etc.), la pollution (dont les pesticides) et des zones favorables à la nidification, l’évolution climatique ou encore, la rénovation du bâti qui réduit les possibilités de nidification des espèces cavernicoles. Certaines espèces telles que le moineau ou le merle sont en outre victimes d’épizooties.
Les espèces en augmentation sont des espèces généralistes, moins exigeantes, capables de s’adapter à ce que leur offre le milieu urbain. Le Choucas des tours a multiplié ses effectifs par 15 depuis 1992. Remarquons que la population de Pies bavardes est en déclin alors qu’elle est communément perçue comme étant en augmentation.
La Mésange boréale n’est plus reprise dans le tableau car elle s’est éteinte en tant qu’espèce nidificatrice régionale. Les résultats concernant le Martinet noir, espèce très mobile, doivent être pris avec réserve et considérés comme un indice de présence globale.
Des évolutions contrastées en fonction des espèces
Pour la période 1992-2020, les oiseaux communs dont le déclin est le plus marqué sont des migrateurs et des espèces liées au bâti. Une évolution globalement favorable est par contre observée pour les espèces exotiques et les corvidés. Pour les espèces cavernicoles indigènes, la tendance est globalement stable.
Les graphiques ci-dessous mettent en évidence l’évolution de groupes particuliers d’oiseaux.
L’analyse par groupe d’espèces (MSI, Multi Species Index ou, en français, Indice Multi Espèces) repose sur une moyenne géométrique des courbes de tendance des différentes espèces d’un même groupe, le ‘poids’ de chaque espèce étant considéré comme égal aux autres alors que la taille de leur population respective peut sensiblement différer. Il est important de prendre en compte cette particularité de calcul pour tirer des interprétations correctes des tendances.
La courbe de tendance est établie sur base des fluctuations annuelles de l’indice MSI. Les deux courbes en pointillé situées de part et d’autre de cette courbe indiquent la marge d’erreur associée à la courbe de tendance. L’analyse ne prend en compte que les espèces pour lesquelles les tendances sont statistiquement significatives.
Pour les espèces communes indigènes, les résultats sont statistiquement significatifs pour la période 1992-2020 pour 33 espèces.
Tendances évolutives globales à long terme d’espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant à 33 espèces indigènes communes (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

L’analyse statistique de l’indice multi-espèces (MSI) effectué pour le groupe des espèces indigènes suggère un déclin modéré (-25% depuis 1992) sur le long terme et une tendance stable depuis 10 ans.
Au niveau européen également, le monitoring des espèces communes d’oiseaux met en évidence un déclin significatif sur le long terme.
Pour en savoir plus sur les tendances à l’échelle européenne
Ce déclin sur le long terme (25 ans) s’observe en particulier chez les espèces d’oiseaux inféodées aux espaces agricoles (SOER, 2020). Selon l’Agence européenne de l’environnement (SOER 2020), cette tendance est avant tout liée à la perte, fragmentation et dégradation des écosystèmes naturels ou semi-naturels (résultant pour une part importante de l’intensification de l’agriculture) ainsi qu’à l’urbanisation croissante des terres qui accroît notamment la pollution lumineuse et sonore. Le déclin drastique des populations d’insectes impacte également les nombreuses espèces d’oiseaux qui dépendent d’eux pour se nourrir ou nourrir leurs petits. Cette tendance a été confirmée par une récente étude qui a estimé qu’au niveau de l’Union européenne, les effectifs de 378 espèces d’oiseaux indigènes nichant en Europe (sur 445) ont globalement diminué de 16 à 18% entre 1980 et 2017. Les changements les plus importants ont été observés chez les espèces associées aux milieux agricoles et prairies, aux rivages ainsi que chez les espèces migratrices à longue distance (Burns et al. 2021).
Tendances évolutives globales à long terme d’espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant à 25 espèces forestières communes présentes en forêt de Soignes (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Entre 1992 et 2020, les effectifs des oiseaux de la forêt de Soignes suivis par la méthode des points d’écoute seraient restés relativement stables. Relativement à d’autres groupes d’espèces, tels que ceux des quartiers résidentiels ou les espèces nichant dans le bâti, les oiseaux communs de la forêt de Soignes se portent mieux. L’analyse des résultats d’écoute montre par exemple que le Merle noir résiste bien en forêt alors que ses effectifs ont fortement régressé sur le reste du territoire bruxellois.
Tendances évolutives globales à long terme des espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant aux espèces exotiques (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Le groupe des espèces exotiques est en forte croissance (+457% sur la période 1992-2020) mais semble se stabiliser ces dernières années. Ce groupe comprend la perruche à collier, la Conure jeune-veuve, la Perruche alexandre, l’Ouette d'Egypte ainsi que la Bernache du Canada.
L’Ouette de Magellan et le Cygne noir ne nichent plus à Bruxelles et sont au bord de la disparition.
Tendances évolutives globales à long terme des espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant aux espèces nichant dans les bâtiments (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Les espèces d’oiseaux nichant dans des cavités du bâti, typiques de la ‘zone grise’ de la Région bruxelloise (par opposition à la ceinture verte), sont en déclin sur la période 1992-2020 (-77%). Ce groupe comprend le Moineau domestique (en déclin important sur le long terme), l’Etourneau sansonnet (en déclin), le Rougequeue noir (en déclin), le Martinet noir (en déclin). Le Pigeon biset féral n’a pas été pris en compte dans le calcul de l’indice car il n’est pas un cavernicole strict ; cette espèce est en augmentation.
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse impressionnante de ces oiseaux familiers et emblématiques des villes : la rénovation des bâtiments éliminant les cavités anciennes (corniches, trous de boulin…), le bâti moderne laissant peu de place à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). (fer, béton et verre), la baisse globale de la biomasseEnsemble des végétaux et des animaux, ainsi que des déchets organiques qui leur sont associés. La biomasse végétale provient de la photosynthèse et constitue une source d'énergie renouvelable. en insectes (voir fiche documentée sur les invertébrés) et, en ce qui concerne les moineaux, la pénurie de graines.
Tendances évolutives globales à long terme des espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant aux espèces cavernicoles indigènes (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Les espèces cavernicoles indigènes sont en tendance stable pour les deux dernières décennies. Ce groupe comprend le Pigeon colombin, le Pic vert, le Pic épeiche, la Mésange charbonnière, la Mésange bleue, la Mésange nonnette, la Sitelle torchepot, le Grimpereau des jardins, l’Etourneau sansonnet, le Choucas des tours. Parmi ces 10 espèces, 1 est en déclin, 6 sont stables et 3 augmentent. La Mésange boréale semble au bord de l’extinction locale. Le Pic mar et le Pic noir sont trop peu abondants pour donner des tendances statistiquement significatives.
Tendances évolutives globales à long terme des espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant aux Corvidae (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Les Corvidae sont en progression (+133% à long terme). Ce groupe comprend la Corneille noire (en augmentation), le Choucas des tours (en forte augmentation), la Pie bavarde (en déclin) et le Geai des chênes (stable).
Le Corbeau freux n’apparaît pas encore dans les résultats statistiquement significatifs bien qu’il soit en train de s’établir rapidement dans la capitale. Cinq colonies, de taille variable, sont déjà dénombrées. Notons également l’observation d’un Grand corbeau volant à haute altitude au-dessus de la forêt de Soignes en mars 2017.
Tendances évolutives globales à long terme des espèces d’oiseaux communs en Région bruxelloise : indice multispécifique (MSI, Multi Species Index) se rapportant aux espèces migratrices (1992-2020)
Source : PAQUET A., WEISERBS A. 2021 (Natagora-Aves)

Le groupe des espèces migratrices, toutes insectivores (Martinet noir, Fauvette grisette, Fauvette des jardins, Pouillot fitis, Pouillot véloce) est en déclin marqué (-62%) sur le long terme mais semble montrer un léger fléchissement du déclin depuis 2007. Une partie du groupe des insectivores migrateurs est constituée d’espèces (Sylviidae) liées aux friches. Etant donné que ces dernières disparaissent progressivement suite à leur urbanisation, les Sylviidae (Fauvettes et autres) contribuent certainement à la tendance négative globale du groupe observée sur le long terme. Notons que plusieurs espèces migratrices dont les observations sont trop peu nombreuses ne sont plus prises en compte dans l’analyse de tendance.
En période de nidification, un quart des espèces d’oiseaux aquatiques sont des espèces exotiques
Selon Natagora-Aves, les recensements montrent globalement une progression de bon nombre d’espèces indigènes liées au milieu aquatique. Cette évolution serait liée à la protection partielle ou totale qui leur est accordée depuis la fin du 20e siècle ainsi qu’à la mise en œuvre de programmes de restauration écologique des milieux humides et ce, tant en Région bruxelloise que dans les régions et pays voisins. Notons à cet égard la renaturalisation de certaines berges du Rouge-Cloître avec notamment la création d’une roselière qui, malgré sa surface restreinte et sa localisation sur un site très fréquenté, attire de nombreuses espèces rares, aussi bien en période de nidification qu’en période d’hivernage.
Le suivi réalisé en période de reproduction met également en évidence la surreprésentation de certaines espèces : en 2018, les populations de Foulques macroule, d’Ouettes d’Egypte, de Bernaches du Canada et de Canards colverts représentaient à elles seules près de 80% des populations d’oiseaux d’eau communs nicheurs au niveau de la vingtaine de sites étudiés. Ce pourcentage était identique au printemps 2020 (seuls 16 sites ont pu être étudiés en raison de la crise sanitaire). Deux espèces exotiques sont en forte croissance, à savoir la Bernache du Canada et l’Ouette d’Egypte, cette dernière étant reprise sur la liste européenne des espèces exotiques envahissantes (voir indicateur Espèces exotiques envahissantes). Sur les six sites où les Bernaches du Canada et les Ouettes d’Egypte sont les plus abondantes, les populations d’espèces indigènes déclinent sensiblement. Lors du dénombrement effectué en 2020, 2 autres espèces exotiques ont été rencontrées : le Canard mandarin (Aix galericulata) et le Canard carolin (Aix sponsa). Durant la période de nidification, ces 4 espèces exotiques représentaient 25% de la richesse spécifique en oiseaux aquatiques et 33% de l’effectif global.
Bruxelles est également une région d’hivernage pour les oiseaux aquatiques. Pendant l’hiver 2019-2020, une quarantaine de sites ont été visités à 4 reprises et ont permis de dénombrer 35 espèces d’oiseaux aquatiques (au sens large) ce qui témoigne d’une riche biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)..
5 espèces de pics présentes en forêt de Soignes
Les pics sont des bio-indicateurs reconnus de la santé et de la maturité du milieu forestier. Selon leur espèce, ils requièrent en effet des habitats incluant la présence de très vieux arbres et à gros diamètre, de bois mort, de lichens, de lisières, etc. 5 espèces de pics nichent en forêt de Soignes (Pic épeiche, Pic épeichette, Pic vert, Pic noir, Pic mar). Le Pic cendré, espèce rarissime en Belgique - disparu de la forêt de Soignes à la fin du 19e siècle et en déclin marqué au niveau européen -, y a été également récemment cantonné 2-3 ans. Avec 5 à 6 espèces de pics, la forêt de Soignes est parmi les forêts les plus riches de Belgique en Picidae. Une telle biodiversité est un fait peu commun en Europe occidentale et témoigne de la qualité écologique grandissante de la forêt de Soignes.
Une nidification d’hirondelles de rivage observée le long du canal après plus de 40 ans d’absence
3 espèces d’hirondelles sont considérées comme « espèces d’intérêt régional » en vertu de l’ordonnance Nature.
Après un déclin drastique entre 1992 et 2002 en tant qu’espèce nicheuse, les populations d’Hirondelles des fenêtres affichent une croissance marquée passant de 33 couples en 2002 à 395 en 2020, probablement en partie suite à plusieurs campagnes de poses de nichoirs réalisées dans quelques communes bruxelloises. Autre constat positif : une croissance de la taille des deux colonies dites « naturelles » de Haren et Forest (totalité ou majorité de nids naturels en boue) est également observée. La part de nids naturels en boue (70%) continue de croître et donne à l’axe défini par la Senne et le canal un rôle moteur dans la croissance de la population bruxelloise d’Hirondelles de fenêtre. Les raisons de cette augmentation restent à étudier.
L’Hirondelle rustique (ou Hirondelle de cheminée) a fortement pâti de la disparition des espaces ruraux régionaux. Les dénombrements réalisés indiquent un effectif oscillant entre 10 et 20 couples localisés dans les zones rurales de Neerpede alors que, selon l’atlas des oiseaux nicheurs, 170 à 300 couples étaient dénombrés vers 1990.
L’Hirondelle de rivage nichait en Région bruxelloise jusque fin des années ’70 mais n’était plus observable depuis que durant sa migration. En 2021, la nidification d’au moins 10 couples et leurs petits a été observée à proximité d’un mur de nichoirs (remplis de sableParticules de sol dont la taille est supérieure à 0,05 mm) installé cette même année le long du canal à Neder-Over-Hembeek pour cette espèce qui niche dans les berges sablonneuses.
Les connaissances concernant les colonies de Martinets noirs présentes à Bruxelles s’améliorent
Une étude spécifique sur le Martinet noir (Weiserbs et al. 2020) a été menée entre 2016 et 2018 Celle-ci a permis d’améliorer les connaissances sur les préférences et habitudes de cette population en termes d’habitat et de mieux comprendre comment la préserver et tenter d’enrayer son déclin. En résumé, les auteurs de l’étude concluent à la prédominance de colonies de petite taille. Celles-ci occupent majoritairement des cavités situées sous les corniches, dans les zones d’habitations à prédominance de bâtiments mitoyens, situées le long de voiries relativement étroites.
Un protocole d’échantillonnage a également été défini afin de mettre en place un suivi routinier à l’échelle régionale.
Des données concernant les colonies et leur effectif sont disponibles dans la fiche documentée portant sur l’avifaunePartie de la faune d un lieu constituée par les oiseaux. liée aux espaces bâtis.
Parmi 7 espèces d’oiseaux suivies dans le cadre de la législation Natura 2000, 5 ont été évaluées en état de conservation favorable
En application des mesures de conservation imposées pour les sites Natura 2000, un monitoring de certaines espèces animales et d’habitats naturels est effectué. Dans ce cadre, l’état de conservation de 7 espèces d’oiseaux présentes en Région bruxelloise et qui figurent à l’annexe I de la directive Oiseaux (espèces considérées comme plus particulièrement menacées et dont environ 70 nichent, hivernent ou sont de passage en Belgique) a été évalué en 2016.
L’état local de conservation a été évalué comme favorable pour 5 espèces d’oiseaux, à savoir :
- la Bondrée apivore présente en forêt de Soignes ;
- le Faucon pèlerin présent sur différents sites couvrant l’entièreté du territoire bruxellois ;
- le Martin-pêcheur présent sur différents sites couvrant l’entièreté du territoire bruxellois ;
- le Pic noir présent en forêt de Soignes ;
- le Pic mar présent en forêt de Soignes.
Il a par contre été évalué comme défavorable pour 2 espèces qui sont observées sporadiquement dans la Région : l’Engoulevent d’Europe et la Grande aigrette (pour plus de détails, voir focus Etat de conservation des espèces couvertes par les directives « Habitats » et « Oiseaux »).
Le maintien, voire la progression, de ces espèces au niveau régional impliquent la sauvegarde de leurs biotopes (présence de vastes clairières et zones sablonneuses en forêt de Soignes, forêt diversifiée incluant chênes et pins, maintien d’arbres vieux ou morts et d’arbres à cavités, zones humides avec berges abruptes et dégagées, campagnes riches en haies et prés…).
En 2013, en application de la directive Oiseaux imposant notamment un monitoring, une estimation de l’effectif et des tendances concernant les espèces nicheuses a été effectuée par les 3 Régions pour contribuer à l’élaboration d’un rapport établi à l’échelle nationale. Il en ressort que 107 espèces d’oiseaux ont niché en Région bruxelloise durant la période 2000-2012 (dont 11 non indigènes) soit près de 60% du total des espèces nicheuses de Belgique. Les données disponibles permettent de mettre en évidence une stabilité ou une croissance des populations bruxelloises pour 50% des espèces et une régression pour 20% d’entre elles. Par ailleurs, selon ce rapport, 5 nouvelles espèces d’oiseaux nicheuses se seraient implantées entre 2000 et 2012 alors que 6 se seraient éteintes au niveau local.
Le dernier atlas des oiseaux nicheurs (2000-2004) a mis en évidence de profonds changements : réduction du nombre moyen d’espèces par km2, disparition de nombreuses espèces, progression des espèces exotiques…
Le dernier atlas des oiseaux nicheurs de la Région bruxelloise, couvrant la période 2000-2004, a permis de recenser 103 espèces ce qui correspond à près de la moitié des espèces nichant en Belgique. La nidification a été établie pour 89 d’entre elles et est considérée comme probable pour les autres. Ces 103 espèces, incluent 11 espèces non indigènes et 7 qui se sont éteintes localement ou étaient au seuil de l’extinction durant la réalisation de l’atlas Parmi ces espèces, seules 16 peuvent être considérées comme abondantes. Il s’agit essentiellement d’espèces opportunistes capables de s’adapter au milieu urbain (certains passereaux, Pigeons ramiers, Corneilles noires…), les espèces ayant davantage d’exigences écologiques étant le plus souvent rares.
L’analyse des données historiques couvrant la Région bruxelloise a permis aux auteurs de l’atlas de mettre en évidence de profonds changements, tant au niveau des densités de nidification que de la composition des espèces :
- le nombre moyen d’espèces par km2 s’est réduit, passant de 36,1 en 1989-1991 à 33,7 en 2000-2004 ;
- 14 espèces ont récemment disparu ou quasi disparu au niveau régional et, plus largement, à l’échelle du Brabant ;
- une quinzaine d’espèces inféodées aux milieux ouverts et semi-ouverts (champs, friches…) ont disparu entre 1944 et 2004 ;
- le nombre d’espèces d’oiseaux nicheurs non indigènes progresse fortement et les populations de certaines espèces exotiques augmentent de façon exponentielle (perruches).
Ces tendances négatives sont quelque peu tempérées par la résurgence ou l’émergence d’oiseaux nicheurs remarquables (Autour des palombes, Pic mar, Faucon pèlerin) ainsi que par l’augmentation de plusieurs espèces indigènes qui profitent des biotopes plus favorables ou plus fréquents (notamment les parcs et jardins), de mesures de gestion des milieux naturels plus adéquates ou de mesures de protection.
Depuis la réalisation de l’atlas, 7 nouvelles espèces indigènes n’ayant auparavant jamais niché - du moins avec certitude - en Région bruxelloise se sont implantées : Bruant des roseaux (2009), Corbeau freux (2010), Pouillot siffleur (2011), Tarier pâtre (2013), Rougequeue à front blanc (2013), Pipit des arbres (2014), Canard chipeau (2015). La plupart de ces espèces ont des effectifs réduits ou sont irrégulières. 9 autres espèces ont tenté de nicher, voire ont peut-être niché (nidification possible mais non certaine). A l’inverse, 8 espèces se sont éteintes régionalement en tant qu’espèce nicheuse certaine : Hypolaïs ictérine, Cygne noir (espèce exotiqueDésigne une espèce qui n'était pas présente à l'origine dans les zones où on la trouve maintenant, et dont la présence est attribuable directement ou indirectement à l'activité humaine. Opposée à espèce indigène.), Ouette de Magellan (espèce exotique), Faucon hobereau, Perdrix grise, Moineau friquet, Bec-croisé des sapins, Linotte mélodieuse. Compte tenu de la disparition de 8 espèces et de l’apparition de 7 espèces nouvelles, le nombre d’espèces nicheuses certaines est passé de 89 (2000-2004) à 88 (2005-2017) (Paquet A et Weiserbs A. 2018).
À télécharger
Fiches documentées
- n°2. Oiseaux (.pdf)
- n°3. Les passereaux en forêt de Soignes (.pdf)
- n°4. Les oiseaux exotiques (.pdf)
- n°14. Biodiversité : monitoring des espèces (.pdf)
- n°16. Espèces exotiques invasives : évolution et gestion (.pdf)
- n°18. Etat local de conservation des espèces des directives habitats et oiseaux en Région bruxelloise (.pdf)
- n°23. Avifaune liée au bâti et mobilisations pour sa sauvegarde (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
- Carte « Moineaux de Bruxelles »
- Carte « Martinets de Bruxelles »
- Les oiseaux de la Région de Bruxelles-Capitale, 2018 (.pdf)
Etudes et rapports
- AGENCE EUROPEENNE DE L’ENVIRONNEMENT 2019. « The European environment - state and outlook 2020 - Knowledge for transition to a sustainable Europe", 499 p (en anglais uniquement)
- BELGIQUE 2013. «National summary for 2008-2012 for Article 12, Belgium », rapportage belge dans le cadre de la directive Oiseaux (79/409/EEC) et Habitats (92/43/EEC), 23 p. (.pdf) (en anglais uniquement)
- BURNS F., EATON M., BURFIELD J., KLVAŇOVÁ A., ŠILAROVÁ E., STANEVA A., GREGORY R 2021. "Abundance decline in the avifauna of the European Union reveals cross-continental similarities in biodiversity change"; in Ecology and Evolution 2021; 11:16647-16660. (.pdf) (en anglais uniquement)
- IPBES 2018. "The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Europe and Central Asia", 892 p. (pdf) (en anglais uniquement).
- PAQUET A., WEISERBS A. 2021. « Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale - rapport final 2020 », rapport effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 78 p. (.pdf)
- PAQUET A., WEISERBS A. 2019. « Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale - rapport final 2018 », rapport effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 75 p. (.pdf)
- PAQUET A., WEISERBS A. 2018. « Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale - rapport final 2017 », rapport effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 94 p. (.pdf)
- PAQUET A., WEISERBS A. 2018. « Oiseaux rares observés à Bruxelles en 2007-2017. Oiseaux de Bruxelles n°6 » étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 pages. (.pdf)
- PAQUET A., WEISERBS A. 2017. « Monitoring des populations d’oiseaux en Région de Bruxelles-Capitale - rapport final 2016 », rapport effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 50 p. (.pdf)
- PAQUET A., WEISERBS A. 2016. « Inventaire et surveillance de l’avifaune à Bruxelles : rapport final 2015 », rapport effectué par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 45 p. (.pdf)
- WEISERBS A., PAQUET A., WAUTERS M., SEVRIN D. 2020. "Population et habitat du Martinet noir Apus apus en Région de Bruxelles-Capitale", in AVES, 57/2.(.pdf)
- WEISERBS A. 2016. « Le point sur les oiseaux nicheurs - Oiseaux de Bruxelles n°5», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 pages. (.pdf)
- WEISERBS A, GOSSE D., PAQUET J.Y. 2014. « Inventaire et surveillance de l’avifaune - Rapport final 2013 », étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 72 p. (.pdf)
- WEISERBS A, PAQUET J.Y, GOSSE, ALVARES M.C. 2013. « Inventaire et surveillance de l’avifaune - Rapport final 2012 », étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 85 p. (.pdf)
- WEISERBS A. 2013. « Statut des oiseaux Natura 2000 à Bruxelles - Oiseaux de Bruxelles n°4», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 p. (.pdf)
- WEISERBS A., LEBEAU O., PAQUET J.-Y. 2012. « Inventaire et surveillance de l’avifaune : rapport final 2011 », rapport effectué par Département Etudes Aves Natagora pour le compte de Bruxelles Environnement, 65 p. (.pdf)
- WEISERBS A. 2012. « Du martinet à Bruxelles - Oiseaux de Bruxelles n°3», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 p. (.pdf)
- WEISERBS A 2010. « Oiseaux communs de Bruxelles - Cartographie des tendances - Oiseaux de Bruxelles n°2», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 p. (.pdf)
- WEISERBS A. & PAQUET J.-Y. 2009. « Oiseaux communs de Bruxelles - Evolution 1992-2008 - Oiseaux de Bruxelles n°1», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 p.(.pdf)
- WEISERBS A. & JACOB J.-P. 2007. « Oiseaux nicheurs de Bruxelles 2000-2004: répartition, effectifs, évolution », étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 292 p. (en vente auprès de Natagora)
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Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux"
Focus - Actualisation : janvier 2018
Une évaluation de l’état de conservation, à l’échelle bruxelloise, de 12 espèces animales protégées par les directives « Habitats » ou « Oiseaux » a récemment été réalisée. Sur base des données d’observation disponibles, 7 de ces espèces ont été jugées dans un état de conservation favorable. Il s’agit de 5 espèces d’oiseaux (Bondrée apivore, Pic noir, Pic mar, Faucon pèlerin et Martin-pêcheur) et de 2 insectes (Lucane cerf-volant et Spinx de l’épilobe). Par ailleurs, pour une espèce de poisson (Bouvière), l’état de conservation a été jugé défavorable pour les populations établies au niveau de la Senne et du canal mais a par contre été jugé favorable pour les populations de la Woluwe et de ses étangs.
Un instrument pour évaluer à l’échelle bruxelloise l’état de conservation d’espèces protégées par les directives « Habitats » et « Oiseaux »
Les directives « Habitats » (92/43/CE) et « Oiseaux » (2009/147/CE) imposent aux Etats membres d’évaluer régulièrement l’état de conservation et les tendances de certaines espèces considérées comme étant en danger, vulnérables ou rares ou qui vivent dans des milieux très spécifiques.
Dans ce cadre, Bruxelles Environnement s’est attelé à développer une méthodologie lui permettant d’évaluer l’état local de conservation, à l’échelle bruxelloise, des espèces animales visées par ces deux directives et présentes sur le territoire régional (à l’exception des chauves-souris qui font l’objet d’un suivi spécifique). Ce projet répond à un besoin de disposer d’un instrument qui pourra servir de base pour déterminer, conjointement avec les autres Régions et Etats concernés, l’état de conservation de ces espèces à l’échelle de la zone biogéographique atlantique (pour les espèces autres que les oiseaux) - dont fait partie la Région bruxelloise - ou de la Belgique (pour les oiseaux) et de répondre ainsi aux obligations de rapportage imposées par les directives. La méthodologie se base par ailleurs sur le cadre d’évaluation établi pour la Flandre, excepté pour 2 espèces (Lézard des murailles et Sphinx de l’épilobe) pour lesquelles ce cadre n’existait pas encore.
L’état local de conservation d’une espèce correspond à l’état de conservation établi au niveau d’une population ou de l’habitat d’individus qui interagissent entre eux au niveau local. Les critères d’évaluation utilisés sont la situation de la population (densité de population, présence de juvéniles, etc.) et la qualité de l’habitat. Ces critères sont évalués concrètement à l’aide d’indicateurs mesurables qui diffèrent selon les espèces considérées. Contrairement aux évaluations établies au niveau de la région biogéographique ou de l’Etat membre, le critère relatif à l’évolution de l’aire de répartition n’est pas pris en compte de même que les tendances (éléments non pertinents à l’échelle locale).
Chaque indicateur a reçu une évaluation (favorable/défavorable) établie en comparant les données d’observation disponibles avec des valeurs de référence issues d’études scientifiques. En l’absence de données suffisantes, l’indicateur a été évalué sur base d’un jugement d’experts ou considéré comme «situation inconnue». En principe, selon la méthodologie développée par la Commisssion européenne, l’évaluation globale est positive uniquement si tous les indicateurs sont évalués favorablement. Néanmoins, dans la mesure où cette approche apporte peu de nuances et d’informations, cette manière de procéder a été légèrement adaptée dans quelques cas. Par ailleurs, l’état de conservation est jugé inconnu si tous les indicateurs permettant d’évaluer le critère « population » ou le critère « qualité de l’habitat » sont considérés comme inconnus.
7 des 12 espèces évaluées ont été jugées dans un état local de conservation favorable
Le tableau suivant synthétise les résultats de l’évaluation de l’état local de conservation de 12 espèces animales visées par les directives Habitats et Oiseaux. Il reprend aussi une évaluation de l’importance relative, d’un point de vue écologique, des populations bruxelloises par rapport aux populations présentes dans la partie belge de la région biogéographique Atlantique (espèces visées par la directive Habitats) ou en Belgique (espèces visées par la directive Oiseaux).

L’état local de conservation s’avère favorable pour 7 espèces, à savoir :
- 5 oiseaux : Bondrée apivore, Pic noir et Pic mar (présents en forêt de Soignes), Faucon pèlerin et Martin-pêcheur (présent sur différents sites) ;
- 1 papillon : Sphinx de l’épilobe (présent sur l’ensemble du territoire) ;
- 1 insecte : Lucane cerf-volant (populations présentes dans 2 communes avec un statut favorable pour les populations de Watermael-Boitsfort mais inconnu par manque de données pour les populations d’Uccle).
Pour 1 espèce, à savoir la Bouvière (poisson), l’état local de conservation s’avère favorable seulement pour les populations présentes au niveau de la Woluwe et des étangs. Il est par contre défavorable pour les populations de la Senne et du canal.
L’état local de conservation s’avère par contre défavorable pour 2 espèces d’oiseaux : l’Engoulevent d’Europe et la Grande Aigrette. Enfin, les données disponibles concernant les populations de Lézards des murailles (site à Haren) et de Vertigo angustior (mollusque présent à Woluwé-Saint-Lambert, Hof Ter Musschen) sont insuffisantes pour évaluer leur statut de conservation.
De manière générale, on peut affirmer que les espèces qui se portent plutôt bien dans la Région sont des espèces dites « synanthropes » (c’est-à-dire liées à l’homme et à ses activités) avec une préférence pour l’environnement urbain ainsi que des espèces des massifs forestiers anciens qui trouvent dans la forêt de Soignes un biotopeAire géographique de dimensions variables, souvent très petites, offrant des conditions constantes ou cycliques aux espèces constituant la biocénose. qui leur convient.
L’évaluation réalisée a par ailleurs permis d’estimer que les populations bruxelloises de Faucons pèlerins et de Lucanes Cerf-volant représentent respectivement environ 15% et 20% des populations présentes en Région atlantique belge. A ce titre, ces populations revêtent une importance particulièrement élevée. Par ailleurs, la population bruxelloise du mollusque Vertigo angustior se révèle importante pour la Région atlantique belge de par sa localisation: une disparition de cette population signifierait une réduction de l’aire de répartition de l’espèce.
Précisons toutefois que les données disponibles n’ont pas permis de statuer sur certains des indicateurs sous-tendant l’évaluation. Les résultats présentés ci‐dessus doivent dès lors être interprétés avec la prudence nécessaire.
À télécharger
Fiches documentées
- n°18. Etat local de conservation des espèces des directives habitats et oiseaux en Région bruxelloise (.pdf)
- n°2. Oiseaux (.pdf)
- n°8. Poissons (.pdf)
- n°10. Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (.pdf)
Thème « L’occupation du sol et les paysages bruxellois »
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Le lucane cerf-volant : une espèce européenne protégée (édition 2011-2014)
- Focus : Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (édition 2007-2010)
Autres publications de Bruxelles Environnement
Etudes et rapports
- BELGIQUE 2013. «National summary for 2008-2012 for Article 12, Belgium », rapportage belge dans le cadre de la directive Oiseaux (79/409/EEC) et Habitats (92/43/EEC), 23 p. (.pdf) (en anglais uniquement)
- LOMMELEN E., ADRIAENS D., POLLET M. 2016. "Lokale staat van instandhouding voor habitat- en vogelrichtlijnsoorten binnen het Brussels Hoofdstedelijk Gewest", rapport effectué par l’INBO (lnstituut voor natuur- en bosonderzoek) pour le compte de Bruxelles Environnement (INBO.R.2016.11510159), 74 p. (.pdf) (en néerlandais uniquement)
- WEISERBS A. 2013. « Statut des oiseaux Natura 2000 à Bruxelles - Oiseaux de Bruxelles n°4», étude effectuée par Natagora Aves pour le compte de Bruxelles Environnement, 7 p. (.pdf)
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Le lucane cerf-volant, une espèce européenne protégée
Focus - Actualisation : décembre 2015
Le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus), coléoptère rare figurant dans l'annexe II de la Directive « Habitat » (annexe reprenant les espèces de faune et de flore dites d'intérêt communautaire bénéficiant d’une protection particulière), comporte une population relativement importante en Région bruxelloise, essentiellement implantée à Watermael-Boitsfort. Depuis plusieurs années, Bruxelles Environnement - mais également d’autres acteurs dont la commune de Watermael-Boitsfort - met en place des mesures de gestion destinées à maintenir et développer cette population.
Une évaluation réalisée en 2013 dans le cadre de la mise en œuvre de la directive « Habitat » a estimé que l’état local de conservation des populations de Lucane cerf-volant à Watermael-Boitsfort était favorable. En ce qui concerne les populations présentes à Uccle, les données disponibles n’ont pas permis pas de tirer de conclusions.
S'il est une espèce dont la Région de Bruxelles Capitale peut être fière, c'est probablement du Lucane cerf-volant (Lucanus cervus). La population de Lucanes présente au sein de la Région constitue sans doute le noyau le plus important de la population qui s'étend de Hal à Leuven et revêt dès lors une importance vitale pour le maintien de cette espèce au niveau local.
Identification et écologie
Le Lucane cerf-volant est le plus grand coléoptère d'Europe. Outre sa taille, c'est surtout la « ramure » du mâle qui frappe l'imagination. Cette ramure est constituée d'énormes mandibules qui lui permettent de défendre son territoire vis-à-vis d'autres mâles. Elle lui sert aussi à retenir les femelles lors de l'accouplement et à impressionner ses ennemis naturels, tels que les pics, les corvidés, les hiboux et les chats.
Si l'on veut gérer ou restaurer une population, il est important de savoir que le Lucane cerf-volant ne vole pas bien et ne parcourt donc pas de longues distances. Il ressort de la littérature que la capacité maximale de dispersion est de 1 km pour les femelles et de 3 km pour les mâles.
Le Lucane cerf-volant est un coléoptère qui aime la chaleur et qui apprécie dès lors particulièrement les pentes orientées au sud. Pour leur territoire, ils ont besoin de bois mort de grand diamètre ou de grands arbres en fin de vie, en contact avec le sol, et d'un sol bien drainé que l'on peut facilement creuser. Les femelles creusent des galeries dans le sol et pondent dans le sous-sol, contre du bois mort. Les larves se nourrissent du bois mort. L'essence de l’arbre ne semble pas avoir d'importance.
Dispersion et statut en Région de Bruxelles-Capitale
Du fait des menaces de disparition qui pèsent sur cette espèce, la Lucane cerf-volant figure à l’annexe II de la directive Habitat (Natura 2000), ce qui lui confère un statut de protection particulier. Sa présence en Région bruxelloise a contribué à la sélection et délimitation des zones de protection spéciales du réseau Natura 2000.
En Flandre, l'espèce a été étudiée dans le cadre de la constitution de liste rouge et son statut a été considéré comme « menacé » (Thomaes A. et Maes D., 2014).
Selon certains témoignages, le Lucane cerf-volant semble avoir été courant jusque dans les années ’60 à Bruxelles et dans ses environs (Thomaes et al., 2007). On observe un net recul à partir des années '70. Une des explications possibles est le changement intervenu dans la gestion de la Forêt de Soignes. Jadis, lorsque le Lucane cerf-volant était plus répandu, la Forêt de Soignes était partiellement traitée en taillis sous futaiePeuplement forestier composé d'arbres directement issus de semences sur place et qui sont destinés à atteindre un plein développement avant d'être coupés. et était beaucoup plus ouverte (notamment par la présence de prairies et de grandes coupes à blanc). Aujourd'hui, la Forêt de Soignes est beaucoup plus dense. La dernière observation dans la partie bruxelloise de la Forêt de Soignes date de 2004. Les populations relictuelles sont présentes à des endroits qui ont été annexés par l'agriculture (bandes boisées, etc.) et dans des jardins. On peut en conclure qu'en Belgique, le Lucane cerf-volant n'est pas véritablement une espèce forestière mais plutôt une espèce des lisières et des talus boisés, où le microclimat compense le manque de bois mort.
Au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale, les quartiers "Le Logis" et "Floréal" (Watermael-Boitsfort) abritent la population la plus connue de Lucanes cerf-volant. Les vieux Cerisiers du Japon (parfois morts) qui bordent les rues de ces quartiers, notamment, leur offrent des possibilités de nicher, de même que les vieilles billes de chemin de fer de l'école au niveau du Jagersveld et que les talus avec leurs vieux grands chênes, tels que les talus Busard, Trois Tilleuls et Fauconnerie. Une étude menée selon la méthode de « capture-recapture » indique que la population locale à Watermael-Boitsfort se composerait au moins de 200 à 300 individus et resterait stable (communication personnelle CAMMAERTS R. citée dans NIJS G. et al. 2013). La carte ci-dessous donne un aperçu des carrés-kilomètre où l'espèce a été observée durant la période 2003-2014. Il ressort des observations disponibles pour la période 2003-2014 que l'espèce continue de se disperser sur tout le territoire de Watermael-Boitsfort jusque juste au-delà des frontières avec les communes avoisinantes. Il est toutefois difficile de dire si l'espèce se porte réellement mieux ou s'il s'agit d'un effet d'observation.
Dans le sud-ouest d'Uccle, l'espèce a été mentionnée une dizaine de fois durant la période 2007-2010, ensuite plus. Un individu mort a également été trouvé à Woluwe-Saint-Pierre, à la limite de Wezembeek-Oppem. Aucune donnée historique n'est disponible pour ces 2 communes.
Carrés kilomètre en Région de Bruxelles-Capitale où le Lucane cerf-volant a été observé durant la période 2003-2014
Source: Bruxelles Environnement, sur base d'observations.be

Tout comme les autres espèces d’intérêt communautaire présentes en Région bruxelloise, le Lucane cerf-volant doit faire l’objet d’un monitoring de l’état de ses populations ainsi que de mesures de conservation et de protection. Une évaluation réalisée en 2013 a estimé que, compte tenu de la taille des populations et des caractéristiques actuelles de leur habitat, l’état local de conservation des populations de Lucanes cerf-volant à Watermael-Boitsfort était favorable. En ce qui concerne les populations présentes à Uccle, les données disponibles n’ont pas permis pas de tirer des conclusions (NIJS G. et al., 2013).
Bruxelles Environnement entre en action
Il existe une proposition de plan de gestion pour les quartiers “Le Logis“ et “Floréal” où l'espèce a été observée en nombre en de nombreux endroits différents, entre autres au niveau d’une station Natura 2000 (talus des Trois-tilleuls).
Comme mentionné ci-dessus, la capacité maximale de dispersion est de 1 km pour les femelles et de 3 km pour les mâles. Sur base de ces données et compte tenu du statut de protection spéciale dont jouit le Lucane cerf-volant en tant qu'espèce de l'Annexe II de la directive Habitats, les objectifs de gestion en vue du maintien d'une population viable de Lucanes cerf-volant ne se sont pas limités à la zone spéciale de conservation proprement dite. Pour garantir la préservation de cette espèce, des mesures s'appliquant au niveau des quartiers “Le Logis“ et “Floréal” dans leur ensemble – et en dehors – s’avèrent en effet indispensables.
En résumé, le projet de plan de gestion contient les mesures suivantes :
- maintien du bois mort sur pied et des arbres en fin de vie dans les quartiers (en tenant compte de la sécurité des habitants et du trafic), en particulier pour le bois mort situé dans des zones plus chaudes et ensoleillées;
- afin d'assurer une offre suffisante d'arbres qui permettront aux Lucanes d’y nicher dans le futur, il convient de planter des arbres dans tout le quartier (chêne indigène, Cerisier du Japon), à une distance suffisante les uns des autres;
- actions de sensibilisation (notamment sous la forme de séances d'information) vis-à-vis des acteurs concernées;
- sur 2 talus (“Trois Tilleuls” et “Kiekendief”), il faut viser une structure forestière ouverte avec beaucoup de bois mort et le chêne indigène comme essence dominante.
Ces talus ont été repris en gestion début 2015 par Bruxelles Environnement dans le cadre d’une convention de partenariat avec le propriétaire (Société de Logement Social Le Logis - Floréal). Les mesures décrites ci-dessus sont déjà partiellement mises en œuvre depuis plusieurs années par l’équipe des éco-cantonniers : remise en lumière des talus, éclaircies du couvert forestier avec maintien de bois mort de gros diamètre au sol, conservation de troncs de cerisiers du Japon susceptibles d’abriter le Lucane cerf-volant. Ces mesures s’étaleront sur plusieurs années avant d’atteindre une qualité d’habitats optimale pour cette espèce sur l’ensemble des superficies concernées. Ce plan sera officiellement adopté après désignation officielle de la Zone spéciale de conservation I du réseau Natura 2000 incluant les stations hébergeant des populations de Lucane.
Outre ce plan de gestion, une étude a été réalisée sur des zones qui potentiellement pourraient accueillir des populations de Lucanes cerf-volant, notamment au bois de La Cambre et dans la Forêt de Soignes (Godefroid et Koedam, 2006).
À télécharger
Fiches documentées
Thème « Occupation des sols et paysages bruxellois »
Fiches de l’Etat de l’Environnement
Autres publications de Bruxelles Environnement
Etudes et rapports
- GODEFROID S., KOEDAM N (LABORATORIUM VOOR ALGEMENE PLANTKUNDE EN NATUURBEHEER - VUB) 2006. “ Contribution au monitoring du Lucane cerf-volant (Lucanus cervus – annexe 2 de la directive Habitat 92/43/CEE) en Région de Bruxelles-Capitale ”. Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 19 pp. + annexes. (en fr et nl) (.pdf)
- PLESSERS I., VAN BRUSSEL S., HENDRICKX P., VERHEIJEN W. (ARCADIS) 2008. “Beheerplan voor Natura 2000-gebied in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest - Gebied IA11: Taluds “Drielinden””, Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 24 pp. (néerlandais uniquement) (.pdf)
- NIJS G., LAMBRECHTS J., VERBELEN D., WEISERBS A. 2013. « Opvolging Lokale Staat van Instandhouding van soorten in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest », Natuurpunt Studie 2013/7. Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, 108 pp. (néerlandais uniquement) (rapport interne)
- THOMAES A. 2009. “A protection strategy for the stag beetle (Lucanus cervus,(L., 1758), Lucanidae) based on habitat requirements and colonisation capacity”, proceedings of the 5th Symposium and Workshop on the Conservation of Saproxylic Beetles, pp.149-160 (anglais uniquement) (.pdf)
- THOMAES A., BECK O., CREVECOEUR L., ENGELBEEN M., CAMMAERTS, R., MAES D. 2007. “Het Vliegend hert in Vlaanderen en in het Brussels Gewest”, Natuur.focus 6(3):76-82. (néerlandais uniquement) (.pdf)
- THOMAES A., KERVYN T., BECK O., CAMMAERTS R. 2008. ”Distribution of Lucanus cervus (Coleoptera, Lucanidae) in Belgium : surviving in a changing landscape”, in Vignon V., Asmod&eEacute; J.-F. (eds), proceedings of the 4th Symposium on the Conservation and Workshop of Saproxylic Beetles, Vivoin (72) / France, 27th-29th June, 2006. Rev. Écol. (Terre Vie), suppt. 10. (anglais uniquement) (.pdf)
- THOMAES A., MAES D. 2014. “Rode-Lijststatus van het Vliegend hert (Lucanus cervus). Rapporten van het Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek 2014 (1549345)”, Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek, Brussel. (néerlandais uniquement) (.pdf)
- THOMAES A., VANDEKERKHOVE, K. 2004. “Ecologie en verspreiding van Vliegend hert in Vlaanderen”. Rapport IBW Bb R2004.015. Instituut voor Bosbouw en Wildbeheer, Geraardsbergen. (néerlandais uniquement) (.pdf)
- THOMAES, A., KERVYN, T., BECK, O. & CAMMAERTS, R., année inconnue. « Stag beetle (Lucanus cervus) distribution in Belgium (Coleoptera: Lucanidae)”, poster. (anglais uniquement)
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Les Mammifères en Région bruxelloise
Focus – Actualisation : juin 2021
Le second atlas des mammifères de la Région bruxelloise a permis d’inventorier la présence de 47 espèces indigènes et 5 espèces exotiques sur la période 2001-2017. Ceci correspond à près de 70% de la faune mammalienne belge (espèces exotiques et marines comprises). 3 espèces recensées lors de la réalisation du premier atlas (1997-2000) n'ont plus été observées lors de la réalisation du second atlas, à savoir, 2 espèces de chauve-souris et la loutre. Inversément 6 nouvelles espèces ont été inventoriées : le sanglier, le castor, 2 espèces de chauve-souris ainsi que 2 espèces exotiques. Pour 13% des espèces indigènes, les observations montrent une diminution de l’aire de répartition entre la réalisation des 2 atlas.
Un nouvel atlas des mammifères, réalisé avec l’appui des citoyens
Le premier atlas des mammifères de la Région bruxelloise couvrait la période 1997-2000. Un second atlas se rapportant à la période 2001-2017 a été récemment finalisé.
Ce projet, réalisé par Natuurpunt et Natagora pour le compte de Bruxelles Environnement, a rassemblé toutes les données existantes sur les mammifères présents en Région bruxelloise provenant d'études antérieures. Ces données ont été complétées par des données supplémentaires collectées en s’appuyant sur l’aide de citoyens. Le grand public a été sollicité pour signaler, via un site Internet, les observations de mammifères facilement reconnaissables. Pour l'inventaire des espèces plus difficiles à reconnaître, une soixantaine de volontaires ont été formés pour travailler respectivement avec des pièges à caméra et des pièges (non létaux).
Après validation des données, 24 109 données d’observation effectuées entre 1909 et 2017 ont ainsi pu être compilées dont 20 392 se rapportant à la période couverte par l’actuel atlas. Plus d’explications concernant la méthodologie utilisée figurent dans la fiche documentée sur les mammifères.
Les informations collectées contribuent à une meilleure connaissance de l’évolution des espèces de mammifères présentes en Région bruxelloise et constituent un précieux support à l’élaboration de mesures de protection et gestion appropriées.
47 espèces indigènes de mammifères observées entre 2001 et 2017
Le tableau ci-dessous fournit la liste complète des espèces de mammifères sauvages observées en Région bruxelloise, classées par classe de rareté (2001-2017). Il montre dans combien de mailles de 1x1 km (correspondant au maillage utilisé pour répertorier les observations de l’atlas) l'espèce a été observée avant 2000 (aire avant 2000) et dans la période entre 2001 et 2017 (aire 2001-2017) ainsi que la tendance en terme d’expansion (la méthodologie de calcul du degré de rareté et des tendances est expliqué dans la fiche documentée sur les mammifères).
Au cours de la période 2001-2017, 52 espèces de mammifères ont été observées en Région bruxelloise ce qui représente une diversité d’espèces assez élevée compte tenu de la superficie régionale limitée (162 km2). 5 de ces espèces sont des espèces exotiques. Par ailleurs, 20 de ces espèces (dont 4 exotiques) sont occasionnelles ou très rares.
3 espèces recensées dans le premier atlas n'ont pas été observées lors de la réalisation du second atlas :
- 2 espèces de chauves-souris : la barbastelle et le grand murin, espèces dont les dernières observations dans la Région datent de la fin des années ’90 ;
- la loutre d’Europe, considérée comme régionalement éteinte depuis la seconde moitié du 20ème siècle.
Inversément 6 espèces sont nouvelles par rapport à la période précédente de l'atlas :
- le sanglier ;
- le castor européen (1 observation) ;
- 2 espèces de chauves-souris : la pipistrelle de Kuhls (2 observations) et le vespertilion bicolore (2 observations) ;
- 2 espèces exotiques : le muntjac de Chine (1 observation) et le raton laveur (2 observations dont l’une en Région flamande à proximité de la limite régionale).

En 2010, pour la première fois, un castor a été observé à Bruxelles, plus précisément dans le canal. Un autre constat positif est que certaines espèces qui n’avaient plus été observées depuis longtemps dans la Région ont refait une très timide apparition. C’est le cas du blaireau et de la martre des pins.
En Flandre, il existe 13 espèces de mammifères indigènes qui ne sont pas ou ne sont plus présentes en Région bruxelloise. Pour 4 d’entre elles, une implantation à Bruxelles ne peut être attendue en raison de l’inadéquation des habitats présents ou de leur aire de répartition. A l’opposé, 2 espèces de chauves-souris ont été observées à Bruxelles mais pas en Flandre (grand rhinolophe, pipistrelle de Kuhl).
De même, la Région wallonne compte 17 espèces de mammifères indigènes qui ne sont pas ou ne sont plus présentes à Bruxelles dont 5 dont l’implantation en Région bruxelloise semble exclue. Toutes les espèces observées en Région bruxelloise sont également présentes en Région wallonne.
Au total, 75 espèces de mammifères sauvages ont été recensées en Belgique, en ce compris les mammifères marins et exotiques.
Une région particulièrement riche en Chiroptères
Aux 17 espèces de chauve-souris comptabilisées dans l’atlas des mammifères, il convient de rajouter l'Oreillard gris (Plecotus austriacus) recensé par Pletocus (le groupe de travail chauves-souris de Natagora) dans le cadre des monitoring qu’elle effectue pour la Région bruxelloise. Si l’on sait que la Belgique compte 23 espèces de chauve-souris, la faune bruxelloise s’avère donc particulièrement riche en ChiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris..
Cette richesse s’explique par la valeur biologique très élevée de la forêt de Soignes et sa localisation à proximité de terrains de chasse favorables, en particulier au-dessus et autour des étangs du réseau hydrographique de la Woluwe. L’existence de nombreux vieux arbres comportant des cavités constitue également un élément essentiel pour la plupart des chauves-souris. La présence de 6 espèces de chauves-souris dites d’intérêt communautaire (voir focus sur l’ Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux") a été déterminante dans l’identification des Zones Spéciales de Conservation qui composent le réseau Natura 2000 bruxellois.
Le renard, la pipistrelle, l'écureuil roux et la fouine sont les espèces dont les observations couvrent le territoire le plus étendu
Certaines espèces, le plus souvent ubiquistes (c’est-à-dire que l’on rencontre dans des habitats variés) et présentant de fortes capacités d’adaptation, trouvent en milieu urbain des conditions propices à leur développement. En 2017, par exemple, le renard est présent sur une large part du territoire bruxellois (164 des 200 mailles couvrant la région). Cette espèce, devenue moins farouche, s’est adaptée à l’homme et profite de l’abondante nourriture présente dans la ville, notamment dans les poubelles. Plus récemment, la fouine a aussi connu une extension fulgurante : alors qu’avant 2001, les observations recensées étaient localisées dans 3 carrés-km, elles occupaient 100 mailles lors du second atlas. Notons que les renards et les fouines sont des prédateurs territoriaux et sont donc naturellement présents en densités relativement faibles. Le renard, la fouine mais aussi la pipistrelle (petite chauve-souris) et l’écureuil roux sont les mammifères pour lesquels les observations couvrent le territoire le plus grand.
Pour 13% des espèces indigènes, les observations montrent une diminution de l’aire de répartition entre la réalisation des 2 atlas
Pourcentage de mammifères par classe de tendance (progression spatiale, espèces exotiques inclues)
Source : Atlas des mamifères 2001-2017

La tendance indique si l'espèce a été observée dans plus ou moins de mailles au cours de la période 2001-2017 par rapport à la période avant 2001. Cette tendance est positive ou stable pour environ trois quart des espèces indigènes. Il convient néanmoins de garder à l’esprit que si l'espèce a été détectée dans plus de mailles au cours de la période actuelle de l'atlas qu'avant 2001, ceci ne signifie pas nécessairement que l’aire de répartition de l'espèce a réellement augmenté. Cet accroissement peut en effet être lié à une plus grande intensité d’observations, à une amélioration des méthodes de détection ou encore, à une meilleure connaissance de l’écologie des espèces et de leur habitat.
Les observations sont par contre géogaphiquement moins étendues pour environ 13% des espèces indigènes: la taupe, 2 espèces de campagnol, la musaraigne aquatique ainsi que 3 espèces de chauves-souris. Ceci témoigne vraisemblablement d’une régression de l’aire de répartition de ces espèces.
Une diversité d’espèces qui reflète la diversité des milieux
Les régions les plus riches en espèces de mammifères sont la forêt de Soignes, la vallée de la Woluwe, le bois du Laerbeek, le bois de la Cambre, le bois du Verrewinkel et quelques autres sites semi-naturels tels que le Vogelzang ou le Scheutbos. Outre la présence de nombreuses zones boisées et des lisières attenantes, la richesse en mammifères est aussi liée à la présence de nombreux cours d’eaux et étangs (zones de gagnage des chauves-souris, habitat de la musaraigne aquatique et du putois notamment), de formations herbacées résiduelles (lièvre, rat des moissons) ou encore de ronces, d’arbustes et d’arbrisseaux à fruits (hérisson, souris, rat, fouine, belette, …).
Les mailles les plus riches comportent jusqu’à 26 espèces de mammifères par km2.
La répartion spatiale de la richesse en espèces s’explique par le caractère plus ou moins vert des mailles mais aussi par le fait que les efforts de recherche se sont davantage concentrés sur les zones vertes.
Richesse en espèces de mammifères observées par maille durant la période 2001-2017 (1*1 km2)
Source : Atlas des mamifères 2001-2017

La fouine et le lérot, espèces d’intérêt régional, sont en expansion
L’ordonnance Nature a introduit le concept d’espèces d’intérêt régional. Celles-ci sont définies comme des espèces indigènes pour la conservation desquelles la Région a une responsabilité particulière en raison de leur importance pour le patrimoine naturel régional et/ou de leur état de conservation dévavorable. Ce statut s’applique à 4 espèces de mammifères : la fouine (Martes foina), la martre des pins (Martes martes), le lérot (Eliomys quercinus) et le muscardin (Muscardinus avellanarius).
Comme mentionné précédemment, la fouine - espèce synanthrope - connait depuis une dizaine d’années une très forte progression, à tel point que sa présence est devenue très commune dans la Région et ne va pas sans poser quelques difficultés de cohabitation (voir infofiche).
La martre, autre petit mammifère carnivore, est inféodée aux milieux forestiers. En Région bruxelloise, l’espèce est très rare puisqu’elle n’a été observée qu’à une reprise tant lors de la réalisation du premier atlas que du second.
Les observations de lérot ont par contre été plus nombreuses et géographiquement beaucoup plus dispersées lors du récent atlas, ce qui pourrait indiquer une extension de l’espèce sur le territoire bruxellois. Aucun muscardin n’a été observé en Région bruxelloise. Etant donné la capacité de dispersion limitée de l'espèce et le fait que la population la plus proche se trouve actuellement à une cinquantaine de km, séparée par des habitats très peu adaptés, il est très peu probable que l'espèce n’atteigne la Région bruxelloise dans un avenir proche.
5 espèces exotiques envahissantes de mammifères observées en Région bruxelloise
Depuis le dernier atlas, 2 nouvelles espèces exotiques envahissantes ont été observées de manière exceptionnelle: le muntjac de Chine ainsi que le raton laveur. Ces deux espèces sont incluses dans la liste européenne des espèces exotiques envahissantes. En outre, trois espèces exotiques déjà présentes lors de la réalisation du premier atlas sont toujours observées: le tamia de Sibérie (communément désigné sous le nom d’Ecureuil de Corée) et, beaucoup plus rarement, le rat musqué et le daim. Le tamia de Sibérie et le rat musqué figurent également sur la liste européenne précitée. Le daim est quant à lui repris dans la liste bruxelloise des espèces envahissantes (annexe IV de l'odonnance Nature. Voir focus sur les espèces exotiques envahissantes).
D’après les études de risque du forum belge sur les espèces invasives, le tamia de Sibérie, fréquent en forêt de Soignes et ses abords, pourrait avoir un impact sur les espèces d'oiseaux nicheurs ou sur des espèces indigènes de rongeurs présentes en forêt. Aucune preuve formelle d’un impact sur l’avifaunePartie de la faune d un lieu constituée par les oiseaux. sonienne n'a cependant été trouvée dans les études de suivi réalisées. Dans les forêts périurbaines, le tamia de Sibérie pourrait aussi contribuer à une tranmission accrue de la maladie de Lyme (http://ias.biodiversity.be/species/show/31, consulté le 8/9/2020).
La préservation et reconnexion des habitats, un enjeu pour la biodiversité
Le réseau routier bruxellois, très dense, limite la liberté de mouvement des mammifères terrestres mais aussi des chauves-souris qui évitent les grands espaces ouverts et ont besoin de structures pour s'orienter (écholocation). L’éclairage constitue également une menace pour les chauves-souris (impact sur les populations d’insectes, perturbation des couloirs de vols…).
Pour les grands mammifères se nourrissant en lisière de forêt ou dans des espaces ouverts, la forte urbanisation en bordure de la forêt de Soignes de ces dernières décennies a été préjudiciable. Pour d'autres mammifères moins liés à la forêt, la destruction et la fragmentation d’habitats comme les bosquets et les fourrés, ont également été négatives.
De manière générale, le maintien de la connectivité et la réduction de la fragmentation des habitats naturels constitue un enjeu important pour la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Plusieurs études ont été menées ces dernières années sur ce sujet tant en Région bruxelloise que flamande et ont abouti à la réalisation de divers projets de reconnexion au niveau du massif sonien (voir focus sur le chevreuil ). D’autres projets sont à l’étude. Le suivi scientifique effectué a montré que les passages à faune (écoducs, tunnels, écobuses) aménagés au niveau de certaines infrastructures routières ou ferroviaires sont utilisés nortamment par des petits et grands mammifères et que la pose de clôtures en bordures du ring avait permis de réduire très fortement le nombre d’animaux victimes d’accidents de la circulation.
En Région bruxelloise, la préservation et reconnexion des habitats passe aussi notamment par le développement du réseau écologique bruxellois et la protection d’espaces verts de haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. (voir focus et fiche documentée sur les sites semi-naturels et espaces verts protégés ainsi que le focus sur le maillage vert). La problématique de la pollution lumineuse est également prise en compte, notamment via les conditions imposées dans les permis d’environnement et au niveau de l’aménagement des espaces publics.
À télécharger
Fiches documentées
- 1. Les mammifères en Région bruxelloise (.pdf) (2020)
- 19. Le chevreuil en Région bruxelloise (.pdf) (2020)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Le chevreuil en Région bruxelloise (2020)
- Surveillance des espèces (2020)
- Espèces exotiques envahissantes (2020)
- Sites semi-naturels et espaces verts protégés (2021)
- Focus : Fragmentation et isolement des espaces verts (2014)
- Focus : Le maillage vert (2015)
- Focus : Habitat naturels dans les espaces verts bruxellois (2011)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Les mammifères en Région de Bruxelles-Capitale
- La fouine (info fiches- biodiversité)
- Gîtes pour l’écureuil roux (info fiches- biodiversité)
- Gîtes pour le hérisson commun (info fiches-biodiversité)s'ouvre dans une nouvelle fenêtre
- Gîtes pour le lérot (info fiches -biodiversité)s'ouvre dans une nouvelle fenêtre
- Gîtes pour la pipistrelle commune (info fiches-biodiversité)s'ouvre dans une nouvelle fenêtre
- Le renard (info fiches- biodiversité)
- Le sanglier (info fiches- biodiversité)
- Le chevreuil (info fiches- biodiversité)
- Carte « Réseau écologique bruxellois »
- Carte « Ecureuils de Buxelles »
- Carte « Lérots de Bruxelles »
- Carte « Hérissons de Bruxelles »
Etudes et rapport
- NATUURPUNT 2020. « Van dwergspitsmuis tot wild zwijn: deze soorten profiteren van faunapassages in Zoniënwoud", in Natuurbericht, juni 2020. (en néerlandais uniquement)
- VERCAYIE D., PAQUET A., FEYS S., WILLEMS W. & PAQUET J-Y. 2020. « Zoogdierenatlas van het Brussels Gewest. 2001-2017 », rapport Natuurpunt Studie 2017/39 réalisé pour le compte de Bruxelles environnement, Mechelen. (en voie de publication)
- VERCAYIE D. & SWINNEN K. 2018. "Monitoring van de ecologische infrastructuur ter ontsnippering van het Zoniënwoud", rapport final, Rapport Natuurpunt Studie 2018/12, Mechelen.
Plans et programmes
Liens utiles
Evolution des populations de chauves-souris en Région bruxelloise
Focus - Actualisation : mars 2023
La Région de Bruxelles-Capitale héberge 20 espèces de chauves-souris (dont une considérée comme régionalement éteinte depuis la fin du 20ème siècle), ce qui représente une belle richesse spécifique pour un milieu fortement urbain. Cette diversité s’explique en partie grâce à la présence de la forêt de Soignes et d’un chapelet d’étangs dans le bassin de la Woluwe. Le suivi des populations bruxelloises de chiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. montre notamment une progression du nombre de chauves-souris en forêt de Soignes. Il met également en évidence le fait que les espèces lucifuges de chauves-souris sont observées en périphérie de la Région bruxelloise, dans les zones préservées de la pollution lumineuse.
Une large variété d’habitats
Les chauves-souris (ou chiroptères) utilisent une large variété d’habitats pour leur reproduction, leur alimentation, leur hibernation. Selon les espèces et les saisons, elles gîtent dans des cavités de vieux arbres, des bâtiments (des charpentes aux caves y compris dans les fissures) ou encore, des milieux souterrains (grottes, tunnels, etc.). De nombreuses espèces sont forestières : dans les bois, elles trouvent nourriture et gîtes. Certaines espèces, comme les pipistrelles, préfèrent les lisières et les espaces plus dégagés. Les chauves-souris chassent dans des sites naturels tels que les forêts, les milieux aquatiques ou encore, les parcs et les lisières. Leurs routes de vol pour passer de leur(s) gîte(s) à leur(s) terrain(s) de chasse suivent les éléments linéaires et verticaux de leur environnement tels que les routes et canaux bordés d’arbres, les bandes boisées, les haies et les lisières forestières.
Par leur régime alimentaire insectivore et leur position en bout de chaîne alimentaire, la diversité des milieux qu’elles occupent, leur forte sensibilité aux modifications de l’environnement et leur spécialisation extrême (gîtes, insectes chassés, etc.), les chauves-souris constituent de bons indicateurs de l’état de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et du fonctionnement des écosystèmes.
Les chauves-souris, régulatrices des populations d’insectes

Selon les espèces et la période de l’année, les proies des chauves-souris européennes sont notamment constituées de mouches, moustiques, papillons, coléoptères ou encore, araignées. Le vol nécessitant beaucoup d’énergie, il leur faut trouver beaucoup d’insectes en un temps le plus court possible. Selon Plecotus-Natagora, en une nuit, une chauve-souris peut consommer environ 1/4 de sa masse corporelle, voire plus, ce qui représente, pour une espèce de taille moyenne pesant 8 g, environ un kilo d’insectes par an. De ce fait, les chauves-souris participent à la régulation des populations d’insectes, parmi lesquels des vecteurs de maladies et des ravageurs de cultures. A titre d’exemple, la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), l’espèce de chauve-souris la plus présente en Région bruxelloise, peut capturer 2000 à 3000 moustiques par nuit d’été.
De multiples facteurs menacent les chauves-souris
Les chauves-souris sont des animaux très vulnérables en raison notamment du fait qu’elles se reproduisent à un rythme très lent (un petit par femelle et par an), évoluent dans plusieurs types d’habitats et réagissent mal à des modifications brusques de leur environnement. Un déclin massif des effectifs de toutes les espèces européennes de chauves-souris a été observé depuis le milieu du 20ème siècle. Il est dû principalement à la transformation et à la fragmentation de leurs habitats naturels, à l’intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, à l’utilisation de pesticides (y compris pour les charpentes) et à des campagnes volontaires de destruction (EUROBATS). Les insecticides sont doublement nocifs pour les chauves-souris : non seulement ils réduisent la quantité de proies disponibles pour celles-ci mais ils ont aussi tendance à s’accumuler dans leur organisme ce qui peut conduire à les intoxiquer.
Les chauves-souris subissent malheureusement toujours de nombreuses pressions :
- disparition ou modification des gîtes : rénovation et isolation des bâtiments ou des ponts, fermeture de l’entrée des gîtes souterrains, abattage des arbres à cavités, éclairage des monuments… ;
- régression de la qualité des paysages et de la nature : disparition des haies, des talus boisés, des vergers ou encore de zones humides, morcèlement des habitats et ruptures de connexions qui ne permettent parfois plus aux espèces de se déplacer entre les zones qui présentent le plus grand intérêt écologique pour elles (voir Fragmentation des habitats naturels);
- pollution lumineusequi entraîne des conséquences négatives tant sur les chauves-souris que sur de nombreuses autres espèces animales (voir Pollution lumineuse en Région de Bruxelles-Capitale) ;
- dérangements durant l’hibernation ou la reproduction (notamment par les spéléologues) ;
- utilisation de produits chimiques : traitement de charpentes, pesticides, antiparasitaires... ;
- mortalité directe : prédation par le chat domestique, impact des éoliennes... ;
- disparition des proies.
Bon à savoir
Des routes de vol
Le gîte où les chauves-souris se reposent la journée est parfois séparé de plusieurs kilomètres de leurs zones de chasse. Etant donné que la plupart des chauves-souris évitent les espaces ouverts (manque de points de repère nécessaires à l’écholocation), elles utilisent ce que l’on appelle des routes de vol pour se déplacer entre gites et zones de chasse. Ces routes, les mêmes utilisées toutes les nuits, longent des éléments linéaires du paysage tels que des alignements d’arbres et d’arbustes, des lisières forestières, des haies, etc. Le maintien des routes de vol par la préservation de ces éléments paysagers est donc essentiel pour les chauves-souris. Il est également intéressant pour d’autres animaux tels que les insectes ou les oiseaux. C’est pourquoi, même en milieu urbain, il est nécessaire de maintenir et développer le réseau écologique.
Des mesures en faveur des chauves-souris…
Dans la plupart des pays européens, les chauves-souris et leurs habitats sont désormais protégés par la législation. En Région de Bruxelles-Capitale, les chauves-souris - comme les autres mammifères indigènes -, sont protégées par l’ordonnance Nature ; elles bénéficient d’une protection stricte sur l’ensemble du territoire régional. Un certain nombre de mesures et actions régionales participent à la protection des chauves-souris : désignation de sites naturels protégés (voir ci-dessous), maintien de vieux arbres, aménagement de gîtes, limitation ou adaptation de l’éclairage nocturne, interdiction des pesticides dans les espaces publics, développement de lisières et de clairières, mise en place d’un réseau écologique, etc. Une protection efficace repose sur une protection tant des gîtes d’hibernation que des gîtes estivaux, des zones de chasse et des routes de vol.
… qui portent certains résultats
Un vaste projet de monitoring des chauves-souris a été réalisé à l’échelle européenne. Dans ce cadre, les données relatives à 6000 sites d’hibernation couvrant 6 régions biogéographiques, 9 pays, une période de 6 à 26 années et 27 espèces de chauves-souris ont été analysées. Elles ont permis de dégager des tendances pour 16 espèces. L’étude, publiée par l’Agence européenne de l’environnement en 2013, fait état d’une augmentation de 43% des effectifs de chauves-souris au niveau de sites d’hibernation entre 1993 et 2011. Neuf des espèces étudiées montrent une tendance européenne positive et une espèce montre un déclin significatif. Ces résultats encourageants doivent cependant être tempérés vu qu’ils portent sur un nombre limité d’espèces et de sites.
En France, selon le Plan national d’actions en faveur des chiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. 2016-2025 (publié en 2017) , certaines populations semblent être en augmentation tout en restant cependant loin des effectifs prévalant dans les années 1950-1960. D’autres sont en revanche en déclin.
La présence de 6 espèces de chauves-souris rares a contribué à la désignation des zones Natura 2000 en Région bruxelloise
Le réseau Natura 2000 est un réseau européen de sites naturels ou semi-naturels qui font l’objet d’un statut spécial de protection en raison des habitats ou des espèces qui s’y trouvent. En Région bruxelloise, la désignation en 2015 et 2016 des trois zones spéciales de conservation Natura 2000 a été largement déterminée par la présence de 6 espèces rares (considérées d’intérêt communautaire) de chauves-souris (voir Sites semi-naturels et espaces verts protégés).
La détection, en 2017, au niveau du plateau Engeland, d’une espèce rare (le Murin à oreilles échancrées, Myotis emarginatus), a contribué à justifier une extension de 13 ha de cette zone Natura 2000 en 2019.
La Région bruxelloise, une référence européenne pour le monitoring des chauves-souris
Des recensements de chauves-souris sont régulièrement organisés en Région de Bruxelles-Capitale pour le compte de Bruxelles Environnement. La surveillance de l’état et des tendances des populations pour les différentes espèces de chauves-souris est imposée par la directive européenne Habitats (Natura 2000), l'Accord international sur la conservation des populations de chauve-souris européennes (développé dans le cadre de la Convention sur la conservation des espèces migratrices ou Convention de Bonn) ainsi que par l’ordonnance régionale du 1er mars 2012 concernant la conservation de la nature. Les données sont aussi utilisées à des fins de gestion, notamment pour remettre des avis lors des procédures de permis.
Le protocole de monitoring bruxellois a été mis en place en 2006 et a peu changé depuis (d’autres méthodes ont été testées sans s’avérer très probantes). Il s’appuie sur :
- près de 400 points d’écoute en milieu aquatique;
- une trentaine de transects en milieu forestier (un transect correspondant à 1 ligne de 20 points d’écoute).
L’activité de chasse des chauves-souris sur les étangs et plans d’eau ainsi que dans les massifs forestiers est mesurée à l’aide d’un détecteur d’ultrasons au niveau de ces points d’écoute.
Un tiers des points d’écoute et des transects sont inventoriés chaque année, à raison de 3 passages par an. Le nombre de « contacts » (détection d‘ultrasons émis par une chauve-souris) par point d’écoute est noté en distinguant les groupes taxonomiques des Pipistrelles (Pipistrellus sp.), des Murins (Myotis sp.) et des Sérotines/Noctules (Eptesicus sp. / Nyctalus sp.).
Un suivi des gîtes d’hiver est aussi organisé depuis 1982. Une quarantaine de sites hivernaux sont connus à Bruxelles. Depuis 2008, une vingtaine d’entre eux font l’objet d’un suivi annuel.
Pour répondre à des questions spécifiques, d’autres méthodes d’inventaire peuvent être utilisées : système d’enregistrement automatique, captures de chauve-souris (identification d’espèces rares, pose d’un émetteur), prospection de bâtiments, suivi des nichoirs, etc. Certains sites présentant un intérêt potentiel ou un enjeu particulier font l’objet d’inventaires supplémentaires.
La complémentarité des méthodes d’inventaires déployées permet un suivi plus ou moins précis de l’ensemble des espèces.
La Région de Bruxelles-Capitale constitue une référence à l’échelle européenne pour le monitoring par points d’écoute en milieu aquatique et par transects forestiers : un suivi aussi régulier sur une aussi longue période n’est pas connu dans d’autres régions. Il est rendu possible par l’investissement de très nombreux bénévoles.
Bon à savoir
L’écholocation
Dotée d’une assez bonne vue mais mal adaptée à la vision de nuit, les chauves-souris ont développé un autre système pour se diriger et chasser dans le noir : l’écholocation c’est-à-dire l’émission d’ultrasons dont l’écho leur permet de se repérer dans l’espace et de localiser leurs proies. Les impulsions sonores émises sont différentes selon le comportement de la chauve-souris (chasse, capture d’une proie, transit, etc.) et son espèce. Cette faculté des chiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. est utilisée pour leur recensement et étude : un détecteur d’ultrasons (ou batbox) permet de percevoir les ondes émises par les chauves-souris, de préciser leur comportement et, parfois, d’identifier les espèces.
Pour de plus amples informations concernant les méthodologies de monitoring et d’analyse des données, voir le rapport « Analyse des données de monitoring et développement de critères pour l’état de conservation local des chiroptères en Région de Bruxelles-Capitale ».
Une Région particulièrement riche en espèces de chauves-souris
En 2018-2019, une étude a été réalisée pour rassembler, organiser et analyser les données de monitoring des chauves-souris réalisés depuis 40 ans en Région bruxelloise (Brabant et al., 2019).
Au total 20 espèces de chauves-souris sur les 24 espèces observées à ce jour en Belgique ont été recensées. Certaines de ces espèces n’ont néanmoins été que rarement observées à Bruxelles. Par ailleurs, une espèce - la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) - est considérée comme probablement localement éteinte (la dernière observation date de la fin du 20ème siècle).
Cette grande diversité s’explique en partie par la présence de deux milieux qui présentent une faible pollution lumineuse :
- la forêt de Soignes est surtout essentielle par son apport en cavités d’arbres, servant tant de gîtes d’été que de gîtes d’hiver. Les vieux arbres, en plus d’offrir un grand nombre de gîtes, sont très productifs en insectes. Les points d’eau en forêt sont les zones qui donnent lieu au plus grand nombre d’observations de chauves-souris en chasse. Les clairières intra-forestières et les prairies de fonds de vallée sont aussi des lieux de gagnage importants pour les chauves-souris ;
- le chapelet d’étangs dans le bassin de la Woluwe dont l’attractivité pour les chiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. est liée à l’émergence des insectes aquatiques qui y développent la plupart du temps leur stade larvaire. L’attrait des étangs est aussi très dépendant de la qualité et de la continuité des liaisons arborées avec les zones de gîtes de la forêt.
Le centre urbain, largement bâti mais ponctué de parcs, jardins et intérieurs d’ilots, apporte quant à lui un habitat intéressant pour les espèces anthropophiles, opportunistes et moins lucifuges telles que la pipistrelle commune (Pipistrellus) et la sérotine commune (Eptesicus serotinus). Le nombre d’espèces y reste cependant assez faible au regard de ce qu’on peut observer dans la forêt de Soignes par exemple.
Richesse spécifique en Chiroptères en Région de Bruxelles-Capitale (2001-2018)
Source : Brabant et al. 2019

Globalement, les zones géographiques les plus intéressantes pour les chauves-souris sont celles qui entourent les étangs des Enfants Noyés, les abords du Rouge-Cloître, le plateau Engeland et le bois de la Cambre.
La Pipistrelle commune et la Sérotine commune, deux espèces anthropophiles présentes en Région bruxelloise (2001-2018)
Source : Bruxelles Environnement 2019

La Pipistrelle commune est de loin la chauve-souris la plus uniformément répandue et celle qui se rencontre dans la plus grande diversité de milieux. Elle a été contactée en forêt de Soignes, le long de ses lisières, dans les parcs, dans les quartiers résidentiels arborés, dans quelques avenues plantées de grands arbres, au-dessus d’étangs tant urbains que périurbains et, occasionnellement, dans le centre urbain. C’est la seule espèce bien représentée en dehors des espaces verts à haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc.. Des concentrations très importantes s’observent là où se conjugue présence d’arbres et de plans d’eau. La Pipistrelle commune est par ailleurs l’une des rares espèces européennes qui profite des éclairages urbains ou routiers pour chasser les insectes.
Pour chacune des espèces répertoriées, des cartes de répartition régionale ont été réalisées à l’exemple de celle reprise ci-dessous pour la Pipistrelle. Les données ont également été analysées en fonction de différentes variables disponibles sur base d’informations cartographiques (distance à la forêt, indice de luminosité et type d’habitats / occupation du sol, habitats Natura 2000, sites Natura 2000, âge et nature des peuplements, fragmentation du paysage).
Carte de répartition de la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) en Région bruxelloise
Source : Brabant et al. 2019

Les intérieurs d’îlots sont particulièrement importants pour la Pipistrelle commune qui utilise ces zones comme terrains de chasse en milieu densément bâti.
Une autre espèce courante est la Sérotine commune. Les observations sont néanmoins concentrées dans la partie sud est de la Région.
Bon à savoir
Sur les 16 espèces présentes en Région bruxelloise pour lesquelles un statut de conservation a pu être établi au niveau de la Région flamande (données suffisantes), 13 sont considérées comme (très) rares,(très) vulnérables, menacées ou probablement éteinte en Flandre.
Ceci montre, si besoin est, que les mesures de conservation prises en faveur des chiroptèresOrdre de mammifères souvent nocturnes et insectivores, adaptés au vol grâce à des membranes alaires fixées entre leurs doigts, sur les flancs et parfois sur la queue, et appelés communément chauves-souris. en Région bruxelloise sont non seulement importantes pour la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). régionale mais également à plus grande échelle.
Les chauves-souris du genre Pipistrellus progressent en nombre et en distribution
Les différentes analyses effectuées à partir des résultats des points d’écoute indiquent une augmentation des chauves-souris appartenant au genre Pipistrellus au cours de la période 2006-2017, en milieu forestier et aquatique, tant en nombre qu’en matière d’occupation spatiale. L’analyse par espèce suggère que cette augmentation serait nettement liée à la progression de la Pipistrelle commune en milieu forestier tandis qu’en milieu aquatique elle est liée à celle de l’ensemble des espèces de Pipistrelles.
Le nombre de chauves-souris du genre Myotis progresse en milieu forestier mais semble décliner en milieu aquatique
En milieu forestier, l’analyse des données effectuées à partir des résultats des points d’écoute révèle une augmentation des abondances des chauves-souris appartenant au genre Myotis. En milieu aquatique, la seule tendance qui se dégage est un déclin en matière d’abondance à l’échelle de ce groupe.
Le nombre de chauves-souris du groupe Eptesicus/Nyctalus progresse en milieu forestier
Les données d’abondance montrent une nette augmentation du groupe Eptesicus/Nyctalus en milieu forestier. Trois taxons de ce groupe présentent une croissance significative : la Sérotine commune (Eptesicus serotinus), la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) et le taxon qui regroupe Sérotines et Noctules de façon indéterminée (Eptesicus/Nyctalus sp.). En milieu aquatique, l’analyse par espèce suggère une augmentation de trois taxons : la Sérotine commune, la Noctule de Leisler (essentiellement en 2015 et 2016) ainsi que le taxon qui regroupe les Noctules de façon indéterminée (Nyctalus sp.).
65% des chauves-souris hibernent dans des conduits
Globalement, la diversité spécifique des chauves-souris dans les sites d’hiver est assez réduite en Région bruxelloise. Environ 65 % des chauves-souris y hibernent dans des conduits, c’est-à-dire des passages sous route ou sous voie de chemin de fer. L’importance de la prise en compte de ce type de site pour la protection des chauves-souris en période hivernale est donc essentielle.
Les données de suivi mettent en évidence l’impact de certaines mesures
Les transects forestiers montrent une augmentation du nombre de contacts et du nombre d’espèces pour un grand nombre de sites.
La présence des chauves-souris dans les forêts, ainsi que leurs activités, dépendent fortement de la manière dont les activités sylvicoles sont réalisées. La structure des forêts, leur âge, leurs essences, influent sur les ressources alimentaires présentes et les gîtes potentiels. La méthode de gestion naturelle du milieu forestier bruxellois semble donc avoir un impact favorable sur la présence des chauves-souris (voir Patrimoine forestier de la forêt de Soignes bruxelloise).
Plusieurs points d’eau présentent une augmentation du nombre de contacts et du nombre d’espèces. A contrario, quelques sites liés aux milieux aquatiques présentent une diminution du nombre de contacts et du nombre d’espèces. Il semble que certains aménagements aient un impact négatif sur les chauves-souris (éclairage du site, nuisances sonores, coupe d’arbres), d’autres ont un impact positif (mise en assec des étangs, curage, creusement de mares, fossés et chenaux, etc.).
Les données récoltées montrent également que la présence d’espèces lucifuges de chauves-souris se situe en périphérie de la Région bruxelloise, dans les zones préservées de la pollution lumineuse. L’éclairage provoque ainsi un déséquilibre en favorisant localement les espèces tolérantes à la lumière, souvent plus communes, et en évinçant les intolérantes, souvent rares et menacées.
Un maillage étoilé pour favoriser les déplacements des chauves-souris et la biodiversité en général
Bon à savoir
La plupart des espèces de chauves-souris de nos régions, notamment les Rhinolophes (Rhinolophus spp) et les Murins (Myotis spp.), fuient la lumière (espèces lucifuges). Certaines peuvent ainsi être coupées d'une partie de leurs terrains de chasse par la simple illumination d'une route ou d'un chemin situés sur leur trajet habituel. De même, un terrain de chasse illuminé est abandonné. La lumière artificielle nocturne peut donc fragmenter des populations déjà souvent fragilisées. La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrelus) et la Sérotine commune (Eptesicus serotinus), espèces moins lucifuges, viennent par contre chasser les insectes attirés par des points lumineux. Ce n'est pas forcément une bonne chose car les insectes attirés vers la lumière quittent les endroits non éclairés, privant ainsi les espèces lucifuges de la quantité de nourriture habituelle. Des études ont aussi démontré que les colonies de chauves-souris dont les accès sont éclairés sortent plus tard que lorsque ces mêmes accès ne sont pas éclairés. Ce retard peut obliger les chauves-souris à voler plus longtemps pour attraper la même quantité de proies car c'est en tout début de nuit qu'il y a le plus d'insectes disponibles.
Plus généralement, l’éclairage public nocturne déséquilibre les cycles d’exposition à la lumière avec des conséquences néfastes sur la faune, la flore et les écosystèmes ainsi que des effets suspectés ou avérés sur la santé humaine (pour plus d'informations, voir fiche documentée Pollution lumineuse en Région de Bruxelles-Capitale).
Comme dans toutes les villes, la pollution lumineuse est omniprésente sur le territoire régional. Compte tenu de ses impacts environnementaux (écosystèmes, consommation énergétique et émissions de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). associées), patrimoniaux (absence de ciel étoilé) et, potentiellement, sur la santé humaine, de plus en plus de villes commencent à intégrer la pollution lumineuse dans leurs décisions urbanistiques. Le Plan lumière régional, revu en 2017, fait état de l’impact de l’éclairage public sur les biotopes. Si ce plan prévoit certaines mesures pour réduire l’impact environnemental des éclairages publics (diminution ou extinction de tout éclairage inutile, orientation des lumières vers le bas, choix des longueurs d’onde et des appareils, etc.), celles-ci sont toutefois insuffisantes par rapport aux enjeux relatifs à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). nocturne, notamment à celle des insectes. Des réflexions pour la mise en place d’un maillage étoilé en Région bruxelloise sont en cours et devraient permettre à terme de renforcer la prise en compte de la nature dans l’éclairage public.
Le maillage étoilé - également appelé trame sombre ou trame noire – consiste en une continuité obscure visant à préserver ou recréer un réseau écologique propice à la vie nocturne. Pour les chauves-souris, elle permettrait de diminuer l’isolement d’ilots naturels sombres et de créer des corridors vers les zones naturelles suffisamment grandes pour qu’elles puissent y chasser. Des aménagements au niveau du canal et de la Senne - qui constituent un corridor de migration naturel - devraient également être envisagés.
Notons que la récente « Stratégie pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires en Région de Bruxelles-Capitale 2023-2030 » a notamment pour objectif de « Formaliser une série de recommandations et prescriptions techniques visant à réduire les incidences négatives de l’éclairage nocturne sur la faune et la flore, tout en veillant aux différentes contraintes et attentes sociétales (sécurité, accessibilité, etc.) ».
Des informations complémentaires concernant la réflexion en cours sur le maillage étoilé, sur la gestion de la pollution lumineuse dans les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement ainsi que sur des exemples bruxellois de réalisation d’éclairage public tenant compte de la biodiversité nocturne figurent dans la fiche documentée consacrée à la Pollution lumineuse en Région de Bruxelles-Capitale.
A télécharger
Documents :
Fiches documentées
- n°1. Les Mammifères en Région bruxelloise, 2021 (.pdf)
- n°24. La pollution lumineuse en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
- n°26. Les chauves-souris en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Les Mammifères en Région bruxelloise, 2021
- Fragmentation des habitats naturels, 2022
- Sites semi-naturels et espaces verts protégés, 2021
- Patrimoine forestier de la forêt de Soignes bruxelloise, 2021
- Qualité biologique des principaux cours d'eau et étangs, 2022
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Les chauves-souris – Connaître et protéger, 2019 (.pdf)
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
Etudes et rapports
- ADRIAENS P. 2020. “ Actualisatie van de monitoringstrategie voor de evaluatie van de natuur in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest.” Corridor cvba, étude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement, Nazareth, 38 p. (en néerlandais uniquement)
- AGENCE EUROPEENNE DE L’ENVIRONNEMENT 2013. “European bat population trends – A prototype biodiversity indicator”, EEA Technical report n°196/2013 (en anglais uniquement) (.pdf)
- BRABANT C., NYSSEN P., WEISERBS A. & SAN MARTIN G., 2019. “Analyse des données de monitoring et développement de critères pour l’état de conservation local des Chiroptères en Région de Bruxelles-Capitale”, étude effectuée par Natagora à la demande de Bruxelles environnement
- CONSEILLERS BIODIVERSITE DES CHAMBRES D’AGRICULTURE DE LA REGION CENTRE VAL DE LOIRE. « Les chauves-souris, des insectivores opportunistes », flash biodiversité n°8
- DELORMEAU C. 2020. « Lumière…sur la nuit bruxelloise », Natagora website
- REPUBLIQUE FRANCAISE - MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ENERGIE ET DE LA MER 2017. « Plan national d’actions en faveur des Chiroptères 2016-2025 »
- REPUBLIQUE FRANCAISE – SITE INTERNET INRAE. « Chauve-souris soit, qui mal y pense ? »
- Sow A., Seye D., Faye E., Benoit L., Galan M., Haran J., Brévault T. 2020. “Birds and bats contribute to natural regulation of the millet head miner in tree-crop agroforestry systems” in Crop Protection, 132:105127, 8 p. (enkel in het Engels)
- Vercayie D., Paquet A., Feys S., Willems W. & PaquET J-Y. 2020. « Zoogdierenatlas van het Brussels Gewest. 2001-2017 », rapport Natuurpunt Studie 2017/39 réalisé pour le compte de Bruxelles Environnement, Mechelen.
Plans et programmes
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale, 2016 (.pdf)
- Stratégie pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires en Région de Bruxelles-Capitale 2023-2030, 2022 (.pdf)
Liens
Les Amphibiens et Reptiles en Région bruxelloise
Focus - Actualisation : janvier 2022
Le premier atlas des Amphibiens et Reptiles (2005) a fait le constat d’un déclin généralisé des espèces indigènes : six espèces auparavant présentes (sur 14) n’avaient pas pu être observées et étaient considérées comme localement éteintes. Le second atlas, réalisé une dizaine d’années plus tard, confirme ce constat, puisque, à une exception près, aucune de ces espèces n’a pu être retrouvée, et ce, malgré une augmentation importante des connaissances. Le phénomène de l’installation d’espèces exotiques ou d’espèces venant du sud de la Belgique, déjà mis en évidence dans le premier atlas, s’est encore amplifié. Par rapport au premier atlas, le nombre d’espèces d’Amphibiens observées par km2 a plus que doublé et de nouveaux sites intéressants ont été identifiés.
Des espèces menacées
Les Amphibiens présents sous nos latitudes sont les grenouilles, crapauds, tritons et salamandres. L’eau est cruciale pour ces espèces car leurs œufs sont dépourvus de coquille et les jeunes larves qui en sortent vivent exclusivement dans l’eau où se déroule leur métamorphose. Les Amphibiens adultes mènent en général une vie surtout terrestre dans des milieux frais et abrités et sont aquatiques au moment de la reproduction.
Ces espèces sont très vulnérables du fait qu’elles dépendent de conditions écologiques variées, en particulier de la présence de milieux aquatiques et terrestres adéquats et proches, voire très proches, l’un de l’autre. Les populations d'Amphibiens connaissent une régression dramatique partout dans le monde en raison notamment de la pollution, de la diffusion de maladies infectieuses (mycoses) et de la raréfaction et fragmentation de leur habitat.
Les Amphibiens jouent pourtant un rôle écologique important dans nos écosystèmes notamment parce qu’ils constituent un maillon important de la chaine alimentaire en tant que prédateurs et/ou proies.
Bon à savoir
Les Amphibiens n’ont pas besoin de boire car l’eau est absorbée directement par leur peau.
En vertu de l ‘ordonnance Nature, toutes les espèces européennes d'Amphibiens et Reptiles sont protégées sur tout le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.
Un nouvel atlas des Amphibiens et Reptiles réalisé avec l’appui des citoyens
Dans le cadre du programme d’information et de surveillance de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). bruxelloise, un premier atlas des Amphibiens et Reptiles portant sur la période 1984-2003 a été réalisé. Au cours des années suivantes, les populations de Grenouilles vertes et de Salamandres terrestres ont fait l’objet d’études spécifiques.
Fin 2016, Bruxelles Environnement a lancé un nouveau grand recensement des Amphibiens et Reptiles sauvages, en collaboration avec les associations naturalistes Natagora et Natuurpunt. Ce projet s’est déroulé sur une période de 3 ans (entre 2016 et 2019) mais a intégré l’ensemble des données collectées entre janvier 2004 et septembre 2019.
L’élaboration de ce nouvel atlas s’est appuyée sur la participation de volontaires qui, en communiquant leurs observations, ont contribué dans une grande mesure à la constitution de la base de données (projet de « sciences citoyennes » ou « citizen science », voir fiche documentée sur les Mammifères et « Collecte de données sur la biodiversité bruxelloise par les citoyens –crowdsourcing »). Différentes actions ont été menées afin de mobiliser et former ces volontaires (page Internet, formations, guides techniques, etc.). Les participants ont été invités à encoder leurs observations et photographies sur le site d’encodage en ligne « Observations.be ». Ces données ont été ensuite validées par plusieurs experts.
De plus amples informations concernant la méthodologie d’inventaire figurent dans la fiche documentée consacrée aux Amphibiens et Reptiles de la Région bruxelloise ainsi que dans l’atlas .
Les espèces exotiques telles que les tortues, introduites délibérément ou non (animaux échappés de captivité) sur le territoire régional, ont également été prises en compte dans l’inventaire si leur présence dans la nature a été constatée durablement, qu’elles s’y reproduisent ou non.
Concernant la problématique des introductions, les auteurs de l’atlas ont distingué :
- Les espèces indigènes dont la présence dans la Région bruxelloise est le résultat de processus naturels, sans intervention humaine.
- Les espèces néo-indigènes qui sont des espèces introduites, délibérément ou non, mais qui sont présentes naturellement au maximum à quelques dizaines de km de Bruxelles. Les espèces éteintes à l’état indigène mais qui sont présentes sur le territoire concerné sous forme de populations introduites non officiellement peuvent rentrer dans cette catégorie.
- Les espèces exotiques qui sont des espèces introduites, délibérément ou non, et dont l’aire d'origine est distincte et éloignée de la Région bruxelloise.
8 espèces indigènes ou néo-indigènes d’Amphibiens ont été observées et 4 espèces sont considérées éteintes en Région bruxelloise
Sur les 12 espèces d’Amphibiens historiquement présentes en Région bruxelloise, 8 sont encore actuellement présentes dont l’une (Alyte accoucheur) sous forme de populations réintroduites (espèce néo-indigène). Les populations de Crapauds calamites, Tritons crêtés, Grenouilles de Lessona et Rainettes vertes ont disparu depuis plus de 30 ans et sont considérées comme régionalement éteintes. Notons que si la présence historique des Crapauds calamites, Tritons crêtés et Rainettes vertes en Région bruxelloise est bien établie, il subsiste un doute quant à celle de la Grenouille de Lessona.
Le tableau ci-dessous reprend les espèces d’Amphibiens indigènes et exotiques observées en Région bruxelloise ainsi que leur statut.
L’atlas des Amphibiens et Reptiles reprend pour chaque espèce inventoriée une fiche descriptive incluant la répartition de l’espèce, son habitat, son abondance et les mesures de gestion nécessaires pour assurer sa conservation. Le lecteur peut aussi se reporter aux info-fiches disponibles dans la bibliothèque en ligne.
Le Crapaud commun et la Grenouille rousse sont les espèces d’Amphibiens les plus souvent observées et les plus répandues
Le Crapaud commun et la Grenouille rousse sont les espèces d’Amphibiens les plus souvent observées au cours de la période 2004-2019. Elles sont suivies par les tritons alpestres et ponctués. En termes de nombre de carrés kilométriques où la présence des espèces a été renseignée, la Grenouille rousse arrive en tête avec 103 carrés (sur un total de 200 carrés couvrant totalement ou en partie la région), suivie par le Crapaud commun (91) ainsi que par les Tritons alpestre (81) et ponctué (56).
La Salamandre terrestre et la Grenouille verte sont des espèces très rares en Région bruxelloise. Les populations de Salamandres sont exclusivement localisées en forêt de Soignes, dans les parties supérieures des vallons du Vuylbeek et du Karregat, où elles forment une population isolée. Leur densité est faible par rapport à d’autres populations de Flandre (Van Doorn, 2020 ). La présence de la salamandre en forêt de Soignes est connue depuis plus d’un siècle mais les observations de l’espèce resteront très rares au cours du 20ème siècle.
Une moyenne de 2,3 espèces d’Amphibiens par carré kilométrique recensées pour la période 2004-2019, soit plus du double que lors de l’atlas précédent
La carte ci-dessous illustre le nombre d’espèces d’Amphibiens observées par carré kilométrique au cours de la période 2004-2019 :

Des Amphibiens ont été trouvés dans 70% des carrés kilométriques. Bien que le nombre d’observations par carrés diminue vers le cœur de la ville, des Amphibiens sont aussi présents dans le centre très bâti. Il s’agit d’espèces indigènes (souvent introduites dans le centre-ville) et d’espèces exotiques (Grenouilles rieuses au sens large).
Les carrés kilométriques les plus riches de la Région (jusqu’à 8 espèces) sont situés en périphérie et correspondent aux étangs et cours d’eau du Rouge cloître, du Geleytsbeek, du Neerpedebeek et du Molenbeek (avec entre autres, le marais de Jette et Ganshoren). D’autres sites se révèlent également très riches notamment le long de la vallée de la Woluwe et de ses affluents, le long du Vogelzangbeek, dans le Domaine Royal ou encore à Neder-Over-Hembeek au-delà de l’hôpital militaire et dans le vallon du Tweebeek.
Par rapport au précédent atlas, on constate une augmentation importante du nombre d’espèces d’Amphibiens renseignées par carré kilométrique. Alors qu’en moyenne une espèce par carré était renseignée pour la période 1984-2003, une moyenne de 2,3 espèces par carré est renseignée pour la période 2004-2019.
Les découvertes les plus notables concernent :
- toute la partie nord de la Région : notamment Neder-Over-Heembeek et vallon du Tweebeek (marécages, zones humides…), Laeken, Jette (parc Roi Baudouin), Molenbeek (Scheutbos) ;
- l’extrême ouest : tout l’ouest de la commune d’Anderlecht mais aussi le parc du Bempt à Forest;
- le tiers sud-est du territoire : différents secteurs de la forêt de Soignes et ses abords, le parc du Bergoje, le parc de Woluwe,…
- quelques carrés du centre-ville qui abritent des sites qui n’avaient pas été prospectés lors du premier atlas tel que le parc Josaphat et le parc du Botanique.
Si cette amélioration s’explique par des efforts de prospection supérieurs lors du second atlas, elle est certainement aussi partiellement liée aux actions menées au niveau régional pour restaurer des milieux plus naturels, notamment via le programme de maillage bleuLe Maillage bleu est un programme mis en œuvre depuis 1999, qui vise plusieurs objectifs : séparer les eaux usées des eaux propres afin de limiter l'apport d'eau aux stations d'épuration, restaurer certains éléments du réseau hydrographique de la Région, réaménager des tronçons de rivières, des étangs et des zones humides pour leur rendre toute leur valeur biologique, et leur faire éventuellement bénéficier de mesures spéciales de protection, et assurer la fonction paysagère et récréative de ces sites. (voir fiche documentée sur le sujet) ainsi qu’à l’amélioration globale de la qualité des eaux de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.).
La Grenouille rieuse : une espèce exotique dont la présence a fortement progressé en Région bruxelloise
Le groupe des Grenouilles « vertes » et « rieuses » (genre Pelophylax) est composé de plusieurs taxons dont certains sont susceptibles de s’hybrider entre eux. La Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) est ainsi un hybride entre la Grenouille de Lessona (Pelophylax lessonae) et la Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus). Les deux premières sont indigènes en Belgique, contrairement à la troisième. Leur détermination peut être délicate en raison de la similitude entre certains de ces taxons et du fait de variations au sein d’un même taxon. A ces problèmes de détermination, s’ajoute celui des introductions : le groupe des « Grenouilles rieuses » comprend en fait plusieurs espèces, toutes exotiques, dont plusieurs ont été signalées à Bruxelles et dont la détermination n’est pas aisée sur le terrain. Au moins deux de ces espèces, la Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus) et la Grenouille rieuse d’Anatolie (Pelophylax cf. bedriagae), sont présentes avec certitude sur le territoire régional.
Au cours de la période couverte par le second atlas, des grenouilles du genre Pelophylax ont été signalées à plusieurs endroits à Bruxelles. Dans la majorité des cas, l’examen des photos a montré qu’il s’agissait de Grenouilles rieuses. Néanmoins, pour la période 2004-2019, la présence de Grenouilles vertes a pu être validée au niveau de deux sites (marais de Jette-Ganshoren et sud d’Anderlecht). Il s’agit d’une bonne nouvelle puisque cette espèce n’avait pas pu être recensée lors du précédent atlas et était considérée comme avoir disparu localement (les dernières observations ayant été faites dans les années ‘90 au Moeraske et dans certains étangs de Boitsfort). Selon les auteurs de l’atlas actuel, il est néanmoins très vraisemblable que les individus observés soient issus de populations indigènes passées inaperçues lors du précédent atlas.
Les Grenouilles rieuses comptent actuellement parmi les Amphibiens les plus répandus à Bruxelles et sont les seuls Amphibiens non-indigènes pour lesquels la naturalisation est établie dans la Région. Elles constituent aussi le groupe d’espèces qui, parmi les Amphibiens et Reptiles, connait la plus forte progression entre les deux atlas. Avant 2004, les Grenouilles rieuses avaient été observées dans 13 carrés kilométriques. Depuis lors, elles ont été répertoriées dans 46 carrés kilométriques couvrant plusieurs communes. Cette augmentation du nombre de sites connus est certainement due en partie à une meilleure connaissance de la répartition mais il est également vraisemblable que les Grenouilles rieuses, dont les premières mentions à Bruxelles remontent seulement à 1992, aient colonisé certains secteurs de la ville au cours des dernières années.
La Grenouille rieuse figure dans la liste des espèces invasives de l’Ordonnance nature. Les craintes liées à sa présence dans nos écosystèmes sont dues à son caractère invasif (plusieurs pontes par an, importante capacité de dispersion, espèce pionnière, taille plus importante que les grenouilles vertes indigènes, sortie hâtive d’hibernation… ) mais aussi au fait que cette espèce est capable de s’hybrider avec les Grenouilles vertes indigènes avec le risque d’un remplacement du génome des Grenouilles vertes locales par celui des Grenouilles rieuses. L’impact de ces grenouilles exotiques sur la faune indigène est cependant peu connu.
4 espèces indigènes ou néo-indigènes de Reptiles ont été observées
La Région bruxelloise compte 2 espèces indigènes de reptiles : l’Orvet fragile et le Lézard vivipare. Ces espèces sont peu répandues et localisées principalement en forêt de Soignes ainsi que sur quelques autres sites.
Le Lézard des murailles et la Couleuvre à collier, présents actuellement dans la Région, sont considérés comme des espèces néo-indigènes dans la mesure où leur aire de répartition naturelle se situe au sud du Sillon Sambre-et-Meuse. Depuis les années 1990, des populations de Lézards des murailles introduites se répandent au nord de ce sillon, le plus souvent le long des voies de chemin de fer. On trouve désormais cette espèce dans toute la Flandre et dans le nord de la Wallonie. En Région bruxelloise, la présence de ce lézard est attestée dans les principales zones ferroviaires et industrielles de la Région qui offrent un habitat lui convenant (présence de milieux ouverts, terrain secs avec présence de pierres, etc.). Notons que le Lézard des murailles est une espèce qui, en vertu du droit européen (directive Habitats), doit faire l’objet d’une protection stricte et qui, à ce titre, fait l’objet d’un suivi spécifique (voir focus Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux" )
Une seule population de Couleuvres à collier est présente à Bruxelles, dans les marais de Jette-Ganshoren et ses abords. Cette population introduite est totalement isolée, les populations connues les plus proches, également introduites, étant situées à environ 40 km.
Le tableau ci-dessous reprend les espèces de Reptiles indigènes et exotiques observés en Région bruxelloise ainsi que leur statut.

Différentes espèces de tortues résultant d’introduction sont présentes dans la Région et font l’objet de nombreuses observations. Avec de l’ordre de 600 observations sur la période 2004-2019, la Tortue de Floride est ainsi le reptile le plus répandu à Bruxelles. Cette espèce est aujourd’hui présente dans de nombreuses zones humides et étangs bruxellois, y compris en lisière de forêt de Soignes.
Dans les premières années de leur vie, les Tortues de Floride sont de voraces carnivores se nourrissant d’organismes aquatiques. Les adultes sont surtout végétariens mais peuvent également s’attaquer à des poissons, des amphibiens et des poussins d’oiseaux d’eau. Les dégâts que leur présence occasionne dans les milieux biologiquement riches peuvent donc s’avérer problématiques. Le climat prévalant en Région bruxelloise n’est pas (encore) assez chaud pour permettre la réussite de la reproduction mais des cas de reproduction de tortues aquatiques d’Amérique du Nord ont déjà été constatés en France notamment.
Pour plus d’informations concernant la problématique des espèces invasives (y compris des tortues exotiques), voir le sujet « Espèces exotiques envahissantes » de la rubrique « Environnement : état des lieux » du site de Bruxelles Environnement.
Des espèces indigènes d’Amphibiens dont la disparition se confirme
Le premier atlas des Amphibiens et Reptiles faisait le constat d’un déclin généralisé des espèces indigènes. En particulier six espèces indigènes historiquement signalées dans la capitale étaient considérées comme éteintes. Le présent atlas confirme ce constat, puisque, à une exception près (la grenouille verte), aucune des espèces considérée comme éteinte n’a pu être retrouvée, et ce, malgré une augmentation importante des connaissances au cours des 15-20 dernières années.
Et des espèces néo-indigènes ou exotiques de plus en plus nombreuses
Le phénomène de l’installation récente d’espèces étrangères à la faune bruxelloise, déjà mis en évidence dans le premier atlas, s’est récemment amplifié. Il concerne, d’une part, l’apparition récente d’espèces néo-indigènes ainsi que, d’autre part, la multiplication et l’expansion d’espèces exotiques, en particulier de diverses tortues aquatiques non naturalisées ainsi que des Grenouilles rieuses et d’Anatolie.
Des mesures de gestion en faveur des Amphibiens et Reptiles à poursuivre et renforcer
La Région bruxelloise subit la même tendance que d’autres régions d’Europe occidentale : une diminution des populations, tant pour les espèces fortement menacées que pour les espèces plus communes. La raréfaction et la fragmentation des habitats adéquats aquatiques et terrestres, par assèchement ou voûtement, sont les principales causes historiques de cette régression. L’urbanisation croissante, dont la construction intense et une voirie de plus en plus dense, menace aujourd’hui les habitats des Amphibiens et Reptiles. Raison pour laquelle des mesures sont prises afin de protéger et de restaurer les habitats : remise à ciel ouvert de cours d’eau voûtés, aménagement de mares, restauration de zones humides dégradées, réalisation de berges écologiques, reconnexion des zones humides entre elles, retrait des poissons de certains plans d’eau, le maintien de clairières favorables aux Reptiles en forêt, réalisation de crapauducs (encore rares) ou encore, mesures spécifiques en faveur de certaines espèces comme la Salamandre terrestre. Par ailleurs, en période de migration, des associations de protection de la nature organisent des opérations de sauvetage des Amphibiens sur les routes.
À télécharger
Fiches documentées
- 05. Les Amphibiens et Reptiles en Région bruxelloise (.pdf) (2022)
- 18. Etat local de conservation des espèces des directives habitats et oiseaux en Région Bruxelloise (.pdf) (2018)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-capitale (2012) (.pdf)
- Identification des espèces : Amphibiens et Reptiles en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
- Le Lézard des murailles (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- Le Lézard vivipare (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- La Grenouille verte (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- La Grenouille rousse (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- L’Alyte accoucheur (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- La Couleuvre à collier (info fiche-biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).) (.pdf)
- Le Crapaud commun (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- La Grenouille rieuse européenne (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- L’Orvet (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- La Salamandre tachetée (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- Le Triton alpestre (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- Le Triton palmé (info fiche-biodiversité) (.pdf)
- Le Triton ponctué (info fiche-biodiversité) (.pdf)
Etudes et rapports
- GRAITSON E, PAQUET A. & VERBELEN D. 2022 « Atlas des Amphibiens et Reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale », rapport effectué par Natagora, Natuurpunt à la demande et avec Bruxelles Environnement (.pdf)
- JOORIS R. 2007 « Inventarisaite amfibieën en reptielen in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest", Natuurpunt (.pdf) (uniquement en néerlandais)
- VAN DOORN L. 2020. « The Fire Salamander in the Brussels-Capital Region", monitoring Report 2020
- VAN DOORN L & WELLEKENS B. 2017. « The Fire Salamander in the Brussels-Capital Region - Present and Future", Monitoring Report 2009-2017
- VERBELEN D. & GRAITSON E., 2017. « Handleiding inventarisatie Amfibieën en Reptielen in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest", Natuurpunt & Natagora
- WEISERBS A. & JACOB J.-P. 2005. « Amphibiens et Reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale - Atlas 2005», Aves & Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement
Plans et programmes
Liens utiles
Les abeilles en Région bruxelloise
Focus – Actualisation : février 2023
Plusieurs études ont été menées ces dernières années pour améliorer les connaissance de l’état des populations d’abeilles sauvages et domestiques présentes en Région bruxelloise et identifier les mesures de préservation et de restauration favorables aux insectes pollinisateurs. 206 espèces d’abeilles sauvages ont été observées entre 2010 et 2020, soit un peu plus de la moitié du nombre d’espèces présentes à l’échelle nationale. 40% d’entre elles sont vulnérables ou en danger. L’abeille mellifère (ou domestique) est la 3ème espèce la plus souvent recensée et s’observe dans l’ensemble de la Région. Parmi les facteurs de stress identifiés pour les abeilles sauvages figurent les risques de compétition exercés par les abeilles mellifères ainsi que la présence de résidus de pesticides dans le pollen et le nectar butinés par les abeilles. Les données disponibles suggèrent que l’abeille mellifère n’est pas menacée en Région de Bruxelles-Capitale.
Importance des abeilles pour les écosystèmes naturels et agricoles
Les abeilles sont des insectes pollinisateurs. En visitant des fleurs, principalement pour collecter du pollen (source de protéines) et du nectar (source de sucres), elles transfèrent du pollen entre les parties mâles et femelles des fleurs, assurant ainsi leur fertilisation et la production de graines. Les abeilles ne sont pas les seuls animaux qui transportent du pollen mais leurs comportements de butinage et certaines de leurs caractéristiques morphologiques rendent leur pollinisation particulièrement performante.
En Europe, environ 80% des espèces cultivées et des espèces de plantes à fleurs sauvages dépendent, au moins en partie, de la pollinisation animale prodiguée par des milliers d'espèces d'insectes (Commission européenne, 2023). En pollinisant les espèces de plantes sauvages et cultivées, les insectes participent à la diversité floristique et paysagère ainsi qu’à la production agricole. Concernant ce dernier point, au niveau belge, des chercheurs ont évalué qu’en cas de disparition des pollinisateurs, la valeur de la perte de production (cultures fruitières et oléagineuses en particulier) s’élèverait, pour 2010, à 11,1 % de la valeur totale de la production végétale belge (Jacquemin F. et al., 2017).
Bon à savoir
Les bourdons et certaines espèces d’abeilles solitaires utilisent une technique de pollinisation spéciale : la « buzz-pollinisation » ou pollinisation vibratile. Pour décrocher le pollen de certaines plantes, ces espèces sont capables d'agripper les fleurs et de mouvoir rapidement leurs ailes, faisant vibrer toute la fleur. Ce bourdonnement participe activement à la chute du pollen, qui est plus ou moins fermement retenu par certaines fleurs (tomates, pommes-de-terre, aubergines, poivrons, piments, etc.) et qui tombe notamment sur leur corps.
De l’ordre de 40 % des espèces d’insectes seraient menacées d’extinction à l’échelle globale (Sanchez-Bayo & Wyckhuys, 2019). Le déclin des pollinisateurs - évalué notamment par l’IPBES (2016) - menace directement la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)., les paysages, l’alimentation (quantité et qualité de la nourriture produite) ainsi que la qualité de vie et la santé humaine (cf. notamment impacts sur la production de fruits, légumes, fibres, plantes médicinales et aromatiques et sur la qualité de l’environnement naturel, importance culturelle).
Ces constats ont amené différents niveaux de pouvoir à adopter des initiatives ou plans d’action en faveur des pollinisateurs. En Région bruxelloise, une stratégie pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires a été adoptée fin 2022. Celle-ci s’appuie notamment sur les connaissances acquises via différentes études menées depuis une dizaine d’années concernant les abeilles sauvages présentes sur le territoire bruxellois, en tenant compte des particularités urbaines et des pressions qui s’y exercent.
Ce focus synthétise les principales conclusions et résultats des travaux menés sur le sujet. Il fait également état des principales données régionales disponibles sur les populations d’abeilles domestiques ou mellifères (Apis mellifera) - c’est-à-dire les abeilles élevées par des apiculteurs -, à l’exclusion des données spécifiquement associées aux compétences fédérales (état sanitaire des colonies, etc.). La question de la cohabitation entre l’abeille mellifère et les abeilles sauvages, sujet de préoccupation récurrent sur le territoire régional, y est également abordée. Enfin, la récente stratégie régionale pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires est brièvement présentée.
Un atlas des abeilles sauvages bruxelloises basé sur 42.280 données d’observation validées
Le premier atlas des abeilles sauvages de la Région de Bruxelles-Capitale (projet WildBnB) a été publié en 2022. Différents acteurs de terrain ont contribué à sa réalisation: l’Agroecology Lab de l’ULB, Natuurpunt et Natagora (associations naturalistes) ainsi que l’Institut Royal des Sciences Naturelles (IRScNB.). Le projet s’est s’appuyé sur des observations issues de travaux d’inventaires réalisés par des entomologistes ainsi que sur des données issues des sciences participatives (voir focus Collecte de données sur la biodiversité bruxelloise par les citoyens « crowdsourcing »).
Une base de données centralisée a rassemblé des données historiques digitalisées (1841-1990), des données de l’IRScNB (1991-2018), du site observations.be, de Natuurpunt (2007-2020), de l’ULB (2015-2020) ainsi que du projet WildBnB lui-même (2018-2020). 42.280 données d’observation représentatives de l’ensemble du territoire bruxellois ont pu être validées (pour 112.508 spécimens observés ou récoltés).
Près de 40% des 206 espèces d’abeilles sauvages présentes actuellement en Région bruxelloise sont vulnérables ou en danger
La présence de 248 espèces d’abeilles sauvages sur le territoire régional a pu être documentée (période 1841-2020). La 249ème espèce bruxelloise est constituée par Apis mellifera, l’abeille mellifère, dite domestique.
Parmi ces 248 espèces, 17% (soit 42 espèces) sont considérées comme éteintes à l’échelle régionale. Elles n’ont en effet plus été retrouvées dans les recherches de terrain menées entre 2010 et 2020. Ces espèces régionalement éteintes incluent 15 espèces de bourdons. Ce groupe d’abeilles sociales est particulièrement impacté en Belgique où 60% des espèces de bourdons sont menacées ou quasi menacées et environ 20% éteintes à l’échelle nationale (Drossart et al., 2019).
Distribution des 248 espèces d’abeilles sauvages (excl. Apis mellifera) de la Région de Bruxelles-Capitale selon les catégories de statut de conservation régional (période 1841-2020)
Source : Vereecken et al., 2022
Parmi les 206 espèces encore présentes, 122 sont estimées dans une situation favorable (non menacées ou en expansion) et 81 dans une situation défavorable (vulnérables ou en danger). Les espèces en expansion sont, dans la plupart des cas, des observations isolées d’espèces qui n’avaient jamais été observées dans les données historiques.
Les 206 espèces d’abeilles sauvages contemporaines de la Région bruxelloise correspondent à 54% des espèces présentes en Belgique. Les 6 familles d’abeilles présentes en Belgique sont également observées sur le territoire régional.
L’abondance des espèces bruxelloises est très variable: 8 espèces représentent à elles seules 61% des données. Inversement, 38 espèces n’ont été observées qu’une ou deux fois sur l’ensemble de la période étudiée.
Rang d’abondance des espèces d’abeilles observées en Région bruxelloise et illustration du « top 8 » (nombre de spécimens observés, base de données WildBnB, données 1841-2020)
Source : Vereecken et al., 2022
Lire le texte de transcription
Les 8 espèces d’abeilles qui ont été le plus observées dans le cadre de la réalisation de l’atlas, par ordre de nombre de spécimens observés, sont : Andrena vaga (Andrène vague), Colletes hederae (Collète du lierre), Apis mellifera (Apis mellifère), Bombus pascuorum (Bourdon des champs), Colletes cunicularius (Collète lapin), Bombus lapidarius (Bourdon des pierres), Andrena flavipes (Andrène à pattes jaunes), Andrena bicolor (Andrène bicolore)
Cette importante diversité des espèces d’abeilles combinée à une abondance souvent faible des populations pourrait s’expliquer par l’importante variété d’habitats de taille réduite qui caractérise la Région bruxelloise.
L’abeille mellifère est la 3ème espèce la plus souvent recensée et la 249ème espèce d’abeille bruxelloise. Cette espèce est observée dans l’ensemble de la Région, tant dans le centre-ville que dans des zones plus sensibles comme des zones Natura 2000. Le nombre et la localisation exacts des ruchers et des colonies de production restent à ce jour méconnus. Les estimations annuelles disponibles grâce aux apiculteurs suggèrent cependant que l’abeille mellifère ne représente pas d’enjeu de conservation pour la Région de Bruxelles-Capitale. A contrario, plusieurs études soulignent l’intérêt de préserver sa sous-espèce indigèneDésigne une espèce originaire de la région où elle se trouve depuis des décennies., l’abeille noire (Apis mellifera mellifera).
La friche Josaphat, l’un des sites de Belgique le plus riche en espèces d’abeilles
Des inventaires plus détaillés ont été effectués sur 3 sites dont la fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée. Josaphat (Schaerbeek-Evere). 127 espèces d’abeilles sauvages y ont été inventoriées. Parmi ces espèces observées, 9 sont menacées d’extinction à l’échelle nationale (Drossart et al., 2019) ou européenne (Nieto et al., 2004). Pour le territoire bruxellois, 4 d’entre elles sont également exclusives de la friche et ne se retrouvent dans aucun autre site inventorié. L’intérêt écologique du site pour les abeilles sauvages est donc similaire à celui pour les Odonates (voir le focus Libellules et demoiselles en Région bruxelloise). Pour de plus amples informations, voir l’article de Vereecken et al. 2021 sur le sujet.
Une étude spécifique pour la préservation des abeilles du Kauwberg
Le site Natura 2000 du Kauwberg (Uccle), repris en gestion il y a quelques années par Bruxelles Environnement, est lui aussi réputé pour être riche en abeilles sauvages.
Différentes études y ont été menées pour caractériser les mesures à mettre en place afin de concilier au mieux préoccupations écologiques, développement des activités agricoles et accueil récréatif. Parmi celles-ci, une étude d’identification des espèces d’abeilles sauvages présentes sur le site a été réalisée. 95 espèces d’abeilles sauvages y ont été recensées (2020-2021) dont 15 espèces ayant des statuts de conservation menacés (Liste rouge établie au niveau national). Par ailleurs des recommandations de gestion en faveur des abeilles sauvages ont été formulées : flore spécifique à privilégier, ouverture du milieu, mise en défens d’une sablière permettant de faire cohabiter les abeilles terricoles qui y nichent et des activités ludo-sportives (glissades, VTT, etc.). …
Des trottoirs accueillants pour les abeilles et autres pollinisateurs
En ville, il n’est pas rare de trouver des nids d’abeilles sauvages, voire des bourgades de nids (regroupements de nids individuels), dans les trottoirs et allées pavées (Pauly, 2019).
Le centre de recherches routières s’est associé avec un service universitaire pour déterminer les conditions favorables à la nidification des abeilles en voirie. Cette étude a notamment permis de répertorier 11 espèces d’abeilles solitaires, 10 espèces de guêpes et 2 espèces de chrysides. L’étude a également mis en évidence une divergence entre les préférences des abeilles sauvages nidifiant dans les trottoirs (non jointoyés, souvent anciens et dégradés) et les exigences de confort piéton fixées par le plan régional Good Move. L’étude propose cependant des mesures qui permettraient de concilier ces exigences sociétales et la conservation de ces insectes pollinisateurs.
Des résidus de pesticides dans le pollen…
Dans le cadre du projet URBEESTRESS visant à étudier différents facteurs de stress susceptibles d’impacter les populations d’abeilles sauvages en Région bruxelloise, les traces de pesticides (fongicides, herbicides, insecticides) présentes dans les mélanges de pollen rassemblés par les femelles d’osmies (espèces d’abeilles au comportement alimentaire généraliste et bien adaptées au milieu urbain) au niveau d‘une cinquantaine de sites ont été analysées. Il en ressort notamment que près de 90% des échantillons de pollen analysés contiennent un ou plusieurs pesticides. 9 pesticides différents ont été identifiés dont 3 désormais interdits. Les pesticides dominants sont le fongicide Boscalid et l’insecticide/acaricide Chlorpyrifos qui, à eux seuls, représentent près de 75 % des pesticides retrouvés dans les échantillons.
La présence de ces pesticides, dont certains sont connus pour leur très forte rémanence notamment dans les sols et leur toxicité sur un large spectre d’animaux et de plantes, pose question par rapport à leurs impacts sur les abeilles - et, plus généralement, sur les écosystèmes - et la santé des Bruxellois.
Et dans les plantes ornementales vendues en jardinerie
L’étude Toxiflore a caractérisé et quantifié les résidus de pesticides se trouvant dans les plantes ornementales. Les plantes étudiées sont largement utilisées pour fleurir jardins et espaces publics et réputées attractives pour les abeilles.
Il en ressort que :
- 100 % des échantillons prélevés dans les feuilles, les fleurs ou le pollen de muscaris et bruyères issus de 4 jardineries distinctes étaient contaminés par au moins un résidu de pesticide, avec en moyenne 3 à 4 substances différentes par échantillon pour un total de 28 substances actives différentes, dont 7 interdites pendant la phase d’étude et 4 autres interdites depuis (dispositif expérimental avec 4 serres fermées contenant chacune des plantes issues des mêmes jardineries et des hôtels à abeilles);
- 36 substances actives différentes, dont 2 interdites, ont été identifiées dans les échantillons prélevés directement dans des plantes horticoles installées dans des espaces verts bruxellois (situation réelle).
Ces résultats suggèrent que les plantes horticoles installées dans les espaces verts publics et privés constituent potentiellement une source importante d’exposition des insectes pollinisateurs, en particulier des abeilles, à des cocktails de pesticides. Bien que moins contaminées, les plantes issues de pépinières écologiques ne sont pas exemptes de substances, probablement liées à l’origine des bulbes mis en culture. Compte tenu de ces résultats, l’étude préconise de favoriser les plantations issues de filières de production durables et écologiques.
L’abeille domestique est une espèce particulièrement compétitive
Le projet URBEESTRESS a également analysé les réseaux d’interaction plantes-pollinisateurs et la compétition entre espèces pollinisatrices d’abeilles. Les résultats indiquent que l’abeille domestique ou mellifère (Apis mellifera) est omniprésente dans les réseaux abeilles-fleurs sur tout le territoire régional, avec une intensité et une compétition apparente pour les ressources (pollen et nectar) plus forte dans certains sites, notamment dans les zones les plus urbanisées.
Par ailleurs, les données à l’échelle régionale indiquent que les abeilles sociales et généralistes (abeilles domestiques et, dans une moindre mesure, bourdons), sont les espèces qui imposent le plus de compétition aux autres pollinisateurs, et qui en subissent en retour relativement peu de la part des espèces solitaires. Ces résultats permettent raisonnablement d’estimer que la pratique de l’apiculture urbaine induit effectivement une compétition apparente en Région bruxelloise et impacte les réseaux de pollinisation sur tout le territoire régional (voir ci-dessous).
Une forte abondance d’abeilles domestiques peut représenter une pression environnementale supplémentaire pour les abeilles
Pour les abeilles sauvages, le milieu urbain cristallise différents problèmes. Tout d’abord, la collecte du pollen et du nectar y nécessite souvent une plus grande dépense énergétique que dans les territoires ruraux. Les ressources alimentaires, en plus d’être globalement limitées en quantité, y sont spatialement fragmentées (y compris via des obstacles bâtis à contourner). En outre, la rareté des habitats (sols meubles, bois, tiges végétales, coquilles vides, anfractuosités diverses, etc.) accroît également les distances habitats-ressources. La plupart des espèces d’abeilles sauvages sont par ailleurs actives à des périodes limitées de l’année ce qui leur est préjudiciable lorsque cette période de butinage n’est pas synchronisée avec la disponibilité des ressources alimentaires dont elles dépendent.
Ces problèmes impactent considérablement moins les abeilles mellifères qui sont des espèces généralistes (butinent de nombreuses espèces de fleurs différentes contrairement à de nombreuses espèces d’abeilles sauvages qui se limitent à une ou quelques espèces), bénéficient d’une autonomie de vol inégalée chez la plupart des autres espèces et sont des insectes sociaux contrairement à la plupart des espèces d’abeilles sauvages. Leurs colonies (ruches) sont constituées de plusieurs dizaines de milliers d’individus avec des fonctions spécialisées (reine, ouvrières, mâles reproducteurs), capables de survivre en hiver (reine et une partie des ouvrières). Avec des habitats artificiels (ruches), de la sélection génétique, de l’apport d’eau en été, du nourrissement éventuel (sucres divers) et des soins vétérinaires (acaricides notamment), l’abeille mellifère est d’autant plus avantagée face aux aléas climatiques et au manque de ressources alimentaires. Cane & Tepedino (2016) estiment que 40 ruches représentent, sur 3 mois, l’équivalent de 4 millions d’abeilles sauvages, une seule ruche pouvant prélever le pollen nécessaire au nourrissement de 100.000 larves d’abeilles sauvages.
Par ailleurs, l’abeille mellifère souffre d’une série de pathogènes (virus, champignons). La transmission de ces maladies et parasites de l’espèce mellifère vers les espèces sauvages est un second sujet de préoccupation, en particulier pour les autres espèces sociales comme les bourdons.
En maintenant artificiellement une abondance élevée d’abeilles mellifères très compétitives et très demandeuses en ressources, l’apiculture peut dès lors représenter une pression environnementale supplémentaire sur les populations sauvages fragilisées.
La Région bruxelloise abrite plusieurs centaines de ruchers, installés un peu partout sur le territoire. Plus qu’aux composantes paysagères, le choix de leur implantation apparaît essentiellement lié aux opportunités d’accès à un emplacement. Deux grandes tendances sont constatées : les petites installations plus centrales, dans le Pentagone et en première couronne (y compris dans des quartiers pauvres en ressources alimentaires), souvent liées à des projets d’entreprise et d’apiculture en toiture, d’une part, et, d’autre part, les installations plus classiques en seconde couronne, au pourtour des réserves et sites Natura 2000, avec les plus gros ruchers de la région.
Les communautés végétales sont étroitement liées aux espèces d’abeilles présentes localement
Source : www.vivelesabeilles.be

Les fleurs et les abeilles entretiennent des relations d’échange : les fleurs offrent de la nourriture aux abeilles et, en butinant, celles-ci transportent à leur insu des grains de pollens d’une fleur à l’autre. Ces organismes ont évolué ensemble et se sont progressivement adaptés les uns aux autres par mutation et sélection :
- L’adaptation des abeilles porte notamment sur les dispositifs de récolte du pollen (sur les pattes et l’abdomen) ainsi que sur la morphologie des pièces buccales (langue) permettant d’atteindre le nectar ;
- L’adaptation des fleurs porte sur les signaux permettant d’attirer les pollinisateurs (couleurs, formes, odeurs, etc.), la qualité nutritive et la quantité de nectar, le moment d’ouverture de la fleur ou encore, les caractéristiques des grains de pollen qui permettent d’augmenter leur adhérence aux poils des abeilles.
Certaines fleurs ne peuvent être pollinisées que par les espèces d’abeilles qui ont le comportement adéquat ou les traits morphologiques fonctionnels permettant au pollen de se libérer ou de se fixer. Par ailleurs, plus l’abeille est spécialisée, plus rapide est la vitesse de butinage et plus grand sera le nombre de fleurs visitées (Coppée I. 2014) et donc aussi les chances de fécondation.
L’interaction entre les plantes à fleurs et les pollinisateurs est donc très forte, si bien que des modifications des populations d’abeilles – par exemple suite à l’introduction de ruches – peuvent engendrer des perturbations sur le fonctionnement des écosystèmes et les communautés plantes-pollinisateurs. De même, la disparition locale de certaines plantes peut entraîner la disparition des espèces d’abeilles sauvages qui leur sont exclusivement inféodées. Selon leur présence et leur abondance, les abeilles sauvages sont les témoins de la préservation de leurs habitats.
Les questionnements sur les effets de la compétition alimentaire (en particulier sur les bourdons), sur la transmission de maladies ou sur la modification des communautés végétales restent vifs dans la communauté scientifique. Cependant, un nombre sans cesse croissant d’études publiées ces dernières années tend à confirmer ces effets. Des informations plus détaillées concernant ces champs de recherches figurent dans la fiche documentée sur les abeilles en Région bruxelloise.
Bon à savoir
Compte tenu des différents éléments exposés ci-dessus, la cohabitation des espèces de pollinisateurs, le renforcement des ressources alimentaires au bénéfice de toutes ainsi que le maintien d’une apiculture familiale patrimoniale à des niveaux compatibles avec les équilibres écologiques et les ambitions des stratégies de conservation de tous les pollinisateurs constituent certainement des enjeux régionaux.
Une stratégie bruxelloise pour les insectes pollinisateurs
Une stratégie bruxelloise en faveur des insectes pollinisateurs et auxiliaires (terme désignant ici les insectes
prédateurs et parasitoïdes ennemis des organismes nuisibles) a été adoptée par le gouvernement régional pour la période 2022-2030. Celle-ci s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie nationale belge 2021-2030. Son principal objectif est de réduire de 50% le nombre d’espèces menacées et d’augmenter de 50% le nombre d’espèces présentant une évolution positive.
Cette stratégie compte une cinquantaine de mesures. Le premier axe vise notamment à renforcer les connaissances sur l’état des différentes espèces d’insectes pollinisateurs (y compris abeilles mellifères), auxiliaires et exotiques envahissantes (espèces présentes, répartition, abondance, qualité et quantité de ressources alimentaires disponibles, dynamiques sous-jacentes aux constats, etc.). Cet axe porte aussi sur l’évaluation de l’incidence des apports de pollinisateurs et auxiliaires gérés et la formulation de recommandations ainsi que sur les interactions et interdépendances entre l’agriculture régionale et les pollinisateurs et auxiliaires.
Un deuxième axe décline de nombreuses mesures concrètes pour protéger certaines espèces d’insectes ou de plantes et créer un habitat propice à des espèces variées de pollinisateurs (végétalisation du bâti, renforcement des qualités écologiques des espaces ouverts, réduction de l’utilisation des pesticides, diversification et meilleure gestion des plantations, stimulation de la production écologique et locale de plantes, renforcement de la pollinisation et du contrôle biologique naturels en agriculture, etc.). Il vise aussi à encadrer l’apport de pollinisateurs et d’auxiliaires gérés et à mettre en œuvre une gestion intégrée des espèces exotiques envahissantes (frelon asiatique entre autres). Le développement d’un maillage étoilé y est également prévu (voir focus sur les chauves-souris et fiche sur la pollution lumineuse)
L’axe 3 porte sur la communication et formation d’un public varié (citoyen-ne-s, naturalistes, apiculteur-trice-s, gestionnaires, professionnel-le-s des jardins, etc.).
À télécharger
Fiches documentées
- n°9. Invertébrés, 2017 (.pdf)
- n°15. Miellées, origine botanique et qualité du miel en Région de Bruxelles-Capitale, 2016 (.pdf)
- n°25. Les abeilles en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2022 (.pdf)
- Identification des espèces : Les abeilles sauvages en Région de Bruxelles-Capitale, 2018 (.pdf)
- Potagers - Des abeilles dans mon jardin, 2018 (.pdf)
Etudes et rapports
- COPPEE I., PEETERS M. 2014. « La biodiversité en Belgique – Zzzoom sur les abeilles – Pour les protéger, il faut apprendre à les connaître ! » , Société royale belge d’Entomologie et Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, pp.20. (.pdf)
- COMMISSION EUROPEENNE 2023. “Questions et réponses sur le nouveau pacte en faveur des pollinisateurs”, site Internet consulté le 01/02/2023 (.pdf)
- COSSERAT P.H. 2016. « Caractérisation et analyse de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). spécifique et fonctionnelle des communautés d’abeilles sauvages au sein des différents espaces verts de la Région de Bruxelles-Capitale ; expérience complémentaire du service écosystémique de pollinisation associé à cette diversité », Bruxelles : Université Libre de Bruxelles - service Ecologie du paysage et systèmes de production végétale (Mémoire de fin d’études ; promoteur N.J. VEREECKEN)
- DROSSART, M., RASMONT, P., VANORMELINGEN, P., DUFRÊNE, M., FOLSCHWEILLER, M., PAULY, A., VEREECKEN, N. J., VRAY, S., ZAMBRA, E., D'HAESELEER, J. & MICHEZ, D. 2019. “ Belgian Red List of bees”, . Belgian Science Policy 2018 (BRAIN-be - Mons: Presse universitaire de l’Université de Mons. 140 p. (.pdf) (en anglais uniquement)
- ESPOSITO, F., HAINAUT, H., HAUTIER, L., SAN MARTIN, G., CLAUS, G., SPANOGHE, P., MOLENBERG, J.-M., VEREECKEN, N.J. 2022. « Toxiflore - Evaluation de la contamination par les pesticides des plantes
ornementales attractives pour les abeilles en Région de Bruxelles-Capitale », rapport final, étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement. - GARIBALDI L.A., GOMEZ CARELLA D.S., NABAES JODAR D.N., SMITH M.R., TIMBERLAKE T.P., MYERS, S.S. 2022. “Exploring connections between pollinator health and human health”, Philosophical transactions of the royal society, 377 (1853). (.pdf) (en anglais uniquement)
- INTERGOVERNMENTAL SCIENCE-POLICY PLATFORM ON BIODIVERSITY AND ECOSYSTEM SERVICES [IPBES] 2016. “Assessment Report on Pollinators, Pollination and Food Production”, Potts, S.G., Imperatriz-Fonseca, V.L., & Ngo, H.T. (eds). Bonn: Secretariat of the IPBES. 552pp. (.pdf) (en anglais uniquement)
- Jacquemin F., Violle C., Rasmont P., Dufrêne M. 2017. « Mapping the dependency of crops on pollinators in Belgium”, ‡ Gembloux Agro-Bio Tech (ULg), Gembloux, Belgium § Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier, France| Université de Mons, Mons, Belgium. (.pdf) (en anglais uniquement)
- Leclercq, N. 2017. « Etude des réseaux d’interactions plantes à fleurs-abeilles en Région de Bruxelles-Capitale », Bruxelles : Université Libre de Bruxelles - service Ecologie du paysage et systèmes de production végétale (mémoire de fin d’études ; promoteur VEREECKEN N.J.).
- Nieto A., Roberts S.P.M., Kemp J., Rasmont, P., Kuhlmann M., García Criado M., BIESMEIJER J.C., BOGUSCH P., DATHE H.H., DE LA RÚA P., DE MEULEMEESTER T., DEHON M., DEWULF A., ORTIZ-SÁNCHEZ F.J., LHOMME P., PAULY A., POTTS S.G., PRAZ C., QUARANTA M., RADCHENKO V.G., SCHEUCHL E., SMIT J., STRAKA J., TERZO M., TOMOZII B., WINDOW J., & MICHEZ D. 2014. « European Red List Of Bees », Luxembourg:Publication Office Of The European Union. 84 pp. (.pdf) (en anglais uniquement)
- Noël G., Bideau A., Flamion E., Lamarre M., Crasson P., Bonnet J., & Francis F. 2022. « Kauwbees : étude sur la préservation des abeilles sauvages du Kauwberg (Uccle, Belgique) dans une perspective de développement agricole et ludo-sportif du site », rapport final, Bruxelles Environnement. (.pdf)
- NOËL G., VAN KEYMEULEN V., VAN DAMME O., SMETS S., RUELLE, J., & FRANCIS F. 2022. « Streetbees –
Clauses techniques pour l’aménagement de trottoirs et revêtements permettant l’accueil d’abeilles
sauvages terricoles », étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement. - PAULY A. 2019. « Contribution à l’inventaire des abeilles sauvages de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Forêt de Soignes » (Hymenoptera : Apoidea), Belgian Journal of Entomology, 79: 1-160. (.pdf)
- PAULY, A. 2019. « Les abeilles sauvages du Jardin Botanique "Jean Massart" à Bruxelles (Hymenoptera : Apoidea) », Belgian Journal of Entomology, 78: 1-86.
- RUELLE J. 2022. « Stratégie pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires en Région de Bruxelles-Capitale 2023-2030 », Bruxelles Environnement, pp.22. (.pdf)
- SMETS S., VAN DAMME O. 2021. « Le CRR étudie la nidification des abeilles sauvages terricoles dans les revêtements des trottoirs bruxellois via le projet Streetbees », article d’une publication du Centre de recherches routières. (.pdf)
- Vereecken N.J., De Greef S., Vertommen W., Pauly A., Molenberg J.-M., Ruelle J., Cuypers M., & D’Haeseleer J. 2022. “WildBnB - Atlas des abeilles sauvages de la Région de Bruxelles-Capitale », rapport final, étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement (.pdf)
- VEREECKEN N., WEEKERS T., MARSHALL L., D’HAESELEER J., CUYPERS M., PAULY A., PASAU B., LECLERCQ N., TSHIBUNGU A., MOLENBERG J.-M. & DE GREEF S. 2021. “Five years of citizen science and standardised field surveys in an informal urban green space reveal a threatened Eden for wild bees in Brussels, Belgium”, in“Insect Conservation and Diversity, doi : 10.1111/icad.12514 (.pdf) (en anglais uniquement)
- Vereecken N.J., Dufrêne E., & Aubert M. 2015. « Sur la coexistence entre l’abeille domestique et les abeilles sauvages : rapport de synthèse sur les risques liés à l’introduction de ruches de l’abeille domestique (Apis mellifera) vis-à-vis des abeilles sauvages et de la flore », Observatoire des abeilles. (.pdf)
- Weekers, T., Esposito, F., Leclercq, N., Stock, M., Piot, N., Hautier, L., San Martin, G., Claus, G.,Spanoghe, P., Molenberg, J.-M., & Vereecken, N.J.2022. “URBEESTRESS - Evaluation des stresseurs des abeilles sauvages urbaines en Région de Bruxelles-Capitale », rapport final, étude réalisée à la demande de Bruxelles Environnement.
Plans et programmes
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale, 2016 (.pdf)
- Stratégie pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires en Région de Bruxelles-Capitale 2023-2030, 2022 (.pdf)
Liens
Libellules et demoiselles en Région bruxelloise
L’atlas des libellules de la Région de Bruxelles-Capitale a montré que, sur approximativement 69 espèces d’Odonates répertoriées en Belgique entre 2015 et 2019, 49 espèces ont été observées avec certitude au cours de cette même période sur le territoire régional, parmi lesquelles 34 semblent bien installées. Bruxelles abrite donc, malgré sa superficie limitée à 162 km², l’importante densité de son bâti et sa population comptant plus de 1,2 million d’habitants, une proportion étonnamment élevée des espèces de libellules présentes en Belgique. L’état général des populations et le statut de conservation de la plupart des espèces se sont fortement améliorés depuis le début du siècle.

Les Odonates, espèces indicatrices de la qualité des milieux
Les libellules (Anisoptères) et demoiselles (Zygoptères) appartiennent à l’ordre des Odonates. La présence de ces insectes est étroitement liée à celle d’eau libre dans la mesure où leurs larves présentent un mode de vie aquatique. Leur longue durée de vie à l’état larvaire, leur position élevée dans la chaîne trophique ainsi que leur sensibilité à la qualité chimique de l’eau sont autant de caractères qui en font de bons bioindicateurs de l’état des écosystèmes aquatiques et des zones semi-naturelles qui les entourent (Lafontaine et al. 2019). La superficie des plans d’eau, ainsi que la longueur et la naturalité des rives influencent également la richesse en Odonates, de même que la présence de zones ensoleillées au niveau des berges (Lafontaine et al. 2013). La présence simultanée dans un site ou dans une région de nombreuses espèces d’Odonates est un signe clair que les conditions de leur survie, et donc que la qualité et la diversité des écosystèmes sont respectées. Certaines espèces sont aussi inféodées à des milieux bien spécifiques (p. ex. présence d’eau stagnante ou de plantes spécifiques). Les libellules et demoiselles bénéficient en outre d’un attrait important auprès du public, et d’une relative facilité d’observation et d’identification.
Un atlas réalisé avec l’appui des sciences participatives
Un premier travail d’inventorisation des différentes espèces d’Odonates présentes en Région bruxelloise a été réalisé par des chercheurs de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) et a fait l’objet d’une synthèse publiée en 2013 (LAFONTAINE et al., 2013). Cette publication a été suivie par l’encodage sur la plateforme de sciences participatives observations.be d’un nombre croissant de données sur ces insectes par des observateurs bénévoles. Ceci constitue le point de départ de l’atlas, le premier réalisé pour la Région de Bruxelles-Capitale (un atlas national avait été réalisé en 2006). Cet atlas sera réalisé grâce à ces observateurs bénévoles, encadrés par l’IRSNB et avec le soutien de Bruxelles Environnement. Les données ayant permis de constituer l’atlas ont été collectées sur une période de 5 ans, de 2015 à 2019. Des données plus anciennes ont également été prises en compte pour les analyses.
Plus de 23.000 observations encodées durant la période 1989-2019
Les données ont été collectées par mailles de 1 km² (correspondant aux carrés UTM ou Transverse Universelle de Mercator). La Région en compte 200 (dont certaines ne se situent que très partiellement dans le périmètre régional). Parmi celles-ci, respectivement 154 et 144 mailles ont été prospectées au moins une fois entre 1989 et 2019 (période couverte par l’atlas) et entre 2015 et 2019 (période de réalisation de l’atlas). Un certain nombre de mailles n’ont pas été prospectées, dans la plupart des cas parce qu’elles concernent un territoire ne comportant pas d’habitats potentiels pour les Odonates et/ou parce qu’elles sont situées trop en marge de la Région et ne couvrent que très partiellement le territoire bruxellois. Une maille a été considérée comme suffisamment prospectée si on y a fait au moins 3 observations (cas de 117 mailles) ou mieux, si l’on a détecté au moins 3 espèces (cas de 111 mailles).
Les observations ont été encodées par les observateurs dans la base de données observations.be (voir Collecte de données sur la biodiversité bruxelloise par les citoyens), avec des coordonnées X et Y précises. Parmi les données collectées pendant cette période, les plus inattendues ont fait l’objet d’un processus de validation par des experts sur base de photos, voire parfois directement sur le terrain.
Différents statuts d’observation ont été proposés aux observateurs, statuts allant de la simple observation de présence jusqu’à l’observation d’indices de reproduction (nombre d’individus observés sur un site, accouplement, ponte, exuvie, larve, etc.). Ces statuts ont permis d’établir le statut de reproduction des espèces.
Au total, plus de 23.000 observations d’Odonates ont été encodées sur le site observations.be entre 1989 et 2019. Le nombre d’observations n’a fait que croître au fil des années et en particulier pendant la période de l’atlas (17.500 nouvelles données).
Depuis une quinzaine d’années, le nombre d’espèces d’Odonates en Région bruxelloise a pratiquement doublé, notamment à la suite de l’arrivée d’espèces méridionales
A ce jour, au total 59 espèces ont été observées au moins une fois en Région de Bruxelles-Capitale (72 à l’échelle de la Belgique), certaines ne l’ayant été qu’au 19ème siècle. Au tournant du 21ème siècle, le nombre d’Odonates avait chuté et on ne trouvait plus que 27 espèces sur le territoire de la Région. La tendance s’est inversée depuis et dans le cadre des prospections réalisées pour l’atlas, on a observé pas moins de 49 espèces entre 2015 et 2019.
Les données encodées pendant la période 2020 -2021 pour la Région bruxelloise sur observations.be font état de 45 espèces d’Odonates notées pour cette période, dont une nouvelle espèce, la Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia caudalis), qui s’est récemment ajoutée à la liste des espèces régionales et au moins deux espèces qui s’y sont reproduites pour la première fois (Ceriagrion tenellum et Aeshna affinis). Ces deux dernières espèces avaient déjà été observées durant la période de l’Atlas mais il n’y avait pas encore eu de preuve de leur reproduction locale.
Cette richesse en espèces assez exceptionnelle en milieu urbain peut s’expliquer par la juxtaposition de milieux boisés de bonne qualité et d’un réseau hydrographique encore important, pour lequel d’énergiques mesures de gestion ont, ces dernières années, considérablement amélioré la qualité des eaux (Lafontaine et al., 2013).
Le nombre d’espèces observées régulièrement dans la Région s’est donc considérablement accru au cours de ces dernières années. Ceci est lié en partie au fait que des espèces qui n’avaient plus été observées depuis le 19ème siècle sont réapparues, mais aussi à l’arrivée d’espèces tout à fait nouvelles. En particulier, en liaison très probable avec le réchauffement climatique, de nombreuses espèces méridionales ont été découvertes depuis le début du 21ème siècle et viennent augmenter le nombre d‘espèces d’Odonates présentes en Belgique et dans la Région bruxelloise.
Plus de 65% des espèces d’Odonates historiquement connues en Région bruxelloise sont en augmentation ou présentes avec des populations abondantes et stables
Comme le montre le tableau ci-dessous, parmi les 49 espèces observées entre 2015 et 2019 :
- 21 sont des reproducteurs non menacés ;
- 4 sont des reproducteurs rares/très rares ;
- 3 sont des reproducteurs vulnérables ;
- 5 sont des visiteurs rares/très rares et reproducteurs rares/très rares ;
- 1 est un visiteur rare et nouveau reproducteur ;
- 1 est un reproducteur irrégulier et invasif ;
- 14 sont des visiteurs rares/très rares.
Près de deux tiers des espèces d’Odonates présentes en Région bruxelloise s’y reproduisent donc. Parmi ces espèces, environ un quart sont rares, très rares ou vulnérables.
L’atlas a permis de préciser le statut des espèces, notamment en ce qui concerne la reproduction sur le territoire de la Région.
Evolution du statut des espèces d’Odonates historiquement présentes en Région bruxelloise (59 espèces)
Sources : Lafontaine et al. 2019 et Lafontaine 2022 (com personnelle), observations.be (données d’observation 2020-2021)

*Eteint (RBC) : espèce documentée en RBC par des données anciennes (souvent antérieures à 1900) mais qui n'a plus été observée après 1980
Au cours de la période d’observation 2020-2021, le statut de quelques espèces a évolué de manière favorable ou défavorable (voir tableau).
Sur les 59 espèces observées en Région bruxelloise (parfois avant 1900), 8 sont considérées comme régionalement éteintes et 3 en situation plus défavorable que dans le passé. Près de la moitié d’entre elles sont par contre dans une meilleure situation et un peu moins d’un quart sont considérées comme en situation stable avec des effectifs reproducteurs importants.

Vert foncé = évolution favorable
Vert clair = statut non modifié
Orange = évolution défavorable
Rouge = éteint en Région de Bruxelles-Capitale
? =visiteur occasionnel, statut non défini
En moins de 2 décennies, l’état des populations d’Odonates s’est fortement amélioré tant au niveau du nombre d’espèces observées que de leur statut de conservation.
Cette tendance positive serait due principalement à une meilleure gestion des écosystèmes dulcicoles (eaux douces) à Bruxelles auxquels les Odonates sont fortement liés.
Le programme de maillage bleuLe Maillage bleu est un programme mis en œuvre depuis 1999, qui vise plusieurs objectifs : séparer les eaux usées des eaux propres afin de limiter l'apport d'eau aux stations d'épuration, restaurer certains éléments du réseau hydrographique de la Région, réaménager des tronçons de rivières, des étangs et des zones humides pour leur rendre toute leur valeur biologique, et leur faire éventuellement bénéficier de mesures spéciales de protection, et assurer la fonction paysagère et récréative de ces sites. s’est notamment traduit par une amélioration générale de la qualité des eaux et de la gestion des berges, une remise à ciel ouvert de certains tronçons de cours d’eau, une augmentation des débits, ainsi que par une meilleure gestion des populations de poissons avec notamment une diminution des stocks (les poissons sont des prédateurs des Odonates). Ceci démontre qu’une gestion adaptée peut très rapidement se traduire par des répercussions bénéfiques en termes de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore)..
Il convient de noter que la pression d’observation s’est aussi accrue, donnant lieu à de plus en plus d’observations encodées, surtout pendant la période de l’atlas.
320 sites favorables aux Odonates identifiés
Un total de 546 sites potentiels a pu être identifié dans la Région de Bruxelles Capitale entre 2010 et 2019. Ces sites comprennent aussi bien des milieux lotiques (écosystèmes d’eaux courantes) que des milieux lentiques (écosystèmes d’eaux calmes à renouvellement lent, comme des lacs, marécages, étangs ou mares) qui conviennent particulièrement aux Odonates. Parmi ces 546 sites, 320 d’entre eux ont donné lieu à l’observation d’au moins une espèce de libellule entre 2010 et 2019.
On constate cependant que seuls 20 sites de la Région abritent au moins 20 espèces différentes d’Odonates (Lafontaine et al., 2019).


Lire le texte de transcription
Vue du parc de Woluwe et d'un de ses étangs
Douze de ces 20 sites se trouvent dans le bassin de la Haute-Woluwe, qui conjugue proximité de la forêt de Soignes et présence d’étangs de très bonne qualité, bien connectés entre eux. Sept sites sont dispersés dans de petits bassins qui combinent boisements, ruisseaux, étangs et parfois marais. La fricheZone de terrain laissée à l'abandon et progressivement colonisée par la végétation spontanée. Josaphat est unique par sa situation à l’écart du réseau hydrographique et par l’absence d’étangs (voir encadré ci-dessous). Avec 29 espèces, elle constitue néanmoins le quatrième site de la Région et le seul en dehors de la Haute-Woluwe à accueillir plus de 25 espèces, c’est à dire plus de la moitié des espèces régionales.
Des menaces qui persistent cependant sur les espèces
Le statut global des espèces bruxelloises s’est donc nettement amélioré depuis le début du 21ème siècle. Néanmoins, certaines menaces pèsent toujours sur les populations d’Odonates, en particulier le risque de disparition progressive de certains sites. Des milieux - comme les friches, surtout si elles sont partiellement humides, les clairières, les lisières forestières (dont la restauration est prévue au Plan de gestion de la forêt de Soignes, mais dont une partie a été perdue par le passé), les prairies naturelles -, qui offrent des opportunités pour toute une série d’espèces particulières, sont de moins en moins présents à Bruxelles. Certaines espèces se reproduisent en effet dans des mares temporaires que l’on peut par exemple retrouver dans des friches comme la friche Josaphat, particulièrement riche en espèces d’Odonates.
La friche Josaphat, un des sites les plus riches en Odonates de la Région
Des inventaires réguliers d’Odonates ont été effectués sur le site de l'ancienne gare de Schaerbeek-Josaphat, dit « friche Josaphat », de 2012 à 2022. Il s’agit d’une friche post-industrielle d’environ 24 ha, enclavée dans le tissu urbain du nord-est de Bruxelles. Le site est actuellement catégorisé majoritairement en A (très haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc.) sur la carte d’évaluation biologique. La végétation est très diversifiée sur le site et celui-ci présente deux mares peu profondes. Il est particulièrement riche en Hyménoptères et en Odonates.
En 2019, on avait déjà recensé 29 espèces d’Odonates sur le site, soit plus de la moitié des espèces régionales. Depuis lors, 5 espèces supplémentaires y ont encore été découvertes, dont la dernière, la Cordulie bronzée (Cordulia aenea), en avril et mai 2022. La friche est par ailleurs le seul site de la Région où la reproduction du Leste sauvage (Lestes barbarus) et du Leste verdoyant (Lestes virens) est attestée par l’observation de tandems (couples en accouplement) et de pontes en août et septembre 2019. Le Sympétrum noir (Sympetrum danae) s’est reproduit dans la friche en août 2014, à la faveur de l’apparition de mares. Ces mares ont été détruites peu après par l’épandage de terres rapportées. Depuis, aucune population reproductrice de cette espèce n’a été trouvée dans la Région, même si des individus errants ont été observés. Le site semble aussi être le plus important pour la reproduction du rare Agrion nain (Ischnura pumilio) et de l’Agrion mignon (Coenagrion scitulum). Le Leste brun (Sympecma fusca) y est observé plus que partout ailleurs à Bruxelles.
La richesse exceptionnelle en libellules de la friche Josaphat, site atypique étant donné son éloignement du réseau hydrographique et des étangs, tient vraisemblablement à trois facteurs :
- par son étendue, sa diversité floristique et entomologique, l’absence de coupures et de cloisonnements, la friche constitue un terrain de chasse privilégié pour les adultes de nombreuses espèces;
- les mares peu profondes, très ensoleillées et entourées de végétation palustre, qui se sont développées naturellement après des travaux en 2012 et qui ont été recréées grâce à une gestion raisonnée ces dernières années, offrent des milieux de reproduction extrêmement favorables, dotés d’un accès proche et aisé aux sites de gagnage (où les Odonates s’alimentent);
- la plaine de Dieghem, dans laquelle s’inscrit le site, est par sa topographie, une voie d’accès migratoire importante vers la ville, comme le montrent notamment les nombreuses observations d’oiseaux de passage ou en halte.
À télécharger
Fiches de l’Etat de l’environnement
- Focus : Surveillance des espèces (février 2020)
- Focus : Qualité biologique des principaux cours d’eau et étangs (février 2020)
Autres publications de Bruxelles Environnement
Etudes et rapports
- LAFONTAINE, R-M., CARPENTIER, C., GOFFETTE, J., OGER, M., MAREE S., PASAU, B., DAEMS, V., DE BOECK, B., BOECKX, A., BOON, L. & DEVILLERS, P. 2019. Atlas des libellules de la Région de Bruxelles Capitale. Rapport final à la subvention SUB/2018/IRSNB - Bruxelles Environnement
- DEVILLERS P., LAFONTAINE R.-M, PASAU B., DAEMS V., DE BOECK B., BOECKX A., BOON L., DEVILLERS-TERSCHUREN J., 2019, « La friche Josaphat à Bruxelles, Schaerbeek. Un site urbain enclavé d’une richesse odonatologique exceptionnelle », Les Naturalistes belges 100, 3 (2019) : 1-22, 22p. (.PDF)
- LAFONTAINE, R.-M., DELSINNE, T., DEVILLERS, P., 2013, « Évolution des populations de libellules de la Région de Bruxelles-Capitale - leurs récentes augmentations - importance de la gestion des étangs », Les Naturalistes belges, 2013, 94, 2-3-4 : 33-70, 44 p. (.PDF)
- LAFONTAINE R.-M., communication personnelle, 2022.
Plans et programmes
Biodiversité : les papillons de jour
Focus - Actualisation : décembre 2009
Malgré son caractère urbain, la Région bruxelloise recèle une importante richesse floristique et faunistique. Plus de 14% de son territoire a été retenu comme « Zones spéciales de conservation » dans le cadre du réseau européen Natura 2000. Ces zones abritent en effet des habitats naturels et des espèces animales particulièrement rares à l’échelle européenne : certaines espèces de chauves-souris (barbastelle, grand murin,…), le Lucane cerf-volant (le plus grand insecte d’Europe), certains habitats forestiers (forêts alluviales à aulnes et frênes par exemple),…
La biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). repose sur un équilibre écologique délicat et est soumise à de fortes et multiples pressions. En Région bruxelloise, celles-ci résultent essentiellement de la poursuite de l’urbanisation au détriment d’espaces verts souvent riches (friches, espaces semi-naturels), de la pression récréative et de la présence d’espèces exotiques envahissantes (voir fiche Espèces exotiques envahissantes) .
Pour assurer la gestion de ce patrimoine naturel, Bruxelles -Environnement s’appuie, entre autres, sur les données collectées dans le cadre d’études thématiques visant à assurer un suivi scientifique et systématique de la faune, de la flore et des écosystèmes présents localement.
Un inventaire des papillons de jour a ainsi été réalisé au cours de la période 2006-2008. La base de données constituée comporte plus de 6600 observations couvrant la période 1830-2008 et provenant d’observations de terrain (71%), de collections de particuliers et musées (21%) ainsi que de la littérature scientifique (8%). La participation du public à la collecte de données d’observation a été encouragée notamment via la publication et la diffusion d’un guide d’identification des papillons et l’organisation de promenades et week-end de recensement .
69 espèces de papillons de jour figurent dans la base de données dont 46 espèces pour lesquelles il est établi qu’elles se sont reproduites durant une longue période en Région bruxelloise (papillons « résidents »). Sur base des observations réalisées depuis 1997, on estime que parmi ces 46 espèces, 18 (39%) sont actuellement éteintes au niveau régional et 8 (17%) sont devenues très rares.
Répartition de 46 espèces « résidentes » de papillons de jour selon leur degré de rareté en RBC (période 1997-2008)
Source : Bruxelles- Environnement, département biodiversité

La Région accueille aujourd’hui 28 papillons « résidents » différents dont l'Azuré commun, le Citron, la Carte géographique, la Piéride du chou, le Machaon, la Petite tortue et le Paon du jour. Trois espèces sont classées parmi les espèces menacées (le Grand mars changeant, la Thècle du bouleau et la Thècle de l'orme).
Auparavant, 5 communes (Uccle, Watermael-Boitsfort, Auderghem, Bruxelles-ville et Anderlecht) abritaient chacune plus de 25 espèces de papillons « résidents». Seule la commune d’Uccle accueille actuellement encore une telle diversité.
Relativement à d’autres groupes taxonomiques, les populations de papillons de jour apparaissent avoir particulièrement souffert des modifications de biotopes (raréfaction des milieux ouverts et des zones humides, morcellement,…) occasionnées par l’urbanisation massive de la Région au cours de ces dernières décennies. Certains groupes inféodés aux zones humides, tels que les amphibiens et les libellules, sont par ailleurs également fortement menacés.
Evolution de la diversité en espèces de papillons de jour par commune (comparaison des observations réalisées sur les périodes 1830-1996 et 1997-2008)
Source : Bruxelles- Environnement, département biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).

*L’accroissement apparent du nombre d’espèces pourrait résulter d’un biais lié à une insuffisance des observations réalisées durant la période 1830-1996"
- (Accédez à la carte interactive)
Le chevreuil en Région bruxelloise
Focus - Actualisation : juin 2020
Un programme de surveillance des populations de chevreuils en forêt de Soignes est mené conjointement par les trois Régions. Après une période de relative stabilité entre 2008 et 2013, les observations effectuées indiquent une réduction des populations de chevreuils depuis 2014. Plusieurs hypothèses sont avancées : collisions avec les voitures, braconnage, prédation par des chiens (errants ou non tenus en laisse) et par les renards, changements dans la capacité d’accueil de la zone, pression croissante des loisirs, présence de sangliers ou encore, maladies. Les facteurs explicatifs ne sont actuellement pas clairement identifiés et sont probablement multiples.
Une espèce surtout présente en forêt de Soignes… mais pas uniquement
Avec le sanglier, discrètement présent en forêt de Soignes bruxelloise, le chevreuil est le dernier grand mammifère herbivore sauvage vivant encore dans la Région (des réintroductions ont cependant été effectuées au 19ème siècle).
Le chevreuil est une espèce vivant en forêt et dans les bosquets mais qui a besoin d’espaces dégagés. On la trouve principalement à la transition entre différents biotopes (lisières, prairies avec bosquets, etc.).. A Bruxelles, l’espèce est principalement présente en forêt de Soignes avec des densités très variables selon les secteurs. Depuis 2001, des observations ont également été faites dans d’autres espaces semi-naturels comme par exemple dans le nord-ouest autour de Jette-Ganshoren ou dans le parc du Scheutbos à Molenbeek.
En tant qu’herbivore, le chevreuil contribue au contrôle de la végétation au sein de son écosystèmeC'est l'ensemble des êtres vivants (faune et flore) et des éléments non vivants (eau, air, matières solides), aux nombreuses interactions, d'un milieu naturel (forêt, champ, etc.). L'écosystème se caractérise essentiellement par des relations d'ordre bio-physico-chimique. par broutage de jeunes arbres. Il participe ainsi à l’entretien de zones de clairières ou de milieux semi-ouverts mais peut parfois aussi contrecarrer les efforts de reboisement en allant s’alimenter dans les jeunes plantations. Comme pour d’autres animaux, son piétinement permet l’enfouissement dans le sol des graines ou, au contraire, de mettre à jour d’autres graines.
Observations de chevreuils en Région bruxelloise
Source : Bruxelles Environnement, Atlas des mammifères 2001-2017 (2020)

Une collaboration des 3 Régions pour suivre les populations de chevreuils en forêt de Soignes
Un programme de surveillance des populations de chevreuils dans le massif sonien est mené conjointement par les trois Régions depuis 2008 avec l’appui de l’asbl Wildlife & Man.
La méthode de suivi utilisée est celle de l’Indice Kilométrique d’Abondance (IKA) qui permet d’évaluer les tendances évolutives de la population de chevreuils sans pour autant en déterminer la densité exacte.
Chaque année des circuits prédéfinis de 3 à 5 km sont parcourus à pied, simultanément et selon un protocole stricte, par le personnel forestier et par des volontaires entraînés. Depuis 2009, les comptages ont lieu à quatre reprises durant un mois donné, le long de 24 parcours qui, mis bout à bout, mesurent 118,5 km (le parcours 1 n’a été parcouru qu’en 2008). 474 km sont ainsi normalement parcourus tous les ans pour y dénombrer les chevreuils dans l’ensemble du massif.
Parcours de suivi des populations de chevreuils en forêt de Soignes sur base des indice kilométriques d’abondance
Source : Bruxelles Environnement 2019

Le nombre total de chevreuils observés est ensuite divisé par le nombre de kilomètres parcourus et traduit en indice kilométrique (nombre de chevreuils observés par kilomètre). Cette valeur, statistiquement significative compte tenu du protocole utilisé, est comparable d’une année à l’autre. Elle sert à détecter les variations de population (croissance, stabilité ou régression) et permet aux gestionnaires forestiers d’intervenir si nécessaire.
Une population de chevreuils qui diminue en forêt de Soignes depuis quelques années
Durant la période 2008-2013, la population de chevreuils était globalement estimée à au moins 150 individus répartis sur les 5.000 hectares du massif sonien, soit, en moyenne, à plus de 3 individus par 100 hectares (ou km2) (HUYSENTRUYT et al., 2016). Cette faible densité est à mettre en relation avec, d’une part, le milieu « hêtraie cathédraleForêt de hêtres ou riche en hêtres qui ne laissent filtrer que très peu de lumière, à la façon des vitraux d'une cathédrale. » fortement représenté (forêt équienne, monospécifique, pauvre en ressources nutritives pour le chevreuil) et, d’autre part, une régulation de la population de chevreuils par le trafic routier et les chiens errants ou non maîtrisés (en l’absence de chasse, interdite en forêt de Soignes). La forte fréquentation de la forêt de Soignes et les dérangements qui y sont liés contribuent certainement aussi à limiter les populations de chevreuils.
Les tableaux et figures suivantes reprennent les principaux résultats du recensement :

Evolution annuelle des valeurs d’indices kilométriques moyens et intervalles de confiance (à 95%) sur les différents parcours en forêt de Soignes
Source : Wildlife & Man 2019

Alors que pendant la période 2008-2013, l’indice kilométrique était en moyenne de 1 chevreuil observé par kilomètre, il ne dépasse plus 0,75 depuis 2014 et est même passé en-dessous de la barre de 0,60 depuis 2017.
Partant de l’hypothèse que l’abondante régénérationEn sylviculture, opération consistant à remplacer un peuplement mûr soit par voie naturelle, soit par voie artificielle. naturelle du hêtre observée ces dernières années pourrait être à l’origine d’une moindre détectabilité des animaux lors des recensements (fermeture du couvert forestier), les partenaires scientifiques ont adapté la méthodologie de suivi en 2017.
Depuis lors, l’indice n’a cependant pas augmenté. La cause exacte de cette diminution n'est pas claire. Différentes hypothèses sont émises et peuvent se superposer: collisions avec les voitures, braconnage, impact des chiens errants, prédation par le renard (principalement sur les faons), changements dans la capacité d’accueil de la zone, pression croissante des loisirs (des dérangements répétitifs occasionnent d’importantes dépenses d’énergie), présence de sangliers ou encore, maladies. Seule une recherche plus approfondie pourrait apporter une réponse définitive.
Dans l’attente, les gestionnaires forestiers restent vigilants concernant le phénomène en augmentation de prédation par les chiens, l’état de santé des chevreuils observés et les signes d’un possible braconnage de la population de cervidés.
Par ailleurs, dans le cadre de la collaboration interrégionale, les Régions œuvrent à remédier au morcellement de la forêt en aménageant des reconnexions (écoponts, écobuses, ponts suspendus…). Deux écoponts ont déjà été aménagés. L’un au niveau de la partie bruxelloise au-dessus de la ligne 161 (dans le cadre des compensations au projet de développement du RER), l’autre au niveau de la partie flamande dans le cadre du projet européen Life+ OZON au-dessus du Ring 0. Ces aménagements devraient améliorer la connectivité au sein du massif sonien et diminuer la mortalité de la faune forestière le long de ces axes routiers.
Une étude menée en 2019-2020 par la Région flamande a évalué l’impact de 3 dispositifs de reconnexion de la forêt de Soignes. Il en ressort notamment que l’écopont au niveau du Ring est fréquemment utilisée par la faune, dont en particulier renards et chevreuils (Natuurpuntstudie 2020). En outre, le nombre de victimes de la route a également diminué grâce aux barrières aménagées le long du ring. D’autres projets de reconnexion sont actuellement à l’étude.
À télécharger
Fiches documentées
- 01. Les mammifères en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf) (en cours de mise à jour)
- 10. Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (.pdf)
- 19. Le chevreuil en Région bruxelloise (.pdf)
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Focus : Les mammifères en Région bruxelloise (édition 2019-2020) à paraître
- Focus : Habitat naturels dans les espaces verts bruxellois (édition 2007-2010)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Les mammifères en Région de Bruxelles-Capitale
- Carte « Fragmentation des espaces verts »
- Carte « Fragmentation des milieux ouverts et des milieux fermés »
Etudes et rapport
- ANONYME 2014. « La biodiversité en Wallonie - Evolution des populations - Grand gibier ». Accessed 28/05/2020, page web
- BRUXELLES ENVIRONNEMENT 2020. "Zoogdierenatlas van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest", en attente de publication.
- CASAER, J., HUYSENTRUYT, VERCAMMEN, J, MALENGREAUX, C. & LICOPPE, A. 2018. “Ondersteuningsproject bij de uitvoering van de reemonitoring in het Zoniënwoud. Rapporten van het Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek 2017 (47) ». Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek, Brussel (.pdf)
- HUYSENTRUYT F., VERCAMMEN J., MALENGREAUX C., LICOPPE A. , CASAER J. 2016. « Mission d’appui pour le recensement du chevreuil dans le massif sonien. Rapport annuel. Période de référence: 2008-2016 ». Wildlife and Man, ANB, SPW, BE-IBGE, 34pp. (.pdf)
- MALENGREAUX C., CASAER J. 2008. « Mission d’appui pour la mise en place d’un recensement chevreuil dans le massif sonien », étude effectuée par Wildlife & Man en partenariat avec l’INBO à la demande de Bruxelles Environnement (RBC), Agentschap Natuur & Bos (Rfl) et SPW (RW), 41 pp. (.pdf)
- NATUURPUNT 2020. « Van dwergspitsmuis tot wild zwijn: deze soorten profiteren van faunapassages in Zoniënwoud", in Natuurbericht, juni 2020. (en néerlandais uniquement)
- SPW - DIRECTION DE L’ETAT ENVIRONNEMENTAL 2017. « Rapport sur l’état de l’environnement wallon 2017 », 365 pp. (.pdf)
- WILDLIFE & MAN, INBO 2019. « IK en Forêt de Soignes - KI in Zoniënwoud - Résultats 2008-2019 /Resultaten 2008-2019 », étude effectuée à la demande de Bruxelles Environnement (RBC), Agentschap Natuur & Bos (Rfl) et SPW (RW). (.ppt)
Plans et programmes
Champignons et lichens
Focus - Actualisation : janvier 2014
Champignons et lichens remplissent des fonctions capitales au niveau des écosystèmes et constituent de ce fait des éléments importants de la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). présente en Région bruxelloise. Ces deux groupes ont récemment fait l’objet d’un inventaire au niveau régional. L’atlas des champignons, couvrant la période 1980-2009, a permis d’inventorier 1038 espèces de basidiomycètes (champignons à chapeau notamment), soit près de 60 % des espèces recensées dans le Brabant flamand. Une dizaine de sites bruxellois, dont en particulier la forêt de Soignes, hébergent une biodiversité fongique importante. Cette étude a également mis en évidence une régression des champignons symbiotiques. L’inventaire des lichens, réalisé en 2011, a identifié 130 lichens épiphytes ce qui représente 65% de la flore de lichens épiphytes de la Région flamande. De manière générale, une évolution positive de la flore lichénique - à mettre en relation avec une réduction des émissions de polluants acidifiants - a également été observée.
Champignons et lichens : des organismes essentiels pour les écosystèmes
Tant les champignons que les lichens remplissent des fonctions importantes au niveau des écosystèmes : décomposition de la matière organique (champignons saprophytes), symbiose avec des plantes supérieures via les mycorhizes (champignons symbiotiques), parasitisme (certains champignons), ressources alimentaires et refuges pour de nombreux petits ou microscopiques organismes vivants (champignons et lichens), colonisation de nouveaux milieux (lichens), matériaux pour la construction de nids (lichens), etc. Par ailleurs, les champignons et les lichens sont de manière générale très sensibles à toute modification de leur environnement et constituent de ce fait de très bons bio-indicateurs. A cet égard, les lichens sont particulièrement sensibles à la pollution atmosphérique. De manière générale, plus l’air est pollué, moins grande est la variété d’espèces. En outre, les différentes espèces de lichens ne réagissent pas de la même manière à différents types de polluants.
Atlas des champignons
L’atlas des champignons du Brabant flamand et de la Région de Bruxelles-capitale a été réalisé par l’asbl Natuurpunt avec, entre autres, le soutien de Bruxelles Environnement. Il couvre la période 1980-2009 et englobe les basidiomycètes (champignons à chapeau notamment) et les myxomycètes (organismes qui, bien qu’ils ne soient plus actuellement considérés comme des champignons, sont toujours étudiés par les mycologues). Les ascomycètes (levures, moisissures, truffes, morilles, etc.) sont par contre exclus de l’inventaire.
Les observations réalisées au niveau bruxellois ont permis d’inventorier 1038 espèces de basidiomycètes soit près de 60 % des espèces recensées dans le Brabant flamand. 35 espèces de myxomycètes et 217 espèces d’ascomycètes ont également été observées en Région bruxelloise.

Une dizaine de sites bruxellois hébergent une biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). fongique importante. Celle-ci est particulièrement marquée en forêt de Soignes, refuge de très nombreuses espèces, y compris d’espèces rares et menacées. Cette diversité s’explique notamment par la variété des sols, des biotopes et des essences présentes ainsi que par l’étendue du massif. Le caractère historique de cette forêt ancienne, la protection dont elle bénéficie, la présence locale de nombreux arbres âgés ainsi que d’un volume relativement important de bois mort concourent également à expliquer cette richesse. Si l’on tient compte de données historiques antérieures à 1980, les auteurs de l’atlas estiment que plus de 1000 espèces différentes de champignons y ont été inventoriées. Cette diversité apparaît cependant inégalement répartie à l’intérieur du massif sonien, les zones les plus riches se trouvant principalement dans les réserves naturelles. Les champignons sont également particulièrement présents au niveau des terrains humides et des zones riches en calcaire.
De manière générale, les auteurs de l’atlas ont constaté une régression des espèces symbiotiques (phénomène également observé en Brabant flamand et aux Pays-Bas) et des myxomycètes alors que la tendance est inverse pour les saprophytes. Les champignons symbiotiques ectomycorhiziques (c’est-à-dire ceux dont les filaments ne pénètrent pas dans les cellules du végétal), très répandus chez les macromycètes (« grands champignons »), sont les plus menacés. Cette évolution est liée à la perte de leurs habitats naturels, à la sur fréquentation de certains espaces verts (tassement du sol) ainsi qu’à des phénomènes d’eutrophisationApport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème. (évacuation insuffisante des produits de tonte et des feuilles mortes, pollution atmosphérique, apport azotés). Le recul apparent des myxomycètes pourrait par contre être attribué au fait qu’ils sont plus difficilement observables et connus pas un nombre restreint de spécialistes.
Inventaires des lichens épiphytes
Les lichens résultent d’une association symbiotique entre un champignon et une algue. Les lichens épiphytes sont ceux qui utilisent comme support les troncs, branches ou feuilles des arbres.
Les données ci-dessous fournissent un aperçu de la richesse en lichens épiphytes observée en Région bruxelloise à différentes périodes. Lors de l’inventaire de 2011, 130 lichens épiphytes ont été recensés en Région bruxelloise ce qui représente 65% de la flore de lichens épiphytes de la Région flamande.
Même si ces données ne sont pas vraiment comparables entre elles (notamment parce que dans le cadre de l’inventaire de 2011 pratiquement 2 fois plus d’arbres ont été investigués que lors de l’inventaire précédant), elles mettent néanmoins en évidence le fait qu’après une période de net déclin, la tendance s’est inversée au cours de la dernière décennie.

Cette évolution positive est à mettre en relation avec une réduction des émissions de polluants acidifiants et, plus particulièrement, d’oxydes de soufre. Les recherches menées dans le cadre de l’inventaire ont aussi permis de mettre en évidence le fait que dans les conditions environnementales prévalant actuellement en Région bruxelloise, les facteurs ayant le plus d’impacts sur la richesse en espèces et le type de lichens présents au niveau local sont la circonférence des arbres ainsi que les concentrations en dioxydes d’azote et en particules fines. Là où ces concentrations sont élevées, la diversité et la croissance des lichens est moindre.
Mesures en faveur de la biodiversité fongique et lichénique
Les dispositions prises par la Région en faveur de la conservation des espaces verts, de l’amélioration des habitats naturels et de la réduction des pollutions - de l’air en particulier - participent également à la protection de la flore fongique et lichénique.
Plus spécifiquement, pour les champignons, on peut notamment citer le maintien de la diversité des milieux, la restauration des zones humides, la conservation d’arbres âgés et de bois mort, la non évacuation systématique des cadavres d’animaux sauvages, la restriction de l’accès du public à certaines zones, la création de réserves naturelles intégrales, le choix des engins utilisés pour les travaux forestiers ou encore, la limitation de l’enrichissement du milieu en éléments nutritifs (par exemple, en évacuant les tontes et feuilles mortes dans les parcs). Par ailleurs, la cueillette des champignons est totalement interdite en Région bruxelloise depuis 2002 (sauf dérogations d’ordre scientifique ou pédagogique).
En ce qui concerne les lichens, certaines mesures de gestion plus spécifiques peuvent également être prises : maintien de zones plus sauvages dans les parcs, plantations d’arbres tenant compte de leur attractivité pour les lichens (écorce acide pour les lichens acidophiles, écorces rugueuses, etc.), préservation de gros arbres, etc...
Sources principales :
- STEEMAN R., ASPERGES M., BUELENS G., DE CEUSTER R., DECLERCQ B., KISZKA A., LEYSEN R.,MEUWIS T., MONNENS J.,ROBIJNS J., VAN DEN WIJNGAERT M., VAN ROY J., VERAGHTERT W. & VERSTRAETEN P. 2011. “Paddenstoelen in Vlaams-Brabant en het Brussels Hoofdstedelijk Gewest. 1980-2009. Verspreiding en ecologie”, Natuurpunt Studie, étude réalisée notamment avec le soutien de Bruxelles Environnement.
- VAN DEN BROECK D. 2012. « Atlas van de epifytische korstmossen en de erop voorkomende lichenicole fungi van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest”, étude effectuée à la demande de Bruxelles Environnement, Jardin Botanique National de Belgique, 161 pp.
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Espèces exotiques envahissantes
Indicateur - Actualisation : juin 2023
La propagation d’espèces exotiques envahissantes dans l’environnement constitue l’une des causes majeures d’atteinte à la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore).. Les espèces envahissantes peuvent également avoir des impacts économiques et sanitaires importants.
Parmi les 88 espèces de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes adoptée au niveau de l'Union européenne, 20 espèces ont été observées en Région bruxelloise. Plusieurs dizaines d’autres espèces, non ciblées par la liste européenne mais figurant dans l’annexe de l’ordonnance nature sur les espèces invasives et/ou dans la base de données du forum belge sur les espèces invasives, sont également présentes en Région bruxelloise.
Des impacts sur les écosystèmes mais aussi parfois sur la santé humaine et sur l’économie
Depuis des siècles, l’homme a introduit, volontairement ou accidentellement, des espèces animales et végétales ainsi que des champignons et microorganismes en dehors de leur aire naturelle de distribution. Certaines d’entre elles s’acclimatent aux conditions locales, parviennent à se reproduire et se dispersent parfois largement en colonisant notamment des habitats semi-naturels. Ces espèces sont de plus en plus nombreuses en raison de la mondialisation croissante de l’économie et de l’explosion du tourisme.
La propagation de certaines de ces espèces exotiques dans notre environnement est susceptible d’entraîner la disparition d’espèces indigènes et d'altérer fortement le fonctionnement des écosystèmes (compétition avec les espèces locales pour la nourriture ou les lieux de reproduction, comportement envahissant en l’absence ou en présence réduite d’ennemis naturels, prédation excessive, envahissement des plans d’eau, transmission de pathologies…). La présence de ces espèces exotiques, qualifiées d’invasives ou envahissantes, constitue une pression majeure sur la biodiversité et les écosystèmes.
Elles peuvent également avoir des impacts économiques (dégâts aux cultures, restriction d’activités telles que la navigation ou les loisirs aquatiques, mesures de régulation et mesures de restauration de la biodiversité,...) et sanitaires (maladies infectieuses, allergies, brûlures de la peau,…) non négligeables. Dans un article publié dans la revue Nature, une équipe de recherche internationale (Diagne et al. 2021) a estimé que la présence de ces espèces exotiques a coûté au moins 1 288 milliards de dollars US entre 1970 et 2017 à l’échelle planétaire. Le coût annuel moyen a triplé à chaque décennie, jusqu'à atteindre 162,7 milliards de dollars pour la seule année 2017. Cette somme est 20 fois supérieure aux budgets combinés de l'OMS et du Secrétariat de l'ONU de la même année.
Compte tenu de ces différents impacts, les espèces exotiques envahissantes font l’objet d’études qui s’attachent à observer leur présence et leur progression, à caractériser leur écologie et leurs effets possibles ainsi qu’à identifier les mesures de gestion à mettre en œuvre afin de limiter ceux-ci.
Un cadre légal européen concernant les espèces exotiques envahissantes
Un règlement européen relatif aux espèces exotiques envahissantes est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Il a pour objectif de prévenir et de limiter autant que possible l'impact négatif de l’introduction et de la propagation au sein de l’Union européenne d’espèces exotiques envahissantes en apportant une réponse globale et coordonnée entre les Etats membres.
Le règlement s’applique à un certain nombre d’espèces reprises dans une liste établie sur base de différents critères incluant notamment la capacité des espèces à se propager dans l’environnement et leur impact négatif important sur la biodiversité, la santé humaine ou l’économie. L’inclusion dans la liste tient également compte de la nécessité de mener une action concertée au niveau de l’Union européenne et de l’efficacité présumée des mesures qui seront prises. L’évaluation scientifique des risques est contrôlée par une plate-forme scientifique rassemblant des experts des 27 Etats membres.
Cette liste doit faire l’objet de mises à jour régulières ainsi que d’un réexamen complet au moins tous les 6 ans. Adoptée en 2016, elle a été actualisée à trois reprises (2017, 2019 et 2022) et comporte actuellement 88 espèces préoccupantes pour l'Union européenne. La plupart d’entre elles sont encore très peu présentes en Europe, mais leur prolifération pourrait causer d’importantes nuisances à l’environnement. Leur impact peut toutefois être atténué au travers d’une action concertée en Europe.
Les mesures applicables à ces 88 espèces incluent :
- des mesures de prévention (interdiction de détention, commerce, transport, élevage et mise en liberté) ;
- la mise en place d’un système de surveillance permettant de détecter le plus rapidement possible la présence des espèces exotiques envahissantes ;
- l’éradication rapide des espèces ciblées observées pour la première fois (responsabilité partagée entre les pouvoirs publics et les propriétaires des terrains concernés) ;
- le contrôle optimal des espèces ciblées qui sont déjà largement répandues (idem).
Selon le règlement, les Etats membres peuvent par ailleurs établir leur propre liste nationale des espèces envahissantes qui nécessitent une coopération régionale renforcée.
Et un cadre légal régional et national
En Région bruxelloise, l’ordonnance nature adoptée en 2012 prévoit la mise en œuvre de mesures visant à prévenir l'apparition de nouvelles espèces invasives sur le territoire régional et à atténuer l'impact, y compris éventuellement par des mesures d’éradication, des espèces invasives qui y sont déjà présentes. Elle interdit également la plantation d’espèces non indigènes dans les réserves naturelles. Elle comporte dans son annexe IV une liste d’espèces considérées comme invasives par la législation bruxelloise (28 espèces animales et 46 espèces végétales, 21 de ces espèces sont également incluses dans la liste européenne).
Pour tenir compte des nouvelles dispositions européennes et assurer une cohérence entre les législations européennes et bruxelloises, une adaptation du cadre légal régional s’avère nécessaire. Dans ce contexte, un avant-projet d’ordonnance relative à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes est en cours d’adoption. Ce projet consacre notamment un système de trois listes adoptées respectivement au niveau européen (voir ci-dessus), belge et bruxellois et exclusives l’une de l’autre. Une quatrième liste, la liste d’alerte, reprend les espèces exotiques non encore largement répandues mais dont il apparaît opportun d’assurer un suivi.
Ce système tient compte du fait que de nombreuses espèces exotiques présentes en Région bruxelloise et/ou en Flandre et en Wallonie ne sont pas reprises dans la liste européenne bien qu’elles soient également problématiques.
Par ailleurs, compte tenu du caractère transfrontalier de cet enjeu, un accord de coopération visant à coordonner les actions entreprises au niveau régional, communautaire et fédéral a été adopté (voir ci-dessous). La liste nationale, prévue dans cet accord, n’a pas encore été constituée.
Dans l’attente d’une telle liste, la base de données « Harmonia » sur les espèces invasives menaçant la biodiversité indigène, élaborée et mise à jour par le forum belge sur les espèces invasives, constitue une référence en la matière. Cette base de données comporte actuellement 102 espèces présentes en Belgique dont 44 appartenant à la liste noire (espèces ayant un impact environnemental élevé). Près de deux tiers de ces espèces envahissantes sont des plantes vasculaires (base de données consultée en juin 2023).
20 espèces exotiques envahissantes de la liste européenne observées
20 espèces de la liste européenne des espèces exotiques envahissantes ont été observées en Région bruxelloise. 13 d’entre elles figurent aussi dans la liste bruxelloise des espèces invasives figurant dans l’ordonnance Nature. Un tiers de ces 20 espèces constitue des plantes terrestres ou aquatiques. Le reste se répartit entre 4 espèces d’invertébrés et 9 espèces de vertébrés (1 reptile, 2 poissons, 2 oiseaux, 4 mammifères).
Notons que pour certaines espèces, telles que le ragondin, le nombre d’observations est extrêmement limité (2 dans l’exemple mentionné). Par ailleurs, une de ces espèces n’a plus été inventoriée depuis 2004.

Un muntjac de Reeves (Muntiacus reevesi), espèce figurant sur la liste europenne des espèces exotiques envahissantes, a également été observé en juillet 2016. Il s’agissait d’un individu captif échappé accidentellement et qui a pu être attrapé. Compte tenu de ces circonstances, l’espèce n’est pas reprise dans le tableau ci-dessus.
Lien vers la carte interactive des espèces exotiques envahissantes de l’Atlas Geodata (Bruxelles Environnement).
Et 39 autres espèces reprises sur la liste bruxelloise également observées
53 espèces de la liste bruxelloise des espèces invasives (annexe IV de l’Ordonnance nature) ont été observées sur le territoire régional dont 39 ne figurant pas dans la liste européenne. Il s’agit par exemple du canard mandarin (Aix galericulata), de la bernache du Canada (Branta canadensis), de la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis), des 3 espèces de perruches présentes en Région bruxelloise (Myiopsitta monachus, Psittacula eupatria, Psittaculka krameri), de la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus) ou encore, parmi les plantes, de la renouée du Japon (Fallopia japonica), de l’Ambroisie annuelle (Ambrosia artemisiifolia), du rhododendron pontique (Rhododendron ponticum), du robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ou du cerisier tardif (Prunus serotina).
De nombreuses espèces exotiques envahissantes présentes en forêt de Soignes et dans d’autres espaces semi naturels
Les nombreuses observations d’espèces exotiques envahissantes de la liste européenne en forêt de Soignes sont notamment liées au fait que le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus), communément désigné sous le nom d’écureuil de Corée et qui figure dans la liste européenne, y est très commun.
La population d’écureuils de Corée s’y est établie à partir d’individus d’élevage échappés ou relâchés dans les années ’60-’70. En l’absence de prédateurs naturels, ils se sont multipliés et ont connu en peu de temps une croissance exponentielle. Ces écureuils sont maintenant très largement présents, essentiellement en forêt de Soignes et ses abords. Moins craintif et moins arboricole que l’écureuil roux (Sciurus vulgaris), l’écureuil de Corée est facilement observable. Dans la mesure où les deux espèces occupent des niches écologiques différentes, elles ne devraient en principe pas se faire de concurrence. Cependant, du fait que l’écureuil de Corée se constitue des réserves de nourriture très importantes et que le nombre d’individus est très élevé, une concurrence alimentaire avec l’écureuil roux et autres mammifères ainsi qu’avec les oiseaux granivores n’est pas à exclure, en particulier durant les années pauvres en graines. Les données disponibles sur le sujet n’ont néanmoins pas permis de détecter d’impacts de cette espèce sur la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). en forêt de Soignes.
D’autres animaux exotiques envahissants s’observent également fréquemment en forêt de Soignes, par exemple, la perruche à collier (Psittacula krameri) (surtout en lisière), le canard mandarin (Aix galericulata), le canard carolin (Aix sponsa), la tortue de Floride (Trachemys scripta) ou encore, la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus).
En ce qui concerne les plantes, certaines espèces exotiques comme la renouée du Japon (Fallopia japonica), la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) et le cerisier tardif (Prunus serotina) peuvent se montrer très envahissantes et provoquer localement un appauvrissement important de la flore. Leur présence nécessite, dans certains cas, une gestion adaptée pour enrayer leur progression. Outre son potentiel envahissant, la berce du Caucase contient des substances chimiques "photo-sensibilisantes" susceptibles d’occasionner de sévères brûlures au contact avec la peau.
Plusieurs espèces de tortues présentes dans les étangs bruxellois
A Bruxelles, la tortue de Floride (Trachemys scripta) est présente dans de nombreux parcs présentant des zones humides et, notamment, dans le parc Josaphat (Schaerbeek), le parc Osseghem (Laeken), les étangs d’Ixelles, le Jardin Botanique (Saint-Josse-ten-Node), le parc des Etangs (Anderlecht), le parc de la Pede (Anderlecht), le Parc Roi Baudouin (Jette), le parc de Woluwe (Woluwe-Saint-Pierre). Elle est aussi présente en forêt de Soignes ou à sa lisière, par exemple, au niveau du site du Rouge-Cloître à Auderghem, aux étangs du Fer à cheval, des Enfants noyés ou encore, du parc Solvay à Watermael-Boitsfort. Beaucoup de ces tortues aquatiques ont été achetées dans les animaleries comme tortues d’agréments et relâchées ensuite par leur propriétaire dans les mares et les étangs des parcs et des forêts bruxelloises.
Plus marginalement, d’autres tortues nord-américaines ont été observées : Chrysemys picta bellii, Graptemys ouachitensis, G. pseudogeographica, Pseudemys concinna et P. nelsoni. La Cistude d’Europe (Emys orbicularis) est quant à elle régulièrement observée sur un site.
La tortue de Floride est originaire d’Amérique. Elle comprend de nombreuses sous-espèces dont 3 ont été identifiées à Bruxelles. L’espèce affectionne toutes les eaux stagnantes, même relativement polluées. Elle aime les marais et étangs à fond boueux, avec une abondante végétation. Dans les premières années de leur vie, les tortues de Floride sont de voraces carnivores se nourrissant d’organismes aquatiques : alevins, petits poissons, larves d’amphibiens et d’amphibiens eux-mêmes, d’insectes... Les adultes sont surtout végétariens mais peuvent également s’attaquer à des poissons, des amphibiens et des poussins d’oiseaux d’eau. Les dégâts que leur présence occasionne dans les milieux biologiquement riches peuvent donc s’avérer problématiques. En outre, les dommages que peuvent infliger ces tortues aux plantes aquatiques placées par les gestionnaires d’espaces verts représentent une perte économique. Enfin, les tortues importées peuvent constituer des vecteurs de maladies.
L’hibernation a lieu sous l’eau. Le climat prévalant en Région bruxelloise n’est pas (encore) assez chaud pour permettre la réussite de la reproduction mais des cas de reproduction de tortues aquatiques d’Amérique du Nord ont déjà été constatés en France, en Espagne, en Slovénie et en Italie. Les individus relâchés peuvent vivre plusieurs années dans la nature et même survivre à des hivers relativement durs.
Les cartes ci-dessous mettent en évidence l’expansion de la présence des tortues de Floride au cours de la dernière décennie dans la partie nord et centrale du pays. Notons que ces cartes ne sont pas établies à partir d’inventaires systématiques mais reposent en grande partie sur des données d’observations de type « crowdsourcing ». Leur interprétation doit aussi être nuancée dans la mesure où de plus en plus d’observateurs encodent des données sur la plateforme www.observations.be.
Observations de tortues à tempes rouges (Trachemys scripta elegans) dans et autour de la Région bruxelloise durant les périodes 2006-2009 et 2019-2022 (sur base des observations validées mentionnées sur le site observations.be)
Source: www.observations.be, consulté le 27/06/2023
Un nouvel Atlas des Amphibiens et Reptiles couvre la période 2004-2019. La tortue de Floride est devenue l’espèce de reptile la plus répandue dans la Région (voir Focus Les amphibiens et reptiles de la Région bruxelloise).Elle y est observée dans de nombreuses zones humides de la Région.
En vertu du règlement européen sur les espèces exotiques invasives entré en vigueur en 2015, les tortues de Floride sont soumises à une interdiction totale d’importation, de détention, de commerce, de transport, d’élevage et de libération dans la nature.
Du côté des amphibiens, au moins deux espèces introduites naturalisées de grenouilles rieuses (la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus) et la grenouille rieuse d’Anatolie (Pelophylax cf. bedriagae)) sont présentes à Bruxelles. D’autres espèces de « grenouilles rieuses » (au sens large) sont susceptibles d’être présentes. Ce groupe des « grenouilles rieuses » est celui qui a connu la plus forte progression depuis l’atlas 1984-2003. Sa présence est préoccupante dans la mesure où les espèces concernées réalisent plusieurs pontes par an, ont une grande capacité de dispersion et peuvent s’hybrider avec la grenouille verte indigène. La grenouille rieuse figure dans la liste des espèces invasives de l’Ordonnance nature.
Des actions sont entreprises au niveau régional et national
De nombreuses actions sont déjà menées dont notamment:
- l’information et sensibilisation du grand public aux problèmes causés par certaines espèces envahissantes et aux actions qu’ils peuvent entreprendre pour les minimiser, y compris en ce qui concerne le nourrissage (info-fiches, brochures et dépliants, site Internet, etc.) ;
- l’information et sensibilisation des professionnels du secteur de l’horticulture visant à réduire la culture et la vente de plantes envahissantes et à encourager le recours à des espèces alternatives indigènes (via le co-financement du projet national LIFE+ « AlterIAS » mené entre 2010 et 2013) ;
- la diffusion d’informations (fiches techniques) et formation du personnel de terrain à la gestion de certaines plantes envahissantes ;
- la gestion sur le terrain d’espèces envahissantes particulièrement problématiques telles que par ex. le cerisier tardif (Prunus serotina), la renouée du Japon (Fallopia japonica), la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) ou encore, les bernaches du Canada (Branta canadensis) ;
- le financement, via des marchés public ou des subventions, de projets visant à étudier l’impact potentiel de certaines espèces exotiques présentes en Région bruxelloise.
Compte tenu du caractère transrégional de la problématique, Bruxelles Environnement participe également à des groupes de travail, conseils d’experts ou comités d’accompagnement d’études qui sont organisés aux niveaux suprarégional et international.
A l’échelle nationale, comme explicité ci-dessus, un accord de coopération entre l’état fédéral et les trois régions a été adopté afin de coordonner certaines actions. Parmi les actions réalisées, on peut notamment citer la mise en place d’un site Web ainsi que l’élaboration d’un plan d'action relatif aux voies d’entrée et de déplacement des espèces exotiques envahissantes. Ce dernier a été approuvé en Commission interministérielle environnement le 22 juin 2022. Pour la Belgique, les voies d’entrées considérées comme les plus problématiques concernant l’introduction d’espèces invasives sont l’eau, le déplacement de terres ainsi que le commerce des nouveaux animaux de compagnie. Un rapport concernant la faisabilité de mise en œuvre de mesures d’éradication ou de limitation de dispersion pour une quarantaine d’espèces exotiques envahissantes visées par la règlementation européenne a également été réalisé via la collaboration de dizaines de gestionnaires et scientifiques issus des trois Régions du pays.
LIFE RIPARIAS, un projet interrégional qui cible des espèces exotiques envahissantes présentes notamment dans le bassins de la Senne
Lancé en 2021, le projet LIFE RIPARIAS (« Reaching Integrated and Prompt Action in Response to Invasive Alien Species »),co-financé par l’Union européenne et coordonné par Bruxelles Environnement, vise à optimiser la gestion de certaines espèces exotiques envahissantes en Belgique sur la période 2021-2026.
Ce projet qui rassemble dix partenaires des trois régions du pays, cible plusieurs espèces de plantes et écrevisses présentes en bordure de rivières et dans les étangs dans une zone pilote comprenant les bassins de rivière de la Dyle, Senne et Marcq. La continuité et la connexion des milieux aquatiques, qui facilitent les invasions et ré-invasions, rendent les efforts de gestion des espèces envahissantes liées à ces milieux particulièrement difficiles.
Le projet RIPARIAS inclut des actions de surveillance, de gestion des espèces exotiques envahissantes et de partage des connaissances (sélection des mesures adéquates à chaque situation, identification des espèces prioritaires et des sites prioritaires, etc.).
Les espèces ciblées par le projet sont des espèces qui perturbent fortement l’équilibre naturel des écosystèmes ripariens (à l’interface des écosystèmes terrestres et aquatiques) et aquatiques. Par exemple, les écrevisses exotiques sont capables de s’établir en forte densité dans diverses conditions environnementales. Omnivores, elles nuisent aux plantes indigènes, aux macro-invertébrés, aux amphibiens et aux poissons notamment en raison de la compétition et la prédation qu’elles exercent ainsi que de la transmission de maladies.
Certaines de ces espèces ciblées sont déjà répandues et abondantes dans la zone pilote tandis que d'autres sont des espèces émergentes avec une aire de répartition encore assez restreinte. D'autres sont actuellement absentes de la zone pilote du projet.
Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site Internet du projet.
À télécharger
Fiches méthodologiques
Fiches documentées
Fiches de l’Etat de l’Environnement
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale - synthèse, 2022 (.pdf)
- Carte “Espèces exotiques envahissantes”
- Amphibiens et reptiles en Région de Bruxelles-Capitale, 2017 (.pdf)
- Animaux sauvages : Ne les nourrissez pas, observez les !, 2017 (.pdf)
- Info-fiche : « La coccinelle asiatique – Harmonia axyridis» (.pdf)
- Info-fiche : « La perruche à collier et la perruche Alexandre – Psittacula krameri et Psittacula eupatria» (.pdf)
- Info-fiche « La conure veuve – Myiopsitta monachus» (.pdf)
- Info-fiche : « Plantes invasives de la Région de Bruxelles-Capitale - La Berce du Caucase – Heracleum mantegazzianum» (.pdf)
- Info-fiche : « Plantes invasives de la Région de Bruxelles-Capitale - La Renouée du Japon – Fallopia japonica» (.pdf)
- Info-fiche : « Plantes invasives de la Région de Bruxelles-Capitale - Le cerisier tardif – Prunus serotina» (.pdf)
- Info-fiche : « Plantes invasives de la Région de Bruxelles-Capitale - L’ambroisie annuelle – Ambrosia artemisiifolia» (.pdf)
Etudes et rapports
- ADRIAENS, T., BRANQUART, E., GOSSE, D., RENIERS, J., VANDERHOEVEN, S. 2019. “Feasibility of eradication and spread limitation for species of Union concern sensu the EU lAS Regulation (EU 1143/2014) in Belgium”. Report prepared in support of implementing the lAS Regulation in Belgium. Institute for Nature and Forest Research, Service Public de Wallonie, National Scientific Secretariat on Invasive Alien Species, Belgian Biodiversity Platform (.pdf). (anglais uniquement)
- DIAGNE, C., LEROY, B., VAISSIÈRE, AC. et Author Correction: “High and rising economic costs of biological invasions worldwide”. Nature 608, E35 (2022). (.pdf). (anglais uniquement)
- IPBES 2018. “The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Europe and Central Asia”, 892 pages (.pdf) (en anglais uniquement)
- Riegel , J., Lafontaine, R.-M., Pasteels, J. & Devillers, P. 2001. « Potential influence of the Siberian Chipmunk Tamias sibiricus (Laxmann) on the regression of the bird fauna of the Forêt de Soignes”, Brussels. Summary Cahiers d'Éthologie (.pdf)
Plans et programmes
Liens utiles
Surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise
Focus - Actualisation : Décembre 2020
Les habitats d’intérêt communautaire (Natura 2000) ainsi que les habitats d’intérêt régional font l’objet d’un suivi scientifique. Celui-ci permet d’évaluer l’état de ces habitats et d’orienter les mesures de gestion. Pour la plupart des habitats, le nombre d’espèces clé de la strate herbacée et leur couverture s’avèrent insuffisants sur les zones échantillonnées. Les indicateurs liés à la perturbation et à la structure des habitats forestiers bénéficient très souvent d’une évaluation positive. Par contre, la présence de bois mort est le plus souvent insuffisante. Pour les milieux autres que forestiers, le suivi met notamment en évidence l’eutrophisationApport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème. de plusieurs habitats ainsi que l’excès de boues et le manque de structure horizontale dans les étangs suivis. Du côté des points positifs, on relève une présence non significative d’espèces invasives et une rudéralisation limitée ou inexistante.
Des habitats naturels protégés en Région bruxelloise
Natura 2000 est un réseau européen de sites naturels ou semi-naturels (zones spéciales de conservation) qui font l’objet d’un statut spécial de protection en raison des habitats ou des espèces qu’ils contiennent. La Région bruxelloise compte 10 types d’habitats naturels dits d’intérêt communautaire. Ceux-ci figurent dans l’annexe 1 de la directive Habitat reprenant notamment des habitats en danger de disparition ou dont l’aire de répartition est réduite.
De plus amples informations concernant la directive Habitats, les habitats d’intérêt communautaire présents et le suivi des espèces et habitats protégés par la législation européenne en Région bruxelloise sont disponibles dans les fiches documentées consacrées respectivement à l’état local de conservation des espèces des directives Habitats et Oiseaux, à la surveillance des habitats naturels, aux espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection ainsi que sur le site de Bruxelles Environnement (description des habitats d’intérêt communautaire présents en Région bruxelloise).
La législation bruxelloise introduit, via l’ordonnance nature, le concept d’habitats naturels d'intérêt régional (HIR). Ces derniers sont définis comme des «habitats naturels (…) pour la conservation desquels la Région a une responsabilité particulière en raison de leur importance pour le patrimoine naturel régional et/ou de leur état de conservation défavorable». Ces HIR se rapportent en grande partie à des habitats ouverts (prairies, roselières, etc.) qui tendent à se raréfier en Région bruxelloise de même que la flore et la faune qui leur sont inféodés. De plus amples informations concernant les HIR sont disponibles dans la fiche documentée consacrée aux espaces semi-naturels et espaces verts bénéficiant d’un statut de protection.
Les habitats d’intérêt communautaire et les HIR inclus en zone Natura 2000 ou dans des réserves naturelles font l’objet d’objectifs qui doivent permettre d’atteindre un « état de conservation favorable » et de mesures de gestion visant à atteindre ces objectifs.
Un suivi scientifique des habitats protégés
La directive Habitats impose d’effectuer un monitoring et un rapportage concernant l’état des habitats et espèces à l’échelle de la région biogéographique (région biogéographique atlantique en ce qui concerne la Région bruxelloise) et à l’échelle de la zone spéciale de conservation.
Au-delà de ces obligations, la Région bruxelloise, tout comme la Flandre et d’autres Etats membres, a souhaité développer un instrument permettant de déterminer l’état de conservation des espèces ou habitats au niveau local. Ceci répond à un besoin de disposer d’un instrument concret pouvant servir de base pour évaluer l’état de conservation aux niveaux supérieurs mais, également, de disposer d’un outil de suivi et d’évaluation permettant d’orienter les mesures de gestion sur le terrain.
Ce focus présente les résultats de la surveillance de l’état de conservation des habitats naturels d’intérêt communautaire et d’intérêt régional à l’échelle locale effectuée en Région bruxelloise depuis 2011 (2011, 2012, 2016, 2018 et 2019).
La méthodologie d’évaluation se fonde sur des études scientifiques réalisées par l’Instituut voor Natuur- en Bos Onderzoek (centre flamand de recherche et de connaissances pour la gestion durable de la nature) et qui s’appuient notamment sur des documents de référence établis au niveau européen.
Cette méthode se base sur des paramètres définis pour chaque habitat et qui permettent de décrire son état de conservation. Ces paramètres ont été déclinés en un ou plusieurs indicateurs reflétant la perturbation de l’habitat, sa qualité et sa structure (composantes physiques d’un type d’habitat, dimensions, relations spatiales, etc.). Pour chaque indicateur, on compare la valeur observée à des valeurs de référence, ce qui détermine une note par indicateur.
Les protocoles d’échantillonnage, de travail de terrain et d’évaluation ont été progressivement améliorés d’une campagne à l’autre. L'objectif principal étant d’arriver à une standardisation de l’échantillonnage et de la méthodologie d’évaluation afin de pouvoir comparer les données entre elles (d’un site à l’autre ou d’une campagne à l’autre). La méthodologie d’évaluation est décrite de manière détaillée dans la fiche documentée consacrée à la surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise.
Les résultats sont présentés pour les habitats forestiers, d’une part, et pour les autres habitats, d’autre part. Notons que certains habitats Natura 2000 sont assez hétérogènes d’un point de vue écologique. De ce fait, certains d’entre eux ont fait l’objet d’une subdivision en sous-types plus pertinents.
La plupart des habitats forestiers suivis ont une bonne structure mais insuffisamment de bois mort
Pour chaque habitat et chaque indicateur évalués, les tableaux indiquent le pourcentage de zones d’échantillonnage visitées qui se trouvaient dans un état de conservation favorable pour l’indicateur considéré.
Le tableau ci-dessous se rapporte aux habitats forestiers d’intérêt communautaire présents en Région bruxelloise :

Les résultats obtenus lors de l’évaluation 2019 suivent dans les grandes lignes les mêmes tendances que celles qui ressortent des 5 évaluations effectuées sur la période 2011-2019.
En ce qui concerne les indicateurs de perturbation, les habitats forestiers échantillonnés obtiennent généralement de bons résultats. Les principales perturbations se rapportent à la présence, en proportion importante, d’espèces exotiques invasives au niveau de l’habitat 9190 (vieilles chênaies acidophiles où l’on retrouve du Chêne d’amérique, du Robinier faux-acacia, du Laurier-cerise, etc.) et, dans une moindre mesure, de l’habitat 91E0 sous-type Aulnaie-Frênaie mésotrophe. L’habitat 91E0 Forêts alluviales sous-type forêt à Saules blancs apparaît quant à lui fortement impacté par une rudéralisation (perturbation du sol liée à l’intervention humaine) marquée par une forte présence d’orties et de gaillets gratteron. Cette évolution pourrait être liée à un assèchement du milieu.
De manière générale, on observe un manque d’espèces clés sur les zones échantillonnées, surtout au niveau de la strate herbacée. La présence limitée d'espèces clés dans les placettes d’échantillonnage apparaît comme l’une des contraintes principales dans la réalisation d’un état de conservation favorable de ces habitats. Néanmoins, si l’on considère l’ensemble du massif forestier, les espèces clés sont présentes en grande partie dans les 5 types d’habitats forestiers. Ceci signifie qu’il existe un potentiel de développement qualitatif particulièrement bon mais que de nombreuses espèces clés sont relativement rares et trouvent un nombre limité d'endroits où les conditions de croissance sont favorables. Par ailleurs, les parcelles visitées ne sont pas pauvres en espèces mais, dans la plupart des cas, les espèces clés différenciant les habitats sont absentes ou sous-représentées.
Les habitats forestiers obtiennent de bons résultats pour les paramètres structurels tels que le nombre de strates de végétation et le nombre de classes de croissance. En plus d'une strate de mousses, d'herbes, d'arbustes et d'arbres, les habitats forestiers présentent également une strate arborée comportant différentes hauteurs. Notons que la classe de croissance 7, correspondant à des troncs très épais, n'a pas été trouvée dans tous les habitats forestiers. Néanmoins, le respect de ce critère n’est pas indispensable pour que la structure horizontale soit évaluée comme étant dans un état de conservation favorable.
La “surface structurelle minimale” est la surface minimale nécessaire pour que tous les stades de développement de la forêt soient continuellement présents côte à côte, sans intervention humaine. Sa taille dépend du type de forêt. La plupart des habitats forestiers obtiennent de mauvais résultats pour ce paramètre de structure, ce qui est à mettre en relation avec la fragmentation du massif forestier sonien. Ces résultats doivent cependant être interprétés avec prudence en particulier du fait que seules les surfaces présentes en Région bruxelloise ont été prises en compte pour l’évaluation de ce paramètre, sans tenir compte des superficies d’habitats à cheval avec la Région flamande. La méthode et l’interprétation actuellement utilisées pour évaluer cet indicateur sont sujettes à caution et pourraient être revues dans le futur.
Excepté pour certains sous type de forêts alluviales, la présence de bois mort est insuffisante (trop peu de bois mort de grande dimension et proportion trop faible de bois mort).
Généralement de bons scores pour les indicateurs liés à la perturbation des prairies et milieux humides suivis
Le tableau ci-dessous se rapporte aux habitats, autres que forestiers, d’intérêt communautaire ou régional de la Région bruxelloise :

Parmi les indicateurs ayant des mauvais scores sur la majorité des sites échantillonnés, on peut notamment citer :
- La fréquente insuffisance d’espèces clés et ou de couverture par les espèces clés dans la strate herbacée ;
- L’eutrophisationApport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème. ou l’enrichissement excessif en azote de certains milieux (étangs, roselières, landes sèches, prairies à Potentille des oies, prairies à Crételle) ;
- L’excès de boues et de sédiments et l’insuffisance de structure horizontale dans les étangs suivis.
De plus amples informations sont disponibles dans la fiche documentée consacrée à la surveillance des habitats naturels en Région bruxelloise.
Du côté des éléments positifs, relevons les bons scores associés à certains critères dont, en particulier, la présence non significative d’espèces invasives et une rudéralisation limitée ou inexistante.
La plupart des habitats de bruyère sont dans un état défavorable
En forêt de Soignes, les landes sèches constituent un habitat relictuel subsistant avec une superficie limitée sur certains sites. Ce type d'habitat, dans le contexte du massif sonien, est dès lors davantage considéré comme un élément de qualité structurel des habitats forestiers acidophiles. Il joue un rôle important et efficace en tant qu'habitat pour des espèces d'intérêt européen et régional telles que des Chauves-souris, l'Orvet fragile (Anguis fragilis), le Lézard vivipare (Lacerta vivipara), etc.
Lorsque l'on examine les évaluations faites sur les habitats européens “lande sèche” durant la période d’évaluation 2011-2019, on constate que la plupart des points d’échantillonnage présentent quelques lacunes. Soit l'habitat est absent et correspond plutôt à une situation boisée, soit l'habitat est complètement dégradé. Le tableau montre donc que les habitats de bruyère sont dans un état défavorable en raison notamment des critères “ reboisement” et “présence d'espèces clés”.
À télécharger
Fiches documentées
- 10. Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois (.pdf)
- 18. Etat local de conservation des espèces des directives habitats et oiseaux en Région bruxelloise (.pdf)
Thème « Occupation des sols et paysages bruxellois »
Fiches de l’Etat de l’Environnement
- Sites semi-naturels et espaces verts protégés
- Focus : Etat local de conservation des espèces couvertes par les directives "Habitats" et "Oiseaux" (édition 2015-2016)
- Focus : Habitat naturels dans les espaces verts bruxellois (édition 2007-2010)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Rapport sur l’état de la nature en Région de Bruxelles-Capitale, 2012 (.pdf)
- Carte « Habitats Natura 2000 »
- Carte « Sites Nature »
Etudes et rapports
- ANTEA GROUP 2019 « Opvolging van de lokale staat van instandhouding van de habitattypes van communautair en gewestelijk belang in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest - Gegevensverzameling 2019 », rapport effectué pour le compte de Bruxelles Environnement. (.pdf)
- BOSCH H., HOFFMANN M., VAN DEN BERGH E., VANDEVOORDE B., PROVOOST S. 2009. "Criteria voor de beoordeling van de lokale staat van instandhouding van de Natura 2000-habitattypen. Versie 2.0", rapport de l’Instituut voor natuur- en Bosonderzoek 2009 (46) , INBO, Brussel. (.pdf)
- BRUXELLES ENVIRONNEMENT (VANWIJNSBERGHE S., REINBOLD G., VAES F., ENGELBEEN M., VAN DER WIJDEN B., BECK O., ROTSAERT G., DO U.) 2019. « Plan de gestion de la Forêt de Soignes bruxelloise Livre I - Etat des connaissances », Bruxelles. (.pdf)
- DE BIE E., WOUTERS J., OOSTERLYNCK P., DE SAEGER S., DENYS L., VANDEKERKHOVE K., THOMAES A., DE KEERSMAEKER L., VANDENBORRE J. & PAELINCKX D. 2018. "Beoordelingskader voor ‘regionaal belangrijke biotopen’ (rbb) en andere natuurstreefbeelden", rapport final, Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek 2018, Brussel. (.pdf)
Plans et Programmes
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre I, Etat des connaissances, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre II, Objectifs et mesures de gestion, 2019 (.pdf)
- Plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre III, Plans de gestion des réserves archéologiques, naturelles et forestières, 2019 (.pdf)
- Plan régional nature 2016-2020 en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
Habitats naturels dans les espaces verts bruxellois
Focus - Actualisation : décembre 2011
Malgré son caractère urbain et sa superficie limitée (16 138 hectares), le territoire bruxellois abrite une diversité importante d’habitats naturels.
Superficies des habitats forestiers, herbeux et humides en Région de Bruxelles-Capitale
Source: Bruxelles Environnement, département Stratégie Espaces Verts (2012)

Habitats forestiers
Du fait de la présence de la forêt de Soignes (1 657 ha en Région bruxelloise), les habitats forestiers sont largement représentés puisqu’ils couvrent près de 3 620 ha soit 22% du territoire. Ce chiffre inclut des « zones centrales » (grands domaines boisés) - c’est-à-dire des sites de haute valeur biologiqueValeur reconnue d'un site coté sur base d'une série de critères tels que : la présence d'éléments hydrologiques peu perturbés (sources), la diversité et la rareté des espèces locales de plantes et d'animaux, la présence d'espèces rares, la maturité des végétations (site irremplaçable sauf à très long terme, ex. une forêt séculaire), etc. (avérée ou potentielle) d’importance majeure pour le fonctionnement du réseau écologique bruxellois (ensemble de zones dont la gestion doit contribuer à préserver ou restaurer un état de conservation favorable d’espèces et d’habitats) - ainsi que des « zones de développement » qui sont également des zones intéressantes en terme de biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). mais qui peuvent être davantage imbriquées dans le tissu urbain (jardins résidentiels, parcs urbains, etc .).
La plupart des habitats forestiers ont une haute valeur biologique s’expliquant notamment par la moyenne d’âge élevée des arbres, la diversité du relief et des sols et l’anc