Climat : état des lieux
- Climat
- Pollution
- État des lieux de l'environnement
- Étude
- Réchauffement
Sommaire
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Emissions de gaz à effet de serre
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Cartographie des îlots de fraîcheur à Bruxelles
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Les vulnérabilités de la RBC face aux changements climatiques
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Evolution passée du climat en Région de Bruxelles-Capitale
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Évolution future du climat en Région de Bruxelles-Capitale, et adaptations possibles
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La perception des questions environnementales chez les jeunes
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Actualisation : août 2022
L'effet de serrePhénomène naturel à l'origine du maintien de la température de l'atmosphère. L'atmosphère terrestre agit comme un filtre qui laisse passer certains rayons lumineux du soleil et retient suffisamment de chaleur pour assurer à la Terre une température propice à la vie. Les activités humaines seraient, du fait de la libération dans l'air de gaz à effet de serre, à l'origine d'une augmentation du phénomène. L'augmentation incontrôlée de l'effet de serre pourrait provoquer une augmentation de la température du globe. Schématiquement, la terre reçoit à la fois un rayonnement provenant directement du soleil et un rayonnement réfléchi par l'atmosphère, ce qui entraîne une élévation des températures moyennes à la surface. est à l'origine un phénomène naturel. Les émissions de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). liées aux activités humaines accentuent cependant ce phénomène et provoquent des changements climatiques. Les effets des changements climatiques sont multiples, et sont à l'origine d'une approche stratégique double : d' "atténuation" ou réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre liées, et d' "adaptation", notamment des villes, afin de limiter les conséquences des changements climatiques sur la santé, le confort de vie, le patrimoine et les infrastructures.
Emissions de gaz à effet de serre
Indicateur - Actualisation : août 2022
Le CO2 est de loin le principal gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). (GES) émis sur le territoire régional (90% en 2020). Les principaux émetteurs de GES à Bruxelles sont l'énergie utilisée par les bâtiments (résidentiel et tertiaire ; 55% des émissions directes de GES en 2020) et le transport routier (24%). Depuis 2010, les émissions de GES montrent une tendance générale à la baisse, parallèlement à la réduction de la consommation énergétique, alors que la population a augmenté.
Des objectifs
Suite à la Convention-cadre des Nations Unies sur le climat (CCNUC) en 1992, le Protocole de Kyoto (1997) constitue le premier accord concernant la politique climatique internationale. Les pays industrialisés s’y étaient engagés de manière concrète et contraignante à réduire les émissions de gaz à effet de serre (de 5%) sur la période 2008-2012.
Depuis, dans le cadre de la CCNUC, différents accords internationaux accompagnés d’objectifs de réduction poursuivent l’effort de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Le principal est l’Accord de Paris (COP21), adopté en 2015, dans lequel l’Union européenne a fixé sa contribution volontaire à -40% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030. Cet engagement a été rapidement suivi par l’adoption fin 2019 d’un objectif de neutralité climatique au niveau de l’Union à l’horizon 2050. Devant cette ambition croissante, et pour que la trajectoire de réduction reste cohérente, les États membres de l’UE ont revu leur engagement pour 2030 à la hausse. Ensemble, ils s’engagent maintenant à réduire les émissions d’au moins 55 % par rapport au niveau de 1990. Cet objectif a été réparti entre les Etats membres, et l’objectif belge vise une réduction de -47% d’ici 2030.
En ce qui concerne la Région de Bruxelles-Capitale, son ambition a également évolué progressivement. Après s’être engagée via le « Pacte des Maires » à réduire ses émissions de 30% à l’horizon 2025 (par rapport à 1990), elle a affirmé son ambition par la suite. L’ordonnance climat, adoptée en juin 2021, stipule que la Région doit atteindre la neutralité carbone en 2050, en réduisant les émissions régionales directes de minimum 40% en 2030, 67% en 2040 et 90% en 2050, par rapport à 2005. Un objectif rehaussé à 47% pour 2030 a depuis été adopté par le gouvernement le 5 mai 2022. Ces objectifs seront mis en œuvre par le prochain Plan régional « Air-climat-énergie ».
Le CO2 reste le principal GES en Région bruxelloise
Les six gaz à effet de serre (GES) visés par les différents accords internationaux sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6). D’autres gaz participent à l’effet de serrePhénomène naturel à l'origine du maintien de la température de l'atmosphère. L'atmosphère terrestre agit comme un filtre qui laisse passer certains rayons lumineux du soleil et retient suffisamment de chaleur pour assurer à la Terre une température propice à la vie. Les activités humaines seraient, du fait de la libération dans l'air de gaz à effet de serre, à l'origine d'une augmentation du phénomène. L'augmentation incontrôlée de l'effet de serre pourrait provoquer une augmentation de la température du globe. Schématiquement, la terre reçoit à la fois un rayonnement provenant directement du soleil et un rayonnement réfléchi par l'atmosphère, ce qui entraîne une élévation des températures moyennes à la surface., mais ne sont pas pris en compte dans le calcul des objectifs de réduction. Concrètement, pour les calculs, les émissions de ces gaz sont converties en « équivalents CO2 », en pondérant chaque gaz par son potentiel de réchauffement global (par rapport au CO2).
Seuls les GES émis directement sur le territoire sont visés (émissions directes). En Région bruxelloise, ces émissions directes sont essentiellement le fait de processus de combustion utilisant des combustibles fossiles (gaz naturel et produits pétroliers). Le CO2 est de loin le principal GES émis sur le territoire régional (90% en 2020).
Des émissions directes par le chauffage des bâtiments et le transport
En 2020, le chauffage des bâtiments (résidentiel et tertiaire) totalise à lui seul 55% des émissions directes de GES. Le secteur des transports, quant à lui, totalise 25% des émissions en RBC. Il est à noter que 24% sont en réalité émis par le transport routier exclusivement, qui est donc nettement prépondérant par rapport aux autres formes de transport (notamment fluvial et ferroviaire). Ensemble, les bâtiments et le transport représentent donc pour 2020 79% des émissions directes de GES.
A titre de comparaison, en Région flamande, en 2019, les principaux secteurs émetteurs étaient l’industrie (27%), la production d’énergie (24%), le transport (21%) et les ménages (12%) [VMM, juin 2022]. Et, en Région wallonne, en 2020, l’industrie (31%), le transport (22%), le résidentiel (16%) et l’agriculture (13% ; AWAC, juin 2022). Le chauffage des bâtiments est donc une source proportionnellement moins importante pour les autres Régions, pour lesquelles l’agriculture et l’industrie y sont des sources dominantes, différence qui s'expliquent par le caractère essentiellement urbain de la Région de Bruxelles-Capitale.
Emissions directes de GES en Région de Bruxelles-Capitale de 1990 à 2020
Source : Bruxelles Environnement, Dpt Evaluation Air Climat Energie 2022 – version 20/02/2022

Les émissions de GES bruxelloises diminuent globalement depuis (2004 et surtout) 2010. En 2020, les émissions de la région ont ainsi diminué de 23% par rapport à 1990 et de 28% par rapport à 2005.
Entre 2004 et 2020, les émissions liées aux bâtiments ont diminué de 38,5%, alors que la population bruxelloise a augmenté (+ 22%, d'après Statbel) et le parc de bâtiments résidentiels a progressé (+ 4,7%, d'après Statbel et SPF Finances – AG Documentation patrimoniale). Le stock de bureaux diminue par contre depuis 2013, mais reste supérieur à celui de 2007 (selon les données de l'Observatoire des bureaux). Un découplage entre les émissions régionales de GES et la population est ainsi amorcé.
Cependant, comme le montre la ré-augmentation des émissions totales de GES en 2010, 2013 et 2016, cette évolution est également liée aux conditions climatiques, étant donné la part du chauffage des bâtiments dans les émissions : hivers relativement plus doux en 2011, 2014 et 2020 -correspondant à des creux sur la courbe ci-dessus-, plus rudes en 2010, 2013 et 2016 -pics sur la courbe-.
Attention
A noter que l'année 2020 représente une année particulière vu les confinements en lien avec la pandémie COVID. Elle a été marquée par une réduction significative des émissions de GES du transport routier et par une baisse des émissions dans le secteur tertiaire. Vous trouverez plus d'infos sur le sujet dans le focus spécifique.
Le cas spécifique des gaz fluorés
Les gaz fluorés, souvent appelés « Gaz F », sont de plusieurs types, et constituent un cas particulier pour le réchauffement climatique. Parmi les plus courants, on note les CFC, les HFC ou les PFC, qui ont des impacts différents sur le réchauffement climatique ou sur le trou dans la couche d’ozone.
Les émissions GES liées à l’utilisation de gaz fluorés ont augmenté entre les années ’90 et 2014. Elles ont été stables entre 2014 et 2016, et enregistrent un déclin depuis 2017. L’augmentation des 30 dernières années fait suite à l’interdiction de la production de CFC par le Protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone (1987). Depuis, les installations de réfrigération ou de climatisation (principalement) utilisent alors les HFC ou les PFC, non-nocifs pour la couche d’ozone, mais bel et bien problématiques puisque responsables de l’aggravation du phénomène de réchauffement climatique. En effet, les gaz fluorés ont un potentiel de réchauffement global (PRG) plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2 (voir tableau des PRG selon le dernier rapport du GIEC). Même de faibles quantités présentes dans l’atmosphère peuvent donc avoir d’importantes conséquences pour le climat. Le gouvernement régional s’est engagé, dès 2020, à renforcer le contrôle en matière de gaz réfrigérants HFC, ainsi qu’à mettre en place des incitants financiers pour les nouvelles installations utilisant des fluides frigorigènes alternatifs (voir aussi le Plan énergie climat 2030).
Des émissions indirectes non-négligeables
Bon à savoir
Outre les GES émis sur le territoire bruxellois (« émissions directes »), la Région est également à l’origine d’émissions « indirectes », liées à la production hors Région d’une partie de l’électricité consommée en RBC (près de 90% de l’électricité consommée), et au-delà, à la production des biens de consommation importés en RBC (alimentation, appareils électroménagers, matériaux de construction, textiles, ...).
Les émissions indirectes de la Région bruxelloise ont été estimées à près de 20.000 ktonnes CO2 éq pour 2015 (dans le cadre d'une étude destinée à identifier des scénarios "bas-carbone" pour 2050, réalisée en 2017 par Bruxelles Environnement) ; soit plus de 5 fois plus que les émissions directes.
La prise en compte des émissions indirectes dans la lutte contre le changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. est reprise dans les articles 1.2.3 et 1.2.4 du Code Bruxellois de l’Air, du Climat et de la maîtrise de l’Energie (COBRACE) tels qu’insérés par l’Ordonnance Climat du 17 juin 2021. Bruxelles Environnement travaille ainsi à l'établissement d'un cadre méthodologique sur la comptabilisation des émissions indirectes afin de permettre d’actualiser et de préciser l’estimation donnée plus haut.
À télécharger
Fiche méthodologique
Tableau reprenant les données
- Emissions directes de GES (hors gaz fluorés) en Région de Bruxelles-Capitale (.xls)
- Inventaire d'émissions de GES de la Région de Bruxelles-Capitale (1990-2020, soumission 2022) (.xls)
Fiches documentées
- 02. Evolution passée du climat en Région bruxelloise - Température et précipitations (.pdf)
- 03. La Région de Bruxelles-Capitale face au changement climatique (.pdf)
- 04. Les accords internationaux et engagements belges et bruxellois pour lutter contre le changement climatique (.pdf)
- 05. Les émissions de gaz à effet de serre en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
- 06. Évolution future du climat en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale et conséquences et risques associés (.pdf)
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Bilan énergétique 2020 : résumé (.pdf)
- Les émissions de gaz à effet de serre en Région de Bruxelles-Capitale
Fiche de l'Etat de l'Environnement
Cartographie des îlots de fraîcheur à Bruxelles
Focus - Actualisation : février 2020
Les températures de l’air sont plus élevées de 3°C en moyenne au centre de la Région qu'à ses alentours ruraux en été. En particulier, ce sont les températures minimales nocturnes qui sont plus élevées. Il y a en outre en moyenne 3 fois plus de périodes de fortes chaleurs dans le centre de Bruxelles qu'en zone rurale. L'ombrage procuré par les arbres densément feuillus, idéalement en combinaison avec des « espaces bleus », permet de créer des îlots de fraicheur… mais de façon très locale seulement.
Quand la chaleur s’abat sur la ville, l’ambiance peut vite y devenir étouffante. Avec son lot de conséquences sur l’environnement et la santé. Suite aux changements climatiques, les épisodes de forte chaleur sont susceptibles de devenir plus fréquents, plus longs et plus intenses. Par ailleurs, plus qu’à d'autres endroits, les villes sont sujettes aux vagues de chaleur : un phénomène dû à l’effet d' « îlot de chaleur urbain ».
Les îlots de chaleur urbains
Lorsque certaines conditions spécifiques sont réunies, la température de l’air pendant la nuit peut être jusqu’à 10°C plus élevée dans les villes que dans les zones rurales ou forestières avoisinantes, ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ce phénomène est connu sous le nom d'îlot de chaleur urbain (ou UHI pour "Urban Heat Island").
Illustration du profil thermique caractéristique d'un îlot de chaleur urbain
D'après Akbari et al. (1992). "Cooling our communities – a guidebook on tree planting and light colored surfacing.", U.S. Environmental Protection Agency, Office of Policy Analysis, Climate Change Division, Berkeley : Lawrence Berkeley Laboratory

La formation et l’intensité d’un UHI dépendent de plusieurs facteurs, à commencer par les conditions météorologiques. Les principales différences de températures entre ville et campagne apparaissent en effet par temps clair, avec peu de vent et sont en général plus marquées pendant la nuit.
Ces îlots de chaleur urbains s’expliquent par le remplacement des sols végétalisés et perméables par des bâtiments et revêtements imperméables. Ainsi, par exemple :
- la réduction de la couverture végétale et la multiplication des murs verticaux augmentent la surface collectant le flux radiatif solaire ;
- l’utilisation de matériaux de couleurs sombres pour les routes et les bâtiments (et donc un albédo plus faible dans les zones urbaines) entraîne une absorption plus importante de l’énergie solaire incidente ;
- les effets de piégeage de rayonnement à l’intérieur des rues-canyons dans le centre de la ville sont à l'origine d'une augmentation de la température dans ces rues : étant donné la structure en trois dimensions de la rue, les rayonnements réfléchis ne sont pas directement émis dans l’atmosphère mais restent coincés à l’intérieur de la rue ; l'orientation et la pente des rues (et l'exposition au soleil et aux vents liée) influencent en outre également l'importance de l'élévation de la température ;
- la capacité de l'environnement direct à abaisser les températures journalières par évaporation ou évapotranspirationL’eau de pluie est retenue au niveau du sol puis s’évapore vers l’atmosphère. La présence de plantes amplifie/augmente fortement ce phénomène. (eau et plantes) et par ombrage est réduite.
Ces élévations locales de températures sont en outre également liées aux activités humaines plus concentrées en ville (rejets de gaz de combustion, rejets d’air chaud par les systèmes de climatisation, eaux chaudes circulant dans les égouts, etc.).
Vagues de chaleur potentiellement meurtrières
Parmi les conditions météorologiques extrêmes, les fortes chaleurs sont les plus meurtrières en Europe. Étant donné leur forte densité de population (à risque), leurs infrastructures et l'activité économique, les villes sont d’autant plus sensibles aux extrêmes climatiques. L’augmentation du nombre de vagues de chaleur liée aux changements climatiques, renforcée par le phénomène « d’îlot de chaleur urbain », est donc susceptible de provoquer un excès de mortalité auprès des habitants de la ville.
Repérer les îlots de fraicheur
La Région bruxelloise est une ville qui présente un taux de verdurisationActe volontaire visant à réintroduire de la végétation dans des zones qui en sont dépourvues. sensiblement moindre dans le centre qu'en périphérie. Elle est en outre caractérisée par un taux d'imperméabilisation qui augmente dans le temps (ULB-IGEAT, 2006). Comme d'autres villes, elle présente donc les conditions pour développer un îlot de chaleur urbain.
L’étude commanditée en 2017 par Bruxelles Environnement et réalisée par le « Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek » (VITO) établit une cartographie des îlots de fraîcheur dans la Région de Bruxelles-Capitale. Le but de cette étude ? Identifier les zones les plus fraîches à préconiser lors des périodes de fortes chaleurs et mettre en évidence les îlots de chaleur, c’est-à-dire les zones les plus à risques où des actions concrètes peuvent être mises en œuvre prioritairement.
3°C de plus, 3 fois plus d’épisodes de fortes chaleurs
Les résultats de l'étude montrent que les températures de l’air sont plus élevées de 3°C en moyenne au centre de la Région de Bruxelles-Capitale qu'à ses alentours ruraux en été (sur la période 1987-2016). Les températures les plus élevées s'observent dans de grandes zones au centre-ville urbanisé. Les températures sont légèrement plus basses au-dessus des eaux et dans les grands parcs.
Ilot de chaleur à Bruxelles : cartographie des températures moyennes à 2 m durant les mois d'été (juin – août) de la période 1987-2016
Source : VITO (2018)

En particulier, ce sont les températures minimales nocturnes qui sont plus élevées, avec des effets néfastes sur le sommeil et la santé des habitants. Ainsi, à 23h (heure à laquelle l'îlot thermique urbain est normalement le plus prononcé), les différences de température entre le centre de la ville et la campagne environnante avoisinent en moyenne 4,5°C sur la même période, une différence considérable.
Il y a en outre en moyenne 3 fois plus de périodes de fortes chaleurs dans le centre de Bruxelles que dans les zones rurales avoisinantes.
De l’ombre et de l’eau
Une simulation plus détaillée du stress thermique réalisée dans le cadre de cette étude permet d’identifier les îlots de fraicheur : via la "Wet Bulb Globe Temperature" moyenne. Prenant en compte non seulement la température de l’air, mais également, l'exposition aux rayonnements solaires, le vent et l'humidité de l'air qui jouent un rôle sur le stress ressenti dû à la chaleur, ces cartes sont plus adéquates et plus détaillées que celles intégrant la température uniquement. Elles mettent en évidence que l'ombrage procuré par les arbres densément feuillus, idéalement en combinaison avec des « espaces bleus » (étangs, fontaines, cours d’eau, etc.), constitue les conditions les plus efficaces pour réduire le stress causé par la chaleur dans les espaces extérieurs.
Cartographie des ilots de fraicheur à Bruxelles (sur l'ensemble de la Région, et dans le centre)
Source : VITO (2018)


Multiplier les mesures vertes et bleues
Mais, comme le montre la carte du centre de Bruxelles, l'effet rafraichissant des « espaces verts et bleus » est très local : pas suffisant d'avoir un arbre sur une place pour que toute celle-ci soit rafraîchie. Il est donc nécessaire d'appliquer les mesures « vertes et bleues » à grande échelle et de préférence, les combiner. Pas toujours évident de planter des arbres en ville, mais l'avantage de ce type de mesures c'est qu'elles ont également un effet positif sur la qualité de vie et l'attractivité de la ville.
À télécharger
Etudes et rapports
- VITO, 2018. "Cartografie van de Koelte-eilanden in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest ". Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement. Rapport final (en Néerlandais exclusivement). 52 pp. (.pdf)
- Vanhuysse S., Depireux J., Wolff E., 2006. "Etude de l’évolution de l’imperméabilisation du sol en Région de Bruxelles-Capitale", ULB/IGEAT pour le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Administration de l’Equipement et des Déplacements/Direction de l’Eau, 60 pages (relayées dans le cadre du chapitre "Prévention et gestion des inondations dues aux pluies d'orage estivales " du rapport 2003-2006). (.pdf)
Fiche de l'Etat de l'Environnement
Fiches documentées
- 02. Evolution passée du climat en Région bruxelloise : température et précipitations
- 03. La Région de Bruxelles-Capitale face au changement climatique
- 06. Évolution future du climat en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale et conséquences et risques associés (.pdf)
Cartes
Les vulnérabilités de la RBC face aux changements climatiques
Focus - Actualisation : juin 2021
Selon une étude, la Région sera confrontée à des impacts potentiels négatifs suite aux changements climatiques annoncés, principalement environnementaux et sanitaires, liés notamment au risque accru d’évènements extrêmes (vagues de chaleur, inondations, etc.). En tant que ville, la Région présente une vulnérabilité spécifique compte tenu de différents facteurs : fort degré d’urbanisation et d’imperméabilisation des sols, forte concentration de population dont une part importante de ménages précarisés, regroupement d’infrastructures et de biens matériels…
Atténuation et adaptation, complémentaires dans la lutte contre les changements climatiques
Les politiques climatiques comportent deux aspects complémentaires : premièrement, la prévention des changements climatiques - ou politique d’atténuation – qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). et deuxièmement, l’adaptation aux impacts des changements climatiques (tant au niveau de l’environnement qu’au niveau de l’économie et de la société). La plupart des mesures prises initialement en matière de politique climatique aux niveaux international, européen et national étaient axées sur l'atténuation. Aujourd’hui, ces politiques mettent également l’accent sur l’adaptation qui est nécessaire pour faire face aux conséquences négatives des changements climatiques déjà constatés et futurs.
Au niveau international, la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement ClimatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. (UNFCCC - United Nations Framework Convention on Climate Change) a instauré un cadre contraignant pour les politiques d’adaptation. Au niveau européen, un processus de réflexion débuté au début des années 2000 a abouti en avril 2013 à l'adoption de la stratégie européenne relative à l'adaptation au changement climatique, qui crée un cadre et des mécanismes censés accroître sensiblement le degré de préparation de l'Union européenne aux changements climatiques actuels et futurs.
Au niveau belge, une stratégie nationale d’adaptation a été adoptée en 2010. A la suite de l’adoption de cette stratégie, un plan national d’adaptation 2016-2020 a été adopté le 19 avril 2017 par la Commission Nationale Climat. Il contient une dizaine de mesures à portée nationale (élaboration de nouveaux scénarios climatiques communs, développement d’une plateforme nationale sur l’adaptation, …) qui complètent les mesures contenues dans les plans d’adaptation élaborés par les Régions et le Fédéral dans leurs champs de compétences respectifs. L’élaboration du plan national a été coordonnée au sein du groupe de travail “Adaptation” de la Commission Nationale Climat. Le plan a été soumis, pour avis, aux organes consultatifs compétents. Il est téléchargeable sur le site de la CNC, en versions française, néerlandaise et anglaise.
Bruxelles Environnement a commandité en 2012 une étude relative à l’adaptation de la Région aux changements climatiques en vue d’élaborer son plan air-climat-énergie qui a été adopté le 2 juin 2016. Ce focus en présente les principaux résultats pour l’environnement et pour la société.
Critères d’évaluation des risques liés aux changements climatiques
L’objectif final de l’étude était d’identifier les principales vulnérabilités régionales face aux changements climatiques pour, dans un deuxième temps, dégager des pistes d’actions pour la stratégie régionale. La vulnérabilité s’entend ici comme le degré d’exposition de la Région aux effets néfastes potentiels des changements climatiques. L’étude a aussi mis en lumière certaines opportunités liées aux changements climatiques mais celles-ci sont limitées et de courte durée.
Schéma de l’évaluation des risques liés aux changements climatiques pour les systèmes humains et naturels
Source : Bruxelles Environnement, 2015

La caractérisation du risque s’est basée sur trois critères (cf. figure ci-dessus) :
- Le niveau d’exposition à l’aléa climatique, basé sur les constats d’évolution du climat passé de la Région (IRM, Rapport Climatique 2020 & voir la fiche documentée climat n°2 ) et sur les perspectives d’évolution future (projections climatiques aux horizons 2030, 2050 et 2080). Il va sans dire qu’un degré d’incertitude accompagne généralement ces projections.
- La sensibilité de la Région : évaluation de l’impact pour les ressources en eau, la biodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et les forêts, l’énergie, la santé, l’aménagement du territoire et les infrastructures, le tourisme (secteur non repris dans ce focus). Il est également tenu compte de l’urgence de la prise en charge au regard de l’impact attendu.
- La capacité d’adaptation de la Région, actuelle ou potentielle, est examinée par rapport au degré de prise de conscience de la société, du niveau de prise en charge dans les documents de planification existants et de la compétence régionale sur la thématique.
L’évaluation du risque et la mise en évidence des vulnérabilités de la Région se sont appuyées sur une série d’indicateurs dont la hiérarchie et la pondération ont été établies à dires d’experts : il en résulte une part de subjectivité dans l’analyse des vulnérabilités.
Evolution future et probable du climat en Région bruxelloise
A terme, l’évolution future et probable du climat en Région de Bruxelles-Capitale peut être succinctement caractérisée comme suit (IRM, Rapport Climatique 2020 & voir la fiche documentée climat n°6) :
- Un climat plus chaud ;
- Un caractère saisonnier plus marqué des précipitations : diminution en été et augmentation en hiver ;
- Une augmentation de la fréquence ou de l’intensité d’événements extrêmes (fortes pluies en hiver, gros orages en été, vagues de chaleur en été).
Principales vulnérabilités de la Région bruxelloise
L’amplification du phénomène d’îlot de chaleur urbain (voir le focus dédié à ce sujet) entraîne des risques sanitaires pour la population. Ce phénomène renforce en effet la pollution de l'air en aggravant la formation d’ozone, ce qui peut être particulièrement dangereux pour les personnes les plus fragiles et les enfants. C’est potentiellement dans le centre-ville urbanisé de la Région que ce phénomène s’exprime le plus alors que les zones refuges (espaces verts) y sont les plus rares, que l’habitat y est mal adapté et que les populations précarisées y sont concentrées. Si de nouvelles études de l’IRM (Hamdi et al., 2013) confirment la hausse des températures à l’avenir, elles nuancent en revanche l’évolution future du phénomène d’îlot de chaleur urbain : il se maintiendrait la nuit mais aurait plutôt tendance à diminuer en journée (en raison d’une augmentation des températures rurales) (voir le focus dédié à ce sujet ).
L’augmentation des épisodes de canicules et des températures devraient également avoir des répercussions sanitaires sur l’ensemble de la Région bruxelloise : tout d’abord via la dégradation de la qualité de l’air (occurrence accrue des pics d’ozone) et ensuite via le risque croissant d’allergies et de maladies infectieuses ou transmises par des vecteurs. Les vagues de chaleur sont déjà, à l’heure actuelle, une cause très importante de problèmes de santé au sein de la population, notamment en raison des températures élevées qui persistent durant la nuit et qui empêchent les citoyens de se reposer correctement. Les liens entre les chaleurs et les surmortalités observées lors des différentes vagues (notamment de 2003, 2019 ou 2020) sont difficiles à établir, mais l’Institut national de la santé publique insiste sur la nécessité de se protéger contre les effets des fortes chaleurs pour limiter les risques.
Une autre conséquence potentiellement problématique de l’augmentation des températures est l’arrivée de nouvelles maladies, ou le retour de maladies précédemment éradiquées. En effet, des étés plus chauds et plus longs et/ou un climat généralement plus humide peuvent permettre l’installation d’insectes responsables de maladies telles que la maladie de Lyme (voir Focus et Fiche documentée n°44), la dengue ou la malaria (moustiques), ou d’autres maladies transportées par des organismes au sang froid pour lesquels l’augmentation des températures à nos latitudes favoriserait l’expansion.
Le ressenti de la chaleur en ville risque d’accroître le recours à la climatisation des bâtiments : or compte tenu de l’impact de la climatisation sur l’effet de serrePhénomène naturel à l'origine du maintien de la température de l'atmosphère. L'atmosphère terrestre agit comme un filtre qui laisse passer certains rayons lumineux du soleil et retient suffisamment de chaleur pour assurer à la Terre une température propice à la vie. Les activités humaines seraient, du fait de la libération dans l'air de gaz à effet de serre, à l'origine d'une augmentation du phénomène. L'augmentation incontrôlée de l'effet de serre pourrait provoquer une augmentation de la température du globe. Schématiquement, la terre reçoit à la fois un rayonnement provenant directement du soleil et un rayonnement réfléchi par l'atmosphère, ce qui entraîne une élévation des températures moyennes à la surface., cette réaction contrecarrerait les politiques d’atténuation menées dans le même temps.
Au niveau du transport et des infrastructures, un risque permanent de perturbation des transports lors d’épisodes météorologiques extrêmes est identifié, ainsi qu’une vulnérabilité accrue et une mauvaise adaptation des infrastructures de transport et du bâti aux canicules et aux sécheresses avec un renforcement attendu de l’effet d’îlot de chaleur urbain.
Une des autres vulnérabilités de la Région est son exposition grandissante au risque d’inondation (voir le focus dédié aux inondations ) liée à une urbanisation et une imperméabilisation croissantes. Selon les modèles climatologiques, les précipitations hivernales devraient augmenter, entrainant un risque accru d’inondations à cette saison. Si les précipitations estivales tendraient a contrario à diminuer, les températures plus élevées pourraient occasionner une instabilité des masses d’air et déclencher plus d’orages : même si ce scénario est entaché d’incertitudes, le principe de précaution conduit à tenir compte d’un risque d’inondation également plus élevé en saison estivale.
Un autre impact notable des changements climatiques concerne le débit des cours d’eau, la recharge des nappes et la qualité des eaux de surfaceOn fait habituellement la distinction entre l’eau de mer et les eaux intérieures, lesquelles sont à leur tour subdivisées en eaux de surface et eaux souterraines. Les eaux de surface font référence à l’eau qui coule ou stagne à la surface de la terre. Elles comprennent l’eau des lacs, des rivières et des plans d’eau (étangs, bassins artificiels, mares, etc.) et souterraines. La baisse des précipitations printanières et estivales alliée à la hausse des températures devraient accentuer l’évapotranspirationL’eau de pluie est retenue au niveau du sol puis s’évapore vers l’atmosphère. La présence de plantes amplifie/augmente fortement ce phénomène.. La conséquence pour les eaux de surface serait des étiages plus sévères (c’est-à-dire une baisse du débit minimum des cours d’eau), entrainant ensuite une moindre dilution des polluants dans les cours d’eau et par conséquent, une détérioration de la qualité des eaux de surface. Pour les étangs, l’eutrophisationApport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème. risquerait également de s’amplifier. En ce qui concerne les eaux souterraines, la recharge des nappes pourrait être compromise dans le cas où le déficit d’approvisionnement au printemps ne compenserait pas la hausse de celui-ci en hiver. L’enjeu est notamment ici la préservation de la masse d’eau du Bruxellien, qui est utilisée pour la production d’eau potable.
La dernière atteinte majeure identifiée est l’impact sur la biodiversité et la forêt de Soignes. Tout d’abord, les peuplements forestiers pourraient souffrir d’un moins bon ancrage racinaire (consécutif du stress hydrique, de la baisse du nombre de jours de gel…) et être moins aptes à résister à des vents forts. Mais surtout, les changements climatiques pourraient modifier l’adaptation des espèces à leur environnement et leur aire de répartition. Dans le cas de la forêt de Soignes, cet impact affecterait aussi bien les essences forestières que les espèces animales ou végétales qui y sont liées (par exemple, lors des processus de pollinisation ou en lien avec des transmissions de maladies) (voir « Forêt de Soignes et risques associés au changement climatique » & « Etat sanitaire des hêtres et chênes en forêt de Soignes »). Le manque de connectivité entre les habitats accentue la vulnérabilité des espèces rencontrées en Région bruxelloise (voir « Fragmentation et isolement des espaces verts »). La conservation de l’état de santé de la Forêt de Soignes devra alors passer, comme le recommandent la plupart des experts, par la localisation des arbres dans les meilleures conditions possibles, et par la diversification des espèces afin de diluer les risques et de profiter des interactions bénéfiques entre essences pour ce qui est de l’accès aux ressources. En Forêt de Soignes, où le hêtre et le chêne couvrent 78% de la superficie, on prévoit donc un abaissement de la proportion du hêtre de 57% à 46%, dont 20% pour la hêtraie cathédraleForêt de hêtres ou riche en hêtres qui ne laissent filtrer que très peu de lumière, à la façon des vitraux d'une cathédrale., important patrimoine historique pour la RBC
Enfin, l’augmentation des températures pourra également favoriser la propagation d’espèces envahissantes (voir « Espèces exotiques envahissantes »). Là aussi, la diversification des essences forestières permettra de lutter contre l’arrivée d’insectes ravageurs.
Le tableau ci-dessous illustre les différentes vulnérabilités de la Région.
Principales vulnérabilités et opportunités de la Région bruxelloise suite à l’évolution attendue du climat
Source : Extrait du résumé exécutif de l’étude sur l’adaptation au changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. en Région de Bruxelles-Capitale (à l’exclusion des impacts sur le tourisme), 2012

Quelques opportunités
L’identification des aspects positifs des changements climatiques est aussi prise en compte dans les travaux sur l’adaptation, quel que soit le niveau spatial ou institutionnel, du GIEC aux exercices régionaux.
Les opportunités identifiées dans l’étude découlent essentiellement de la baisse attendue des vagues de froid et du nombre de jours de gel :
- Tout d’abord, la baisse des besoins de chauffage des bâtiments entrainerait une diminution de la consommation énergétique et des émissions de polluants atmosphériques associés lors de la saison froide ;
- Ensuite, l’amélioration de la qualité de l’air (évoquée ci-dessus) ainsi que la diminution des vagues de froid devraient diminuer les problèmes sanitaires pendant la saison froide ;
- Enfin, les dégâts liés au gel devraient régresser tant sur les peuplements forestiers que sur les infrastructures de transport routier, ferroviaire ou de réseau électrique.
Une autre opportunité a été mise en lumière, en lien cette fois-ci avec l’élévation supposée de la température : l’augmentation de la croissance végétale, et en particulier, de la croissance forestière.
Cependant les travaux insistent sur leur caractère transitoire et leur portée limitée : avec le niveau attendu des changements climatiques à venir, des seuils seront franchis qui les annihileront (Factor-X, Ecores, TEC, 2012).
Quelle politique d’adaptation en Région bruxelloise ?
La politique d’adaptation régionale est multidisciplinaire. Elle ne se limite pas à des mesures environnementales. En effet, des mesures sociales et socio-économiques permettent également de réduire l’exposition des populations, espèces et infrastructures aux effets néfastes des changements climatiques et donc leur vulnérabilité face à ces changements.
Les grands axes de la politique régionale d’adaptation sont définis dans le plan intégré Air-Climat-Énergie. Certaines mesures d’adaptation figurent également dans les projets de plan de gestion de l’eau (y inclus le plan de gestion des risques d’inondation) et le plan nature. Parmi les mesures d’adaptation phares figurent la réduction de l’exposition de la population au risque d’inondation, la lutte contre les effets dommageables de l’imperméabilisation des sols sur l’environnement, le développement des maillages vert, bleu (réseau hydrographique de surface) et gris (réseau d’égouttage) ou encore la rénovation énergétique du bâti. Bien souvent, l’accent est mis sur les populations les plus vulnérables. En outre, le futur plan de gestion de la forêt de Soignes inclura des mesures permettant d’augmenter la résilience de la forêt aux changements climatiques (diversification des essences, etc.).
Les mesures d’adaptation sont des mesures dites « sans regret », c’est-à-dire des mesures aux bénéfices environnementaux et sociaux plus larges que l’adaptation aux changements climatiques seule. Elles sont assurément favorables au développement des écosystèmes naturels, à la cohésion sociale et à la qualité de vie, indépendamment des changements climatiques.
À télécharger
Fiche(s) documentée(s)
- 1. Suivi et prévision de la pluviométrie en Région bruxelloise (.pdf)
- 2. Evolution passée du climat en Région bruxelloise – Température et précipitations (.pdf)
- 3. La Région de Bruxelles-Capitale face au changement climatique (.pdf)
- 6. Évolution future du climat en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale et conséquences et risques associés (.pdf)
Fiche(s) de l’Etat de l’Environnement
- Forêt de Soignes et risques associés au changement climatique
- Etat de santé de la forêt de Soignes bruxelloise
- Fragmentation et isolement des espaces verts
- Espèces exotiques invasives
Etude(s) et rapport(s)
- FACTOR-X, ECORES, TEC, juillet 2012. « L’adaptation au changement climatique en Région de Bruxelles-Capitale : élaboration d’une étude préalable à la rédaction d’un plan régional d’adaptation ». Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement. 252 pp. (.pdf)
- FACTOR-X, ECORES, TEC, octobre 2012. Résumé exécutif de l’étude « L’adaptation au changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. en Région de Bruxelles-Capitale : élaboration d’une étude préalable à la rédaction d’un plan régional d’adaptation ». Etude réalisée pour le compte de Bruxelles Environnement. 7 pp. Diffusion restreinte.
- INSTITUT ROYAL METEOROLOGIQUE DE BELGIQUE (IRM), 2020. « Rapport Climatique 2020 – De l’information aux services climatiques ». 92 pp. (.pdf)
- HAMDI, R., VAN DE VYVER, H., DE TROCH, R. and TERMONIA, P. (IRM), juin 2013. « Assessment of three dynamical urban climate downscaling methods: Brussels's future urban heat island under an A1B emission scenario ». International Journal of Climatology (2013), 34: 978–999. DOI:10.1002/joc.3734. 22 pp. (.pdf) [seulement en EN]
Plan(s) et programme(s)
Evolution passée du climat en Région de Bruxelles-Capitale
Focus - Actualisation : mars 2021
Une augmentation significative de 2°C de la température moyenne annuelle a été observée à Uccle depuis 1833, en deux étapes. Les résultats sont moins significatifs pour les précipitations et les vents forts, mais gagnent à être surveillé
Des données météorologiques depuis 1833
En Belgique, les plus longues séries de relevés météorologiques correspondent aux séries d’observations effectuées de manière régulière dans la Région bruxelloise : à Saint-Josse-ten-Noode (à l’ancien emplacement de l’Observatoire de Belgique) depuis 1833, puis ensuite à Uccle à partir de 1886. C’est en effet à cette époque que l’Observatoire a été déplacé en périphérie sud de la ville afin de garantir un meilleur environnement pour les observations astronomiques.
Ainsi, l'Institut Royal Météorologique belge (ou IRM) dispose de séries de mesures de plus de cent ans pour la température et l’humidité de l’air, la quantité et le nombre de jours de précipitations, la pression, la vitesse du vent, la durée d’ensoleillement, le nombre de jours de neige et l’enneigement du sol.
L’analyse statistique de ces séries relevées à Bruxelles-Uccle permet, après homogénéisation, d'apporter des réponses à la question "observe-t-on un changement du climat en Belgique ?" Celle-ci a été abordée dans les rapports de l’IRM « Vigilance climatique » (2008 et 2015), et « Rapport Climatique 2020 » dont les résultats sont relayés ci-dessous.
Un réchauffement d’environ 2°C en 180 ans
La figure ci-dessous reprend l'évolution de la température moyenne annuelle à Bruxelles depuis 1833.
Evolution de la température moyenne annuelle (en °C) à Saint-Josse-ten-Noode/Uccle entre 1833 et 2020
Source : IRM, 2021
Remarque : Les normales climatiques sur 30 ans sont données pour les 4 dernières périodes entre 1961 et 2020.

Un réchauffement moyen d’environ 2°C est observé sur l’ensemble de la période considérée. Cette élévation de la température n'a pas été régulière, mais s'est produite en deux étapes relativement abruptes : une première augmentation vers 1910 (en moyenne sur l'ensemble de l'année) et une seconde à la fin des années 1980. Dans les deux cas, l'augmentation de température annuelle fut d'amplitude assez similaire : de l'ordre de 1°C. Le premier réchauffement est principalement lié à une élévation des températures maximales, alors que le second est lié à une élévation très marquée à la fois des températures minimales et maximales. Concernant le passé récent, on observe un réchauffement moyen significatif de +0,38°C par décennie depuis 1981, ce qui donne lieu à une évolution plus graduelle des températures par rapport aux 2 grands paliers des 19è et 20è siècles.
L’examen des séries de températures saisonnières indique que les températures moyennes hivernale et printanière ont également connu, comme la température annuelle, un premier réchauffement relativement abrupt et très marqué vers 1910 et un second vers la fin des années 1980. L’été et l’automne ont aussi connu deux réchauffements très marqués, mais le premier se produisit vers 1925-1930 et le second vers le début des années 1980.
D'autres observations peuvent également être faites :
- La fréquence, l’intensité et la durée des vagues de chaleur montrent toutes une tendance à la hausse significative depuis 1981. Particulièrement, on enregistre au moins une vague de chaleur par an entre 2015 et 2020 (une première depuis 1892).
- Les indicateurs liés aux vagues de froid (fréquence, intensité et durée), quant à eux, ne montrent pas de tendance significative dans les dernières décennies. On remarque tout de même une lente tendance à la hausse des températures les plus froides depuis la fin du 19è siècle, avec une accentuation de cette tendance depuis 1981, mais qui reste cependant non significative.
Des résultats moins significatifs pour les précipitations et les tempêtes
Evolution des quantités annuelles de précipitations (en mm) à Saint-Josse-ten-Noode/Uccle entre 1833 et 2020
Source : IRM, 2021
Remarque : Les normales climatiques sur 30 ans sont données pour les 4 dernières périodes entre 1961 et 2020.

Pour les quantités de précipitations, l’examen des données conduit à des résultats moins significatifs (ce qui s’explique en partie par la grande variabilité des précipitations dans nos régions).
L’analyse de la série détecte cependant une hausse des précipitations annuelles de 9% entre les 30 premières années de la série (1833-1862) et les trente dernières (1990-2019). À l’échelle saisonnière, les précipitations hivernales montrent également une tendance significative à la hausse entre 1833 et les 30 dernières années (31%). Les précipitations printanières quant à elles, n’enregistrent pas de tendance significative sur le long terme, mais une légère tendance à la baisse (d’environ -9 mm par décennie) depuis 1981. Par contre, on n’observe pas d’évolution significative pour les quantités de précipitations estivales et automnales.
Une tendance à l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des précipitations orageuses dans la Région bruxelloise est en outre observée, à plus court terme, ces dernières années. On enregistre ainsi +0,5 jour de précipitations abondantes par décennie depuis 1981.
D'autre part, en relation avec les élévations de températures du début et de la fin du 20e siècle, les précipitations sous forme neigeuse sont devenues très nettement moins fréquentes à Uccle.
Enfin, en ce qui concerne les tempêtes, les analyses menées jusqu’ici sur les vents forts, depuis 1940 pour Uccle, ne montrent aucune tendance particulière, ni dans l’intensité des vents annuels les plus forts, ni dans la fréquence des vents élevés.
À télécharger
Fiches documentées
Etudes et rapports
Évolution future du climat en Région de Bruxelles-Capitale, et adaptations possibles
Focus - Actualisation : juin 2021
Les changements climatiques sont l’un des plus gros défis du 21è siècle, et nous sommes aujourd’hui confrontés à la nécessité d’adapter certains modes de fonctionnement pour se préparer aux conséquences des modifications climatiques à venir. Alors que certains de ces changements se font déjà sentir au quotidien, de nombreuses études se concentrent sur les scénarios futurs afin de permettre une anticipation adéquate à leur déroulement. Mais que prévoient exactement ces projections climatiques ? Et que peut-on faire, à l’échelle régionale, pour les prévenir ou s’y adapter ?
Le climat belge, au passé, au présent et au futur
De par sa latitude et sa proximité à l’océan Atlantique, la Belgique connaît un climat tempéré océanique, avec un climat généralement frais et humide en été, et relativement doux et pluvieux en hiver. La température moyenne annuelle est de 11°C, et l’on enregistre 837 mm de pluie, avec des variations régionales et saisonnières (voir aussi Le climat en Région bruxelloise).
Le climat belge a connu différentes variations au cours des 2 derniers siècles (depuis 1833, début des mesures par l’Institut Royal Météorologique), et les tendances sont de plus en plus marquées au cours des dernières décennies.
- Températures : Les températures ont augmenté d’environ 2.3°C depuis le début de l’ère industrielle (~1850), et l’on observe une augmentation plus marquée et plus continuelle depuis les années 1980 (+0.4°C par décennie depuis 1981). Les 14 années les plus chaudes depuis 1833 ont également été recensées après 2000, et l’on observe une augmentation de la fréquence des vagues de chaleur.
- Précipitations : Les quantités de précipitations ont, elles aussi, augmenté ; +9% pour les moyennes annuelles, et +31% pour les précipitations hivernales. Les observations montrent également une tendance à l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des précipitations orageuses (+0.5 jour de précipitations abondantes par décennie depuis 1981).
Pour plus d’informations, voir aussi le Focus sur le sujet, ainsi que la Fiche Documentée n°2.
Les projections climatiques permettent d’estimer quelle sera l’évolution future du climat, en fonction de divers paramètres, notamment l’état actuel du climat, l’évolution du l’utilisation du sol, et les émissions de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). (GES). Plusieurs scénarios existent (le plus pessimiste supposant qu’on ne change rien à nos activités polluantes), et chacun permet d’évaluer l’évolution future des températures, des précipitations, et de bien d’autres paramètres climatiques plus particuliers. Le projet international Cordex a permis de modéliser le climat à des échelles régionales, et leurs conclusions pour le climat belge à l’horizon 2100 peuvent se résumer comme suit (selon le scénario le plus pessimiste).
Bon à savoir
Le climat belge à l’horizon 2100
• des températures plus élevées toute l’année (entre 2.6°C et 3.5°C) ;
• des précipitations plus importantes en hiver et réduites en été ;
• une réduction du débit des cours d’eau ;
• une augmentation du nombre d’événements extrêmes (pluies intenses en hiver, orages et vagues de chaleur en été).
Pour plus d’informations sur l’évolution future du climat belge, voir aussi la Fiche Documentée n°6 .
À Bruxelles, en 2100, il pourrait faire (très) chaud !
En tant qu’environnement urbain, Bruxelles est particulièrement sensible aux changements climatiques, surtout compte tenu de sa forte densité de population et de la concentration d’infrastructures sur le territoire.
L’étude du Cordex mentionnée plus haut, ainsi que l’étude de Cugnon et al. (2019), ont permis d’établir des projections pour le climat à une résolution spatiale très importante, ce qui permet d’estimer le climat du futur pour une région aussi restreinte que la Région de Bruxelles Capitale.
Températures moyennes annuelles pour les régions urbaines denses (bleu), suburbaines (orange) et rurales (gris) en Région de Bruxelles-Capitale.
Source : Cugnon et al. 2019.
Remarque : La figure illustre les projections jusqu’en 2100, selon le scénario le plus pessimiste.

De par sa nature, Bruxelles subit l’effet d’îlot urbain de chaleur (UHI, pour Urban Heat Island, voir Focus sur le sujet), c’est-à-dire que la densité de population et d’infrastructures induit des températures plus élevées que dans les alentours ruraux ou suburbains. L’évolution du climat à Bruxelles est dès lors principalement conditionnée par l’existence de ce phénomène.
Alors que l’amplitude de l’effet d’îlot urbain de chaleur tendrait à rester relativement stable (pas d’augmentation de l’écart de température), le nombre de jours de chaleur (T° minimum d’au moins 18°C et T° maximum d’au moins 30°C) se verrait quadrupler d’ici la fin du 21ème siècle.
De plus, le nombre de jours où la température dépassera les 25°C doublerait, avec pour effet principal d’augmenter considérablement les besoins énergétiques pour l’utilisation d’air conditionné dans les bâtiments. La productivité des métiers extérieurs en serait également réduite, et ces chaleurs auraient un effet considérable sur le confort thermique et la santé des citoyens, particulièrement des groupes les plus à risque (bébés, jeunes enfants, personnes âgées et sportifs de haut niveau).
Ainsi, le stress thermique projeté pour la Région de Bruxelles serait deux fois plus grand que dans les zones alentours, et ce déjà vers le milieu du 21ème siècle.
Quelles pourraient être les conséquences d’un tel réchauffement en milieu urbain ?
(Rapport Greenpeace 2004, Rapport Cordex 2018, Rapport VITO 2020)
- Santé : Les vagues de chaleur sont déjà, à l’heure actuelle, une cause très importante de problèmes de santé au sein de la population, notamment en raison des températures élevées qui persistent durant la nuit et qui empêchent les citoyens de se reposer correctement.
D’autre part, l’augmentation des températures pourrait induire l’arrivée de nouvelles maladies, ou le retour de maladies précédemment éradiquées.
- BiodiversitéDiversité d'espèces vivantes, capables de se maintenir et de se reproduire spontanément (faune et flore). et forêts : Suite à l’augmentation des températures, certaines espèces se déplacent vers des environnements plus frais (soit plus vers le nord, soit plus haut en altitude). L’arrivée de nouvelles espèces dans l’écosystèmeC'est l'ensemble des êtres vivants (faune et flore) et des éléments non vivants (eau, air, matières solides), aux nombreuses interactions, d'un milieu naturel (forêt, champ, etc.). L'écosystème se caractérise essentiellement par des relations d'ordre bio-physico-chimique. peut perturber ce dernier et modifier les relations qui existent entre les espèces initiales, principalement en termes de compétition pour la nourriture et l’habitat.
D’autre part, nos forêts (et la biodiversité associée) pourraient être fortement impactées: une concentration croissante de CO2 pourrait stimuler la croissance des forêts, mais, sur le moyen-terme, cette croissance sera limitée par la fertilité des sols ainsi que la sécheresse relative causée par les changements climatiques. Il est donc recommandé de localiser les arbres dans les meilleures conditions possibles, et de diversifier les espèces afin de diluer les risques et de profiter des interactions bénéfiques entre essences pour ce qui est de l’accès aux ressources.
- Ressources en eau : Le risque accru d’inondations dues aux orages violents pourrait potentiellement endommager la qualité des eaux, alors que les épisodes de sécheresse estivale tendraient à réduire leur volume et donc à diminuer la quantité d’eau utilisée pour la production d’eau potable.
- Energie : Alors qu’il faudra potentiellement moins chauffer les bâtiments en hiver en raison de températures plus clémentes, les besoins en refroidissement pendant l’été seront plus importants, de manière à lutter contre les fortes températures estivales.
Pour des informations plus détaillées sur les vulnérabilités de la Région de Bruxelles-Capitale face aux changements climatiques, consultez le focus à ce sujet et la Fiche Documentée n°6.
Comment agir pour atténuer et s’adapter à ces changements ?

1. À l’échelle régionale : réduire les émissions carbone
En Région de Bruxelles-Capitale, les émissions de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). (GES) proviennent de deux secteurs principaux : le chauffage des bâtiments (résidentiels et tertiaires) et le transport. Ces deux secteurs émettent plus de 80% des émissions directes de GES (voir aussi l’indicateur Emissions de gaz à effet de serre ). Les émissions indirectes (liées par exemple à la consommation d’électricité ou à la production de biens de consommation à destination des Bruxellois), quant à elles, ont une part de responsabilité estimée 5 fois plus importante que les émissions directes. Un premier axe d’action pour lutter contre le réchauffement climatique se situe donc autour des activités énergivores au sein de la RBC.
La Belgique et la Région de Bruxelles-Capitale s’inscrivent donc dans une série d’accords internationaux, nationaux et régionaux afin de réduire les émissions de GES (voir aussi la Fiche Documentée n°4). Plus particulièrement, la Région bruxelloise a mis en place toute une série de mesures dans son plan régional Air-Climat-Énergie (établi en 2016), qui visent à réduire les émissions de GES en RBC de 30% à l’horizon 2025 par rapport aux émissions de 1990. Le Plan énergie climat 2030 de la Région de Bruxelles-Capitale, quant à lui, s'inscrit dans la lignée du plan précédent et correspond à la contribution de la Région au projet de Plan National intégré Energie Climat Belge 2021-2030 adopté par le gouvernement en octobre 2019 (voir aussi le Focus Planification: les plans environnementaux)
La Région de Bruxelles-Capitale a donc mis en place divers objectifs de réduction des émissions carbone (suite à des engagements volontaires ou à des accords internationaux), à différentes échelles temporelles. Ils sont repris et détaillés notamment dans l’indicateur GES.
2. À l’échelle des quartiers : une structuration plus adaptée de la ville en expansion
Avec déjà plus d’1,2 millions d’habitants en 2020, les projections prévoient une augmentation de 8% de la population bruxelloise d’ici 2070 (BFP 2020 ; estimations revues à la baisse suite à la crise du Covid-19). Dans un environnement toujours plus dense et plus chaud, il devient dès lors indispensable de structurer la ville de manière à anticiper et à s’adapter au réchauffement climatique, afin d’optimiser l’organisation des quartiers, les déplacements et l’accès aux services.
Dans cette démarche, la plateforme BeSustainable par exemple vise à mettre en réseau et à accompagner les démarches de développement de quartiers durables. La démarche intègre les multiples facettes qui déterminent le développement d’un quartier et la vie qui s’y développe ensuite, avec entre autres l’adoption d’une vision globale, l’aménagement spatial, la gestion de l’eau, la mobilité, l’impact environnemental, …
3. À l’échelle des infrastructures et des bâtiments : éviter la production locale de chaleur et augmenter la résistance à la chaleur
Dans la conception (ou la rénovation) de quartiers durables, il est possible d’adopter des structures qui favorisent l’efficacité, comme par exemple des formes urbaines compactes (qui permettent de réduire les distances entre les services), un meilleur accès aux transports en commun (qui permet une meilleure efficacité énergétique et un moindre impact sur l’environnement), …
Stratégies de planification urbaine pour faciliter les adaptations en milieu urbain
Source : UCCRN ARC3.2 Urban Planning and Urban Design Chapter, Raven et al. 2018.

Diverses mesures concrètes sont alors préconisées (illustrées dans la figure ci-dessus) :
- Investir dans le développement de couloirs de circulation piétonne et cycliste qui incitent à la mobilité douceMobilité faisant appel aux modes de déplacement non motorisés, principalement le vélo et la marche. (1) pour les déplacements intra-urbains. Combinés à des parcs ou autres espaces verts, ils participent également à la séquestration du carbone et au refroidissement de l’environnement urbain
- Améliorer la ventilation naturelle (2) en exploitant les brises d’été dominantes
- Augmenter les zones ombragées (3) en orientant les quartiers en fonction du soleil
- Adapter la forme et les surfaces des bâtiments (3) : augmenter l’albédo à l’échelle de la ville (surfaces des bâtiments réfléchissantes), favoriser les brises d’été et réduire les vents d’hiver (grâce à des surfaces rugueuses) et adopter des matériaux avec une faible capacité de chaleur.
- Établir des infrastructures « gagnant-gagnant » qui bénéficient dans tous les cas à l’attractivité de la ville et au confort des citoyens (4) (voir aussi les Focus sur les îlots de fraicheur et de chaleur à Bruxelles):
- Infrastructures « vertes » (arbres, parcs, toits végétalisés,…) qui participent à de multiples niveaux : réduction des températures extérieures, réduction du ruissellement des eaux, réduction de la pollution et séquestration du carbone, évaporation accrue (donc gestion durable du cycle de l’eau), et réduction de l’effet d’îlot urbain de chaleur.
- Infrastructures « bleues » (étangs, ruisseaux, fontaines, canal, …) qui participent également au rafraîchissement par évaporation.
Ces avantages indirects sont ainsi susceptibles d'induire des modifications multi-sensorielles dans la perception de l’espace urbain (notion d' "ambiance"), car les potentialités intrinsèques de ces espaces les transforment en lieux de détente, de rencontre et permettent un grand nombre d’activités.
Des études permettent de quantifier les effets de telles mesures sur les températures, notamment grâce à la modélisation. Une étude menée par Cugnon et al. (2019) a ainsi montré que l’augmentation de l’albédo (des surfaces de bâtiments plus réfléchissantes) impactait principalement l’effet d’îlot urbain de chaleur durant la journée (puisque directement lié à la radiation). À l’inverse, une augmentation du couvert végétal permet de réduire l’effet d’îlot urbain de chaleur surtout durant la nuit, ce qui en fait une solution plus adaptée pour permettre une meilleure récupération grâce au sommeil. Ce type de solutions est également appelé « Nature-Based Solutions » (« solutions basées sur la nature ») ; une étude du VITO (2020) montre leurs effets sur différents types de nuisances en milieu urbain (pollution atmosphérique, chaleur, bruit), et il apparaît en effet que la végétation peut avoir un effet refroidissant sur la température de l’air ou du sol (dans le cas de la création de zones d’ombre). Les surfaces d’eau peuvent aussi avoir ce type d’effet, pour autant qu’elles soient assez profondes que pour éviter le dégagement de chaleur (emmagasinée pendant la journée) durant la nuit.
Les vagues de chaleur peuvent également être impactées par ce genre de mesures, mais les études montrent jusqu’à présent que les effets d’albédo ou de couvert végétal peuvent être bénéfiques sur le moyen terme (2040-2070), mais deviennent presque insignifiantes sur le long terme (2070-2100) face à une hausse de température généralisée annoncée suite au réchauffement climatique global (Cugnon et al. 2019). D'où la priorité à mettre sur la réduction des émissions de GES, de manière à ce que les adaptations urbaines voient leurs effets perdurer dans le temps.
À télécharger
Fiches documentées
- 02. Evolution du climat en Région bruxelloise - Température et précipitations (.pdf)
- 03. La Région de Bruxelles-Capitale face au changement climatique (.pdf)
- 04. Les accords internationaux et engagements belges et bruxellois pour lutter contre le changement climatique (.pdf)
- 05. Les émissions de gaz à effet de serre en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale (.pdf)
- 06. Évolution future du climat en Belgique et en Région de Bruxelles-Capitale et conséquences et risques associés
Autres publications de Bruxelles Environnement
- Plan Régional Air-Climat-Energie 2016 (.pdf)
- Projet de plan de gestion de la forêt de Soignes bruxelloise, Livre II - Objectifs et mesures de gestion , 2018 (.pdf)
Etudes et rapports
- Rapport du projet Cordex.be, 2018: « Combining regional downscaling expertise in Belgium: CORDEX and beyond - Final Report » (.pdf) (uniquement en anglais)
- CUGNON G., CALUWAERTS S., DUCHENE F., HAMDI R., TERMONIA P., TOP S., VERGAUWEN T., VAN SCHAEYBROECK B., décembre 2019. « Climate Sensitivity to Land Use Changes over the City of Brussels » (.pdf) (uniquement en anglais)
- INSTITUT ROYAL METEOROLOGIQUE DE BELGIQUE (IRM), 2020. « Rapport Climatique 2020 – De l’information aux services climatiques » (.pdf)
- MARBAIX P., VAN YPERSELE J-P., 2004. « Impacts des changements climatiques en Belgique », Greenpeace (.pdf)
- RAVEN J., 2019. « From Climate Science to Design Practice » (uniquement en anglais)
- VITO 2020, « Evaluation of the socio-economic impact of climate change in Belgium » (.pdf) (uniquement en anglais)
- VITO 2020, « Impact van Nature Based Solutions in het Brussels hoofdstedelijk gewest » (.pdf) (uniquement en néerlandais)
Fiche de l'Etat de l'Environnement
La perception des questions environnementales chez les jeunes
Focus - Actualisation décembre 2020
Les questions environnementales semblent devenir de plus en plus importantes pour les jeunes. Les mobilisations qui ont eu lieu en 2019 partout dans le monde en ont été un exemple parlant. Dans ce contexte, plusieurs enquêtes ont été menées auprès des jeunes belges afin d’estimer leur niveau de connaissances et l’importance de leur investissement au quotidien. Les résultats montrent qu’il existe malgré tout un manque de connaissances techniques et de compréhension de ces problématiques environnementales et une grande disparité sociale dans le niveau d’engagement et de connaissance. La prise de conscience des enjeux augmente cependant significativement, et avec elle, de manière plus modérée, l’engagement pour les causes environnementales.
2019, année de changements et de prise de conscience ?
Les changements climatiques représentent un enjeu majeur pour nos sociétés actuelles, et particulièrement pour les générations les plus jeunes. Elles devront en effet faire face à des conditions climatiques changeantes et à des événements extrêmes, pour lesquels des actions et adaptations fortes seront (et sont déjà) nécessaires.
L’année 2019 en a été une illustration particulièrement marquante: en Belgique, un record de chaleur est dépassé le 25 juillet à Uccle, comme dans chacune des 132 stations de mesures du pays (Bilan climatologique 2019, IRM). À l’échelle mondiale également, les exemples ne manquent pas, comme le record du deuxième niveau le plus bas de la banquise enregistré en Arctique (NSIDC, 2019), et la température la plus élevée enregistrée en haut de la calotte du Groenland.
Mais 2019 a également connu une mobilisation importante de la jeunesse internationale en faveur de l’action pour la lutte contre les changements climatiques. Dans plusieurs villes belges, par exemple, des marches pour le climat se sont organisées pendant plusieurs mois, avec notamment jusqu’à 35.000 manifestants à Bruxelles le 24 janvier. Il semblerait donc qu'on assiste à une conscientisation massive des générations les plus jeunes, et à une volonté d’accélérer la prise de décisions en faveur d’actions concrètes dans cette lutte.
Dans ce contexte, plusieurs organismes ont lancé des enquêtes auprès des jeunes (indépendamment ou via les écoles) afin d’analyser leur compréhension des phénomènes climatiques, leur sensibilisation aux problèmes et leur tendance à modifier leurs habitudes et à s’engager dans leur vie quotidienne pour faire changer les choses.
Deux enquêtes pour connaître les connaissances et l’investissement des jeunes
Les résultats de deux enquêtes réalisées en 2019 permettent d'objectiver l’état des connaissances et l’investissement des jeunes pour les questions environnementales.
La première, dont la majorité des résultats est tirée, est une étude réalisée par l’Aped ou "Appel pour une école démocratique", mouvement belge pour le droit des jeunes "à des savoirs porteurs de compréhension du monde et à des compétences qui leur donnent force pour agir sur leur destin individuel et collectif" (site de l’Aped).
L’étude fait suite à deux études précédentes similaires (de 2008 et 2015). Elle vise à identifier et analyser la compréhension par les jeunes des processus climatiques, des enjeux environnementaux actuels et de leur investissement personnel pour ces causes. Elle a été soumise aux élèves de 5è, 6è et 7è secondaire, dans toute la Belgique, en fonction la volonté des professeurs d’y consacrer une heure de cours. On notera dès lors qu’il se peut que les élèves répondants soient ceux déjà en partie conscientisés par des professeurs sensibles à la cause de manière générale.
Au total plus de 3.200 élèves ont répondu au questionnaire. L’échantillon d’élèves sondés offre une bonne représentativité de la population scolaire belge correspondante, autant au niveau de l’origine linguistique (46% de francophones et 54% de flamands), que du genre (51% de filles et 49% de garçons) et de l’origine scolaire (39% dans l’enseignement de transition -général ou technique-, 31% dans le professionnel, et 30% dans le technique de qualification).
Les questions peuvent être grossièrement regroupées en 4 volets :
- connaître et comprendre,
- avoir conscience de l’urgence climatique,
- avoir conscience des enjeux nord-sud, et
- s’engager.
Malgré quelques adaptations par rapport aux éditions précédentes de l’enquête, de nombreux aspects sont comparables (avec certaines questions identiques) et permettent une comparaison dans le temps des connaissances des élèves et de leur compréhension des processus en jeu. La majorité des résultats présentés ici proviennent de cette enquête.
La deuxième enquête a été réalisée par AQRate (un bureau d’études de marché), à la demande de Bruxelles Environnement. Le but de l’enquête était d’obtenir des données chiffrées et des indicateurs pour proposer des projets environnementaux porteurs et fédérateurs afin d’inciter à agir en faveur du développement durableMode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Il s'agit donc d une démarche qui vise à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine.. Elle est donc utilisée ici principalement pour illustrer le degré d’intérêt et d’engagement des jeunes bruxellois. Cette enquête a été soumise aux jeunes entre 16 et 35 ans qui habitent en Région de Bruxelles-Capitale. Au total, 308 répondants ont participé à l’enquête :
- 51% de filles et 49% de garçons,
- 46% avec un diplôme du primaire ou du secondaire et 54% avec un diplôme du supérieur, et
- 47% des répondants dans la gamme d’âge 16-24 ans, et 53% dans la gamme 25-34 ans.
Par contre, pour cette enquête qui s’inscrit uniquement en RBC, on enregistre 98% de répondants francophones pour 2% de néerlandophones.
Pour les deux enquêtes citées ci-dessus, il existe des informations complémentaires sur de nombreux critères socio-économiques et socio-démographiques (langue maternelle, type d’habitation, origine des parents, activité professionnelle, …). Ceux-ci sont synthétisés plus bas, et analysés en détails dans les rapports d'études correspondants (voir Sources).
Quels enseignements tirer de ces enquêtes ?
De manière générale, l’enquête de l’Aped (complétée partiellement par celle d’AQRate) a montré une importante prise de conscience chez les jeunes des questions environnementales et de l’urgence climatique (en nette hausse par rapport à 2015), et une volonté d’engagement croissante. Par contre, les résultats montrent aussi un recul de la compréhension des phénomènes et des connaissances de base nécessaires au soutien de cette conscience environnementale.

Pour ce qui est de la compréhension des phénomènes et des enjeux…
La première partie du questionnaire avait pour objectif de tester les connaissances d’ordre scientifiques et techniques des élèves sur les changements climatiques. Les résultats montrent qu’elles sont limitées, notamment sur les sujets tels que l’effet de serrePhénomène naturel à l'origine du maintien de la température de l'atmosphère. L'atmosphère terrestre agit comme un filtre qui laisse passer certains rayons lumineux du soleil et retient suffisamment de chaleur pour assurer à la Terre une température propice à la vie. Les activités humaines seraient, du fait de la libération dans l'air de gaz à effet de serre, à l'origine d'une augmentation du phénomène. L'augmentation incontrôlée de l'effet de serre pourrait provoquer une augmentation de la température du globe. Schématiquement, la terre reçoit à la fois un rayonnement provenant directement du soleil et un rayonnement réfléchi par l'atmosphère, ce qui entraîne une élévation des températures moyennes à la surface., les moyens de transport ou les énergies renouvelables.
Par quel mécanisme principal le CO2 produit par l’activité humaine cause-t-il un réchauffement climatique ?
Source : Enquête Aped 2015, 2019

Seulement 13% des élèves identifient correctement par quel mécanisme le CO2 provoque un réchauffement climatique, alors qu’ils étaient 19% en 2015. De plus, 44% rendent, à tort, le CO2 responsable de la destruction de l’ozone. Enfin, 17% des élèves avouent ne pas savoir ; ils étaient 6% en 2015. Pourtant, alors qu’ils ne le comprennent manifestement pas, 74% des élèves savent que ce mécanisme s’appelle « l’effet de serrePhénomène naturel à l'origine du maintien de la température de l'atmosphère. L'atmosphère terrestre agit comme un filtre qui laisse passer certains rayons lumineux du soleil et retient suffisamment de chaleur pour assurer à la Terre une température propice à la vie. Les activités humaines seraient, du fait de la libération dans l'air de gaz à effet de serre, à l'origine d'une augmentation du phénomène. L'augmentation incontrôlée de l'effet de serre pourrait provoquer une augmentation de la température du globe. Schématiquement, la terre reçoit à la fois un rayonnement provenant directement du soleil et un rayonnement réfléchi par l'atmosphère, ce qui entraîne une élévation des températures moyennes à la surface. »…
Quelles seront les principales conséquences du réchauffement climatique en Belgique dans les 10 prochaines années ?
Source : Enquête Aped 2019
Remarque : les effets corrects sont encadrés en vert, les incorrects en rouge

De même, les réponses au questionnaire révèlent une faible connaissance des effets des changements climatiques sur le climat belge. Hormis les canicules estivales (83% des élèves les identifient correctement), les autres effets sont assez mal connus, notamment la propagation de nouvelles maladies ou l’arrivée de réfugiés climatiques (dont une majorité des élèves sous-estiment d’ailleurs les projections estimées, au vu des réponses à une autre question non-détaillée ici).
Quelles activités engendrent la production de CO2 ou d’autres gaz responsables du changement climatique ?
Source : Enquête Aped 2019

En ce qui concerne les sources d’émissions de CO2, la majorité des élèves identifient correctement le transport routier (87%) et le transport aérien (79%), mais beaucoup moins semblent connaître l’impact
- du déboisement (62% l'ont identifié, proposition absente de l’enquête de 2015),
- du chauffage au mazout (60%),
- de l’élevage d’animaux (50%)
- ou des centrales électriques au gaz (49%).
À l’inverse, 62% pensent erronément que les centrales nucléaires sont de grandes émettrices de CO2, et 1 élève sur 4 pense que les ondes électromagnétiques (des GSM, de la télévision ou du WiFi) produisent du CO2. Sur ces 2 points, les résultats sont moins bons qu’en 2015. Ceci peut traduire une augmentation de la « conscience écologique », sans réelle compréhension des phénomènes.
En revanche, la perception de l’importance des émissions de CO2 dues au transport aérien a fortement augmenté depuis 2015 (55% estimaient alors correctement ces émissions, alors qu’ils sont 71% en 2019). 40% des répondants estiment cependant encore qu’un déplacement en train émet autant, voire davantage de CO2 par voyageur.
Quelle est la consommation annuelle d’un habitant de chacun de ces pays ?
Source : Enquête Aped 2019
Remarque : 1 kgep est la quantité d’énergie que l’on peut produire avec un kilogramme de pétrole

En termes de consommation énergétique, les élèves ont également souvent du mal à estimer les consommations de différents pays (par an et par habitant, en ayant à disposition celle d’un belge pour repère). Ainsi, alors qu’ils estiment raisonnablement la consommation énergétique d’un américain, ils surestiment fortement celle des habitants des pays en développement. La Chine se voit par exemple créditée une consommation énergétique 3 fois supérieure à la réalité (et supérieure à celle d’un belge), alors que les estimations pour le Congo et le Maroc sont environ 7 fois plus grandes que la consommation réelle des habitants de ces pays (mais sont néanmoins inférieures à celle d’un habitant de la Belgique). L’analyse selon l’origine des parents montre des résultats similaires pour les élèves issus de l’immigration.
Parmi ces options, lesquelles sont des sources d’énergie renouvelables ?
Source : Enquête Aped 2019

D’autre part, la perception de ce qu’est une énergie renouvelableL’énergie renouvelable est une énergie produite à partir de sources non fossiles renouvelables, à savoir : énergie éolienne, solaire, aérothermique, géothermique, hydrothermique, marine et hydroélectrique, biomasse, gaz de décharge, gaz des stations d’épuration d’eaux usées et biogaz. (DIRECTIVE 2009/28/CE) n’est pas toujours exacte, en témoignent les résultats de l’enquête de 2015 (question non posée en 2019) : seulement 43% des élèves (chiffre en baisse par rapport à l’enquête de 2008) identifient la bonne définition (« une énergie à peu près inépuisable ») alors que beaucoup les confondent avec des énergies « produites par la nature » (22%) ou avec des « énergies propres, qui ne polluent pas » (15%).
Pour ce qui est de lister les différents types d’énergies renouvelables, les résultats de 2019 sont généralement assez bons pour les énergies solaire et éolienne (92% des élèves les citent), mais moins pour l’énergie hydraulique (71%) ou la géothermie (53%). De même, 43% des élèves francophones croient à tort que le gaz naturel est une énergie renouvelableL’énergie renouvelable est une énergie produite à partir de sources non fossiles renouvelables, à savoir : énergie éolienne, solaire, aérothermique, géothermique, hydrothermique, marine et hydroélectrique, biomasse, gaz de décharge, gaz des stations d’épuration d’eaux usées et biogaz. (DIRECTIVE 2009/28/CE) (pour 14% en Flandre), alors qu’ils n’étaient que 29% en 2015 (8% en Flandre). De la même manière, le nombre d’élèves citant erronément l’hydrogène, l’uranium ou le pétrole comme énergies renouvelables a fortement augmenté par rapport à 2015.
Les élèves sont également nombreux à surestimer la part des énergies solaire et éolienne dans les sources de production d’électricité en Belgique. Ils sont presque 1 sur 2 (43%) à surestimer fortement l’ampleur des énergies renouvelables, et 1 élève sur 5 (22%) sous-estime fortement la part du nucléaire.
Pour ce qui est de la conscientisation, de la mobilisation et de l'engagement…
Nous l'avons vu plus haut, l’année 2019 a été marquée par une mobilisation massive des jeunes à travers le monde pour la lutte contre le climat. La prise de conscience des enjeux semble donc se répandre et la mobilisation de la jeunesse laisse supposer une réelle envie de changement. Qu’en est-il alors de l’intérêt et de l’investissement personnel pour ces causes ?
Selon l’enquête de l’Aped, 73% des élèves affirment que « des élèves de leur école ont participé à ces manifestations ». Environ 75% disent avoir participé personnellement à des actions au sein ou à l’extérieur de leur école, et 11% se déclarent « contre les manifestations ».
En-dehors du contexte particulier des marches pour le climat, on observe dans les réponses un intérêt important pour les questions environnementales : dans une liste très variée de centre d’intérêts, « l’environnement et le climat » sont classés en 5è position, derrière les loisirs, la santé, la culture et l’alimentation (plus de 80% des jeunes bruxellois (16-35 ans) se disent (très) intéressés par l’environnement et le climat).
Lorsqu’on se penche ensuite sur le sentiment des jeunes face aux changements climatiques, environ 55% des jeunes de 16 à 35 ans (enquête AQRate) disent se sentir impuissants ou en colère. 50% d’entre eux déclarent tout de même une certaine volonté d’agir. Par contre, 46% des élèves de fin de secondaire (enquête Aped) se disent « Chouette, on aura plus de jours de beau temps ! » (ils étaient 36% en 2015), et plus d’un élève sur quatre (29%) reste optimiste car il pense que les scientifiques parviendront à résoudre le problème.
D’autre part, 52% des élèves de fin de secondaire disent avoir peur que les changements climatiques ne déclenchent des guerres. 1 élève sur 10 déclare ne pas croire au réchauffement climatique. Il convient ici de noter que 85% des élèves qui disent ne pas croire au changement climatiqueDésigne de lentes variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de l'air, résultant d'activités humaines, menacent de modifier sensiblement les climats, dans le sens d'un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, etc.), déstabilisation des forêts, menaces sur les ressources d'eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la biodiversité, extension des maladies tropicales, etc. montrent une connaissance et une compréhension des phénomènes inférieure à la moyenne.
Qui doit agir et comment ?
Source : Enquête Aped 2019

En ce qui concerne les actions, l’APED a également demandé aux élèves du secondaire qui, selon eux, devrait agir et de quelle manière. Les entreprises et les consommateurs sont, pour 92% des élèves, les deux acteurs qui doivent agir le plus, juste devant les responsables politiques (pour 90% des répondants).
Mais alors si les élèves estiment que les consommateurs (qu'ils sont) doivent agir, qu’en est-il de leur volonté d’investissement ?
Que serais-tu prêt à faire personnellement et immédiatement pour le climat ?
Source : Enquête Aped 2019

On retrouve une majorité d’élèves (entre 70 et 80%) prête à consommer plutôt local, à diminuer le chauffage et à se déplacer plutôt en vélo ou en transports en commun. Entre 20 et presque 40% en fonction de l'action proposée sont malgré tout réfractaires à ces changements. En termes de consommation de viande, les avis sont parfaitement partagés, avec 50% prêts à diminuer leur consommation, et 50% pas d’accord avec cette mesure. Par contre, le passage vers un régime totalement végétarien est beaucoup moins envisagé, avec seulement 20% des élèves qui se disent prêts à le devenir, et une grande majorité (57%) qui se dit « pas du tout d’accord ». Les changements d’habitude qui consistent à ne pas prendre l’avion, s’engager politiquement ou acheter ses vêtements en seconde mainPrincipe selon lequel on donne, revend, reçoit, achète ou échange des biens en bon état, dont le premier propriétaire veut se débarrasser, afin d'éviter qu ils ne fissent comme déchets. sont également moins plébiscités, avec environ 40% des élèves favorables à ces changements, et le reste plutôt ou très défavorable.
D'après les résultats de l'enquête AQRate, la principale raison évoquée comme difficulté pour changer les comportements est le manque d’argent (67%). Viennent ensuite la complexité de gestion au quotidien (39%) ou, plus simplement, le manque d’envie (36%) ou de temps (34%).
Les mêmes résultats pour tous les élèves ?
Le tableau ci-dessous reprend une synthèse des résultats de l’enquête de l’Aped, par volet et selon le profil ou statut des élèves. Pour chacun des 4 volets de l’enquête, la moyenne des résultats de tous les élèves reçoit un score de 500. Le score des différents profils est ensuite calculé en fonction des réponses des élèves correspondants, par rapport à cette moyenne.

Le volet « Connaître et comprendre » correspond, pour rappel, aux questions sur la compréhension technique des mécanismes en jeu. La première colonne du tableau montre ainsi que la situation socio-économique des élèves influence fortement leur compréhension des phénomènes. On note ainsi d’importantes différences entre
- les types d’enseignement (général, technique et professionnel) ;
- les quartiles socio-économiques (différence de l’ordre de 50 points) ;
- le statut d’immigration, avec des résultats moins performants (de 64 points) pour les élèves nés à l’étranger, par rapport aux élèves dont les deux parents sont nés en Belgique ;
- l’usage de la langue, avec les élèves qui ne parlent pas la langue de l’école à la maison qui enregistrent des scores inférieurs (de 50 points) à ceux qui parlent la langue de l’école.
Les mêmes conclusions peuvent être tirées des résultats du volet « Conscience des enjeux nord-sud ». Pour ce qui est de la « Conscience de l’urgence climatique », les tendances sont là aussi très semblables, excepté une différence significative supplémentaire entre les élèves des écoles francophones (511.8 points) et ceux des écoles néerlandophones (490.0 points).
Les résultats pour le volet lié à « l’Engagement » creusent d’autant plus l’écart entre les francophones et les néerlandophones : 527.3 points pour les premiers et 476.5 pour les seconds. Les différences selon le statut d’immigration ou la langue parlée à la maison semblent par contre s’inverser : une volonté plus grande de s’engager s’observe chez élèves dont un ou les deux parents (ou eux-mêmes) sont nés à l’étranger.
Donc : connaitre pour bien comprendre et se conscientiser… mais pas que…
Une mobilisation importante des jeunes a eu lieu en 2019 (3 élèves sur 4 disent avoir participé à des actions pour le climat, Aped 2019) et les marches pour le climat ont d’ailleurs probablement accentué la prise de conscience de l’urgence climatique. De manière plus générale également, les différentes études montrent une sensibilisation et une volonté d’engagement grandissante de la part des jeunes. Cependant, la connaissance plus technique des enjeux et des phénomènes est encore limitée, et ce déficit risque d’influencer négativement le maintien de la conscience écologique. En guise d’illustration, rappelons que la vaste majorité (85%) des climato-sceptiques montre une connaissance et une compréhension inférieure à la moyenne (selon les résultats de l'enquête de l'Aped). La connaissance est donc bel et bien une des clés de la conscientisation.
Assurer un bon enseignement des problématiques environnementales à l’école, quel que soit le type d’enseignement, représente donc un enjeu important dans la lutte contre les changements climatiques, tout comme le fait d'insérer au programme des thématiques encore souvent absentes telles que les conséquences des dérèglements climatiques, la question des réfugiés climatiques, les déséquilibres Nord-Sud en termes de production de gaz à effet de serreGaz qui absorbe une partie des rayons du soleil et les restitue sous la forme de rayonnements, lesquels rencontrent d'autres molécules de gaz et reproduisent ainsi le processus, entraînant l’effet de serre, qui engendre une augmentation de chaleur. Les principaux gaz à effet de serre dont l’origine est essentiellement liée à des activités humaines sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l’ozone troposphérique (O3). , la comparaison des émissions de CO2 des différents moyens de transport, …
Cependant, au-delà des aspects liés à l'enseignement, on note aussi l’existence d’un levier très puissant : le renforcement de la capacité des jeunes à agir. Dans un contexte où la prise de conscience des problèmes et la volonté d’engagement augmentent, il est important de fournir aux jeunes un cadre dans lequel ils peuvent développer leurs idées et initiatives. Ils peuvent ainsi prendre confiance en leur capacité à agir (via la mise en place de projets publics ou privés « par et pour les jeunes »), se responsabiliser et renforcer leur sentiment d’appartenance à une société en transition. C’est aussi par ce moyen qu’il sera possible de consolider et d’encourager les initiatives émanant des jeunes, afin qu’ils se sentent concernés et impliqués dans les différentes questions environnementales actuelles, et dans leurs solutions.
À télécharger
Etude(s) et Rapport(s)
- pdfLe rapport de l’Aped « Ecole, savoirs, climat », 2019(.PDF, 1.77 Mo)
- pdfLe rapport de l’Aped « Ecole, énergie, climat », 2015(.PDF, 4.71 Mo)
- pdfL’enquête ENABEL « Ce qui mobilise les jeunes », 2019(.PDF, 2.56 Mo)
Fiches documentées